Biafra

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Republic of Biafra (en)

(République du Biafra)
{{{année début}}} — {{{année fin}}}
République sécessionniste
Drapeau
Carte de localisation du Biafra
Carte de localisation du Biafra

Création 30 mai 1967

Capitale Enugu
Langue(s) igbo, anglais
Religion Catholicisme, protestantisme, animisme
Superficie 76 364 km2 (revendiqué)
Population environ 13 500 000 (1967)

PIB
PIB/hab.
Monnaie Livre du Biafra
Fuseau horaire UTC+1
Domaine internet
Indicatif téléphonique n/a
Devise {{{devise}}}
Hymne Land of the Rising Sun

Entité précédente
Nigeria
Entité suivante
Nigeria

La république du Biafra (Bịafra en alphabet pan-nigérian) était un État sécessionniste de 1967 situé dans la partie Sud-Est du Nigeria, la plus riche en réserves de pétrole. Le nom Biafra vient du golfe du Biafra situé au Sud, sur la côte atlantique.

Sommaire

[modifier] Géographie

Carte des territoires revendiqués par la république du Biafra.
Carte des territoires revendiqués par la république du Biafra.

La superficie revendiquée et contrôlée au début de la guerre du Biafra était celle de la région de l'Est soit 76 364 km². La majorité du territoire est composé de plaines et du delta marécageux du Niger à l'ouest où le palmier à huile, l'hévéa et le cacaoyer étaient cultivés. Des gisements de pétrole avaient été trouvés dans la région. Des collines, début de la chaîne volcanique de la « ligne du Cameroun », s'élèvent à la frontière Est avec le Cameroun et le fleuve Niger marque la frontière Ouest. Le Biafra s'ouvre au Sud sur le golfe du Biafra de l'océan Atlantique.

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Guerre du Biafra.

Le désir des Ibo (de langue igbo) de s'affranchir du régime fédéral au main des deux autres ethnies majoritaires du Nigeria déclencha une guerre civile avec la déclaration d'indépendance de la république du Biafra par son chef Odumegwu Emeka Ojukwu le 30 mai 1967. Une des raisons de la sécession était que l'ethnie Ibo, en majorité chrétienne et animiste souhaitait s'affranchir de la tutelle fédérale des Haoussa, en majorité musulmans. Cette guerre politique, religieuse et ethnique, très meurtrière, s'acheva le 15 janvier 1970.

La sécession ne remettait pas en cause les concessions déjà accordées à des compagnies pétrolières existantes concernant le sous-sol du Biafra. Toutefois, il a été suggéré (notamment dans des récits mettant en cause le rôle de la France en Afrique à partir des années 1960) que les belligérants étaient soutenus par des puissances européennes en fonction des avantages escomptés sur des exploitations.

Quatre pays africains (Tanzanie, Gabon, Côte d'Ivoire, Zambie) et Haïti reconnurent la jeune république du Biafra. La France l'aida de façon discrète par des envois comprenant des armes et des mercenaires. Le Nigeria réagit en décrétant le blocus et en déclenchant la guerre, aidé par le Royaume-Uni, l'Union soviétique et les États-Unis. Les hostilités feront plus d'un million de morts, notamment du fait de la famine. Au cours du blocus, au moins un avion de la Croix-Rouge fut abattu par le Nigeria, en violation des conventions internationales.

Selon Rony Brauman[1], « À l'automne 68 […] le gouvernement français mobilisait la Croix-Rouge et mettait en place, dans un même mouvement, un dispositif clandestin d'assistance militaire. Sous la direction d'un mercenaire américain, des pilotes français, rhodésiens, sud-africains et portugais, convoyaient des armements depuis le Portugal jusqu'au réduit biafrais via Sao Tome où ils embarquaient équipes humanitaires, médicaments et vivres. La France et l'Afrique du Sud finançaient conjointement ce pont aérien. »

[modifier] Population

Les habitants du Biafra sont majoritairement des Ibos (de langue igbo) qui formaient environ 70% de la population du Biafra et 18% de celle du Nigeria. L'écrivain Kurt Vonnegut les présente comme plus avancés dans l'éducation que les autres ethnies du pays (il mentionne le nombre d'Ibos effectuant des études supérieures internationales) et selon lui détestés du reste des Nigérians pour cette raison.

Les autres importants groupes ethniques sont les Ibibios, Ijaws, Ogojas, Ekois, Efiks,...

La majorité de la population est catholique, protestante et animiste.

[modifier] Le Biafra, creuset de l'action humanitaire d'aujourd'hui

La Guerre du Biafra est très connue pour avoir été le déclencheur d'une action humanitaire d'un nouveau genre, le sans-frontièrisme. En effet, pendant la guerre, la télévision retransmet des images insoutenables de réfugiés et des combats. Pourtant les États et les organisations traditionnelles sont paralysés. En effet, ni l'ONU ni les autres pays ne peuvent agir dans un conflit intérieur à un pays et le gouvernement du Nigeria refuse l'action de la Croix-Rouge - au point que l'armée du Nigeria tira en dépit des conventions internationales sur des avions de la Croix-Rouge apportant en principe des secours au Biafra assiégé. Interpellés à ce sujet, les dirigeants de ce pays affirmèrent n'avoir pas disposé de preuves que ces avions ne transportaient pas des armes.

Devant ces blocages, quelques médecins français, dont Bernard Kouchner (qui était parti en mission avec la Croix-Rouge), se révoltent et décident de fonder Médecins sans frontières. C'est la première d'une longue lignée d'organisations non gouvernementales bien connues aujourd'hui, plus engagées dans la dénonciation des malheurs du monde et en rupture avec la stricte neutralité de la Croix-Rouge. Ces ONG inaugurent un mode d'action humanitaire gérée par de petites missions privées qui seront, espèrent-ils, plus proches des besoins des populations et loin des structures pesantes de l'action humanitaire traditionnelle. Sortant de l'absolue neutralité de la Croix-Rouge, ils seront, en effet, mieux à même de dénoncer les exactions commises par les belligérants, étatiques et non étatiques. Ils courront aussi le risque de prendre parti dans les conflits et d'être utilisés par les stratèges de la communication.

Sans porter de jugement sur la justesse de la cause biafraise, on peut considérer que la guerre du Biafra sera également l'occasion de commencer à s'interroger sur la relation des médias à l'événement. En effet, on peut y voir l'une des origines de ce que certains appelleront la dictature de l'émotion, la rébellion biafraise parvenant, au travers des médias de masse, à instrumentaliser la mauvaise conscience des populations occidentales au bénéfice de sa cause.

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Sources

[modifier] Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Biafra ».
  1. (fr) Rony Brauman, Biafra - Cambodge : un génocide et une famine fabriqués sur le site de Médecins Sans Frontières