Bouée météorologique

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Les bouées météorologiques sont des bouées équipées de systèmes permettant la mesure de paramètres météorologiques et océanographiques, et la transmission de ces données à terre par liaison radio VHF ou par satellite (système Argos par exemple). Elles peuvent être soit dérivantes, c'est-à-dire libres de se déplacer au gré des vents et des courants, soit ancrées par des fonds pouvant atteindre 6 000 mètres de profondeur. Les bouées dérivantes sont de petite taille et pèsent entre 25 et 100 kg. Les bouées ancrées peuvent peser jusqu'à plusieurs dizaines de tonnes.

Les bouées météorologiques mesurent principalement : la pression atmosphérique, la vitesse et la direction du vent, la température de l'air et de la mer, l'humidité de l'air, ainsi que la période, la hauteur et la direction des vagues.

Bouées ancrées et bouées dérivantes sont deux composantes du système d’observation en mer qui ont des capacités et objectifs différents. Leurs seuls points communs sont le fait de flotter à la surface de l’océan, d’effectuer des mesures toutes les heures et de transmettre les données par satellite.

Sommaire

[modifier] Bouées dérivantes

Les bouées dérivantes sont apparues pour la première fois vers la fin des années 70 dans le cadre de la Première Expérience Mondiale du GARP[1] (PEMG). Elles bénéficiaient alors du tout nouveau système Argos permettant de les localiser et de transmettre leurs données à terre. Elles mesuraient déjà la température de la mer en surface ainsi que la pression atmosphérique. Elles pesaient environ 100 kg pour 2,5 mètres de long et 0,90 mètre de diamètre.

[modifier] Le flotteur SVP et ses dérivés

Aujourd’hui, les bouées dérivantes opérationnelles sont des sphères de 35 à 40 cm de diamètre, munie d'une ancre flottante de 6-7 mètres de long et d'un mètre de diamètre, centrée à 15 mètres de profondeur. Ces bouées, dites SVP (Surface Velocity Programme), pèsent environ 25 kg et participent depuis près de 20 ans au Global Drifter Programme (GDP[2]) du Data Buoy Cooperation Panel (DBCP[3]).

Le GDP est la première composante du programme global d’observation de l’océan (GOOS[4]) à avoir atteint son objectif. Depuis fin 2005, plus de 1250 bouées mesurant en permanence la température de surface de la mer et le courant grâce à leur déplacement, sont en opération en permanence . L’objectif est maintenant d’équiper toutes ces bouées d’un baromètre. Quatre cent seulement le sont aujourd’hui (version SVP-B).

La mise en oeuvre de ces bouées est rendu aisée grâce à leur faible poids et leur faible encombrement. Elles peuvent être confiées à des navires d’opportunité tels que navires de commerce, chalutiers, etc… Leur autonomie varie en moyenne ente 12 et 24 mois et elles ne sont pas récupérées en fin de vie.

La transmission des données de la plupart des bouées dérivantes utilise toujours le système Argos mais l’utilisation d’Iridium est prometteuse et se développe rapidement.

Le flotteur SVP-B répond parfaitement aux besoins de la prévision numérique du temps. Il fournit de bonnes mesures de pression atmosphérique à la surface de la mer[5] à un coût raisonnable.

Les mesures de température de la mer effectuées par les bouées dérivantes sont très utiles pour étalonner les mesures effectuées par satellite. Elles permettent notamment de corriger l’atténuation du signal due à l’atmosphère. Grâce à leur déplacement, les flotteurs SVP permettent de mesurer le courant de surface. Cette donnée sert notamment à valider les modèles d’analyse et de prévision de la circulation océanique basés sur des observations satellitaires (altimétrie).

Le flotteur SVP-B commence a être utilisé aussi dans l’Arctique. Déposé sur la banquise, il indique le déplacement de celle-ci et fournit des données de pression atmosphérique dans une région qui était particulièrement dépourvue jusqu’à présent.

La bouée SVP se décline en d’autres versions pour d’autres applications. Le flotteur SVP-BW est capable, par exemple, de mesurer le vent grâce à une méthode acoustique sous-marine (technique WOTAN). Le flotteurs SVP-BS mesure la salinité en surface et sera utiliser pour valider les mesures de ce paramètres qui seront faites par le satellite SMOS[6]. Les bouées SVP-BT mesurent, quant à elles, la température de la mer à différents niveaux jusqu’à une profondeur de 60-80 mètres sous la surface.

[modifier] Autres bouées dérivantes

D’autres bouées, plus complexes, s’apparentant plus, extérieurement, aux bouées de la PEMG, servent aux campagnes de [[océanographie|mesures océanographiques]. Il s’agit par exemple des bouées Marisonde de Météo-France. Leurs mesures sont plus précises que celles des flotteurs SVP, ou plus profondes pour ce qui concerne les températures en profondeur.

[modifier] Bouées ancrées

Historiquement, les bouées ancrées sont plus anciennes. Elles sont aussi de tailles et de formes plus variées. Certaines pèsent jusqu’à 90 tonnes.

Certaines bouées ancrées sont spécialisées dans un type de mesure : les houlographes par exemple. D’autres le sont moins : bouées du programme TAO[7], bouées NOMAD et 3 mètres disque de la NOAA[8], bouées européennes K-pattern et SeaWatch. Les bouées K-pattern, par exemple, mesurent la pression atmosphérique et sa tendance sur 3 heures, le vent en vitesse et direction, la température de l’air et de la mer en surface, l’humidité et les vagues (hauteur significative et période, plus spectre omnidirectionnel pour 4 bouées françaises).

A la différence des bouées dérivantes, il n’existe pas à proprement parler de programme international pour les bouées ancrées si l’on excepte le réseau TAO et ses extensions dans l’Atlantique et l’Océan Indien. Les programmes de bouées ancrées sont la plupart du temps des programmes nationaux ou des juxtapositions de programmes nationaux comme dans le programme [Eumetnet|E-SURFMAR]. Quelques coopérations bilatérales existent. C'est le cas entre Météo-France et le service météorogique du Royaume Uni pour les bouées Brittany et Gascogne.

Les coûts d’équipement et de mise en oeuvre des bouées ancrées sont très élevés. Le mouillage d’une bouée ancrée nécessite des moyens lourds (navires spécialisés) et coûteux.

Les objectifs des bouées ancrées sont différents de ceux des bouées dérivantes. Occupant des points fixes, les bouées ancrées servent à la climatologie. Leurs mesures de vent et de vagues sont plus précises que celles des navires. Elles servent à valider et étalonner les données satellitaires. Leurs mesures, plus complètes donnent aussi un aperçu des conditions météorologiques qui règnent en mer. Elles servent ainsi au nowcasting et à la prévision marine.

Sur bouées ancrées, les systèmes de transmission possibles sont plus nombreux que sur bouées dérivantes. Meteosat et Inmarsat sont couramment utilisés mais Iridium devrait être amené aussi à se développer pour ces bouées.

[modifier] Notes et Références

  1. Global Atmosphere Research Programme
  2. Site du Global Drifter Programme (GDP)
  3. Site officiel du Groupe de Cooperation pour la Mise en Oeuvre des Bouées d'Observation (DBCP)
  4. Site officiel du Système Mondial d'Observation de l'Océan (GOOS)
  5. Paramètre essentiel qui ne peut être mesuré par satellite
  6. SMOS (Programme de l'ESA, du CNES et du CDTI)
  7. Tropical Atmosphere Ocean Project (TAO)
  8. Site du National Data Buoy Center de la NOAA

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes


[modifier] Liens externes

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