Centre de Cadarache

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Le CEA vu du chateau de Cadarache
Le CEA vu du chateau de Cadarache

Cadarache est un centre de recherche du Commissariat à l’énergie atomique. C’est l’un des plus importants centres de recherche et développement technologiques pour l’énergie en Europe.

Implanté sur la commune de Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône), le centre du CEA/Cadarache, créé le 14 octobre 1959, est situé à une quarantaine de kilomètres au nord d’Aix-en-Provence aux confins de trois autres départements (Alpes-de-Haute-Provence, Var et Vaucluse).

Les activités du centre du CEA/Cadarache sont réparties autour de plusieurs plates-formes de recherche et développement (R&D) technologiques essentiellement pour l’énergie nucléaire (fission et fusion) mais aussi pour les nouvelles technologies pour l’énergie et les études sur l'écophysiologie végétale et la microbiologie.


Quelques chiffres :

  • 1 600 ha dont 900 clôturés
  • 480 bâtiments dont 19 installations nucléaires de base
  • 4 500 emplois en moyenne (hors ITER)
  • 2 150 salariés CEA
  • 1 000 salariés Groupe Areva et IRSN
  • 1 000 salariés permanents d’entreprises extérieures
  • 350 collaborateurs temporaires (doctorants, scientifiques français ou étrangers)


Le centre de Cadarache comprenait également une usine de retraitement du plutonium militaire, arrêtée en 2003 et aujourd'hui en démantèlement. Cette usine avait été mise en service en 1962 pour fabriquer du combustible à partir des rebuts de plutonium militaire européen et américain.


Sommaire

[modifier] Histoire

À sa création en 1959, le site doit permettre d'étudier une nouvelle filière de réacteur : les réacteurs à neutrons rapides (RNR).

Dans le domaine militaire, c'est sur ce site que sont construits les prototypes destinés à l'étude de la propulsion nucléaire, pour équiper les sous-marins nucléaires.

  • 9 avril 1962 - Mise en service de la pile Azur (maquette critique du prototype à terre de la propulsion nucléaire).
  • 14 août 1964 - Mise en service du prototype à terre de moteur nucléaire des futurs SNLE. Arrêt le 15 mars 1992.


[modifier] Liste des installations

Sur le site de Cadarache, on trouve plusieurs installations nucléaires [1] :

  • Pégase : ancien réacteur expérimental reconverti pour l'entreposage
  • Sura : Réacteurs expérimental (Cabri & Scarabée) [2]
  • Phébus : réacteur expérimental utilisé pour des recherches sur la sûreté nucléaire [3]
  • LDAC : Laboratoire de découpe des Assemblages Combustibles [4]
  • MASURCA : Maquette Surcritique de Cadarache [5]
  • Eole : réacteur d'enseignement (de type piscine) [6]
  • Minerve : réacteur d'enseignement (de type piscine) [7]
  • MCMF : Magasin Central des Matières Fissiles [8]
  • LECA : Laboratoire d'Examen des Combustibles Actifs [9]
  • LEFCA : Laboratoire d'Études et de Fabrication expérimentales de Combustibles Avancés [10]
  • Chicade : Installation dédiée à la réalisation de travaux de R&D [11]
  • LPC : Laboratoire de Purification Chimique [12]
  • Rapsodie : réacteur arrêté et en démantèlement
  • Harmonie : réacteur arrêté ou en démantèlement [13]
  • ATUe : Laboratoire ou atelier en démantèlement [14]
  • IRCA : Irradiateur de Cadarache (en démantèlement) [15]
  • Installation nucléaire de base classée secrète (INBS) consacrée à la Propulsion nucléaire.
  • ATPu : Atelier de Technologie du Plutonium
  • STED : Station de traitement des effluents et des déchets [16]
  • Réacteurs de fusion Tokamak : Tore Supra et International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER)

La décision de construire ITER à Cadarache a été prise lors d'une réunion à Moscou le 28 juin 2005.


[modifier] Risque sismique

Le site de Cadarache est situé sur la faille d'Aix-en-Provence - Durance, de direction NNE-SSW, la plus active de France, et à proximité d'une autre, celle de la Trévaresse, de direction E-W, qui a engendré le plus grave séisme jamais enregistré en France, il y a presque 100 ans.

Selon l'Autorité de sûreté nucléaire, 6 installations du Centre devront être arrêtées pour tenue au séisme insuffisante[1] :

  • Atelier de Technologie du Plutonium : 2002 (fermé théoriquement(référence nécessaire) en 2003)
  • Station de traitement des déchets et effluents : 2006
  • Magasin central des matières fissiles : 2010
  • Parc d'entreposage des déchets : 2015
  • Laboratoire d'examen des combustibles actifs : 2015
  • Entreposage Pégase : 2015

Selon l'exploitant du site de Cadarache, certains bâtiments, conformes aux normes sismiques de l'époque, doivent être rénovés pour faire face à l'évolution des normes sismiques, mais le risque sismique est pleinement pris en compte dans la conception du projet ITER.


[modifier] Incidents

Le 6 novembre 2006 à l'Atelier de technologie du plutonium (ATPu), d'Areva NC, sur le site du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Cadarache, des employés d'Areva NC ont par deux fois chargé un broyeur avec des rebuts de pastilles de combustible MOX (mélange d'oxydes de plutonium et d'uranium). Une inspection de l'ASN, faite le 16 novembre, a conclu que la balance de contrôle du chargement du broyeur était cassée depuis mars 2006. La "masse critique" (+/- 16 kg de matière fissile) n’a pas été atteinte, mais bien au-delà des 8 kg autorisés, ce sont 13 kg de pastilles, équivalent à 3,9 kg de matière fissile, qui avaient été chargées dans le broyeur. Au-delà une réaction nucléaire aurait pu spontanément s'enclencher. Ce sont la balance de pesage cassée, mais surtout des consignes "hors procédure" qui ont conduit à cet incident qui a été jugé par le CEA « sans conséquence pour l'environnement ou la santé » et ne nécessitant qu’un classement de niveau 1. Mais suite à « l'accumulation d'erreurs humaines » et aux « défaillances constatées dans les processus d'assurance de la qualité » démontrant des lacunes importantes dans la culture de sûreté de l'exploitant, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire française) a annoncé le mardi 9 janvier 2007 avoir classé l'incident au niveau 2 de l'échelle internationale des évènements nucléaires. L'incident avait été rendu public par le CEA, le 10 novembre 2006.

L'ATPu avait déjà signalé en 2004 une erreur humaine ayant conduit à une légère contamination des lieux et d'un opérateur. Inauguré en 1964, où les premiers assemblages de MOX ont été faits et aujourd’hui en phase d'assainissement qui devrait être finie fin 2007, avant arrêt définitif de l'installation (demandé en 1995 suite à une réévaluation de sa vulnérabilité aux séismes). Ce n'est qu'en 2003 qu'Areva a mis en œuvre la procédure de fermeture.


[modifier] Références

  1. http://www.asn.gouv.fr/regions/marseille/cadarache2000.pdf

[modifier] Liens externes