Buffy contre les vampires

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Buffy contre les vampires
Titre original Buffy the Vampire Slayer
Genre Série fantastique
Créé par Joss Whedon
Musique composée par Nerf Herder (générique), Christophe Beck
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Chaîne d’origine The WB (1997-2001)
UPN (2001-2003)
Nombre de saisons 7
Nombre d’épisodes 144
Durée 43 minutes
Diffusion d’origine 10 mars 1997
20 mai 2003

Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer, parfois abrégé BtVS) est une série télévisée américaine en 144 épisodes de 43 minutes, créée par Joss Whedon. Elle raconte l'histoire de Buffy Summers (interprétée par Sarah Michelle Gellar), l'Elue chargée de combattre les vampires et les forces maléfiques.

Diffusions:



Sommaire

[modifier] Présentation

Buffy contre les vampires est une série créée par Joss Whedon, tirée de son film éponyme, Buffy, Tueuse de vampires, qui n'avait que très modérément rencontré le succès. N'étant pas satisfait du résultat et de la production du film, le scénariste a nourri le projet de le décliner en série afin d'obtenir le format propre à développer en toute indépendance son idée sur le scénario. Aujourd'hui, cette série compte de nombreux fans et elle est passée au stade de série culte[1].

[modifier] Synopsis

La série démarre en 1997 dans une ville du sud de la Californie, au sein d'un univers fantastique peuplé de vampires et de démons. Buffy Anne Summers, une jeune fille d'alors 15 ans, est La Tueuse (the Slayer en VO), une élue dotée de qualités athlétiques et d'une force exceptionnelles, chargée de combattre les vampires et les forces maléfiques afin de protéger le monde. L'action se déroule dans la ville de Sunnydale, se situant au dessus d'un des points de convergence des énergies maléfiques appelée la Bouche de l'Enfer (Boca del inferno, en espagnol). Entraînée par son Observateur, Rupert Giles, et secondée par ses amis du Sooby Gang, Willow et Alex, Buffy tente de mener a bien sa mission de Tueuse tout en essayant de vivre sa vie d'adolescente. Lycéenne le jour, Tueuse la nuit, elle cache sa double vie à son entourage, y compris sa mère. Un jour, elle rencontre Angel, un vampire avec une âme et tombe amoureuse de lui, sous la jalousie d'Alex, qui en pince pour la jolie Tueuse...

[modifier] Développements

Au long de ses sept saisons, la série s'est employée à mêler habilement les genres : dans le cadre d'un récit fantastique de vampires, démons, et fantômes, dans le cadre d'une série suivant la vie d'une adolescente, l'un étant en général un miroir symbolique de l'autre, comique, mélodramatique, épique s’entrecroisent, souvent au sein d’un même épisode, servis par une esthétique mêlant comics, film d’horreur, arts martiaux et série sentimentale pour adolescents.

Consacrant la richesse intellectuelle de leur auteur, la finesse et la drôlerie des dialogues ont beaucoup contribué à son succès dans le monde anglo-saxon.

Le nombre croissant de ses personnages a généré le côté populaire de cette nouvelle légende racontée au fil des épisodes. Série sur l'adolescence, le côté feuilletonnant de Buffy permet au spectateur de suivre leur évolution au cours de leur passage à l'âge adulte.

Enfin, la série se démarque nettement des autres feuilletons visant un public jeune stricto sensu par la profondeur de sa symbolique et d'une certaine audace notamment sur le thème de la sexualité: elle a été classée en 2002 comme « la pire des séries télévisées » par la très conservatrice association « Parent television council »[2].

Aujourd'hui, cinq ans après l'arrêt de la série, l'histoire de Buffy contre les Vampires continue sous forme de bande dessinée, dans le comic book Buffy contre les vampires, Saison huit. Comme son titre l'indique, la BD est conçue pour fonctionner comme une véritable nouvelle saison, et c'est Joss Whedon lui-même qui signe la première série d'épisodes, The Long Way Home. Contrairement aux autres comics inspirés de la série dont la canonicité est toujours sujette à débat, cette "Saison 8" est considérée comme la suite officielle des aventures de Buffy. La version française de cette BD sera publiée courant 2008 par le label Fusion Comics des Editions Soleil et Panini Comics France[3].


[modifier] Distribution

[modifier] Personnages principaux

Acteurs de la série avec Joss Whedon
Acteurs de la série avec Joss Whedon

[modifier] Personnages secondaires

[modifier] Équipe d'écriture

Icône de détail Article détaillé : Mutant Enemy.

L'écriture des scénarios est réalisée par Mutant Enemy, une société de production créée par Whedon en 1997. Les scénaristes figurant le plus souvent au générique sont: Steven S. DeKnight, Jane Espenson, David Fury, Drew Goddard, Drew Greenberg, Rebecca Rand Kirshner, Marti Noxon et Doug Petrie[4]. Howard Gordon, David Greenwalt et Joss Whedon sont toujours mentionnés.

[modifier] Récompenses

[modifier] Épisodes

À la fin de la saison 3, une partie des personnages (Angel, Cordelia Chase, Wesley Windam-Pryce) quittent la série pour un spin-off : Angel. Les scénarios des deux séries interfèrent dans le cadre de plusieurs cross-overs, et des personnages font des apparitions hors de leur propre série, comme Buffy, Angel, Willow, Spike. Certains quittent l'univers de Buffy pour s'installer dans celui d'Angel, comme Faith, Darla, Drusilla, Harmony, Andrew, et surtout Spike (après l'arrêt de la série Buffy).

[modifier] Commentaires

La traduction française des titres des épisodes est souvent différente de l'originale, ce changement en affaiblit parfois la connotation culturelle (voir l'article sur les épisodes). La quatrième saison marque un changement de format de l'image, une qualité améliorée du cadrage et un plus grand nombre de tournages hors studio avec l'afflux des moyens. Chaque saison est pourvue d'un épisode expérimental dans son expression.

L'impasse ne devra pas être faite sur le magistral et bouleversant épisode - À la dérive (Normal Again) - saison 6, qui nous pousse à nous demander si Joss Whedon, pour créer toute cette série, n'a pas plagié le journal intime d'une schizophrène... Notre héroïne y affronte une crise au sujet du principe de réalité.

[modifier] Analyse

[modifier] Une lecture à plusieurs niveaux

La série télévisée Buffy contre les vampires suscite des appréciations contrastées : profondément débile pour les uns, immorale pour les autres, chef-d'œuvre télévisuel pour les derniers. [réf. souhaitée]

Joss Whedon, son créateur, metteur en scène et principal scénariste a fondé le thème de cette série sur une inversion du principe classique des films d'horreur. Au lieu de montrer une blonde pourchassée par des vampires, Buffy est une blonde qui tue des vampires ! Le résultat peut susciter un profond malentendu : il est possible d'apprécier BTVS par une lecture au premier degré, en regardant une jolie fille court-vêtue démolir grâce à ses pouvoirs les vampires et autres démons dans des scènes d'action efficaces. Mais l'originalité des scénarios est de permettre une lecture à d'autres niveaux, qui donnent aux péripéties de Buffy une dimension métaphorique inhabituelle pour une série supposée fournir un simple divertissement au grand public. Le journaliste du magazine spécialisé DvdRama déclare: « Jamais une série n’aura aussi bien su mélanger les registres avec tant de talent. Tous les genres sont dans Buffy : le fantastique, le comique et le romantique bien sûr, mais aussi la satire, le burlesque, le tragique, la parodie, la science fiction... »[5].

Les nombreuses références croisées et superposées entre l'œuvre shakespearienne, les mythes, les contes pour enfants (revisités) et le folklore fantastique qui forment ce que l'on appellera le Buffyvers (Buffy/univers), offrent au téléspectateur un nouveau joyau de la pop culture. Cet univers original « revisite et approfondit intelligemment la mythologie des vampires, permettant à Buffy d’être bien plus qu’une Van Helsing à la sauce Pamela Anderson. Joss Whedon récompense souvent les spectateurs fidèles (ou fidélise les spectateurs occasionnels) en respectant à la lettre l’univers qu’il a lui-même créé. »[5].

Les dialogues, qualifiés de "whedonesques", d'une richesse proprement étonnante, fourniront aux fans des heures d'analyse, voire de psychanalyse. On rappellera à cet égard que le vocabulaire utilisé et les théories développées dans la série et son spin-off ont fait l'objet de "quelques" livres. [réf. nécessaire]

La série même est une métaphore. Dans laquelle se superposent et se croisent d'autres métaphores.

[modifier] Les thèmes de la série

Dans Buffy on découvre non seulement la vie d'une "Elue" désignée par Le Conseil Des Observateurs pour tuer les vampires et autres créatures du monde de l'enfer, ce qui rend la série intéressante pour certains et ridicule pour d'autres, mais on apprend aussi à vivre la vie d'une adolescente de 16 ans au début de la série, et on grandit avec elle, on affronte ses problèmes de jeune fille avec elle. C'est cela qui fait l'originalité de la série ; de plus, des personnages comme Alex et ses répliques très profondes ne font qu'accentuer le côté comique de Buffy. On peut donc donner comme principaux thèmes à cette série l'adolescence typique d'une jeune fille, toutefois différente à cause de / grâce à // cette malédiction jetée sur / ce don proféré à //cette Jeune Blonde élue pour libérer la Terre de ces pires créatures : Les vampires et les parfaits imbéciles ou les gens inquiétants que l'on peut croiser tous les jours quand on est au lycée. Ceci se poursuit à l’université.

[modifier] Un parcours initiatique

Il y a plusieurs grands thèmes qui sous-tendent les différentes saisons de Buffy.

En premier lieu, BtVS raconte un parcours initiatique, celui d'une jeune fille qui sort de l'adolescence pour devenir une jeune adulte[5]. Chacune des peurs et des angoisses qu'elle doit affronter de saison en saison pour devenir adulte est emblématique d'un des membres de son cercle social :

  • peur de ne pas être capable de s'intégrer dans le jeu social (saison 1, Cordelia);
  • peur des relations avec le sexe opposé, avec les déceptions et la douleur qui s'ensuivent (saison 2, Angel);
  • peur d'assumer des responsabilités en étant attiré par la voie facile (saison 3, Faith);
  • peur de l'avenir ou de l'absence d'avenir professionnel (saison 4, Giles, Alex);
  • peur de devoir se sacrifier pour le bien collectif, au lieu de cultiver un égoïsme tranquille (saison 5, Spike);
  • peur de faire face à ses problèmes (saison 6, Willow);
  • et enfin, peur d'assumer sa propre identité (saison 7, Buffy elle-même).

La spécificité de BTVS est de présenter ce parcours vers l'âge adulte sous la forme d'une épopée : Buffy mûrit à travers les épreuves qu'elle affronte en même temps que ses amis, selon un schéma tout à fait classique. On voit ainsi les thématiques se complexifier au cours de la série, devenant à la fois plus sombres, plus réalistes mais également plus profondes à mesure que Buffy quitte l'adolescence et son insouciance.

La durée de la série va permettre à Joss Whedon et son équipe d'explorer à travers l'évolution de la psychologie des personnages les problématiques que nous avons tous eues en commun à ces périodes de nos vies. Les séries télévisées bénéficient sur ce plan d'une caractéristique hors de portée pour le cinéma qui sera rarement exploitée avec autant de verve avant Buffy.

[modifier] Carpe diem

Nous retrouvons dans cette série une devise qui cherche à s’exprimer dés le début par l’opposition des deux orchestrations du thème générique. L'une à l'orgue,sur le hurlement d'un loup, représentant le passé et les vampires; l'autre par un groupe rock représentant le présent et le punch de la tueuse. Le message est simple : ce n’est pas parce qu’on risque de se faire engendrer (dans le meilleur des cas) par le premier vampire qui passe qu’il faut perdre de vue ce pourquoi nous sommes là : Vivre ! Une fois les trois coups sonnés par les guitares de fin, le rideau se lève et le spectacle peut commencer…

On découvre au départ, autour de l'élue, sur cette scène de théâtre improvisée, l'archétype des anti héros : un boy-scout avec des problèmes familiaux, une nerd à la sensibilité à fleur de peau, un bibliothécaire « à l'ancienne » au pays de la documentation numérique, auxquels viendront s'ajouter peu à peu tous les personnages qui seront rejetés par ce qu'ils considéraient être leurs clans (le vampire animé, la victime de la mode, le loup garou philosophe, etc...). Eux-mêmes, pour ne plus laisser la moindre ambiguïté sur la modestie de leurs origines, s'appelleront le « scooby gang ».

Même si la promotion d’une équipe de perdants dans une Amérique qui ne veut que des vainqueurs semble très osée pour l’époque, c'est désormais avec eux qu'il faudra compter. La première chose que répond Buffy à la timide Willow lorsqu’elle lui demande conseil sur la vie est : « Carpe diem ».

Willow, qui au contact de Buffy, mélangera justice, vie et mort, génèrera une catastrophe sans précédent pour les Observateurs, interrompant le processus de transmission des pouvoirs vitaux de Tueuse en Tueuse. Alex, son meilleur ami, lui montrera à quel point le don de la vie, même lorsque celle-ci semble être celle d'un raté, peut être merveilleux.

À la fin de la saison 6, interrogé sur le devenir du personnage de Willow, Whedon avouera à demi-mots qu'il s'agissait bien d'une prise de position contre la peine de mort ("ça ne sera pas sans conséquences graves..." annonce-t-il). Ceci poussera d'emblée, dans la septième saison, notre "Diane des cimetières" à une remise en question sur son humanité: Que transmettra-t-elle réellement aux élues qui vont suivre ? Le pouvoir de tuer ou la puissance de vivre ?...Un autre sujet très osé aux États-Unis.

Le sang et la vie sont entremêlés dans la légende que nous raconte Joss Whedon; ils font le lien entre la raison et les sentiments. Il est évident que la métaphore du vampire qui mord entre la tête et le cœur pour s’emparer au passage de tout ce qui alimente notre désir de vivre y devienne un problème récurrent, pour ne pas dire omniprésent. Et notre poinçonneuse blonde acharnée, aidée de ses amis ratés, exclus des rangs de notre société, va se frayer à coup de lattes et de pieu un chemin vers la vie.

Chacune des peurs qui nous empêche de vivre notre vie commencera à apparaitre par la petite porte au début de chaque saison, sous forme de plaisanterie, d'événement anodin, commencera à s'amplifier lorsque les personnages vont en vivre chacun une déclinaison. Puis elle finira par éclater au grand jour, autour de l'apocalypse, pour voir nos exclus l'affronter avec courage ! Même lorsque Anne cherche à s’enterrer dans une mort sans histoire, Buffy, face à un monde esclavagiste qui remplace la vie par des tâches répétitives ne tarde pas à refaire surface.

Tel est le rapport de Buffy à la vie, à la mort, et à l’amour : Vivre les problèmes, y survivre, et encore vivre !

[modifier] Une série féministe

Joss Whedon a raconté a plusieurs reprise que l'idée de Buffy lui était venue car il en avait assez de voir, dans les films d'horreur, la jolie blonde se faire systématiquement attaquer par le monstre, et qu'il avait ainsi voulu renverser ce schéma. La toute première minute de l'épisode pilote en sera édifiante : C'est un garçon plein d'assurance qui en fera les frais !

La dimension féministe de Buffy est en effet évidente : dans la série, ce sont le plus souvent les filles qui ont le pouvoir. Buffy, bien sûr, dont tout le parcours peut être lu comme un long processus d’empowerment (prise de conscience de son pouvoir, de son autonomie) face aux hommes et aux structures familiales ; mais également Willow qui devient une sorcière très puissante, Anya, l'ex-démone qui a plus de 1000 ans, et Dawn, sœur de Buffy, issue d'une boule d'énergie capable d'ouvrir les frontières entre les univers. La sorcellerie devient le symbole du pouvoir des femmes - ce qui renoue avec les origines des pratiques de sorcières. Le thème de l'homosexualité féminine est abordé de façon très ouverte lorsque Willow, la meilleure amie de Buffy, tombe amoureuse d'une autre fille, Tara, qui se joint à la chasse aux vampires et pratique la magie avec sa compagne. Il faut noter que cette relation est présentée comme normale, dépourvue de toutes les discussions et états d'âme malheureux que la représentation de l'homosexualité suscite dans des séries pour adolescent(e)s - le prototype étant le personnage de Jack dans la série Dawson. Willow et Tara sont heureuses, elles le chantent dans l'épisode musical de la saison 6 "Que le spectacle commence" (Once More, with Feeling) où est même représentée, quasi-explicitement, une scène de cunnilingus : une première dans une série pour adolescents.

À côté, les seuls hommes ayant des pouvoirs sont des vampires, ou pour le moins des ennemis, et sont systématiquement vaincus. La septième et dernière saison est à cet égard exemplaire : le thème principal, annoncé dès le premier épisode, est le pouvoir ; et la saison met en scène une petite armée de jeunes filles, « tueuses potentielles » attendant d'être « appelées », aux prises avec le Mal absolu dont le bras droit est un ex-prêtre à la misogynie stupéfiante. Pour le vaincre, Buffy a l'idée de partager son pouvoir non seulement avec les potentielles mais avec toutes les jeunes filles de par le monde : « Êtes-vous prêtes à être fortes ? » demande-t-elle. Le message est clair : après avoir passé toutes ces années à regarder Buffy se battre, c'est à chacune de reprendre le flambeau. Le pouvoir ne vaut que partagé.

Cependant BTVS n'est pas une série « anti-hommes » : Angel, Spike, Giles et Alex jouent un rôle prépondérant à la fois dans la vie personnelle de la Tueuse et dans la lutte contre les forces du Mal. Spike et Alex ont même sauvé le monde plusieurs fois ! En effet, le féminisme de la série consiste moins à dénoncer le machisme et/ou le sexisme qu'à présenter un modèle, jusque là inédit, d'héroïne forte et non subordonnée à un homme (à l'inverse des Drôles de dames, par exemple). Ce sera même le contraire pour Giles, le réservoir de mémoire du groupe, la figure compréhensive d'un père prodigue, qui, pour contenir la fougue d'une Willow en proie à une peine abyssale, devra être capable "d'emprunter" les pouvoirs conjugués d'un réseau féminin.

À cet égard Buffy a ouvert la voie à tout un courant de séries et de films, parmi lesquels on peut ranger Alias et Kill Bill ou même Charmed, et c'est d'ailleurs l'un des grands mérites de la série que d'avoir changé radicalement l'image des héroïnes à la télévision comme au cinéma.

[modifier] La rédemption

Buffy est aux prises avec les Forces du Mal ; ses ennemis, vampires et démons sont présentés comme intrinsèquement mauvais : dépourvus d'âme. Pourtant, la série détourne constamment cette règle, en montrant bien des personnages faire des allers-retours entre le camp des gentils et celui des méchants. Il est ainsi possible de voir toutes les combinaisons de comportement : le vampire Angel deviendra définitivement héros dans sa propre série ; le vampire Spike devra cohabiter à son corps défendant avec les humains pendant plusieurs saisons ; le démon Anya s'adaptera plus volontiers ; tandis que des humains endosseront à leur tour le rôle de méchant : Faith, qui choisira de suivre le Maire dans la saison 3 ; le Maire lui-même, ainsi que les militaires de l'Initiative au cours de la saison 4, par volonté de pouvoir ; le trio (Warren, Jonathan, Andrew) grotesque de la saison 6, d'abord surtout par bêtise, ensuite de façon plus inquiétante ; Willow à la fin de cette saison, après une lente dérive, et un fort traumatisme ; le prêtre Caleb dans la saison 7, incarnation du fondamentalisme.

Si certains personnages ne s'amendent pas (le Maire, l'Initiative, Warren, Caleb), pour d'autres au contraire, il y a un chemin vers la rédemption ; celle-ci passe parfois par un travail entrepris de bonne grâce (Willow), parfois est précédée d'un déni (Andrew), peu à peu surmonté ; ou, plus classiquement, par la prison pour Faith.

Le dernier épisode de la série, qui voit la disparition des deux personnages, d'ex-démons Spike et Anya, laisse toutefois dubitatif sur la volonté des scénaristes de présenter une rédemption comme possible. Cependant, la réapparition de Spike dans la dernière saison d'Angel permet de relancer le thème de la rédemption, encore plus présente dans ce spin-off.

[modifier] Buffy contre l'imaginaire du Mal

Deux lignes traversent l'univers de Buffy : d'une part une séparation entre Bien et Mal, d'autre part celle entre Réel et Imaginaire. La première, on l'a déjà dit, est extrêmement poreuse et les personnages ne cessent de la franchir dans un sens où l'autre. Très vite d'ailleurs le statut de protectrice du Bien de Buffy sera mis en cause par sa relation amoureuse avec le vampire Angel qu'elle est censée combattre.

La seconde est vraiment celle qui fait de Buffy une oeuvre à part dans le domaine des superhéros et du merveilleux. En effet, si la série se plaît à mêler dans sa narration l'épopée chevaleresque de l'héroïne et son quotidien le plus banal, elle cultive entre ces deux sphères une limite extrêmement forte. C'est dans le cadre de la mort que cette limite est particulièrement visible : si la Tueuse ne cesse de massacrer toutes sortes de monstres et de démons, il lui est strictement interdit de tuer des humains, pour aussi nuisibles que soient ces derniers. Par ailleurs, les personnages qui meurent dans le cadre de la magie et de l'épopée peuvent ressuciter, pas ceux qui meurent comme des humains "normaux". Le jeu entre ces deux lignes va constituer le coeur de la série, les humains basculant du côté maléfique comme Faith ou Warren lorsqu'ils oublient de distinguer l'imaginaire de la vie réelle, et qu'ils se laissent entraîner par leurs désirs et leurs fantasmes. Buffy elle-même menace plusieurs fois de franchir cette ligne, notamment lorsque dans la saison 2 elle s'emporte contre l'amant de sa mère.

Aussi la série parle sans doute moins du Mal que de son Imaginaire : la Buffy des débuts, jolie blonde avec sa petite croix, protégeant les jeunes gens innocents de ces monstrueux prédateurs sexuels que sont les vampires, est la parfaite incarnation des valeurs puritaines (sur un ton évidemment très parodique). Elle se détache progressivement de ce cadre rigide, notamment dans la saison 4 où elle doit protéger cet univers démoniaque face à une organisation gouvernementale qui menace de l'anéantir, jusqu'à devenir dans la saison 6, elle-même une sorte de démon. L'entrée de Buffy dans l'âge adulte, consistera essentiellement à accepter le Mal comme partie intégrante de la vie et non plus seulement comme un absolu clairement identifiable qu'on peut rejeter.

La série apparaît ainsi comme la critique à la fois d'un certain imaginaire, celui de la religion qui a contaminé le genre fantastique, mais également de la tendance qu'a l'Amérique à confondre l'imaginaire et le réel. D'où le combat dans la saison 7, contre le prêtre Caleb, image d'une société réactionnaire étroitement accrochée à ses valeurs religieuses dépassées.

Diffusée en pleine lutte contre l'Axe du Mal (la saison 6, la plus sombre, correspondant ainsi au deuil des événements du 11 septembre) Buffy trouve donc une résonance bien plus politique qu'il n'y paraît.

[modifier] Épisodes phares

Certains épisodes, dits parfois « de luxe », se distinguent par leur originalité et leur qualité esthétique. Les plus connus sont [réf. nécessaire] :

  • Un silence de mort (Hush), épisode 10 de la saison 4. La plus grande partie de l’épisode se déroule sans aucun dialogue. Considéré comme un hommage au cinéma muet[5], il a été nommé aux « Emmy Awards » en 2000 dans la catégorie « meilleur scénario ».
  • Cauchemar (Restless), épisode 22 de la saison 4. On plonge dans le rêve et l'inconscient des 4 personnages principaux. Joss Whedon s'est livré à la poésie pour cet épisode.
  • Orphelines (The Body), épisode 16 de la saison 5, relate la mort de la mère de Buffy avec un réalisme rarement atteint dans une série télévisée, notamment grâce à l'absence totale de musiques et des scènes de longue durée.
  • Que le spectacle commence (Once more with feelings), l'épisode 7 de la saison 6. Un épisode sous forme de comédie musicale, légèrement plus long qu’un épisode traditionnel. Il est paru individuellement en DVD ; sa bande originale, composée par Joss Whedon, le créateur de la série, et Christophe Beck, est également sortie en CD.

[modifier] Chronologie

[modifier] Le fandom de Buffy

La richesse du monde de Buffy a suscité un vaste mouvement de fans autour de cette série, amplifié par Internet. Ironique revanche de l'écrit sur l'audiovisuel, BTVS est la série qui a suscité le plus grand nombre de fanfics, y compris en France. [réf. nécessaire] Le public s'est ainsi réapproprié un mythe dans un monde où la culture populaire est devenue la propriété privée des entreprises du spectacle.

En conclusion, même si Buffy contre les vampires reste un produit de l'industrie de divertissement américaine, son succès est lié à la force de ses scénarios, qui abordent des thèmes d'une gravité et d'une ampleur insoupçonnables pour une série destinée aux jeunes.

[modifier] Produits dérivés

Dans les produits dérivés on peut trouver toutes sortes de figurines, des CDs et des livres (voir ci dessous), le pendentif (une croix en argent) offert à Buffy par Angel dans le premier épisode de la première saison, des vêtements, etc. Les bagues portées par Angel et Buffy dans la saison 2 sont des bagues de Claddagh. Ce ne sont pas des produits dérivés, mais des bagues de fiançailles de la tradition irlandaise (elles proviennent de la ville du même nom).

[modifier] Bandes originales

  • Buffy The Vampire Slayer : The Album (1999)
    • 1. Nerf Herder - Buffy The Vampire Slayer Theme
    • 2. Guided by Voices - Teenage FBI
    • 3. Garbage - Temptations Waits
    • 4. Velvet Chain - Strong
    • 5. Hepburn - I Quit
    • 6. Furslide - Over My Head
    • 7. Bif Naked - Lucky
    • 8. Black Lab - Keep Myself Awake
    • 9. K's Choice - Virgin State of Mind
    • 10. Superfine - Already Met You
    • 11. Face to Face - The Devil You know (God is a man)
    • 12. Kim Ferron - Nothing But You
    • 13. Alison Krauss & Union Station - It doesn't Matter
    • 14. The Sundays - Wild Horses
    • 15. Four Star Mary - Pain (Slayer Mix)
    • 16. Splendid - Charge
    • 17. Rasputina - Transylvanian Concubine
    • 18. Christopher Beck - Close Your Eyes (Buffy/Angel Theme)
  • Buffy The Vampire Slayer : Once More, With Feeling (2002)  : cet album regroupe les chansons de la version originale de l'épisode musical "Once more with feelings" (6x07), dont les chansons écrites par Joss Whedon chantées par les acteurs, en plus de thèmes importants présents dans la série (saisons 4-5-6).
    • 1. Overture/Going Through the Motions
    • 2. I've Got A Theory/Bunnies/If we're together
    • 3. The Mustard
    • 4. Under Your Spell
    • 5. I'll never tell
    • 6. The Parking Ticket
    • 7. Rest In Peace
    • 8. Dawn's Lament
    • 9. Dawn's Ballet
    • 10. What You feel
    • 11. Standing
    • 12. Under Your spell/Standing -reprise'
    • 13. Walk Through the Fire
    • 14. Something to sing about
    • 15. What you feel - reprise
    • 16. Where do we go from here ?
    • 17. Coda
    • 18. End Credits (Broom Dance/Grr Arrgh)
    • 19. Main title
    • 20. SUITE FROM "Restless" : Willow's Nightmare/First Rage/Chain Of Ancients
    • 21. SUITE FROM "Hush" : Silent Night/First Kiss/Enter the Gentlemen/Schism
    • 22. Sacrifice (FROM "The Gift")
    • 23. Something to sing about (Demo)
  • Radio Sunnydale

[modifier] Romans

[modifier] Films

[modifier] Spin-off

[modifier] Bande dessinée

[modifier] Jeux vidéo

[modifier] Jeu de rôle

[modifier] Livre-jeu (livre dont vous êtes le héros)

  • La nuit je suis Buffy Summers, par Chloé Delaume, publié aux éditions è®e (2007)

[modifier] Jeux de cartes à collectionner

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

En dehors des romans inspirés par l'univers de Buffy et des « companion books » (guides des épisodes, etc.), cette série a suscité un nombre inhabituel d'essais « sérieux », parfois universitaires.

  • (en) Michael Adams et Jane Espenson, Slayer Slang: A Buffy the Vampire Slayer Lexicon, Oxford University Press, 2004 : cet ouvrage traite de la créativité extrême de l'équipe de Buffy dans le registre de la création de mots ou de locutions.
  • (en) James B. South, Buffy the Vampire Slayer and Philosophy: Fear and Trembling in Sunnydale, Open Court Publishing, 2003
  • (en) Glenn Yeffeth, Seven Seasons of Buffy: Science Fiction and Fantasy Writers Discuss Their Favorite Television Show, BenBella Books, 2003
  • (en) Barbara Maio, Buffy the Vampire Slayer, Cinematografia, Rome, 2004
  • (en) Candace Havens, Joss Whedon: The Genius Behind Buffy, BenBella Books, 2003
  • (en) Rhonda V. Wilcox & David Lavery ed. Fighting the Forces: What's at Stake in Buffy the Vampire Slayer / Foreword by Camille Bacon-Smith. 2e tirage. Boston : Rowman & Littletield publishers Inc., 2005. Premier tirage 2002

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Hors-série Mad Movies Séries cultes. Mad Movies. 28 février 2006. Information donnée le 10 mars 2007.
  2. (en) "The 2001-2002 Top 10 Best and Worst Shows on Network TV". Information donnée le 10 mars 2007
  3. Superpouvoir.com - Forum Comics & BD - BUFFY en VF (Fusion Comics)
  4. (en) "Steven S. DeKnight", "Jane Espenson", "David Fury", "Drew Goddard", "Rebecca Rand Kirshner", "Marti Noxon", "Doug Petrie". Internet Movie Database Internet Movie Database (2006).
  5. abcd Joseph de Monvallier, Présentation de Buffy contre les vampires. DVDRAMA. Information donnée le 10 mars 2007.


Buffy contre les vampires
Production Joss Whedon
• Saisons •

Saison 1Saison 2Saison 3Saison 4Saison 5Saison 6Saison 7

Buffy PersonnagesPersonnages mineursListe des épisodes

Comics • DVD • FilmRomans & Nouvelles • Pilote • Saison 8

Univers
Étendu
Fray • Chronologie des Tueuses • Tales of the Slayer (roman) • Tales of the Slayers • Jeux vidéos
The ChainThe Long Way Home • No Future For You
Personnages AdamAlexAmyAndrewAngelAnyaBuffyCalebCordeliaDarlaDawnDrusilla
FaithGilesGloriaHarmonyJennyJonathanJoyceKendraKennedyLe Maître • Le maire • Oz • Prof. Walsh
RileyRobin WoodSpikeTaraWarrenWesleyWillow
Lieux L.A.Sunnydale
Le Bronze • Maison Summers • La Bouche de l'Enfer • Bibliothèque • La Boutique de MagieLycée de Sunnydale
Terminologie
Principale
DémonTueuse de Vampires • Vampire • Observateur • Loup Garou • Sorcière
 voir • disc. • mod.