Bullitt

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Bullitt est un film américain réalisé par Peter Yates, sorti en 1968.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Bullitt, un lieutenant de police, est chargé par un politicien ambitieux de protéger Johnny Ross, un gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué l'homme politique. Malgré les précautions prises par Bullitt et ses hommes, Ross est grièvement blessé, et décède des suites de ses blessures sur son lit d'hôpital. Bullitt s'aperçoit alors que la victime n'était pas le vrai Ross...

Bullitt est adapté d'un roman de Robert L. Pike intitulé Mute witness.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

  • Steve McQueen : Lieutenant Frank Bullitt
  • Robert Vaughn : Walter Chalmers
  • Jacqueline Bisset : Cathy
  • Don Gordon : Détective Delgetti
  • Robert Duvall : Weissberg
  • Simon Oakland : Captain Sam Bennett
  • Norman Fell : Capitaine Baker
  • Carl Reindel : Inspecteur Stanton
  • Felice Orlandi : Albert E. Renick / Johnny Ross
  • Ed Peck : Wescott
  • Pat Renella : Johnny Ross / Albert E. Renick

[modifier] Commentaire

Le film est centré tout entier sur le personnage principal, le lieutenant Frank Bullitt, interprété par Steve McQueen ; il est présent dans chacune des scènes, exceptées la scène d'introduction et la scène entre Walter Chalmers et le capitaine Sam Bennett, devant l'église. De plus, le film se déroule sur une période de temps très courte, deux jours. Le scénario se concentre non seulement sur la psychologie de Bullitt et l'action en cours, en choisissant de ne pas s'élargir à de multiples intrigues et personnages, à l'instar des classiques du film noir, comme Le Grand Sommeil par exemple.

Bullitt est donc un film simple avec une intrigue facile à suivre, des personnages peu nombreux et qui parlent peu. Ceci n'empêche toutefois pas les acteurs de réaliser une performance : bien que le visage de Steve McQueen reste à tout moment quasiment immuable, stoïque, il n'en est pas moins expressif. Le caractère de Bullitt est décrit en quelques plans : il est direct, renfermé, séducteur, mais romantique, incorruptible (« We all have to compromise » « Bullshit »), un peu filou, et il possède un profond sens du devoir. D'une esquisse presque caricaturale donnée par le scénario, Steve McQueen amène son rôle à un archétype à la Bogart.

[modifier] La course-poursuite

Cette scène fait désormais partie des classiques du cinéma américain. Elle constitue la première course-poursuite en voiture digne de ce nom (Dodge Charger et Ford Mustang Fastback GT '68) de l'histoire du cinéma ; elle parvient à se démarquer de celles qui l'ont suivie par un réalisme saisissant grâce à un positionnement judicieux des angles de vue.

Le lieutenant Bullitt se rend compte qu'il est suivi par une autre voiture alors qu'il mène son enquête dans San Francisco. On pourrait donc s'attendre à ce qu'il joue le rôle du poursuivi dans la scène de course-poursuite qui va suivre, mais c'est tout le contraire qui se produit. Bullitt, malin, parvient à échanger les rôles et c'est désormais lui qui traque les deux tueurs à gage dans une course-poursuite qui dure près de dix minutes et qui pour la Charger se terminera dans une station essence pour y partir en fumée....

Le réalisateur parvient à intégrer le spectateur en lui faisant adopter le point de vue du pilote, à la manière d'une vue subjective d'un jeu vidéo. La scène gagne donc un certain cachet de réalisme que l'on a du mal à retrouver dans des scènes de courses-poursuites plus modernes. Les plans extérieurs aux deux voitures sont relativement larges, ce qui permet de mieux appréhender l'ampleur de l'action : les virages qui font crisser les pneus, les sauts dans les pentes des rues de San Francisco, les dépassements tôle contre tôle sur l'autoroute, rien n'est truqué et c'est Steve McQueen lui-même qui tout au long de la poursuite pilotera la Ford Mustang (Ford Mustang Fastback GT '67). On peut voir durant le film que la même scène est repassée plusieurs fois (le moment où ils doublent une coccinelle verte dans une descente), mais dans des plans différents. Ce qui donne l'illusion d'avoir des scènes différentes alors que c'est toujours la même.

Contrairement à des scènes de poursuite comme celles de Duel (Steven Spielberg, 1971) ou des Blues Brothers (John Landis, 1980) qui utilisent des voitures tout à fait « normales », la Ford Mustang Fastback GT '68 ( 390ci V8 ) de Bullitt et la Dodge Charger V8 440 des tueurs sont de vrais bolides ; le but de la scène n'est pas de démolir le plus de véhicules possibles (comme dans The Blues Brothers), ni de se livrer à des acrobaties (comme dans les Aventuriers de l'arche perdue) mais de produire une démonstration de pure habileté de conduite.

[modifier] Récompenses

1969 : Oscar du meilleur montage

[modifier] Anecdotes

  • Steve McQueen a confié la réalisation du film au réalisateur britannique après avoir vu et apprécié Trois milliards d'un coup (1967). Ce sont ses débuts à Hollywood. Mais celui-ci accepta à condition que le scénario soit modifié et que le tournage se déroule dans des décors naturels, ce qui permettait de moderniser le sujet. McQueen soutient ses exigences face à la Warner. Mais à la fin du tournage, la major, qui devait produire encore cinq autres films avec McQueen, préféra résilier le contrat qui les liait.
  • Le maire de San Francisco, Joseph L. Alioto, autorisa à tourner dans la ville et mit trois policiers à disposition afin de barrer les rues et d'assurer la sécurité des lieux où avait lieu le tournage. Pour le remercier, McQueen força la Warner à donner à la ville l'argent nécessaire à la construction d'une piscine.
  • C'est McQueen en personne qui a tourné la cascade sur les roues de l'avion prêt à décoller.
  • Le compositeur de la B.O, Lalo Schifrin, est également l'auteur du générique des séries télévisées Starsky et Hutch et Mission impossible.
  • C'est la première fois que l'injure « bullshit » est mentionnée dans le scénario d'une grosse production américaine.

[modifier] Lien externe