Bokken

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Bokken
Bokken

Le bokken ( 木剣, littéralement sabre(剣) de bois(木)) ou Bokutô ( 木刀, nom généralement utilisé au Japon) est un sabre japonais en bois reprenant la taille, la forme et la sensation à l'utilisation du katana. Il sert principalement à l'entraînement mais son efficacité en combat est réelle : le célèbre samouraï Miyamoto Musashi a remporté son fameux duel contre Kojirō Sasaki avec un bokken. Autrefois utilisé par les samouraïs, il est de nos jours utilisé notamment en aïkido, en kenjutsu et en iaido.

Il peut être utilisé avec la garde (tsuba) qui protège les mains, ou sans la garde. Au kendō, il est utilisé pour les kata.

Comme les katana, les bokken ont suivi leur époque, et chaque école traditionnelle historique — Tenshin Shoden Katori Shintō Ryu, Kashima Shinto Ryu, Yagyu Ryu, Yagyu Shinkage Ryu, Nitten Ryu, etc — a un « style » adapté à leur technique : poids, courbure, longueur, pointe, épaisseur.

Aïkidoka s'entraînant au sabre en bois (bokken), coupe droite (shomen)
Aïkidoka s'entraînant au sabre en bois (bokken), coupe droite (shomen)

Les meilleurs bokkens sont faits en chêne blanc du Japon. C'est une variété propre à l'Asie, dans laquelle on taille des armes. L'arbre doit avoir au moins 45 ans de vie, et avoir séché 5 ans.

À l'origine, les meilleures qualités recherchées pour un bokken se retrouvaient dans les bois « flottés », notamment dans les vieilles rames de bateau en chêne : bois séché très lentement dans ou au contact de l'eau, d'âge respectable et légèrement tordu par l'effort (et non taillé en arc). L'essentiel des qualités requises est la solidité, l'homogénéité et que l'ensemble des fibres aillent d'un bout à l'autre de l'objet, ce qui donne une arme solide, qui, lorsqu'elle casse, ne fait pas d'éclat ou de pointe dangereuse pour les deux protagonistes. Raison pour laquelle, par exemple, l'ébène ou le buis, pour autant qu'ils fassent de beaux bokken, n'ont jamais été employés par les écoles traditionnelles car dangereux à l'usage.

La surface « active » (lame) d'un bokken doit être lisse pour que le contact avec un autre bokken reproduise le contact des lames en acier des katana. Comme ce dernier, un bokken doit être adapté à son utilisateur. Il peut être retaillé et repoli. On peut l'entretenir, pour une vie plus longue, en l'imprégnant d'huile de lin.

Une coutume, qui est de recevoir en cadeau le bokken de quelqu'un, est une marque de grande estime — surtout de la part d'un Maître — eut égard à la sueur de l'entraînement dont le propriétaire a imprégné la poignée.

Les bokkens peuvent être taillés de deux façons : soit ils possèdent un côté tranchant relativement prononcé (comme sur l'illustration), soit ce côté a été laissé totalement arrondi ce qui lui confère l'avantage d'une très grande résistance aux impacts et d'une meilleure sécurité lors des entraînements. Notez que pour le bokken blanc, c'est le côté intérieur qui a été raboté, ceci dans le but de ramener le centre de gravité du bokken vers la poignée, pour une plus grande maniabilité.

Il existe des bokkens conçus pour le travail de la frappe droite (shomen), les suburi bokken ou suburito. Ce sont des sabres plus lourds, permettant de développer la musculature, mais pouvant être à l'origine de tendinites.

Certains samouraïs préféraient le bokken au katana à cause de sa solidité ; un bokken ne se casse pratiquement pas, alors qu'un katana est relativement plus fragile. L'issue d'une confrontation des deux — bokken / katana — a toujours été incertaine. Le bokken est aussi considéré comme plus dangereux pour les dégâts souvent irrémédiables — plus difficiles à soigner — qu'il occasionne sur un corps humain.

[modifier] Shoto

Le shoto est un wakizashi en bois.