Cantharide officinale

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Cantharide officinale
Cantharide officinale (Lytta vesicatoria )
Cantharide officinale (Lytta vesicatoria )
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infraclasse Neoptera
Superordre Endopterygota
Ordre Coleoptera
Super-famille Tenebrionoidea
Famille Meloidae
Genre Lytta
Nom binominal
Lytta vesicatoria
(Linnaeus, 1758)
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La cantharide officinale, est un coléoptère de 12 à 21 mm de longueur, au corps allongé, et d'une couleur vert brillant.
On l'appelle aussi mouche cantharide ou mouche espagnole ou encore mouche de Milan, bien que ce ne soit absolument pas une mouche d'un point de vue scientifique (diptère).

Sommaire

[modifier] Classification scientifique

Cantharide officinale, Lytta vesicatoria L., ordre des Coléoptères, famille des Meloïdes.

Malgré son nom, elle n'appartient pas à la famille des cantharides et n'est non plus une mouche (ordre des diptères). Elle ne se trouve pas spécialement en Espagne ni à Milan, mais c'est un insecte aux propriétés particulières (voir plus bas).

[modifier] Description, habitat et mode de vie

La cantharide officinale se remarque par ses élytres luisantes, le plus souvent vert vif aux reflets mordorés ou cuivrés. Des variantes asiatiques existent, tirant sur le rouge-cuivré, certaines sous-espèces présentant des bandes rouges plus marquées sur le bord des élytres. Le corps est allongé, la tête est bien séparée, élargie en arrière et les antennes sont fines, plus longues chez le mâle. Le thorax est petit et le bout de l'abdomen, mou, dépasse en arrière des élytres.

Illustration "Brehms Tierleben" (1887)
Illustration "Brehms Tierleben" (1887)

Elle a une répartition géographique étendue, en Europe méridionale et centrale, en Asie, en Afrique tempérée et en Amérique ou elle a été introduite. On la trouve sur le frêne, le lilas commun, le troène, le seringa ou le sureau dont l'adulte dévore le feuillage au printemps. Ce n'est pas un insecte commun, mais elle vit plutôt en colonie.

Sa vie larvaire se fait en parasite des nids d'abeilles solitaires. La femelle pond près des nids et les larves se nourrissent des œufs et du miel, passent par plusieurs stades évolutifs, de l'état larvaire à l'état nymphal d'où sortiront les adultes qui se nourriront de feuilles d'arbres. Les colonies importantes peuvent causer des dégâts dans les jardins.

[modifier] Originalité de la cantharide officinale

Lytta vesicatoria dégage à distance une odeur forte assez désagréable, rappelant une odeur de souris et si cela n'est pas suffisant pour décourager les prédateurs, elle a une arme redoutable, la cantharidine, substance très toxique, vésicatoire, qu'elle sécrète par tous les pores de son corps. Ce poison violent provoque des brûlures sur la peau et est très dangereux pour les yeux. La cantharidine est encore employée aujourd'hui en pharmacopée comme emplâtre vésicant pour soigner de nombreuses affections. Au XIXe siècle, la récolte des cantharides officinales était assez répandue et rémunératrice.

Mais une autre caractéristique a assuré la célébrité de la mouche espagnole, c'est la propriété aphrodisiaque de la cantharidine. Depuis l'antiquité, une poudre faite avec l'insecte est reconnue comme étant un stimulateur de l'érection. Cette réputation est surfaite mais surtout dangereuse. L'absorption de poudre de cantharide provoque une inflammation des voies urinaires. L'érection, pathologique, en est une conséquence parmi d'autres : émissions d'urines sanglantes, vomissements, douleurs abdominales. La surdose peut être mortelle (50 à 100mg suffisent). D'après le spécialiste Yves Cambefort "Son action principale est d'irriter l'urètre, ce qui peut en effet provoquer une forte érection et un gonflement du gland, par une excitation réflexe dont le point de départ se trouve dans les muqueuses urinaires enflammées." (Le Scarabée et les Dieux, Paris, 1994). On retrouvait notamment de petites quantités de cette poudre dans les "dragées d'Hercule".

La cantharide est aussi un des ingrédients du ras el hanout, ensemble de 30 à 50 épices utilisé dans la cuisine marocaine, en particulier dans les tajines.

[modifier] Références externes