Bertrand de Blanquefort

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Blason de Bertrand de Blanquefort
Blason de Bertrand de Blanquefort

Bertrand de Blanchefort, dit aussi Bertrand de Blanquefort, fut maître de l'ordre du Temple d'octobre 1156 au 2 janvier 1169[1]. Il est originaire de Guyenne et le pape Clément V, qui bien plus tard interdira l'ordre du Temple, est apparenté à sa famille. Il est décrit par le chroniqueur Guillaume de Tyr, pourtant peu suspect de complaisance envers les Templiers, comme un homme "religieux et rempli de la crainte de Dieu". Il est aussi représenté comme un grand homme de guerre au jugement sûr et d'une extrême probité.

Il succède immédiatement à André de Montbard, la mort de son prédécesseur étant sûrement attendue du fait de son grand âge. Il est fait prisonnier le 19 juin 1157 sur les bords du Jourdain au lieu dit le Gué de Jacob, (bataille du lac Méron) avec plus de 80 Templiers par Nur ad-Din le principal souverain de Syrie. Sa rançon, payée par Manuel Ier Comnène l'empereur byzantin, lui permet d'être libéré avec plus de 6000 captifs deux ou trois ans plus tard.

Il accompagne Amaury Ier de Jérusalem dans son expédition en Égypte mais rentre précipitamment pour contrer à la tête de ses Templiers et de Croisés venus d'Europe (parmi lesquels Guy de Lusignan) Nur-al-Din qui, profitant de l'absence d'Amaury, attaque les régions d'Antioche et Tripoli. Après une première victoire, Bertrand de Blanquefort est vaincu à la bataille d'Harenc (1165), ou plus de 60 Templiers sont tués.

Les relations avec Amaury se dégradent quand celui-ci fait pendre pour "lâcheté" 12 Templiers qui ont remis à Nur-al-din la forteresse dont ils avaient la garde. Aussi en 1167 Bertrand de Blanquefort refuse de soutenir Amaury Ier qui désire annexer l'Égypte. Il précise que cela serait rompre le traîté négocié quelques mois auparavant par le Templier Geoffroy de Foulcher et que cette intervention va ressouder les musulmans. L'expédition tourne effectivement au désastre mais Bertrand de Blanquefort ne le voit pas car il décède le 2 janvier 1169 selon l'obituaire de Reims.


Il introduisit, dans la règle, la réforme des « retraits » et obtint du pape Alexandre III, pour les maîtres de l'ordre, le droit de porter dorénavant le titre de « maître par la grâce de Dieu » et de détenir un bâton de commandement, l'Abacus. Philippe de Milly lui succède.

Précédé par Bertrand de Blanquefort Suivi par
André de Montbard
Maître de l'Ordre du Temple
1156-1169
Philippe de Milly

[modifier] Références

  1. Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Alain Demurger, 2005, Seuil, page 611