Bhagavad-Gîtâ

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Bhagavad-Gîtâ (भगवद गीता en devanāgarī, terme sanskrit se traduisant littéralement par « chant du Bienheureux » ou « chant divin ») est la partie centrale du poème épique du Mahâbhârata. Elle est considérée comme une partie fondamentale des écritures de l'Hindouisme. La Gîtâ se trouve dans le Bhismaparvan et est composée de 18 chapitres.

Sommaire

[modifier] Résumé

Elle conte l'histoire de Krishna, 8e avatar de Vishnou (identifié comme une manifestation du Brahman), et d'Arjuna, un prince guerrier, en proie au doute et qui refuse la bataille car elle entraînera la mort de membres de sa famille. L'histoire se déroule au commencement de la grande guerre de Bharata. Le poème se compose de sept cents distiques, divisés en dix-huit chapitres. Les indianistes occidentaux s'accordent à penser que sa composition date du IIe siècle av. J.-C.

krisna jouant de la flûte
krisna jouant de la flûte

D'après la Bhagavad-Gîtâ, bien que chaque chemin diffère, leur but fondamental reste le même : réaliser le Brahman et échapper au cycle des renaissances à travers la réalisation du Soi. Plus simplement, il s'agit de "découvrir" ce que l'être humain "Est" de façon permanente, au delà de la personnalité, des concepts, des émotions, et des sensations.

Verset : 2.39 : « Tu as reçu de Moi, jusqu’ici, la connaissance analytique de la philosophie du Sâmkhya. Reçois maintenant la connaissance du yoga, qui permet d’agir sans être lié à ses actes.

Verset : 2.71 : « Celui que les plaisirs matériels n’attirent plus, qui n’est plus esclave de ses désirs, qui a rejeté tout esprit de possession et qui s’est libéré de la tyrannie de l'ego, peut seul connaître la sérénité parfaite.

Verset : 6.17 : Qui garde la mesure dans le manger et le dormir, dans le travail et la détente peut, par la pratique du yoga, adoucir les souffrances de l’existence matérielle.[1]

[modifier] Le thème

Non loin d'Hastinâpura, Arjuna et Krishna sont au milieu du champ de bataille de Kurukshetra, entre les deux armées rangées de chaque côté d'eux. Arjuna doit souffler une conque pour annoncer le début des combats. Voyant des amis et des parents dans les deux camps, Arjuna est désolé à la pensée que la bataille fera beaucoup de morts parmi ceux qu'il aime. Il se tourne vers Krishna pour demander conseil.

Krishna l'instruit alors sur un grand éventail de domaines, à commencer par la foi hindoue en la réincarnation de tous les êtres, signifiant par là que les vies perdues dans la bataille ne le sont pas véritablement. Krishna continue à exposer un grand nombre de sujets spirituels, parmi lesquels plusieurs yogas - ou chemins de dévotion - différents. Dans le onzième chapitre, Krishna dévoile à Arjuna qu'il est, en fait, une incarnation du dieu Vishnou.

[modifier] Explications

À un niveau plus profond, la guerre est une métaphore pour les confusions, les doutes, les craintes et les conflits qui préoccupent toute personne à un moment ou un autre de sa vie.

La Gîtâ s'adresse à cette discorde en nous et enseigne les yogas qui permettent de l'apaiser, le bhakti yoga la voie de la dévotion du Dieu personnel, le jnana yoga ou la voie de la connaissance, le karma yoga ou voie de l'action juste et le raja yoga, la voie de la méditation. Selon Krishna, la racine de toutes les douleurs et de tous les troubles est l'agitation de l'esprit provoquée par le désir. La seule manière d'éteindre la flamme du désir, indique Krishna, c'est de calmer l'esprit par la discipline des sens et de l'esprit.

Cependant, le refus total de l'action est considéré comme étant aussi nuisible qu'une totale indulgence. Selon la Bhagavad-Gîtâ, le but de la vie est de libérer l'esprit et l'intellect de leurs complexités et de les concentrer sur la gloire de l'âme. Ce but peut être réalisé par les yogas d'action, de dévotion et de connaissance. Le texte finit par un chant exposant la doctrine du renoncement, qui permet d'échapper au saṃsāra, le cycle des renaissances.

La Bhagavad-Gîtâ frappe par son unité de style, contrairement au reste du Mahâbhârata.

[modifier] Historique des commentaires

La première traduction anglaise, par Charles Wilkins, date de 1785. Elle est suivie par une traduction latine, par August Wilhelm von Schlegel, en 1823, allemande en 1826 par Wilhelm von Humboldt, française en 1846 par Lassens, et grecque en 1848 par Galanos. Le commentaire de Humboldt insistait sur la signification morale du poème, qu'il rapprochait de l'éthique stoïcienne du détachement et du devoir. Hegel, dans son compte rendu critique du commentaire de Humboldt, a voulu au contraire montrer que ce rapprochement n'était que superficiel, que la pensée indienne ne pouvait se hisser jusqu'au concept de la subjectivité libre. Michel Hulin a dans une certaine mesure rendu justice à l'interprétation humboldtienne, tout en soulignant le caractère invertébré de la philosophie de Humboldt. Mais selon lui, l'interprétation de Hegel, certes plus systématique, néglige la richesse du poème. Dilberman a voulu aller plus loin encore dans la réévaluation de l'analyse de Humboldt.

[modifier] Bibliographie

  • La Bhagavad-Gîtâ, traduction de Camille Rao et Jean Herbert, commentaires de Shrî Aurobindo, Paris, Albin Michel, 1970.
  • La Bhagavad Gîtâ, traduction, introduction et commentaires par Anne-Marie Esnoul et Olivier Lacombe, Librarie Arthème Fayard, 1972. ISBN 2-02 004546
  • Jean Herbert, Réflexions sur la Bhagavad-Gîtâ, Albin Michel, 1994.
  • La Bhagavad-Gîtâ, édition bilingue, traduction d'Emile Sénart, Paris, Les Belles Lettres, 2004.
  • Bhagavad-Gîtâ, traduction d'Alain Porte, éditions Arléa, 2004.
  • La Bhagavadgîtâ, traduction de Marc Ballanfat, GF Flammarion, 2007.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Références

  1. La Bhagavad Gita, Wikisource

[modifier] Liens externes