Camisard

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La guerre des Camisards ou Guerre des Cévennes (en réalité une guérilla), opposa les partisans de la réforme (protestants) de certaines provinces du nord du languedoc situées en Gévaudan et dans les Cévennes (actuels départements de la Lozère et du Gard), aux troupes (catholiques) du roi (les Dragons) entre 1702 (quelques années après la révocation de l'édit de Nantes) et 1704-1705 (mais dans les faits, la répression dura jusqu'au règne de Louis XVI).

De simples artisans et paysans tinrent tête à deux maréchaux de France et mirent en échec pendant près de trois ans les troupes de Louis XIV venus les forcer à se convertir ou les exterminer. Troupes qui formaient pourtant une des meilleures armées d'Europe. Voilà qui fut incompréhensible pour le roi et les puissances étrangères.

Les Dragons, « missionnaires bottés » persécutant les Protestants.
Les Dragons, « missionnaires bottés » persécutant les Protestants.

Sommaire

[modifier] Le mot « camisard »

Les rebelles sont d'abord désignés comme barbets, le nom donné aux Vaudois du Moyen Âge, pratiquement exterminés au XVIe siècle ; ils sont désignés également comme « ossards » ou "osards", mot venant peut-être de hussard . Leurs ennemis les appellent « fanatiques ». Le mot «  camisard » donné aux insurgés des Cévennes retenu finalement par la mémoire collective peut avoir trois origines :

  • camise, c'est-à-dire chemise que les combattants portaient par dessus leurs vêtements. C'est l' hypothèse la plus vraisemblable : on trouve l'expression "chemisard" dans un texte ardéchois du début de 1703).
  • camins, (l'occitan nasalise très peu et l'on entend « camiss »), c'est-à-dire « chemins ». Grâce à une bonne connaissance du terrain, les camisards prenaient des chemins détournés et surprenaient les troupes royales.
  • Un dérivé du terme camisade, attaque nocturne, que l'on trouve dès le quinzième siècle pour désigner une attaque nocturne en ordre dispersé, pour semer la confusion, et disparaître aussitot ; elle est toujours appliquée à certaines troupes mercenaires d'origine cévenole ou catalane, les miquelets, les meilleures troupes d'infanterie légère de Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre, qui chantent les psaumes de Marot en assaillant les troupes de Charles Quint dans la vallée du Rhône, engagés dans la guerre des gueux aux côtés des insurgés belges et bataves, à raison de 2000 hommes en 1580, puis dans les guerre de Rohan qui mobilisèrent les grands pères des camisards.

Mais les insurgés eux-mêmes se désignaient par le nom : « Enfants de Dieu », ou tout simplement "les frères". Les catholiques, et ceux des protestants opposés à la révolte armée, les appelaient aussi : « fanatiques ». Les Cévennes à cette époque s'étendent à la plaine du Bas-Languedoc, et au XVIIIe siècle l'on parle de « guerre des Cévennes » et non de « guerre des camisards ».

[modifier] Qui sont les Camisards ?

Les camisards sont pour 31 % des paysans cévenols et pour 58 % des artisans ruraux dont les trois-quart travaillent la laine comme cardeurs, peigneurs, tisserands. Les classes "aisées" sont très peu représentées dans les troupes camisardes. Aucun gentilhomme ne figure parmi les camisards, c'est-à-dire aucun homme formé au métier des armes. Cette absence de nobles à la tête de la rébellion a tellement étonné les contemporains qu'ils ont supposé, à tort, que des gentilshommes protestants du Refuge étaient revenus en Cévennes prendre la tête des opérations. Jean Cavalier était l'un des chefs les plus prestigieux. Mais on trouve néanmoins un certain nombre d'anciens soldats qui joueront un rôle important dans la formation des troupes au combat. Il n'y a pas d'armée unique ni de chef unique, mais de petites troupes par région avec des cadres permanents et des soldats occasionnels.

[modifier] Les hauts lieux des Camisards

[modifier] Les chefs camisards

La plupart des chefs sont très jeunes. Cavalier a 21 ans lorsqu'il prend le commandement d'une troupe et Rolland 22 ans.

Jean Cavalier, qui commandait les bandes de la plaine ou du pays d'Alais, était un garçon à peine âgé de vingt ans. Ardent et courageux, il passait pour un prophète et avait sur ses compagnons un pouvoir absolu. Il eut à combattre le maréchal de Montrevel, ce qu'il fit avec succès ; mais il se rendit à Villars. On dit que le grand roi s'étant fait présenter, le jeune héros, à la vue de son air chétif et de sa petite taille, il haussa les épaules et lui tourna le dos.

Les chefs pratiquent la dispersion de leur troupe en petites unités et se répartissent à l'intérieur des Cévennes et de la plaine du bas Languedoc par région. Le Bougès et le Mont Lozère, points de départ de l'insurrection étaient tenus par Gédéon Laporte puis Salomon Couderc avec Abraham Mazel (1677-1710). Le Mont Aigoual avait pour chef Henri Castanet (1674-1705), ancien garde forestier de l'Aigoual. Pierre Laporte dit Rolland (1680-1704) menait les opérations dans les Basses-Cévennes, la région de Mialet et Lasalle (Gard). Jean Cavalier (1681-1740) livrait bataille dans la plaine du Bas-Languedoc entre Uzès et Sauve.

Les troupes étaient indépendantes, mais pouvaient se réunir pour une action, pour se séparer ensuite. Les camisards passaient facilement d'une troupe à l'autre. La souplesse de l'organisation et la décentralisation des révoltés étaient leur force, ainsi que leur parfaite connaissance du terrain. Dès la bataille ou l'embuscade terminée, ils disparaissaient se fondant dans la population. Les camisards pratiquaient une forme de guérilla. Mais ils se battaient non pour une idéologie politique mais pour leurs convictions religieuses. Néanmoins, l'impossibilité pour les troupes royales d'anéantir la guérilla, bien que des moyens extrêmes aient été utilisés, comme le dépeuplement et incendie des maisons d'une grande partie des Cévennes, impose une négociation. Le maréchal de Villars, qui remplace le maréchal de Montrevel discrédité par sa nonchalance et la défaite de Martignargues, négocie avec Cavalier en mai 1704, et les camisards ainsi désunis finiront par se rendre petit à petit.

Les camisards n'ont pas obtenu la liberté de culte qu'ils demandaient, et la répression religieuse continuera jusque dans les années 1770, avec leur cortège d'exécutions, emprisonnements, galères, etc. Cependant, à partir de 1715, et sous l'impulsion d'Antoine Court aidé d'anciens camisards comme Bonbonnoux, Gaubert ou Corteiz, l'église protestante se reconstituera sur des bases non-violentes. Le pouvoir tirera la leçon de l'insurrection des camisards, et saura limiter la répression au seuil au-delà duquel le désespoir pouvait pousser les protestants à la révolte armée.

[modifier] Le rôle des prophètes

C'est la prophétie d'Abraham Mazel qui a déclenché l'insurrection. C'est encore la prophétie qui assure la conduite de la guerre et le développement des opérations. Les attaques sont conduites par l'inspiration et les exhortations d'un prophète. Le rôle du prophète est essentiel dans cette guerre. Les principaux prophètes sont : - Esprit Séguier, - Abraham Mazel, - Elie Marion, - Jean Cavalier, à la fois prophète et chef de troupe, ce qui lui assure un grand prestige. Se sentant conduits par l'Esprit de Dieu, des paysans sans formation militaire se croient invincibles. Ils oublient leur sentiment d'infériorité face aux troupes royales. Ils se précipitent sur leurs adversaires au lieu de fuir comme cela se produit dans la plupart des révoltes populaires. Ils foncent sur eux en entonnant à tue-tête un psaume, en particulier le psaume 68, dit aussi le "psaume des batailles": « Que Dieu se montre seulement ... ».

Devant cette détermination, ce sont les troupes royales qui se débandent.

[modifier] Montée de la violence

Dès le XVIe et le XVIIe siècle, les diocèses de Nîmes, d'Alais (Alès) et d'Uzès furent agités par les guerres religieuses. Bien que sans cesse persécutés (dès 1660 avec les dragonnades), les Protestants y étaient nombreux quand la révocation de l'édit de Nantes (18 octobre 1685) vint les frapper d'une proscription générale.

Le roi interdit la pratique du culte réformé, ordonne la démolition des temples, oblige à baptiser dans la foi catholique tous les enfants à naître, ordonne aux pasteurs de quitter la France mais interdit aux simples fidèles d'en faire autant, sous peine de galères.

Malgré l'interdiction qui leur est faite de s'enfuir, près de 300 000 « religionnaires » Français (certains historiens disent que ce nombre est exagéré), trouvent moyen de quitter la France pour des refuges tels que Berlin, Londres, Genève, Amsterdam. Ces exilés issus de la bourgeoisie laborieuse vont faire la fortune de leur pays d'accueil et leur départ va appauvrir la France en la privant de nombreux talents. Ils vont aussi nourrir à l'extérieur les ressentiments contre la France et son monarque.

Les protestants restés en France (mais soutenus de l'extérieur par ceux qui sont partis) n'ont plus aucune liberté de culte et doivent se cacher pour maintenir (parfois reprendre) leur activité religieuse. C'est le « Désert », par allusion au temps d'épreuve des Hébreux sous la conduite de Moïse, ou plutôt de Dieu seul, sans autre cadre sécurisant.

Ce n'était que temples renversés, pasteurs mis à mort, hommes envoyés aux galères, vieillards, femmes et enfants jetés en prison (comme à la Tour de Constance à Aigues-Mortes où la protestante Marie Durand y resta 38 ans de sa vie et y avait gravé sur les murs le mot "résistez").

Pour les « prédicants », c'est le maquis, notamment en Cévennes. Mais les curés et les soldats obligent les protestants cévenols à se convertir sous peine de galère, de prison, ou de mort, obligent les « nouveaux convertis » à aller à la messe dans les églises romaines et dénoncent les récalcitrants auprès de l'intendant Basville. Ce qui entraine des répressions sanglantes contre les protestants.

Désespérés, quelques montagnards et paysans cévenols (environ 2 000) s'armèrent, les uns de faux, les autres de fourches, d'autres d'épées ou de fusils ; et, des montagnes du Gard, la révolte se propagea dans le pays d'Alais. Exaspérés par les dragonnades, ils prirent les armes; guidés par des chefs intrépides, parmi lesquels on remarque Jean Cavalier, Rolland.

Bientôt, ces "Camisards" n'hésitent pas à brûler certaines églises (catholiques) et parfois à tuer les curés les plus répressifs : L'assassinat de l'abbé du Chayla (24 juillet 1702), qui joue un rôle de premier plan dans la répression, par une troupe dirigée par Esprit Séguier, au Pont-de-Montvert en Hautes Cévennes, déclenchera la révolte armée.

Mais Basville répond par le supplice des chefs camisards et une pression encore plus accrue sur la population. C'est l'escalade de la violence : violentes attaques de villages catholiques (Fraissinet de Fourques, Valsauve et Potelières) par les camisards, déportation par Basville des habitants de Mialet et Saumane, soupçonnés d'aider la troupe de Rolland, assassinats multiples des huguenots (protestants). On envoya contre les Camisards, en février 1703, le maréchal de Montrevel, qui ne put les réduire, et en 1704 le maréchal de Villars, qui ne les soumit qu'en détachant de leur parti un de leurs principaux chefs, Jean Cavalier. La plupart périrent dans les supplices.

Puis, avec l'accord du roi, le « Brûlement des Cévennes » (destruction de 466 hameaux qui fera des milliers de victimes, et déplacement de la population en automne 1703).

De plus des catholiques lassés par l'inefficacité des troupes royales, ou simplement profitant de cette période troublée, forment des bandes de partisans appelés « camisards blancs » ou « cadets de la croix ». Ces bandes se livrent rapidement au brigandage, ce qui ajoute à la confusion.

Sur le plan géographique, si le théâtre de la guerre est situé essentiellement en Cévennes et dans la plaine du Bas-Languedoc, il ne faut pas oublier que les camisards tentèrent à plusieurs reprises de soulever les populations protestantes des régions voisines : le Vivarais (actuel département de l'Ardèche), et le Rouergue (actuel département de l'Aveyron). Les diverses prisons où furent enfermés des camisards sont parfois situées bien loin des Cévennes : Perpignan, le château de Carcassonne, Marseille et ses galères.

Le pays est à feu et à sang.

Le maréchal de Montrevel, envoyé contre eux, en fit périr par la roue ou sur la potence non pas plusieurs milliers comme on le dit parfois, mais plusieurs centaines[1], sans pouvoir les réduire. Enfin, Louis XIV chargea de cette guerre, en 1704, le célèbre Villars, qui réussit autant par la persuasion et la clémence que par la force des armes à étouffer la rébellion.

[modifier] Le soutien de la population

La complicité de la population est déterminante. Elle fournit les hommes pour les opérations militaires. Les troupes peuvent ainsi passer de quelques dizaines de permanents à quelques centaines et même mille à douze cents pour la troupe de Cavalier. Puis les hommes regagnent leurs champs. La population fournit aussi les vivres, entreposés dans des caches avec les munitions. Aussi le maréchal de Montrevel est-il autorisé à déclencher l'opération « Brûlement des Cévennes » en 1703, pour priver les insurgés de leurs ressources et épouvanter les populations. La découverte de la cachette des magasins de Cavalier est une catastrophe pour lui et l'incite à se rendre.

[modifier] Une guerre sainte

L'insurrection n'avait aucune origine économique, à la différence de la plupart des révoltes populaires. Les Camisards prennent les armes dans un premier temps pour punir les persécuteurs les plus acharnés comme l'abbé du Chayla, puis pour obtenir le rétablissement du culte réformé. Mais en attendant, ils organisent des assemblées clandestines animées par des prophètes prédicateurs. Jean Cavalier était le prédicateur prophète le plus renommé, d'après les mémoires du camisard Jacques Bonbonnoux. Celui-ci cite aussi les noms de huit autres prédicateurs qui entraient tour à tour en fonction dans la troupe de Cavalier. Il nous apprend aussi qu'il y avait des lecteurs et des chantres, car le chant des psaumes joue un grand rôle dans cette guerre. Ces cultes étaient ouverts à la population locale qui venait de toutes parts y assister. Ce rôle spirituel des camisards maintenait un lien très fort avec la population protestante cévenole.

On peut considérer que la révolte des camisards se termine à la fin de l'année 1704, avec la reddition de presque tous les insurgés (seules de toutes petites troupes continueront clandestinement leur action), mais en 1705, les camisards partis à l'étranger tenteront, avec l'aide cette fois de bourgeois des villes, une insurrection appelée généralement le "complot des Enfants de Dieu". L'enlèvement de l'intendant Basville et du chef des armées Berwick devaient donner le signal du soulèvement. Le complot fut éventé, et la répression terrible : les principaux animateurs du mouvement, comme Catinat, furent brûlés vifs publiquement. Plusieurs années plus tard, en 1709, un nouveau soulèvement fut tenté en Vivarais par Abraham Mazel, l'un des prophètes des camisards, mais se heurtant à une réaction militaire très prompte, il échoua, et Mazel fut tué près d'Uzès.

On sait que cette guerre d'extermination dura trois ans. Mais la répression dura jusqu'à 1744, voire 1787, date de l'édit de tolérance peu avant la Révolution.

[modifier] Brève chronologie de la guerre des camisards

  • 1685-1699 : Période des prédicants, où apparaissent déjà, pour certains d'entre eux, des conduites qui préfigurent la guerre des camisards, comme la légitimité de la défense armée des assemblées ou l'utilisation de la violence pour éliminer traîtres, apostats ou les persécuteurs les plus acharnés.
  • 1685 : Après la conversion forcée par les « missionnaires bottés » (les Dragons) de la quasi totalité des Protestants du Languedoc, devenus ainsi des « nouveaux convertis », l'Édit de Nantes est révoqué le 18 octobre.

Ceux qui résistent à la conversion s'enfuient à l'étranger (dans les pays du Refuge) ou deviennent des clandestins, se cachant dans les maisons amies, dans les bois et dans les baumes (cavernes). De ces clandestins sont issus les premiers prédicants, dès le début de l'année 1686.
Arrêtés, ces réfractaires rempliront prisons et forteresses, iront ramer sur les galères. Ils y rejoindront ceux qui ont eu la malchance d'être arrêtés dans leur tentative de fuite hors de France.

  • 1686-1688 : De nombreux Protestants, cévenols et languedociens surtout, sont déportés aux « îles de l'Amérique ». Beaucoup périront au cours du voyage, de maladie, d'épuisement ou au cours de naufrages. La plupart de ceux qui résistèrent purent regagner l'Europe par des bateaux de pays protestants. Cette déportation, qui visait à terroriser les populations protestantes, toucha entre 500 et 1000 personnes.

Cette répression n'empêcha pas que les cultes, rassemblant nombre de réfractaires, se firent dorénavant dans la clandestinité, animés par les prédicants. Chaque surprise d'assemblées se solda dès lors par des morts, des arrestations, des condamnations à la prison à vie, aux galères, à la mort bien souvent. François Vivent, de Valleraugue, le plus hardi des prédicants n'hésite pas à préconiser la défense armée des assemblées. Traqué, il doit se résoudre à négocier sa sortie du pays avec ses compagnons à la fin de l'année 1687.

  • 1688: La révolution d'Angleterre remplace le catholique Jacques II par le calviniste Guillaume III d'Orange.
  • 1688-1689 : Le prophétisme se répand en Dauphiné (Isabeau Vincent février 1688) et en Vivarais par le Gabriel Astier, originaire de Cliousclat dans le Dauphiné.
  • 1689 : Début de la guerre de la ligue d'Augsbourg.
  • Juillet 1689. Vivent revient en Languedoc avec d'autres prédicants qui s'étaient exilés avec lui et avec des nouveaux comme Claude Brousson.
  • Août-septembre 1689. Glorieuse rentrée des Vaudois dans leurs vallées alpines.
  • Septembre 1689. Réunion armée à la Cam de l'Hospitalet provoquée par Vivent en vue d'un soulèvement. Echec du soulèvement et forte répression dans la région de Florac. Ce soulèvement est lié à un projet de pénétration en France des puissances protestantes.
  • 1691. Nombreux prédicants exécutés, meurtres de prêtres ou d'apostats par les hommes de la troupe du prédicant Vivent.
  • Le 19 février 1692, Vivent est tué dans la grotte de Carnoulès (commune actuelle de St-Sébastien d'Aigrefeuille dans le Gard).
  • Fin 1693, Brousson, qui après l'échec du soulèvement de Vivent avait adopté une position non-violente, quitte la France, et reçoit l'imposition des mains en Suisse en mars 1694. Après un séjour comme pasteur à La Haye, il reviendra dans le nord de la France.
  • 1694-1696.De nouveaux prédicants se lèvent, dont Daniel Bas et surtout le Dauphinois Roman, le paquetou (le petit colporteur).
  • 1697. La Paix de Ryswyk met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg ayant opposé Louis XIV aux puissances protestantes d'Europe. Les protestants de France sont les oubliés de la paix.
  • 1697-1698. Brousson, après avoir parcouru le Dauphiné et le Vivarais revient en Languedoc et en Cévennes.
  • 3 novembre 1698, Brousson, arrêté à Oloron en Béarn, est condamné à mort et exécuté à Montpellier.
  • 10 août 1699, le prédicant Roman, emprisonné, est délivré par la force par une troupe de protestants de la Gardonnenque, et se retire en Suisse. C'est la fin de la période des prédicants

1699-1702, il n'y a plus de prédicants en Cévennes et Bas-Languedoc. Comme une traînée de poudre se répand alors le prophétisme. Au cours de centaines d'assemblées improvisées, la plupart du temps en plein jour, au vu et su de tout le monde, des jeunes gens et des jeunes filles " fanatisent " et appellent leurs auditeurs à la repentance. Les prisons regorgent vite de ces " inspirés ".

  • 1701. Début de la guerre de succession d'Espagne. Elle durera jusque 1713.

[modifier] 1702

  • Printemps 1702. Plusieurs de ceux qui seront parmi les " déclencheurs " de la guerre des camisards, sont déjà plus ou moins clandestins : c'est le cas par exemple d'Esprit Séguier ; de l'un des frères Rampon ; de Gédéon Laporte ; d'Abraham Mazel.
  • 24 juillet 1702. Meurtre de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert. Cette date est traditionnellement retenue comme marquant le début de la guerre des camisards, dite à l'époque " guerre des Cévennes ".

Une importante rafle se déroule dans les Cévennes parmi les " Nouveaux Convertis ".

  • 28 juillet 1702. Escarmouche au Plan de Fontmort. Esprit Séguier est arrêté et sera exécuté au Pont-de-Montvert. Deux autres des probables auteurs du meurtre de l'abbé du Chaila seront exécutés : Moïse Bonnet devant l'église de St-André-de-Lancize, et Pierre Nouvel au château de la Devèze.
  • 13 août 1702. Meurtre de Mr de Saint-Côme près de Vauvert (Gard).
  • 11 septembre 1702, combat de Champdomergue, entre Saint-Frézal-de-Ventalon et Le Collet-de-Dèze. Les camisards font bonne figure, et on y remarque le jeune Jean Cavalier.
  • 22 octobre 1702, combat du vallon de Témélac, où Gédéon Laporte, premier chef militaire des camisards, trouve la mort.
  • Novembre-décembre 1702, premiers succès camisards.
  • 24 décembre 1702, déroute de la bourgeoisie d'Alès au Mas de Cauvi, contre la troupe de Cavalier.
  • 27 décembre 1702. Les camisards prennent Sauve (Gard).

[modifier] 1703

  • 12 janvier 1703. Combat du mas de Gaffarel (appelé aussi du Val de Bane). Le capitaine Poul (l'un des plus hardis capitaines catholiques), y trouve la mort.
  • 6 février 1703. Les camisards investissent les villages de Mons et Monteils
  • 10 février 1703. Les camisards essayent de pénétrer en Vivarais. Ils sont battus à Vagnas.
  • 14 février 1703. Le maréchal de Montrevel remplace de Broglie à la tête de l'armée
  • 21 février 1703. Massacre du village catholique de Fraissinet-de-Fourques par les camisards.
  • 6 mars 1703. Défaite des camisards à Pompignan (Gard).
  • 26 mars 1703. Incendie en pleine nuit du château et de l'église de Saint-Roman-de-Codières (Gard).
  • 27-29 mars 1703. Arrestation des habitants protestants de Mialet et de Saumane. Ils seront déportés à Perpignan.
  • 1er avril 1703. Massacre des protestants assemblés au moulin de l'Agau à Nîmes.
  • 29-30 avril. Combat de la Tour de Billot près d'Alès.
  • 12 mai 1703. Arrestation du baron de Salgas. Condamné aux galères, il y restera jusqu'en 1713.
  • 18 mai 1703. Bataille de Bruyès (près des bois d'Euzet dans le Gard).
  • Septembre 1703, la décision de dépeupler les hautes Cévennes est prise.
  • 18 septembre 1703. Tentative de soulèvement du Rouergue avec Abdias Maurel dit "Catinat".
  • 20 septembre 1703. Massacres de Saturargues et St-Sériès par les camisards.
  • 30 septembre-14 décembre 1703. Brûlement des Cévennes par les troupes royales commandées par le maréchal Julien.
  • 20 décembre 1703. Combat de la Madeleine près de Tornac.

[modifier] 1704

  • 17 janvier 1704. Embuscade camisarde du Pont-de-Vallongue (commune de Soudorgues dans le Gard).
  • Février 1704. Insurrection camisarde dans le Vivarais noyée dans le sang. Le village de Franchassis est détruit. Massacres de Catinat en Camargue. Meurtres et pillage des Cadets de la Croix.
  • 14 mars 1704. Ecrasante victoire des camisards commandés par Cavalier sur les meilleures troupes royales à Martignargues.
  • 16 avril 1704. Cavalier est encerclé et battu à Nages par le maréchal de Montrevel.
  • 19 avril 1704. Prise des magasins de Cavalier dans les bois d'Euzet.
  • 21 avril 1704. Le Maréchal de Villars arrive pour remplacer le Maréchal de Montrevel.
  • 12 mai 1704 entrevue de Cavalier et de Lalande au pont d'Avènes près d'Alès, engagement de pourparlers de paix.
  • 13 mai 1704, embuscade de Rolland au Plan de Fontmort entre Barre et St-Germain-de-Calberte (Lozère).
  • Fin mai 1704, trêve. Les camisards se retirent à Calvisson. Dissension entre les chefs au sujet de l'arrêt des hostilités.
  • 21 juin 1704. Départ de Cavalier avec seulement une poignée de fidèles de sa troupe.
  • Juillet 1704. Echec de "l'expédition des tartanes" qui apportait des secours aux camisards.
  • 13 août 1704. Mort de Rolland au château de Castelnau-Valence (Gard).
  • Fin août 1704. Cavalier et ses compagnons gagnent la Suisse plutôt que de rejoindre la place de Brisach.
  • 1er octobre 1704. Joiny et Salomon Couderc se rendent.
  • 8 octobre 1704. La Rose, Marion et La Forêt se rendent. Les principaux chefs camisards quittent la France et se rendent en Suisse.
  • 10 novembre 1704. Deux Cadets de la Croix sont exécutés à Bagnols (Chassagne et Béraud)
  • 31 décembre 1704. L'un des derniers chefs camisards, François Salles dit Salette, se rend.

[modifier] 1705

Au début du mois de janvier 1705, seuls Ravanel et Claris ne se sont pas rendus. Ils sont tenus à l’errance et à l’inactivité par la traque incessante des soldats royaux. L’aide et le soutien de la communauté protestante leur sont refusés. On peut considérer que la guerre des camisards proprement dite est terminée. Mais il y aura encore des soubresauts et des tentatives de nouvelle insurrection jusqu’en 1711.

  • Mars 1705 : Plusieurs chefs camisards revenant en France sont arrêtés et exécutés, dont Castanet.
  • Avril 1705 : Le « complot des Enfants de Dieu », tentative « putschiste » de prise de pouvoir, est déjoué. Plusieurs de ses principaux acteurs, comme Ravanel et Catinat, sont exécutés.
  • Juillet 1705. Les conjurés qui avaient échappé à l’arrestation se rendent.
  • 25 juillet 1705 : Spectaculaire évasion d’Abraham Mazel de la Tour de Constance avec seize de ses compagnons de captivité. Il partira en Suisse avec Marion et les autres chefs camisards qui s'étaient rendus.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Bibliographie ancienne (textes du 18e siècle)

  • Antoine Court, Histoire des Camisards, 1760. Réédition Presses du Languedoc en 2004.
  • Mazel, Marion, Bonbonnoux Mémoires, réédition Presses du Languedoc en 2001.
  • Louvreleuil, Le Fanatisme renouvelé, rééd. Presses du Languedoc.
  • Elie Salvaire. , Relation sommaire des désordres commis par les camisards des Cévennes, Presses du Languedoc 1997.
  • Maximilien Misson, Le Théâtre sacré des Cévennes, réédition Presses du Languedoc, 1996.
  • La Baume, Relation historique de la révolte des camisards, rééd. Presses du Languedoc, 2004.
  • Lettres reçues par le maréchal de Montrevel pendant la guerre des camisards, Presses du Languedoc, 2006.

[modifier] Bibliographie contemporaine

  • Pierre Rolland, Dictionnaire des Camisards, Presses du Languedoc, 1995.
  • Philippe Joutard, Les Camisards, Paris, Gallimard / Julliard, 1976, Coll. Archives.
  • Philippe Joutard, Les Camisards, Paris, Gallimard, coll. Folio Histoire, 1994.
  • Patrick Cabanel et Philippe Joutard, dir., Les Camisards et leur mémoire, 1702-2002, Presses du Languedoc, 2002.
  • Claude Viala, Grottes et caches camisardes, Presses du Languedoc. 2005
  • Henry Mouysset, Les Premiers Camisards, Presses du Languedoc. 2002
  • Henri Bosc, La Guerre des Cévennes, Presses du Languedoc. La "somme" (6 volumes) consacrée aux camisards

[modifier] Liens externes