Benetton (Formule 1)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour l’article homonyme?, voir Benetton

Image:Log benetton.jpg Benetton Formula 1 était une écurie de Formule 1 fondée par Luciano Benetton à la suite du rachat de l'écurie anglaise Toleman. Benetton a participé à 260 GP de Formule 1 entre 1986 et 2001. L'écurie a inscrit un total de 851,5 points en championnat du monde, remporté 27 victoires, décroché 102 podiums, 15 pole positions et signé 36 meilleurs tours en course. Elle a connu son heure de gloire avec les titres en championnat pilote de Michael Schumacher en 1994 et 1995 et le titre mondial des constructeurs en 1995. L'écurie a été rachetée par Renault en 2001 (mais a conservé son appellation Benetton) avant de devenir Renault F1 Team en 2002.

Sommaire

[modifier] Historique

Benetton B191 en 2006 à Goodwood
Benetton B191 en 2006 à Goodwood
Jos Verstappen, Benetton B194, GP de Grande-Bretagne
Jos Verstappen, Benetton B194, GP de Grande-Bretagne
Bennetton B195 en 2006 à Goodwood
Bennetton B195 en 2006 à Goodwood
Bennetton B197 avec Alexander Wurz à son volant à Silverstone en 1997
Bennetton B197 avec Alexander Wurz à son volant à Silverstone en 1997
Bennetton B201 en 2001 avec Jenson Button à son volant
Bennetton B201 en 2001 avec Jenson Button à son volant

[modifier] De sponsor à constructeur

Au début des années 1980, la marque de vêtements Benetton choisit de promouvoir son image dynamique via la F1. Les écuries Tyrrell, Alfa Romeo et Toleman bénéficièrent du sponsoring de cette marque. Mais fin 1985, Benetton décide de passer à la vitesse supérieure et de racheter l'écurie britannique Toleman, qui est donc rebaptisée Benetton Formula 1 à compter de la saison 1986.

[modifier] 1986-1991 : premiers succès

Grâce à la puissance du moteur BMW et à la bonne tenue des pneus Pirelli, les Benetton (dessinées par le Sud-africain Rory Byrne) réalisent quelques jolis coups d'éclat dès leur première saison. Le pilote autrichien Gerhard Berger remporte notamment en fin d'année le GP du Mexique. Les saisons suivantes sont plus délicates: les Benetton attirent l'œil du public en raison de leurs couleurs bariolées et l'équipe bénéficie d'un fort courant de sympathie dans le paddock en raison de l'ambiance chaleureuse qui y règne, mais les résultats tardent à décoller malgré le partenariat avec le géant Ford.

En 1989, la gestion catastrophique du cas Johnny Herbert (le pilote britannique avait été engagé alors qu'il n'était pas remis de graves blessures) vaut au directeur sportif Peter Collins, déjà sur la sellette depuis quelque temps, d'être remplacé à la tête de l'écurie par Flavio Briatore, le directeur commercial de l'équipe. Sous l'impulsion de Briatore, l'écurie va se développer et rejoindre les meilleures équipes du plateau. À la victoire de Nannini au GP du Japon 1989, succédent les deux succès de Nelson Piquet en 1990 (victoires assorties d'une remarquable troisième place du vétéran brésilien au championnat), ainsi qu'un nouveau succès de Piquet en 1991 au Canada. C'est en 1991 qu'arrivent chez Benetton le manager écossais Tom Walkinshaw (fameux pour avoir géré le programme Jaguar en voitures de sport), ainsi que l'ingénieur Ross Brawn, lui aussi issu de chez Jaguar. C'est également en 1991 que Benetton recrute le jeune espoir allemand Michael Schumacher.

[modifier] 1992-1995 : les années Schumacher

Régulièrement à la pointe du combat dès ses débuts, Schumacher remporte une course en 1992 et une autre en 1993, en se classant respectivement 3e et 4e du championnat, mais sans pouvoir rivaliser avec les redoutables Williams-Renault. La consécration arrive en 1994 avec le titre mondial des pilotes remporté par l'Allemand. Ce premier titre d'un pilote Benetton est pourtant entâché par les soupçons d'illégalité autour de la voiture anglo-italienne (certains observateurs suspectant la présence d'un anti-patinage caché sur la B194), cette hypothèse s'étant renforcée à la suite de la polémique du GP de Magny Cours, où Schumacher, seulement 3e sur la grille, se retrouve en tête dès le 1er virage malgré un moteur (V8 Ford) moins puissant que les Williams (V10 Renault) en ligne droite ; pire encore, l'incendie (sans gravité) de la voiture de Verstappen en milieu de saison lors d'un "fuel stop" semble indiquer que Benetton aurait utilisé un clapet de réservoir illégal pour glaner de précieuse secondes ; enfin dès le second GP (Aida) de la saison des doutes ont plané, en effet, bien que placée sur le coté poussiéreux de la piste, la B194 a exécuté comme à Magny Cours un départ parfait. Schumacher sera disqualifié à l'issue du GP de Belgique en raison d'une usure excessive de son fond plat. Autre polémique : le non-respect par Schumacher d'une pénalité, puis d'un drapeau noir, à l'occasion du GP de Grande-Bretagne. Cela lui vaudra une suspension de 2 GP. Malgré cela il est à noter que Benetton ne fut pas la seule équipe incriminée dans l'affaire des programmes électroniques illégaux, McLaren et Ferrari également. Bien que ces programmes aient été présents sur ces voitures, rien n'a jamais été prouvé quant à leur utilisation en course, même si un fort doute plane. En 1995, Benetton passe encore une vitesse supérieure avec le partenariat signé avec le motoriste Renault Sport. Schumacher survole la saison avec 9 victoires, remporte un deuxième titre mondial des pilotes, tandis que l'écurie décroche son premier titre mondial des constructeurs. Cette saison 1995 marque pourtant un sommet que l'écurie n'atteindra plus jamais.

[modifier] 1996-1999 : le déclin

En 1996, avec le départ de Schumacher chez Ferrari, et malgré l'arrivée de pilotes aussi réputés que Berger et Alesi, les Benetton perdent de leur superbe. Fin 1996, le départ du tandem technique Brawn-Byrne (parti rejoindre Schumacher chez Ferrari) ne fait qu'accélérer la perte de vitesse de l'équipe. En 1997, Berger s'impose en Allemagne et offre à son équipe la première victoire de l'après-Schumacher. Mais ce sera également la dernière, et la seule acquise sous la nationalité italienne (pour laquelle Benetton Formula avait symboliquement opté à partir de 1996).

Fin 1997, Flavio Briatore quitte l'écurie, et est remplacé par le Britannique David Richards. Mais en l'absence d'un moteur officiel (Renault ayant arrêté la F1 fin 1997, le RS9 champion du monde est désormais développé par Mecachrome et badgé Playlife chez Benetton), et malgré la présence des espoirs que sont Wurz et Fisichella, le déclin de l'écurie se poursuit. En désaccord avec la famille Benetton, David Richards claque la porte fin 1998, pour être remplacé à la tête de l'équipe par Rocco Benetton, l'un des fils de Luciano Benetton. Les espoirs de 1999 portés par le nouveau directeur, la nouvelle soufflerie ultra-moderne et un système de freinage novateur (FTT), sont pourtant rapidement anéantis, et Benetton enregistre son plus mauvais résultat final depuis 10 ans.

[modifier] 2000-2001 : rachat par Renault

Début 2000, alors que Benetton semble devenue incapable de retrouver son lustre d'antan et de rivaliser avec les puissants constructeurs qui dominent la F1, l'écurie est rachetée par le constructeur français Renault. Ce rachat entraîne le retour de Flavio Briatore à la direction de l'écurie. En 2001, soit un an après le rachat, l'équipe continue à être baptisée Benetton (on note toutefois le retour du nom Renault en tant que motoriste, avec un moteur V10 inédit, à angle très large), pour ce qui est en réalité une saison de rôdage. Début 2002, le nom Benetton disparait définitivement, et l'écurie est alors officiellement rebaptisée Renault F1 Team.

[modifier] Résultats en championnat du monde

Année Directeur sportif Châssis Moteur Pneus GP disputés Pilotes qualifiés Points inscrits Classement
1986 Peter Collins B 186 BMW 4 en ligne turbo Pirelli 16 Autriche Gerhard Berger
Italie Teo Fabi
19 6e
1987 Peter Collins B 187 Cosworth V8 Goodyear 16 Italie Teo Fabi
Belgique Thierry Boutsen
28 5e
1988 Peter Collins B 188 Cosworth V8 Goodyear 16 Belgique Thierry Boutsen
Italie Alessandro Nannini
39 3e
1989 Peter Collins B 189 Cosworth V8 Goodyear 16 Italie Alessandro Nannini
Royaume-Uni Johnny Herbert
Italie Emanuele Pirro
39 4e
1990 Flavio Briatore B 190 Cosworth V8 Goodyear 16 Brésil Nelson Piquet
Italie Alessandro Nannini
Brésil Roberto Moreno
71 3e
1991 Flavio Briatore B 191 Cosworth V8 Pirelli 16 Brésil Nelson Piquet
Brésil Roberto Moreno
Allemagne Michael Schumacher
38,5 4e
1992 Flavio Briatore B 192 Cosworth V8 Goodyear 16 Allemagne Michael Schumacher
Royaume-Uni Martin Brundle
91 3e
1993 Flavio Briatore B 193 Cosworth V8 Goodyear 16 Allemagne Michael Schumacher
Italie Riccardo Patrese
72 3e
1994 Flavio Briatore B 194 Cosworth V8 Goodyear 16 Allemagne Michael Schumacher
Pays-Bas Jos Verstappen
Finlande JJ Lehto
Royaume-Uni Johnny Herbert
103 2e
1995 Flavio Briatore B 195 Renault V10 Goodyear 17 Allemagne Michael Schumacher
Royaume-Uni Johnny Herbert
137 Champion
1996 Flavio Briatore B 196 Renault V10 Goodyear 16 Autriche Gerhard Berger
France Jean Alesi
68 3e
1997 Flavio Briatore B 197 Renault V10 Goodyear 17 Autriche Gerhard Berger
France Jean Alesi
Autriche Alexander Wurz
67 3e
1998 David Richards B 198 Mecachrome V10 Bridgestone 16 Italie Giancarlo Fisichella
Autriche Alexander Wurz
33 5e
1999 Rocco Benetton B 199 Supertec V10 Bridgestone 16 Italie Giancarlo Fisichella
Autriche Alexander Wurz
16 6e
2000 Flavio Briatore B 200 Supertec V10 Bridgestone 17 Italie Giancarlo Fisichella
Autriche Alexander Wurz
20 4e
2001 Flavio Briatore B 201 Renault V10 Michelin 17 Italie Giancarlo Fisichella
Royaume-Uni Jenson Button
10 7


Précédé de :
Toleman
Benetton Formula
1986/2001
Suivi de :
Renault F1 Team

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes