Camille Claudel

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Camille Claudel

Naissance 8 décembre 1864
à Fère-en-Tardenois, Aisne
Décès 19 octobre 1943 (à 78 ans)
à Montdevergues, Vaucluse
Nationalité Française
Profession Sculptrice

Camille Claudel (Fère-en-Tardenois (Aisne) le 8 décembre 1864 - Montdevergues, (Vaucluse) le 19 octobre 1943) est une sculptrice française, sœur du poète et écrivain Paul Claudel. Elle est également connue pour sa relation passionnelle et tumultueuse avec le sculpteur Rodin, de vingt-quatre ans son ainé.

Sommaire

[modifier] Biographie

Camille Claudel est née à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 8 décembre 1864, de Louis-Prosper Claudel, fonctionnaire des impôts, et de Louise-Athanaïse Cerveaux, fille du médecin et nièce du prêtre du village. Après la disparition de Charles-Henri (né en août 1863)[1], le premier fils du couple, mort à seize jours, Camille devient l'ainée d'une famille qui comptera deux autres naissances.

Par la suite, le couple s'installe à Villeneuve-sur-Fère, petit village à quelques kilomètres de Fère-en-Tardenois, Camille y passe son enfance entourée de sa sœur Louise, née en février 1866 et de son jeune frère Paul, né en août 1868.

Camille Claudel de Auguste Rodin (1886) (bronze 7/12, fonderie Rudier 1869)
Camille Claudel de Auguste Rodin (1886) (bronze 7/12, fonderie Rudier 1869)

Dès l'enfance, Camille est passionnée par la sculpture et s'initie sur de la glaise. Appuyée constamment par son père qui prend conseil auprès d'Alfred Boucher, Camille doit affronter la très forte opposition de sa mère, laquelle aura toujours une violente aversion pour cet art qui passionne son aînée.

Camille persuade sa famille d'emménager à Paris en 1882, à l'exception de son père retenu par ses obligations professionnelles, afin de perfectionner son art auprès des maîtres. Avec son frère Paul Claudel, ils habitent au 36, boulevard de Port-Royal jusqu'en 1896.

Elle suit, tout d'abord, des cours à l'Académie Colarossi. Par la suite, elle loue un atelier avec des étudiantes anglaises dont Jessie Lipscomb avec qui elle se liera d'une profonde amitié.

Elle a d'abord étudié avec Alfred Boucher, puis, lorsque celui-ci gagne le Prix de Rome et s'installe à la Villa Médicis, il demande à Auguste Rodin de le remplacer pour son cours de sculpture qu'il donnait au groupe de jeunes filles. C'est ainsi que Camille et Rodin font connaissance. Très vite, la connivence puis la complicité artistique s'installe; devant la fraicheur de Camille, l'originalité de son talent et sa farouche volonté, Rodin ne résiste pas longtemps; tel qu'il le dit lui même, "mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose." A ceux qui la critiquent, Rodin répondra "je lui ai montré où trouver de l'or, mais l'or qu'elle trouve est bien à elle." Camille inspire énormément Rodin, qui modèlera "l'éternelle idole", "le baiser", (ils y travaillèrent à deux) ainsi que la monumentale "Porte de l'enfer"... Suivront également des œuvres comme la Danaïde, Fugit Amor… Tous deux vivront bientôt une passion stimulante mais orageuse dans laquelle s'entremêlera l'art des deux artistes, au point que l'art de Camille est considéré comme celui de Rodin. Camille s'acharne à être reconnue pour ce qu'elle est et veut prouver qu'elle n'a pas copié Rodin. Mais, comme le notera Paul Claudel en parlant de sa sœur: « Ce n'est plus du Rodin ».

[modifier] Fin de vie

Délaissée par Rodin, vivant misérablement – faute des commandes d'État exigées par son admirateur enthousiaste Octave Mirbeau, qui proclama à trois reprises son « génie » dans la grande presse –, Camille Claudel s'enferme bientôt dans la solitude et sombre peu à peu. Elle est âgée de 48 ans lorsque son père décède et que sa famille, ne supportant plus ses errements, décide de l'interner en mars 1913 à l'asile de Ville-Evrard. Elle passera les 30 dernières années de sa vie à l'asile d'aliénés de Montdevergues, à Montfavet près d'Avignon, où elle fut très malheureuse, sans rien obtenir de ce qu'elle demandait, sans recevoir une seule visite de sa mère ni de sa sœur, mais seulement de son frère Paul qui venait la voir une fois par an. Elle meurt le 19 octobre 1943 d'un ictus apoplectique[2]. Elle est inhumée quelques jours plus tard au cimetière de Montfavet devant le personnel de l'hôpital.

L'Âge Mûr au musée d'Orsay et au Musée Rodin  (plâtres et bronzes)
L'Âge Mûr au musée d'Orsay et au Musée Rodin (plâtres et bronzes)
La Valse (bronze)
La Valse (bronze)

[modifier] Œuvres

Camille Claudel est considérée aujourd'hui comme une artiste majeure de la fin du XIXe siècle, « artiste en phase avec l'art de son temps »[3].

Au Musée Rodin, à Paris, une partie de ses sculptures est exposée dans une salle qui lui est consacrée.

  • L'Âge Mûr (1re version en plâtre, 2e version en bronze.)
  • La Petite Châtelaine (marbre)
  • Pensée (marbre)
  • Paul Claudel à trente-sept ans (bronze)
  • L'Implorante (réduction, bronze)
  • Clotho (plâtre)
  • Les Causeuses (version en plâtre, version en onyx, version en bronze)
  • La Valse (bronze)
  • Buste de Rodin (version en plâtre, version en bronze)
  • Vertumne et Pomone (marbre)
  • La Vague (onyx et bronze)
  • Profonde Pensée (bronze)
  • Profonde Pensée (marbre)
  • La jeune fille à la gerbe (bronze)
  • Sakountala (glaise)
  • L'Abandon (bronze)
  • La Niobide blessée (bronze)
  • Jeune femme aux yeux clos (argile ?)

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Cassar, Dossier Camille Claudel, éditions Archambault, 1997. (lettres, documents, articles de presse parus à son époque)
  • Hélène Pinet et Reine-Marie Paris, Camille Claudel, le génie est comme un miroir, Paris, aux éditions Gallimard, 2003.
  • Anne Delbée, Une femme, Presses de la Renaissance, 1982.
  • Dominique Bona, Camille et Paul : La passion Claudel, Grasset, 2006 (ISBN 2246706610).
  • Paola Ferrantelli, Camille Claudel (L'idolo eterno), Irradiazioni, 2007.(pièce théatrale, langue: italienne)

[modifier] Film biographique

Basé sur le livre de Reine-Marie Paris, petite-fille de Paul Claudel, le film Camille Claudel a été tourné sur la vie de l'artiste, sous la direction de Bruno Nuytten. Co-produit par Isabelle Adjani, qui y incarne Camille aux côtés de Gérard Depardieu, le film a été nommé pour deux Academy Awards en 1989. Il a obtenu cinq Césars (dont meilleur film et meilleure actrice) ainsi que le prix d'interprétation féminine au Festival de Berlin cette même année.


[modifier] Notes & Références

  1. Chronologie de Camille Claudel
  2. Hélène Pinet et Reine-Marie Paris, Camille Claudel, le génie est comme un miroir, 2003, Gallimard, page 14.
  3. Selon sa biographie sur le Site du musée Rodin

[modifier] Voir aussi

Place des femmes dans l'art

[modifier] Liens externes

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