Caracalla

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Caracalla
avec Geta (211) puis seul
Buste de Caracalla (musée du Louvre)

Buste de Caracalla (musée du Louvre)

Période
Sévères
Règne
26 décembre 2118 avril 217 (~6 ans)
Nom complet
Marcus Aurelius Septimius Bassianus
Antoninus Augustus Caracalla
Naissance
4 avril 188 - Lugdunum (Lyon)
Décès
8 avril 217 (29 ans) - près de Harran (Syrie)
Parents
Septime Sévère & Julia Domna
Femme(s)
Fulvia Plautilla (202 - 205)
Liste des empereurs romains
Série Rome antique

Caracalla (4 avril 188 - 8 avril 217) né Septimius Bassanius puis appellé Marcus Aurelius Severus Antoninus Augustus fut empereur romain de 211 à 217.

Sommaire

[modifier] Enfance

D'origine berbère[1],[2],[3] par son père Septime Sévère et arabe syrienne[4] par sa mère Julia Domna, il naquit en 188 à Lugdunum (aujourd'hui Lyon), son père étant alors gouverneur des Gaules. Baptisé Lucius Septimius Bassianus, il fut par la suite renommé Marcus Aurelius Antoninus, afin d'être rapproché de la dynastie des Antonins. Son sobriquet de Caracalla vient d'un type de vêtement gaulois à capuchon et manches longues qu'il avait coutume de porter dès l'âge de douze ans.

[modifier] Accession au pouvoir

Son père devint empereur en 193 et associa Caracalla au trône en 211. À la mort de Septime Sévère en 211, ses soldats tinrent à respecter son testament, obligeant Caracalla à partager le pouvoir avec son frère Geta. Une fois la paix revenue, l'armée démobilisée, et la famille impériale de retour à Rome, il assassina lui-même Geta d'un coup de glaive dans la gorge, sous les yeux de leur propre mère, qui tentait probablement de les réconcilier. Caracalla se livra ensuite à une série de meurtres systématiques, ayant pour cible les amis, les relations et les partisans de Geta. Il fit effacer le nom de son frère des monuments de Rome et interdit même, sous peine des pires supplices, que celui-ci fut prononcé en sa présence. Si l'on en croit l'historien romain Dion Cassius, Caracalla fut directement responsable de 20 000 meurtres durant son règne.

[modifier] Règne de Caracalla

Caracalla
Caracalla
Caracalla (Intaille)
Caracalla (Intaille)

Lorsque les habitants d'Alexandrie eurent vent des allégations de Caracalla qui prétendait avoir tué Publius Septimius Geta pour se défendre, ils tirèrent une satire de son mensonge et de ses autres prétentions. Caracalla, offensé par l'insulte, contre-attaqua en 215 en organisant le massacre de la délégation de citoyens venus l'acclamer à son arrivée à Alexandrie, puis lâcha ses troupes sur la ville, qui la mirent à sac, se livrant à un massacre si épouvantable « que les flots de sang, traversant l'esplanade, allèrent rougir l'embouchure, pourtant très vaste, du Nil » (Hérodien, IV, 9 : 3-8).

Lors de sa campagne contre les Parthes, Caracalla demanda en mariage la fille d'Artaban, le roi des Parthes. Il l'obtint et accompagné de toute son armée, se rendit en Mésopotamie pour célébrer les noces impériales. Quand la foule, civils et militaires confondus, fut rassemblée pour la fête, près de Ctésiphon, leur capitale, Caracalla donna un signal et le scénario du massacre d'Alexandrie se reproduisit : les soldats romains se ruèrent sur les Parthes et les égorgèrent en masse. Le roi parthe s'échappa de justesse et ne songea plus qu'à se venger de la duplicité romaine.

Il est surtout connu pour l'édit de Caracalla, de 212 (Constitutio Antoniniana), garantissant la citoyenneté romaine aux hommes libres de tout l'Empire (il semble toutefois que cette décision ait été motivée par des raisons fiscales : certains impôts, en particulier sur les successions, n'étant dus que par les citoyens romains); pour avoir déprécié la monnaie romaine en lui retirant 25 % de son contenu en argent et en remplaçant le denier par l'antoninien, de même poids que le denier mais valant le double; et pour la construction de vastes thermes près de Rome qui peuvent encore être vus et sont connus sous le nom de thermes de Caracalla.

[modifier] Mort

Caracalla devint au cours de son règne un véritable tyran militaire particulièrement impopulaire (sauf auprès des soldats). Alors qu'il se rendait d'Édesse à Parthia pour y faire la guerre, il fut assassiné près de Harran le 8 avril 217, par Martialis. Le préfet du prétoire Macrin, souvent soupçonné (à raison) d'avoir commandité l'assassinat, lui succéda.

[modifier] Noms successifs

  • 186, naît Lucius Septimius Bassianus
  • 196, fait César par son père : Marcus Aurelius Antoninus Caesar
  • 198, fait Auguste par son père : Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Augustus
  • 198, suite à la victoire de son père sur les Parthes : Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Pius Augustus Parthicus Maximus
  • 200, prend le surnom de Felix : Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Puis Felix Augustus Parthicus Maximus
  • 209, suite à sa victoire de son père sur les Calédoniens : Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Piuis Felix Augustus Parthicus Maximus Britannicus Maximus
  • 211, accède à l'Empire : Imperator Caesar Marcus Aurelius Severus Antoninus Pius Felix Augustus Parthicus Maximus Britannicus Maximus Germanicus Maximus
  • 217, titulature à sa mort : Imperator Caesar Marcus Aurelius Severus Antoninus Pius Felix Augustus Parthicus Maximus Britannicus Maximus Germanicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis XX, Imperator III, Consul IV, Pater Patriae.

[modifier] Notes et références

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Caracalla.

  1. « Si l'empire romain est tombé en décadence, la faute en est à Caracalla ; ce dégénéré, fils d'un Berbère et d'une Syrienne a commis la dernière sottise : il est né à Lyon ; c'est un Français ; comment s'étonner que la constitutio antonina s'inspire des plus abjects principes de 89 ! », Henri Irénée Marrou ironise en 1938 sur les fascistes qui considère l'édit de Caracalla accordant la citoyenneté à tous les hommes libres de l'Empire comme la cause de sa chute, dans Crise de notre temps et réflexion chrétienne de 1930 à 1975, Beauchesne, 1978, p.124
  2. Marcel Le Glay. Rome : T2, Grandeur et chute de l'Empire p.336, Librairie Académique Perrin, 2005, ISBN 978-2262018986
  3. Gilbert Meynier. L’Algérie des origines :De la préhistoire à l’avènement de l’Islam p.74. La découverte, 2007, ISBN 978-2707150882
  4. "Septime Sévère épousa une Arabe d'Emèse, Julia Domna, dont les fils et petit-neveux gouvernèrent Rome", Maxime Rodinson, Les Arabes (1979), Puf, 2002, p.58
  Les empereurs romains  
Septime Sévère (193 - 211) Caracalla (211 - 217)
co-Empereur avec Geta (211) (Sévères)
Macrin (217 - 218)