Centrale nucléaire de Golfech

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44° 06′ 24″ N 0° 50′ 43″ E / 44.1067, 0.8453

Centrale nucléaire de Golfech
Centrale nucléaire de Golfech

La Centrale Nucléaire de Golfech est implantée sur la commune de Golfech (Tarn-et-Garonne), en bordure de la Garonne entre Agen (30 km en aval) et Toulouse (90 km en amont), à environ 40 km à l'ouest de Montauban, en aval du confluent du Tarn. Elle est exploitée par Électricité de France

Sommaire

[modifier] Description

Icône de détail Article détaillé : centrale nucléaire.
  • La centrale possède deux unités de production équipées de réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP) de 1300 MW chacun, du palier de conception P'4. Elles ont été mise en service respectivement en 1991 et 1994. La centrale est équipée de deux aéroréfrigérants, qui permettent d'assurer un refroidissement en circuit fermé. le pompage en Garonne ne sert qu'à compenser l'évaporation et à refroidir des circuits auxiliaires de sûreté ou de support à la production.
  • En 2002, le site a produit 19,6 milliards de kWh (19,6 TWh), soit plus de la moitié de la production électrique de la région. La centrale de Golfech emploie environ 700 personnes.
  • Selon le réseau Sortir du nucléaire, la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) se met en infraction quasiment tous les étés, en particulier avec des rejets d’eau trop chaude. [pas de référence]

[modifier] Histoire

En 1965, le préfet de Midi-Pyrénées annonce officiellement un projet de centrale électronucléaire près de Malause (Tarn-et-Garonne). EDF entame alors des démarches pour assurer l'acquisition des terres nécessaires. En 1967, une commission d'enquête reconnait d'utilité publique le premier projet d'une centrale nucléaire de 2 réacteurs de 800 MW de type UNGG à Golfech. En 1968 débutent les travaux du barrage de Malause.

La baisse du prix du pétrole, et un conflit opposant le CEA à EDF à propos du choix entre les filières nucléaires graphite-gaz et eau sous pression, feront qu'aucun nouveau projet de centrale nucléaire ne sera décidé entre 1967 et 1969. Après le départ de De Gaulle en 1969, la filière française graphite-gaz maîtrisée par le CEA est abandonnée, ce qui entraîne l'abandon du premier projet de centrale nucléaire de Golfech.

En février 1973 est inauguré la centrale hydroélectrique d'une puissance de 69 MW sur la Garonne. Le directeur régional d'EDF annonce que la centrale nucléaire sera construite à l'horizon 1985.

Le 2 novembre 1974, un document du ministère de la qualité de vie confirme le choix de Golfech pour l'implantation d'une centrale. Le ministère de l'Industrie demande aux préfets de région de saisir les bureaux des assemblées concernées pour consultation.

Le 1er juin 1975, un référendum organisé par les cantons de Valence-d'Agen et d'Auvillar se prononce à 83% contre l'implantation de la centrale de Golfech (4177 voix contre sur 5028 exprimés).

En avril 1978, le conseil régional Midi-Pyrénées se prononce contre l'implantation de la centrale de Golfech à l'unanimité moins deux abstentions.

En décembre 1978, EDF précise que Golfech est le site définitivement retenu pour Midi-Pyrénées et qu'il comprendra 4 réacteurs à eau pressurisée de 1300 MW.

En janvier 1979, le parti communiste se prononce contre la centrale de Golfech en raison du caractère antidémocratique du projet. Toujours en janvier, le conseil général du Tarn-et-Garonne se prononce contre le projet à 21 voix contre, 2 voix pour, 4 abstentions.

En juin 1979, le Parti socialiste du Lot-et-Garonne rejoint ses camarades du PS du Tarn-et-Garonne pour dire non à la centrale de Golfech, avec le MRG, le PSU, la LCR, la CFDT, la FEN, la Ligue des Droits de l'Homme, etc.

Le 17 juin 1979, 5000 marcheurs, élus en tête, se rendent sur le site de la future centrale pour effectuer un lâcher de ballons, démontrant l'éventuelle propagation jusqu'en Espagne d'un nuage radioactif.

Le 12 octobre 1979, 9 maires refusent d'accueillir le dossier de l'enquête d'utilité publique du projet Golfech.

En novembre 1979, le PC se prononce pour la centrale nucléaire de Golfech car la région est "à la limite de la catastrophe au point de vue des ressources énergétiques".

En 1980, la commission d'enquête d'utilité publique rend un avis favorable à la construction des 4 réacteurs, et une pétition réunit 30000 signatures contre le projet.

Les 26, 27 et 28 septembre 1980, 10 000 personnes se rendent sur le site du projet à l'initiative du Comité antinucléaire (CAN) de Golfech.

En février 1981, Jean Glavany (PS) assure par un courrier au CAN Golfech que le site de Golfech ne sera pas ouvert sans un vaste débat sur le recours au nucléaire. Le CAN Golfech appelle alors à voter François Mitterrand aux élections présidentielles de 1981. Après son élection, l'abandon du projet nucléaire de Plogoff est annoncé, et l'arrêt de 14 sites ouverts. Golfech est simplement suspendu momentanément par le nouveau gouvernement, malgré cela les travaux d'EDF continuent sur le site.

En octobre 1981, 4000 personnes marchent sur le site en chantier. L'opposition avec les forces de l'ordre donne lieu à de violents affrontements. En novembre, une nouvelle marche réunit de 4 à 7000 personnes donne lieu à de longs et violents affrontements avec 2000 CRS, gardes mobiles ou gendarmes et une dizaine de pronucléaires.

Après la catastrophe de Tchernobyl en 1987, le mouvement antinucléaire se réveille. La nouvelle coordination Stop Golfech, créée à l'occasion de l'occupation d'une tour de réfrigération de la centrale par 5 activistes pendant 5 jours, tente de bloquer le démarrage de la centrale. La mise en route du réacteur n°1 aura finalement lieu le 24 avril 1990.

Aujourd'hui la centrale de Golfech comprends 2 réacteurs bien que le site d'exploitation ait été étudié pour 4.

[modifier] Incidents nucléaires

Trois incidents classés au niveau 1 de l'échelle INES en 1998 :

  • le 28 septembre : lors d'une opération de contrôle des chaînes de mesure du flux neutronique au cœur du réacteur, l'exploitant n'a pas respecté une des conditions associées aux spécifications techniques d'exploitation.
  • le 4 novembre : l'ASN se rend compte que le 14 octobre, EDF a conduit la réaction en chaîne avec une surpuissance de 7% pendant 30 heures.
  • le 27 novembre : le bâtiment du réacteur est évacué suite au déclenchement d'une alarme de détection de radioactivité atmosphérique. Une dizaine de salariés d'entreprises prestataires présentent une légère contamination.

[modifier] Risque sismique

Selon un document de l'Autorité de sûreté nucléaire datant d'octobre 2002, des anomalies pourraient rendre le système de commande à distance inopérant, remettant en cause le fonctionnement de robinets importants pour la sûreté nécessaires après un séisme.[1]

[modifier] Canicule 2003

Les 13 et 14 juin 2003 : la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a commis une infraction concernant les rejets d'eau chaude : le 13 juin de 16h50 à 21h38, durée 5h48, le 14 juin de 13h à 17h30 durée 4h30 (source : Division de la Sûreté nucléaire et de la Radioprotection de Bordeaux)[réf. nécessaire]. Le 13 juillet 2003, EDF a obtenu de l’Autorité de sûreté nucléaire une dérogation (sans aucune base légale) pour la centrale nucléaire de Golfech. Du 13 au 15 juillet, la centrale a dépassé à plusieurs reprises les limites légales, en particulier le 15 juillet pendant environ 5h30, malgré la dérogation octroyée depuis le 13 juillet. Les 5 et 6 août 2003, la centrale nucléaire de Golfech commet des infractions pendant une durée totale de 21 heures (toujours malgré la «dérogation» accordée par l’ASN).[2] À partir du 7 août 2003, pour une durée de plusieurs semaines, la température de la Garonne en amont du site nucléaire a été régulièrement mesurée au-delà de 29°C, ce qui interdit évidemment un respect de la limite fixée à 29°C en aval de la centrale. Or, la production de la centrale de Golfech n'a pas été arrêtée.

[modifier] Références

  1. http://www.asn.gouv.fr/data/evenement/39_2002_ano1.asp
  2. http://www.asn.gouv.fr/data/evenement/2003_33_gol.asp

[modifier] Bibliographie

  • Golfech, le nucléaire, implantations et résistances, Collectif la Rotonde, mai 1999, édition CRAS, n° ISBN 2-9509192-0-0

[modifier] Liens externes

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