Campagne d'Afrique de l'Est (Seconde Guerre mondiale)

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Campagne d'Afrique de l'Est (Seconde Guerre mondiale)

Des soldats du King's African Rifles (KAR) collectent les armes de soldats italiens qui se rendent au col Wolchefit en Éthiopie le 28 septembre 1941.
Informations générales
Date du 10 juin 1940 au 27 novembre 1941
Lieu Afrique de l'Est
Issue Victoire des Alliés et défaite de l'Empire colonial italien en Afrique de l'Est
Belligérants
Royaume-Uni Royaume-Uni
Union de l'Afrique du sud Afrique du Sud
Portugal Portugal
Belgique Belgique
Congo belge
France libre
Afrique orientale italienne
Commandants
Forces en présence
30 000-50 000 Alliés et plusieurs milliers d'Éthiopiens commandés par des seigneurs de guerre locaux 91 000 Italiens, 200 000 askaris (troupes coloniales d'Érythrée et d'Éthiopie)
Seconde Guerre mondiale
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La Campagne d'Érythrée
La Campagne d'Érythrée

La Campagne d'Afrique de l'Est est une série de bataille de la Seconde Guerre mondiale entre les Alliés et l'empire italien. La plus grande partie des troupes alliés était issue du Commonwealth, notamment d'Inde, d'Afrique du Sud, de Rhodésie, du Nigéria et du Ghana. Elles étaient renforcées par des troupes irrégulières éthiopiennes, des soldats des forces françaises libres et des forces belges libres.

Sommaire

[modifier] Contexte politique

Le 9 mai 1936, Benito Mussolini proclama l’empire d’Afrique orientale italienne, formé des colonies italiennes d’Érythrée et de Somalie ainsi que de l’Éthiopie, occupée depuis peu par l’Italie à l’issue de la seconde guerre italo-éthiopienne.

Le 10 juin 1940, lorsque Mussolini entra en guerre aux côtés de l’Allemagne contre la Grande-Bretagne et la France, les forces italiennes stationnées en Afrique devinrent une menace contre les voies d’approvisionnement des Britanniques le long de la mer Rouge et à travers le canal de Suez. En septembre, Mussolini attaque l’Égypte à partir de la Libye. En décembre, la Grande-Bretagne lance une contre-offensive et reprend la Cyrénaïque en janvier-février 1941. L’Afrikakorps intervient à la demande de l’Italie. Cette dernière reprend une partie la Cyrénaïque avec l’aide de l’Allemagne. En 1942, une deuxième offensive italo-allemande en Cyrénaïque fait tomber Benghazi, puis El-Gazala, et enfin Tobrouk. Les trouopes de l’Axe franchissent la frontière égyptienne le 28 juin mais sont arrêtées deux jours plus tard à El-Alamein par le général Montgomery.

Le général britannique Archibald Wavell, commandant en chef au Moyen-Orient, disposait de 86'000 hommes dispersés entre l’Égypte, la Palestine, le Soudan, la Somalie britannique et le Kenya. Conscient de sa vulnérabilité, il s’efforça de lancer des attaques ponctuelles sur les principaux postes italiens afin de gagner du temps, doublées de raids agressifs. Il reçut des renforts de Grande-Bretagne et du Commonwealth à partir de juillet 1940. En attendant, il devait impérativement trouver des alliés sur place. L’empereur Hailé Sélassié Ier, en exil en Angleterre après avoir été détrôné par l’Italie en 1936, lui assura son soutien. Le 13 juin, il fut exfiltré vers Alexandrie, puis vers Khartoum, où il rencontra le lieutenant-général William Platt pour discuter de la libération de l’Éthiopie.

À la fin octobre 1940, Anthony Eden, secrétaire aux Affaires étrangères de Grande-Bretagne, réunit à Khartoum l’empereur Sélassié, le général sud-africain Jan Smuts, Wavell, Platt ainsi que le lieutenant-général Cunningham. Ils adoptèrent le plan général d’attaque, qui faisait également appel aux troupes irrégulières éthiopiennes. Le mois suivant, les cryptologues de Bletchley Park parvinrent à casser le code de l’Armée royale italienne, puis le Bureau combiné du Moyen-Orient cassa celui des forces aériennes. Cela donna un avantage considérable aux britanniques, puisqu’ils auraient désormais connaissance de toutes les instructions reçues par les armées italiennes dès leur émission.

[modifier] Forces en présences

[modifier] Armées de terre

[modifier] Armée de terre italienne

Amédée II, duc d’Aoste, gouverneur général de l’Afrique orientale italienne et vice-roi d’Éthiopie, disposait de 250 à 280'000 hommes répartis en quatre secteurs: nord (près d’Asmara en Érythrée, sud (Jimma, Éthiopie, est (le long de la frontière avec la Somalie française et britannique) et Giuba en Somalie italienne. Il possédait entre autres deux divisions d’infanterie, un bataillon de troupes d’élite de montagne, un bataillon d’infanterie mobile, plusieurs bataillons de chemises noires et la milice coloniale de la MVSN. Enfiron 70% des combattants étaient des askaris originaires d’Afrique de l’Est. Les érythréens des bataillons du Corps royal des troupes coloniales faisaient partie des meilleures unités italiennes d’Afrique orientale, mais la plupart des autres soldats avaient été recrutés uniquement pour maintenir l’ordre dans les colonies. Les éthiopiens, recrutés pendant la brève occupation italienne, désertèrent en nombre dès le début des combats.

L’ensemble des forces terrestres italiennes étaient équipées d’environ 3'000 mitrailleuses, 24 tanks M11/39, plusieurs tankettes L3/35, 126 véhicules blindés et 813 pièces d’artillerie. Le fusil le plus commun était le Carcano M91.

Les Italiens et leurs troupes rencontrèrent deux problèmes majeurs. Premièrement, leur isolement géographique rendait difficile l’envoi de renforts et d’approvisionnement, ce qui les amena à manquer de munitions. Deuxièmement, ils étaient démunis face à des maladies endémiques de la région, en particulier la malaria – on estime que près d’un quart des hommes défendant Amba Alagi durant le siège d’avril 1941 souffraient de la malaria, y compris le commandant Amédée II. Ce dernier décéda de la tuberculose le 3 mars 1942, alors qu’il était détenu par les Britanniques.

[modifier] Armées de terre de Grande-Bretagne et du Commonwealth

Initialement, les troupes de Grande-Bretagne et du Commonwealth en Afrique de l’Est étaient composée de 30'000 hommes sous le commandement du lieutenant-général William Platt au Soudan, Alan Cunningham en Afrique orientale britannique et du colonel Arthur Reginald Chater en Somalie britannique. En fort sous-nombre face aux Italiens, ils étaient légèrement mieux équipés et disposaient de voies d’accès pour recevoir des renforts et de l’avitaillement.

Le 10 juin 1940, avant l’arrivée de la 4e et de la 5e division d'infanterie indienne, Platt n’avait que trois bataillons d’infanterie et les Forces de défense du Soudan pour tout le territoire soudanais.

Au Kenya, les King’s African Rifles étaient composés de deux brigades, une pour la défense de la côte et la seconde pour l’intérieur, auxquelles vinrent s’ajouter deux nouvelles en juillet. Des renforts arrivèrent d’Afrique du Sud à Mombassa et à la fin de l’année 1940, 27'000 sud-africains servaient en Afrique de l’Est. Deux brigades arrivèrent également depuis la Côte-de-l'Or et le Nigeria. Au Somaliland britannique, le Somaliland Camel Corps comptait 1'465 hommes pour défendre la compagnie, dont un bataillon du régiment de Rhodésie du Nord.

[modifier] Forces irrégulières éthiopiennes

Les troupes irrégulières éthiopiennes, que les Britanniques appelaient les patriotes, furent un élément central de la reconquête de l’Éthiopie. Wavell y plaçait beaucoup d’espoir, tandis que Platt doutait que Sélassié disposât du soutien du peuple.

Le major Orde Charles Wingate, qui avait passé cinq ans au sein de la Force de défense du Soudan, présenta son plan d’action en Éthiopie à Wavell en décembre 1940. Le plan comprenait la formation d’une petite force régulière sous son commandement, devant servir de fer de lance en vue d’opérations militaires à Godjam. Baptisée Force Gédéon d’après le personnage biblique du même nom, elle était composée du bataillon frontalier de la Force de défense du Soudan et du 2e bataillon éthiopien, équipés de 3 mortiers et de 15'000 chameaux. Bien que formellement investi du commandement le 6 février 1941, Wingate en avait déjà pris la tête pour marcher vers Godjam en janvier. Il ne rencontra pas beaucoup d’obstacles en route, les Italiens ne contrôlant guère l’Éthiopie que sur le papier. Les forces patriotes investirent rapidement les provinces de Godjam, Choa, Gimma, Galla-Sidama et Harage.

[modifier] Forces aériennes

[modifier] Armée de l’air italienne

En juin 1940, l’armée de l’air italienne en Afrique orientale disposait de 2 à 300 avions de combat, dont des bombardiers Savoia-Marchetti SM.79 et des Savoia-Marchetti SM.81, ainsi que des chasseurs Fiat CR.42 Falco. Les pilotes jouissaient d’un bon niveau d’entraînement, mais ils manquèrent cruellement de ravitaillement en fuel, munitions et pièces de rechange.

[modifier] Armées de l’air britannique et du Commonwealth

Les Britanniques et autres membres du Commonwealth n’avaient qu’une centaine d’avions en Afrique orientale, dispersés entre le Soudan et le Kenya. Leur équipement de base était moins performant que celui des Italiens, mais ils étaient mieux approvisionnés.

[modifier] Marine

[modifier] Flotte italienne

La Regia Marina maintenait une présence en mer Rouge, principalement basée dans le port de Massawa en Érythrée, mais aussi à Mogadiscio et à Assab. La flotte de la mer Rouge comprenait sept destroyers organisés en deux escadres, cinq torpilleurs MTB et huit sous-marins organisés en deux escadres.

La flotte italienne menaçait les convois alliés ralliant la mer Rouge depuis le golfe d’Aden. Mais leurs opportunités d’attaque en mer Rouge s’envolèrent au fur à mesure que les stocks de fuel à Massawa diminuaient.

[modifier] Flotte britannique

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’océan Indien était considéré comme un “lac britannique”, entouré de possessions de la Couronne. Une bonne partie des ressources de la Grande-Bretagne devaient le traverser: huile du golfe Persique, gomme de Malaisie, thé indien, vivres d’Australie et de Nouvelle-Zélande. En temps de guerre, la Grande-Bretagne devait pouvoir compter sur la loyauté et la force défensive australienne et néo-zélandaise.

En dépit de cela, la Royal Navy avait tendance à y reléguer ses vieilles unités, considérant ses bases en Chine et en Extrême-Orient comme des sources de renforts pour d’autres champs de bataille. Même en cas de grave danger, la Flotte orientale n’était dotée que de vieilles unités jugées trop lentes ou trop vulnérables pour servir dans l’Atlantique ou en Méditerranée.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Source

[modifier] Notes et références

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