Cerveau triunique

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La théorie du cerveau triunique est une théorie aujourd'hui controversée de l'organisation neuroanatomique du cerveau humain développée par Paul Mac Lean en 1970. Selon ce modèle, notre cerveau ne serait pas unique mais en réalité composé de trois cerveaux bien distincts apparus successivement au cours de l’évolution de l'espèce humaine : un cerveau reptilien, puis un cerveau paléomammalien et enfin un cerveau néomammalien.

Sommaire

[modifier] Phylogénie du cerveau triunique

Cette théorie repose sur le fait que l'évolution du cerveau humain s'est faite en plusieurs phases, qui correspondent à l'apparition sur Terre des différents classes phylogénétiques d'animaux. Ainsi la structure anatomique la plus ancienne de notre cerveau, correspondant au cerveau reptilien, est-elle située le plus profondement, et la structure la plus récente et la plus jeune, correspondant au cerveau humain est située à la périphérie du cerveau, à l'extérieur.

  • Le cerveau reptilien - dit aussi cerveau primitif, archaïque et primaire aurait environ 400 millions d'années. Il remonterait à l'époque où des poissons sortent de l'eau et deviennent batraciens.
  • Le cerveau paléo-mammalien ou limbique, serait notre 2e cerveau, apparut il y a 65 millions d'années avec l'apparition des premiers mammifères. Il est à l'origine de notre système limbique dévolu aux principaux comportements instinctifs et à la mémoire. Il permet les émotions et déclenche les réactions d'alarmes du stress.
  • Le cerveau « humain » proprement dit - néo-mammalien ou néocortex - serait le resultat de la 3e et dernière phase de l'évolution de notre cerveau. Il n'aurait que 3.6 millions d'années, date d'apparition des Australopithèques africains qui avaient la particularité d'être bipèdes, ce qui implique un développement accru du cerveau. Il permet notamment le raisonnement logique et le langage, l'anticipation des actes.

[modifier] Le cerveau reptilien

Le cerveau reptilien serait donc notre 1er cerveau. C'est celui qui régit le fonctionnement des oiseaux, des amphibiens, des poissons et des reptiles.

Au niveau purement anatomique, il correspond, chez l'être humain, au tronc cérébral. Bien protégé, en profondeur, il est la structure cérébrale la plus résistante à un traumatisme crânien. Certains le considèrent plutôt comme le haut de la colonne vertébrale.

Il est responsable des comportements primitifs assurant nos besoins fondamentaux. Il assure la survie de l'individu et de l'espèce.

Ce cerveau primitif de reptile entraine des comportements stéréotypés, pré-programmés. Une même situation, un même stimulus, entrainera toujours la même réponse. Cette réponse est immédiate, semblable à un réflexe. Les comportements induits par le cerveau reptilien ne peuvent évoluer avec l'expérience, ne peuvent s'adapter à une situation, car ce cerveau n'a qu'une mémoire à court terme.

Chez l'homme, ce cerveau serait responsable de certains comportements primaires comme la haine, la peur, l'hostilité à l'égard de celui qui n'appartient pas au même groupe d'appartenance que soi, l'instinct de survie, la territorialité, le respect de la hiérarchie sociale, le besoin de vivre en groupe, la confiance dans un leader ... Parfois, lors de situations stressantes, cette partie de notre cerveau peut prendre le dessus sur notre néo-cortex, ce qui entraîne des comportements imprévisibles, voire animaux.

[modifier] Critique du concept

Le concept du cerveau triunique est contesté par Michel de Pracontal dans son livre L'imposture scientifique en dix leçons. La théorie des trois cerveaux est une métaphore vulgarisée par Arthur Koestler. Le cerveau humain est présenté comme une analogie métaphorique d'un empilement de couches géologiques, de "sédiments" de structures cérébrales abandonnés par l'évolution.

[modifier] Concept parents

[modifier] Latéralisation

La vision des cerveaux au pluriel existe aussi dans le sens de la latéralisation. Cela va la répartition prouvé de certaines fonction à des considération plus hasardeuses.

Par exemple, Sperry qui a eu le Prix Nobel de médecine en 1981 pour ses travaux scientifiques sur les hémisphère cérébraux, exprimait par ailleurs une vision de cerveaux multiples, pour laquelle il a été largement critiqué comme allant trop loin dans l'interprétation.

[modifier] Bibliographie

  • MAC LEAN, Paul D., 1970-78, Les trois cerveaux de l'homme, Paris, Robert Laffont, 200, ISBN 2-221-06873-4.
  • DE PRACONTAL, Michel, L'imposture scientifique en dix leçons, Seuil, 2005, ISBN 2-02-063944-0.

[modifier] Voir aussi

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