Blitz

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Le Blitz (terme allemand signifiant « éclair ») est le nom donné à la campagne de bombardement du Royaume-Uni par la Luftwaffe, l'aviation allemande, du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941, dans le cadre de la bataille d'Angleterre .

Pompiers en action après une vague de bombardements, 1941
Pompiers en action après une vague de bombardements, 1941
Alerte aérienne ; population réfugiée dans le métro
Alerte aérienne ; population réfugiée dans le métro
Ruines dans la banlieue Est de Londres, septembre 1940
Ruines dans la banlieue Est de Londres, septembre 1940

Elle toucha principalement Londres mais également Coventry, Plymouth, Birmingham et Liverpool.

14 621 civils furent tués et 20 292 blessés selon des chiffres officiels. Prés de 3,75 millions de Britanniques évacuèrent Londres et les principales villes.

Sommaire

[modifier] Principaux bombardements

L'attaque des centres de productions industriels incluant des populations civiles dans un cadre de destruction stratégique sera reprise par les Alliés sur une échelle bien supérieure.

En juillet 1940, après la fin de la bataille de France, alors qu’une grande partie de l’Europe est sous occupation allemande, Hitler proposa aux Britanniques une paix de compromis avec l’Allemagne et de nouvelles négociations. Churchill refusa, tout en sachant que le Royaume-Uni serait la prochaine cible de l'envahisseur. L'armée de terre allemande et la Luftwaffe n'avaient fait qu'une bouchée de la Pologne avant de concentrer son attention sur le nord et l'ouest. La campagne menée par les Britanniques en Norvège avait pris fin honteusement, tandis que leur Force expéditionnaire avait essuyé une cuisante défaite en France. Hitler décide donc d’envahir le Royaume-Uni, mais il sait que pour ce faire il doit avoir la suprématie du ciel et donc anéantir la Royal Air Force.

Il y avait d'un côté le maréchal de l'Air, sir Hugh Dowding, commandant les chasseurs (Fighter Command) de la RAF ; et de l'autre Hermann Göring, chef de la Luftwaffe, l'aviation de combat allemande, et les maréchaux Albert Kesselring et Hugo Sperrle, qui commandaient les 2e et 3e flottes aériennes. Les Britanniques engagèrent 55 squadrons du Fighter Command, soit 850 chasseurs (Spitfire et Hurricane), et 3 080 pilotes. Les Allemands disposaient de 1 000 chasseurs, de 1 200 bombardiers (Junkers Ju 88, Dornier Do 17 et Heinkel He 111), de 280 bombardiers en piqué (Stukas), et de 375 chasseurs-bombardiers (Focke-Wulf 190 et Messerschmitt bf 109 ou 110), soit 10 000 hommes d'équipage. Ce qui fut la première bataille de l'histoire entièrement livrée dans les airs, se déroula du 10 juillet au 31 octobre 1940.

Le 13 août 1940, la grande offensive allemande, qui devait être décisive (le nom de code de l'opération était Adlertag, le Jour de l'aigle), fut lancée dans l'après-midi. La Lutwaffe, commandée par Göring, effectua 1 000 sorties de chasse et 485 sorties de bombardement. Elle perdit 45 bombardiers et chasseurs, tandis que les Britanniques n'avaient perdu que 13 chasseurs.

Le 14, le temps qui se dégradait (il était déjà mauvais le 13), obligea les Allemands à n'engager que le tiers des flottes de Kesselring et de Sperrle qui avaient été utilisées la veille. Le 15, la 5e flotte du général Stumpff, qui était stationnée au Danemark et en Norvège, vint aider les autres flottes ; il engagea tous ses chasseurs et la moitié de ses bombardiers, soit au total 1 000 appareils. La RAF dut repousser au cours de cette journée 5 attaques successives. 75 appareils allemands furent détruits et 35 chasseurs britanniques abattus.

Le 16 et le 17 les attaques se poursuivirent, mais n'eurent aucun résultat (??). Du 18 au 23, les opérations durent être suspendues à cause du mauvais temps. En 10 jours une centaine d'appareils britanniques avaient été détruits, contre 100 chasseurs et 400 bombardiers pour les Allemands. De plus ces derniers avaient du renoncer à l'emploi des Stukas trop vulnérables, et des Me-110, trop lents.

Le 24, Göring lança sa seconde offensive. Cette fois-ci les raids furent concentrés sur les pistes d'envol, les hangars, les stations radar, les centres de contrôle aérien, et les usines d'aviation britanniques. Pendant 14 jours, c'est-à-dire jusqu'au 6 septembre, la RAF effectua en moyenne plus de 700 sorties quotidiennes, constamment en état d'alerte. Les Britanniques perdirent 295 chasseurs et 171 autres furent gravement endommagés, tandis que la Lutwaffe avait perdu 530 appareils. Début septembre, la RAF commençait à manquer de pilotes et d'appareils.

Mais dès le 7 septembre, Hitler ordonna un changement d'objectifs. il inaugurait une nouvelle tactique consistant à bombarder systématiquement les villes britanniques dans l'espoir d'abattre le moral ennemi. C'était le Blitz, qui frappa en premier lieu les quartiers populaires de l'East End de Londres. Le raid le plus violent frappa Coventry dans la nuit du 14 au 15 novembre. La propagande allemande inventa pour l'occasion le néologisme « coventryser » (coventrisieren) pour exprimer l'idée d'une destruction totale. Le Blitz se poursuivit jusqu’en mai 1941, ce qui permit à la RAF, vu la concentration des objectifs sur les grandes villes, de se "refaire une santé" : les avions et les hommes n'ayant plus qu'à attendre chaque vague sur le chemin des villes, puis au retour, au lieu de pourchasser les bombardiers, tandis que la DCA prenait le relais sur zone.

Du 15 septembre et jusqu'au 10 mai 1941, pour échapper à la défense britannique, les bombardiers allemands intervinrent systématiquement de nuit, par vagues de 150 à 200 appareils à chaque fois. Les bombardements firent un total de 50.000 morts chez les civils. Devant l'incapacité de vaincre la chasse adverse, et la destruction quotidienne des barges de débarquement dans les ports de la Manche, Adolf Hitler reconnut son échec et renonça dès le 12 octobre à son projet d'invasion ; il retourna alors ses armes contre l'Europe de l'Est et l'Union soviétique.

C’est donc la bravoure et la détermination de tous les pilotes britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, américains, français, belge et de bien d’autres nationalités, en plus de l’erreur d’Hitler de concentrer les attaques sur les villes qui permirent d’empêcher l’invasion du Royaume-Uni. De plus, les pilotes alliés pouvaient compter sur l’avantage de combattre sur leur territoire. S’ils devaient se parachuter, ils étaient en quelques heures à nouveau opérationnels tandis qu’un pilote allemand était perdu.

Le réseau de radars disséminé sur toute la côte joua également un rôle déterminant, prévenant à temps les escadrilles d’interception et en les dirigeant de manière efficace. On lui doit notamment le Jeudi Noir (15 août 1940) qui vit d'énormes pertes allemandes.

Enfin, les chasseurs d'escorte allemands manquaient d'autonomie et devaient souvent abandonner les bombardiers au retour, les laissant ainsi vulnérables.

De juillet à octobre, 415 pilotes britanniques perdirent la vie dans cet affrontement décisif. Le Premier ministre Winston Churchill exprima dès le 20 août la reconnaissance des Britanniques à leur égard : « Jamais dans l'histoire des guerres un si grand nombre d'hommes ont dû autant à un si petit nombre. »

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Notes et références