Bataille de Điện Biên Phủ

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21°23′13″N 103°0′56″E / 21.38694, 103.01556 (Bataille de Dien Bien Phu 1954)

Bataille de Điện Biên Phủ

Paras sautant d'un Flying Boxcar fourni par les américains.
Informations générales
Date Du 13 mars au 7 mai
1954
Lieu Ðiện Biên Phủ
(province de Lai Châu, Nord Viêt Nam)
Issue Victoire du Việt Minh
Belligérants
Việt Minh France Union française
Commandants
Võ Nguyên Giáp Christian de Castries
Forces en présence
Au 13 mars :
48 000 combattants, support logistique de 15 000
7 mai 1954 se monte à 80 000 hommes en comprenant les services et la chaîne logistique.
Au 13 mars :
10 800
7 mai 1954 se monte à 14 014 hommes (idem services et logistique)
Pertes
Le 7 mai 1954 on estime, tout confondu, les pertes entre 23 000 et 25000 hommes le nombre des Vietnamiens tués pendant la bataille. Puis environ 15 000 blessés 2293 morts, 5195 blessés, 3 290 prisonniers, sur 11 721 soldats reviennent vivants en France. Manquent 7 801 hommes.
Guerre d'Indochine
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Ðiện Biên Phủ est une petite plaine au nord-ouest du Viêt Nam dans la province de Lai Châu dans le haut Tonkin, et dans laquelle se trouve la petite ville de Ðiện Biên Phủ. Ðiện désigne une administration, Biên un espace frontalier et Phủ un district, soit, en termes francisés, « chef lieu d'administration préfectorale frontalière ». En thaï, la ville se nomme Muong Tanh.

Après sa conquête en novembre 1953 au cours de l'opération Castor, elle fut, l’année suivante, le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, composé de troupes de la Légion étrangère, de troupes coloniales parachutistes, d'artilleurs, de cavaliers, de troupes aéroportées parachutiste métro, régiment du génie, santé, groupes de chasse de l'armée de l'air. Sans oublier les troupes d’Afrique, ainsi que le bataillon parachutiste vietnamien, qui composent les pays membres de l'Union française, sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et l'essentiel des troupes Việt Minh sous les ordres du général Giáp.

Cette bataille vit la victoire du général Giap le 7 mai 1954 et fut la dernière de la guerre d'Indochine, exceptée l'embuscade du Groupe Mobile 100 à An Khé quelques jours avant les Accords de Genève. La France quitta la partie nord du Viêt Nam (le Tonkin), après les accords de Genève, signés en juillet 1954, qui instauraient une partition du pays le long du 17e parallèle.

Sommaire


[modifier] Ordre de bataille des belligérants de novembre 1953 à mai 1954

[modifier] L'Armée populaire vietnamienne

Việt Minh

[modifier] Commandement

Général Võ Nguyên Giáp (Muong Phang)
Chef d'état-major : Général Hoang Van Thaï

[modifier] Infanterie

  • Division 304, Général Hoang Sam :
    • Régiment d'Infanterie 9 (Bataillons 353, 375, 400)
    • Régiment d'Infanterie 57 (Bataillons 265, 346, 418)
    • Bataillon d'Artillerie 345
  • Division 308, Général Vuong Thua Vu :
    • Régiment d'Infanterie 36 (Bataillons 80, 84, 89)
    • Régiment d'Infanterie 88 (Bataillons 23, 29, 322)
    • Régiment d'Infanterie 102 (Bataillons 18, 54, 79)
    • Bataillon d'Artillerie
  • Division 312, Général Hoang Cam :
    • Régiment d'Infanterie 141 (Bataillons 11, 16, 428)
    • Régiment d'Infanterie 165 (Bataillons 115, 542, 564)
    • Régiment d'Infanterie 209 (Bataillons 130, 154, 166)
    • Bataillon d'Artillerie 154
  • Division 316, Général Le Quang Ba :
    • Régiment d'Infanterie 98 (Bataillons 215, 439, 933)
    • Régiment d'Infanterie 174 (Bataillons 249, 251, ?)
    • Régiment d'Infanterie 176 (Bataillons 888, 970, 999)
    • Bataillon d'Artillerie 980
  • Régiment indépendant 148 :
    • Bataillon 900 (incomplet)
    • Bataillon 910
    • Bataillon 920
    • Compagnies d'armes 121
    • Compagnies de transmissions 523

[modifier] Artillerie

  • Division lourde 351, General Vu Hien :
    • Régiment d'Artillerie 45 (Bataillons 950, 954) (24 canons de 105 mm)
    • Régiment d'Artillerie 675 (Bataillons 83, 175, 275) (18 canons de 75 mm et 20 mortiers de 120 mm)
    • Régiment de Mortiers lourds 237 (30 mortiers de 82 mm)
    • Régiment de DCA 367 (100 mitrailleuses antiaériennes de 12,7 mm et 80 canons soviétiques de 37 mm mod. 1939)
    • Régiment de Génie 151
    • Unité de lance-roquettes (12 lance-roquettes Katioucha)

L'ensemble représente environ 80 000 hommes en comprenant les services et la chaîne logistique.
On estime, tout confondu, les pertes à 23 000 hommes.

[modifier] Le GONO (Groupement Opérationnel du Nord-Ouest)

France Union française

[modifier] Commandement

  • GONO, Colonel Christian de Castries
    • Sous-secteur nord (Anne-Marie, Gabrielle), Lieutenant Colonel Trancart
    • Sous-secteur centre (Béatrice, Claudine, Dominique, Eliane, Huguette), Lieutenant Colonel Jules Gaucher
      Groupe Mobile 9 (GM 9)
      (I/13 DBLE, III/13 DBLE, I/2 REI, III/3 RTA)
    • Sous-secteur sud (Isabelle), Lieutenant Colonel André Lalande
      Groupe Mobile 6 (GM 9)
      (III/3 REI, II/1 RTA, V/7 RTA)
    • Groupement Aéroporté 2 (GAP 2), Lieutenant Colonel Pierre Langlais
      (1 BEP, 8 BPC, 5 BPVN)
    • Artillerie, Colonel Charles Piroth
      Groupement A, Major Alliou
      (III/10 RAC, 1 CEPML, 2 CMMLE)
      Groupement B, Major Guy Knecht
      (II/4 RAC, 11/IV/4 RAC, I GAACEO, 1 CMMLE)

[modifier] Parachutistes

  • 2e Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (II/1 RCP), Chef de bataillon Jean Bréchignac
  • 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux (1 BPC), Capitaine Guy Bazin de Bezons
  • 6e Bataillon de Parachutistes Coloniaux (6 BPC), Chef de bataillon Marcel Bigeard
  • 8e Bataillon de Parachutistes de Choc (8 BPC), Capitaine Pierre Tourret

[modifier] Infanterie

Légion étrangère :

Armée d'Afrique :

Troupes coloniales :

  • 2e Bataillon Thaï (BT 2), Chef de bataillon Maurice Chenel
  • 3e Bataillon Thaï (BT 3), Chef de bataillon Léopold Thimonnier

Armée vietnamienne :

  • 301e Bataillon Vietnamien

Supplétifs :

  • 2 Compagnies de Thaïs Blancs, Capitaine Michel Duluat
  • Reliquats des Compagnies de Supplétifs Militaires (CSM) du 1er Groupement Mobile de Partisans Thaïs (GMPT 1), Capitaine Bordier, provenant de Lai Châu
    • Groupement Wième, Lieutenant Réginald Wième
      • 431e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 431)
      • 432e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 432)
      • 434e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 434)
    • 413e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 413)
    • 414e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 414)
    • 415e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 415)
    • 433e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 433)
    • 272e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 272)
    • 341e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 341)
    • 416e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 416)
    • 424e Compagnie de Supplétifs Militaires (CSM 424)
    • 248e Compagnie Muletière (CM 248)

On notera que nombre d'unités ont été aérotransportées avec au moins une partie de leurs supplétifs.

[modifier] Arme blindée et cavalerie

[modifier] Artillerie

  • 2e Groupe du 4e Régiment d'Artillerie Coloniale (II/4 RAC), Chef de bataillon Guy Knecht, avec 12 obusiers de 105 mm M2A1
  • 3e Groupe du 10e Régiment d'Artillerie Coloniale (III/10 RAC), Chef de bataillon Alliou, avec 12 obusiers de 105 mm M2A1
  • 11e Batterie du 4e Groupe du 4e Régiment d'Artillerie Coloniale (11/IV/4 RAC), Capitaine Déal, avec 4 obusiers de 155 mm M114
  • 1 Section du 1er Groupe Antiaérien d'Artillerie Coloniale d'Extrême-Orient (1 GAACEO), Lieutenant Paul Redon, avec 4 affûts quadruples de mitrailleuses de 12,7 mm
  • Groupe de marche du 35e Régiment d'Artillerie Légère Parachutiste (GM/35 RALP), Chef de bataillon Millot, avec canons de 75 mm sans recul (SR)
  • Bataillon Artillerie Autonome Laotienne (BAAL), Capitaine Ladous
  • 1re Compagnie Etrangère Parachutistes de Mortier Lourds (1 CEPML), avec 12 mortiers de 120 mm
  • 1re Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Etrangère du 3e Régiment Etranger d'Infanterie (1 CMMLE), avec 8 mortiers de 120 mm
  • 2e Compagnie Mixte de Mortiers de la Légion Etrangère du 5e Régiment Etranger d'Infanterie (2 CMMLE), avec 8 mortiers de 120 mm

[modifier] Génie

[modifier] Transmissions

  • 2e Compagnie du 822e Bataillon des Transmissions (2/822 BT)
  • 2e Compagnie du 823e Bataillon des Transmissions (2/823 BT)
  • 342e Compagnie Parachutiste des Transmissions (342 CPT)

[modifier] Santé

Médecin-Chef : Capitaine Le Damany

  • Antenne Chirurgicale Mobile n.29 (ACM 29), Major Paul Grauwin
  • Antenne Chirurgicale Mobile n.44 (ACM 44), Lieutenant Jacques Gindrey
  • Antenne Chirurgicale Parachutiste n.3 (ACP 3), Lieutenant Louis Résillot
  • Antenne Chirurgicale Parachutiste n.5 (ACP 5), Capitaine Ernest Hantz
  • Antenne Chirurgicale Parachutiste n.6 (ACP 6), Lieutenant Jean Vidal

[modifier] Services

  • 71e Compagnie de Commandement
  • 6e Compagnie de Commandement et des Services
  • 9e Compagnie de Commandement et des Services
  • 3e Compagnie de Transport de Quartier Général (3 CTQG)
  • 3e Compagnie de Munitions (3 CM) (détachement)
  • 730e Compagnie de Ravitaillement (730 CR) (Service des Essences) (Dépôt 81) (détachement)
  • 712e Compagnie de Circulation Routière (712 CCR)
  • 2e Section de la 5e Compagnie Réparation Matériel Légion Etrangère (2/5 CRMLE)
  • 3e Légion de Marche/Garde Républicaine Gendarmerie Mobile (3 LM/GRGM) (détachement)
  • Groupe d'Exploitation Opérationnel n.1 (GEO 1) (Service de l'Intendance)
  • 403e Boîte Postale Militaire (403 BPM) (antenne)

[modifier] Renseignement

  • Groupement Commandos n.8 du Groupe de Commandos Mixtes Aéroportés (GC 8/GCMA) (Partisans Méo), Capitaine Hébert
  • Détachement Opérations-Patrouilles (DOP)

[modifier] Aviation

  • Groupe de Chasse 1/22 Saintonge (GC 1/22), équipé de Grumman F8F Bearcat
  • 21e Groupe Aérien d'Observation d'Artillerie (GAOA 21), équipé de Morane Criquet
  • 23e Groupe Aérien d'Observation d'Artillerie (GAOA 23), équipé de Morane Criquet (Muong Saï)
  • Détachement de Base Aérienne n.195 (DB 195)

En outre, le camp retranché bénéficie des moyens aériens de l'armée de l'air et de l'aéronavale.

L'effectif de la garnison au 7 mai 1954 se monte à 14 014 hommes comprenant les compagnies de services puis de logistique. L'armée française compte 2 293 morts dans ses rangs, et seulement 3 290 prisonniers, sur 11 721 soldats reviennent vivants en France.

[modifier] La bataille

[modifier] L'opération Castor

Au matin du 20 novembre 1953, dans le cadre de l'opération Castor, deux bataillons de parachutistes français, le 6e BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux) du commandant Bigeard et le 2/1er RCP (2e bataillon du 1er régiment de chasseurs parachutistes) du commandant Bréchignac s'emparent de Ðiện Biên Phủ, défendue par un détachement peu important de l'armée Việt Minh. Dans les semaines qui suivent, après rénovation de la piste d'atterrissage construite par les japonais, les français acheminent par avions hommes, matériel, armes et munitions à Ðiện Biên Phủ. Cette noria aérienne fonctionne pendant quatre mois pour créer, ravitailler et renforcer le camp retranché. Le matériel lourd (artillerie et blindés) est démonté à Hanoï, transporté en pièces détachées, puis remonté à l'arrivée.

[modifier] La préparation Việt Minh

Le Việt Minh fait acheminer des canons et du matériel lourd en pièces détachées, transportées à dos d'homme sur une route tracée par l'armée Viet-Minh à travers la jungle et les flancs des montagnes qui entourent Ðiện Biên Phủ, positionnant ainsi des pièces d'artillerie qui permettront un pilonnage des positions Françaises.

Cet atout était une véritable surprise car les Français n'imaginaient pas que le Việt Minh avait les moyens de hisser de telles pièces à des endroits inaccessibles par la route.

[modifier] L'assaut

L'assaut est déclenché le 13 mars contre le point d'appui « Béatrice » tenu par le 3/13 DBLE (3e bataillon de la 13e demi-brigade de Légion étrangère) commandé par le commandant Pégot.

Cinquante mille hommes avec une artillerie, principalement composée de mortiers, nombreuse et efficace submergent au bout de 56 jours les 14 014 Français du camp retranché. Les avions, venant de Hanoï, étaient en limite de rayon d'action, gênés de surcroît par une météo capricieuse (mousson).

Les soldats viêt-minh qui avaient creusé sous Éliane 2 une longue galerie, y font exploser plus de 900 kg de TNT, quelques heures avant que la garnison française ne soit définitivement submergée, le 7 mai 1954. Ordre écrit de cessez-le feu du lieutenant colonel Bigeard, porté au lieutenant Allaire le 7 mai 1954 à Diên Biên Phu, sur position Eliane3 à 17h00. Le camp retranché tombait à 17h30.

[modifier] Les plans des Français

Acculé à des positions défensives, l'état-major français avait pour ordre de résister en attendant une éventuelle « Opération Vautour » qui consistait à faire intervenir l'armée américaine et ses bombardiers B-29 afin de détruire les positions vietminhs. Les états-majors des deux pays ont même envisagé d'utiliser la bombe atomique pour arriver à leurs fins, si les bombardements conventionnels venaient à échouer. Les responsables politiques américains ont abandonné cette option, à l'approche de la conférence de paix de Genève afin de ne pas aboutir à une situation de non-retour. Mais ce n'est pas la seule raison : en effet, les États-unis avaient besoin de l'autorisation du Congrès pour intervenir sur Diên Biên Phù et, d'après le général Bedell Smith (qui répondait aux suppliques de l'ambassadeur de France outre-Atlantique) « le succès dépend de l'acceptation de Londres »[1]. Churchill reçoit M. Massigli (ambassadeur de France) dans la matinée du 27 avril, (...) et lui dit : « Ne comptez pas sur moi. (...) J'ai subi Singapour, Hong-Kong, Tobrouk. Les français subiront Diên Biên Phù. »[1]. Cet épisode est, avec celui de la crise des missiles de Cuba et du blocus de Berlin, l'une des trois crises majeures de la guerre froide où les deux superpuissances américaines et soviétiques étaient proches de basculer vers un conflit majeur.

[modifier] Le bilan

On estime à près de 25 000 le nombre des vietnamiens tués pendant la bataille. L'armée française compte 2 293 morts dans ses rangs mais, sur les 11 721 prisonniers de l'Union Française, valides ou blessés faits par le Vietminh, plus de 71% décèdent en captivité. La France ne récupère que 3 290 rescapés, quatre mois plus tard. Ceux qui auront le mieux survécu étaient les blessés lourds car ils n'eurent pas à subir la marche forcée de 700 km et furent pris en charge par la Croix-Rouge. Les autres ont été internés dans un camp d'emprisonnement et avaient des conditions de survie très défavorables. Ainsi leur alimentation quotidienne se limitait à une boule de riz pour ceux qui étaient valides, et pour ceux agonisants, une soupe de riz. Les prisonniers devaient également subir le matraquage de la propagande communiste, avec enseignements politiques obligatoires.

Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu.[2]

[modifier] L'analyse de Roger Delpey

La province actuelle de Ðiện Biên (en vert) était très éloignée de Saïgon, siège des forces aériennes françaises, ce qui pénalisa le pont aérien.
La province actuelle de Ðiện Biên (en vert) était très éloignée de Saïgon, siège des forces aériennes françaises, ce qui pénalisa le pont aérien.

En janvier 1954, le général Clément Blanc, chef d'état-major de l'armée de Terre, se rend en Indochine à la demande du gouvernement français avec pour mission de faire un rapport sur la situation en Indochine et particulièrement sur la base de Ðiện Biên Phủ.

Sur place, le général Blanc se rend compte « qu'il y avait un défaut capital dans la préparation française: on avait complètement ignoré l'artillerie » ennemie en pensant que « le Việt Minh n'aurait pas les moyens de hisser les pièces d'artillerie sur les crêtes des montagnes environnantes ».

Avec son bras droit, le colonel Henri Mirambeau, il a « rédigé les 8 et 9 février 1954 un rapport de 16 pages dont la conclusion était : il faut d'urgence évacuer Ðiện Biên Phủ qui est une place forte promise à la destruction », rapporte l'historien Roger Delpey qui s'est entretenu à plusieurs reprises avec chacun des deux militaires et a eu sous les yeux un exemplaire de ce rapport.

Le 10 février au matin, une réunion rassemble à Saïgon le ministre de la Défense René Pleven, son secrétaire d'État à la Guerre Pierre de Chevigné et le chef d'état-major des armées, le général Paul Ely. Le général Blanc leur lit son rapport et « la conclusion fait l'effet d'un coup de tonnerre », note l'historien.

René Pleven était porteur d'une délégation de pouvoirs pour la conduite de la guerre d'Indochine, délégation remise par le président du Conseil Joseph Laniel. Pourtant, il ne modifie rien. « René Pleven explique qu'il n'est pas question d'évacuer Ðiện Biên Phủ, car nous avons pris des engagements envers les États-Unis et envers le gouvernement vietnamien ».

À l'époque, les États-Unis fournissaient des armes et des budgets très élevés au gouvernement français pour qu'il tienne son dispositif militaire en Indochine « car c'était l'époque où les États-Unis portaient haute la bannière de la lutte anticommuniste » dans l'Affaire des piastres.

Or, le retrait était techniquement possible. Le général Pierre Fay, chef d'état-major de l'armée de l'Air, a assuré au général Blanc, avant la réunion de Saïgon, qu'il pouvait « évacuer la garnison de Ðiện Biên Phủ en cinq ou six jours par des moyens aériens », emporter une partie du matériel et faire sauter le reste. « Les troupes les plus valeureuses du Viet-minh n'étaient pas encore proches, elles convergeaient » vers la cuvette.

Roger Delpey pense que le rapport Blanc « a été étouffé ». Le général Henri Navarre, commandant en chef en Indochine, avait décidé d'utiliser Điện Biên Phủ pour « protéger le Laos en attirant les unités viet-minh et en les cassant à cet endroit précis », rappelle l'historien. Or « il ignorait la rédaction de ce rapport et la conclusion. Il ne l'a appris que beaucoup plus tard ». « On n'a jamais vu un chef de guerre ne pas être informé d'un fait revêtant une telle importance », remarque-t-il .

Source AP, Roger Delpey

[modifier] Introduction

En grossissant le trait, comme symbole et emblème, la bataille de Diên Biên Phu est à la décolonisation ce que la prise de la bastille en 1789 fut à l’Europe révolutionnaire. Pour avoir une compréhension complète et profonde de cette bataille, il est nécessaire d’aborder les niveaux politique, stratégique et tactique de cette confrontation armée qui a marqué la fin d’une guerre psychologique. La Bataille de Diên Biên Phu a conduit aux Accords d’armistice de Genève de juin 1954 qui mettront fin à la Première Guerre d'Indochine, dite aussi d'indépendance ou, pour les français, guerre d'Indochine [1]

Le niveau politique est celui des choix entre guerre et paix et de la gestion des ressources au niveau le plus large. Le niveau stratégique est celui du choix des batailles, militaires et diplomatiques, et de la gestion des ressources au sein d’une guerre. Le niveau tactique est celui du choix et de l’organisation des combats à l’intérieur d’une bataille.

Le renseignement,(la connaissance de l’environnement et des états internes) et la logistique (l’approvisionnement) se retrouvent à ces trois niveaux.

[modifier] Les politiques française et vietnamienne autour de Diên Biên Phu

Avec l’arrivée massive de l’aide militaire américaine au Vietnam, directement au CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient) d'une part et indirectement à l’État vietnamien pour son « armée nationale » en formation, les chefs français se sentaient suffisamment en position de force pour engager une bataille décisive, détruire le corps de bataille vietnamien et terminer cette guerre. Le corps de bataille vietminh menaçait d’élargir son champ d’action en pays montagneux du Laos ce qui lui aurait donné des avantages stratégiques et tactiques, en transformant sa faiblesse matérielle en avantage de légèreté dans le cadre des combats d’infanterie légère.

Du côté vietminh, l’implantation du GONO (Groupement opérationnel du Nord-Ouest) à Diên Biên Phu n’était qu’un détail mineur. Même si Diên Biên Phu est un carrefour de pistes pédestres et équestres, son importance reste mineure pour l’Armée populaire vietnamienne qui a été configurée, dès le départ, pour opérer dans des zone difficiles d'accès et passer là où les autres ne passaient pas. La politique vietnamienne d’étendre au Laos la zone de combat ne souffrait pas de l’implantation d’une garnison française au chef lieu (Phu) des hameaux de Diên Biên dans le district de Lai Châu du Nord Ouest, maintenant divisé en deux avec le groupement des « Diên Biên ».

Le choix politique d’engager la bataille à Diên Biên Phu fut pris avec l’annonce de la possibilité d’une conférence à Genève sur la Corée, bien après la mise en place de la garnison française à Diên Biên Phu. les chefs de cette dernière, sûrs d'eux, refusaient même les propositions d’un supplément de matériels. Ainsi, le colonel Piroth, commandant l'artillerie, assurait qu’aucun obus ne pourrait tomber sur la garnison et que sa contrebatterie détruirait immédiatement toute artillerie ennemie. Suite à la démonstration de son impuissance à détruire les batteries ennemies, il se suicida avec une grenade dès les premiers jours de la bataille.

Suite au début de la bataille de Diên Biên Phu, la Conférence de Genève sur la Corée s’est progressivement transformée en conférence sur l’Indochine. Le Général Võ Nguyên Giáp expliqua que la décision (la plus importante de sa vie) d'attaquer Điện Biên Phủ fut prise pour placer le Viêt Nam en position de force et donner un argument de poids à la délégation vietnamienne conduite par Phạm Văn Đồng à cette conférence. [2]

[modifier] Les stratégies

[modifier] Du point de vue français

Carte de la bataille de Điện Biên Phủ
Carte de la bataille de Điện Biên Phủ

Du point de vue français, la stratégie de Điện Biên Phủ est inspirée des techniques Chindits : une enclave dans la jungle, au milieu du territoire ennemi, une base opérationnelle entièrement dépendante du transport aérien pour l’insertion et le ravitaillement, permettant le contrôle d'une large zone. Cette tactique avait été employée avec succès à Na-San en octobre-décembre 1952. Điện Biên Phủ est proche de Hanoi par voie aérienne et très loin pour l’Armée populaire vietnamienne à travers des pistes de jungle. Les calculs logistiques de la recherche opérationnelle donnaient un rapport très favorable pour le côté français, en termes de tonnage quotidien.

Ancien terrain d’aviation japonais, le choix de cette vallée a été approprié, bien qu'elle soit entourée de collines élevées. Pour les stratèges français, l’armée populaire vietnamienne ne pourrait pas placer son artillerie. Sur les versants cachés pour la garnison, la pente est trop forte pour lui donner une portée suffisante. L'autre versant était, quant à lui, à vue de la garnison et la contrebatterie pourrait neutraliser rapidement toute artillerie ennemie s'y installant. Mais l’armée populaire vietnamienne, par son énorme capacité en bras, put creuser des tunnels en travers des collines, hisser ses obusiers et s’offrir plusieurs emplacements de tir sur la garnison sans être vue.

De plus, un écran nuageux quasi permanent en période de mousson rendait son accès aérien difficile à vue (et les radars de vol n'existaient peu ou prou pas).

Une fois le terrain d’aviation détruit par l’artillerie vietnamienne, le sort de la garnison française de Điện Biên Phủ était réglé. N'allait suivre qu'une guerre d'usure entre un vietminh nombreux et ravitaillé et une garnison qui ne pouvait se permettre la moindre perte.

À l’origine, Điện Biên Phủ devait être la base d’unités mobiles pour rayonner dans tout le district de Lai Chau avec ses chars légers Américains M24 « Chaffee » (surnommés « Bisons » par la garnison). C’est pour cette raison qu’un cavalier, le colonel de Castries, était à la tête du GONO (Groupement opérationnel du Nord-Ouest). Le camp était protégé par un réseau de points d’appui aux noms féminins. Les obus d’artillerie de l’armée populaire vietnamienne ont réduit cette mobilité à une guerre de tranchées en rendant l’aérodrome inutilisable et supprimant l’atout majeur de la garnison : son pont aérien pour son ravitaillement et sa raison d’être comme base d'assaut et de patrouille. Cette mobilité s’est réduite à des contre-attaques en coups de main de parachutistes sur les collines qui entourent la cuvette, sans jamais pouvoir les dépasser.

[modifier] Du point de vue de l'armée populaire

Pour l’armée populaire, la bataille de Điện Biên Phủ fut une bataille d’artillerie pour immobiliser l’adversaire et le priver de logistique qui ravitaille les troupes au combat. Les Français ont cru l’adversaire incapable d’utiliser son artillerie et n’ont pas caché et protégé leurs installations détruites dès les premières salves (cf. Jules Roy).

L'artillerie vietnamienne était principalement constituée de canons de 105 mm de fabrication américaine, d'obusiers de récupération en provenance des prises de guerre chinoises en Corée ou durant la guerre civile contre les nationalistes chinois. Ayant tiré les enseignements de sa cuisante défaite de Na San, Giap bénéficia de l'aide chinoise massive sur le plan de l'artillerie, tant sol-sol que sol-air, ce qui eut une importance capitale dans l'interdiction du support aérien.

L’artillerie vietnamienne était hissée à flanc de montagne à dos d'homme. Lorsqu’une corde a cassé, un soldat s’est servi de son corps sur les roues pour arrêter la descente. Il est devenu un héros de la bataille, chanté dans les chaumières.

Avec les développements imprévus, comme il arrive dans toute bataille, l'aviation française fut nettement dépassée et a dû faire appel aux services de la CAT (Civil Air transport). la garnison française a été ravitaillée par parachutage de troupes et d’équipements avec les avions C-117 Flying Boxcar du CAT (Civil Air Transport) de Claire Chennault, général d’aviation américain honoré en Chine et aux États-Unis pour ses « tigres volants » pendant la Seconde Guerre mondiale en Chine.

La logistique vietnamienne était basée sur des pistes de jungle et les vélos Peugeot adaptés à une charge utile de 500 kg poussés à pied. Elle préfigurait la future « piste Hô Chi Minh » qui ravitaillait plus tard les combats au Sud durant la Deuxième Guerre d’Indochine ou Guerre du Viêt Nam. [3]

Du point de vue de l’armée française d’Indochine, le choix de Điện Biên Phủ était judicieux sur le plan stratégique, au carrefour des pistes pédestres et équestres vers le Laos, et aussi sur le plan tactique d’une piste d’atterrissage qui permettait un ravitaillement massif par pont aérien depuis Hanoi. D’autre part, cette piste d’aviation est entourée de hautes collines qui empêcheraient l’adversaire d’utiliser son artillerie avec le choix de tirer sur la pente montante hors de vue, mais d’une forte flèche, et donc de courte portée qui l’empêcherait d’atteindre les cibles potentielles ou de tirer sur la pente descendante qui la révèlerait aux tirs de la contrebatterie française du Colonel d’artillerie Piroth. D’autre part, une telle artillerie ne disposerait que d’une faible quantité de munitions fournie par la logistique de transport pédestre et cycliste de l’armée populaire.

Du point de vue de l’armée populaire, sur le plan stratégique, le choix de se battre à Điện Biên Phủ était l’argument militaire en vue de la conférence Genève qui s’ouvrait pour débattre sur la Corée, mais dont le sujet principal était l’Indochine, comme tout le monde le savait. En effet, la guérilla n’est pas la « petite guerre des pauvres » et elle n’est pas non plus la guerre des troupes légères du style des opérations de commandos. La guérilla est un enveloppement stratégique d’attaque au niveau supérieur de la commande politique. Le niveau politique est celui du choix entre la diplomatie ou la guerre et du choix des batailles à livrer dans la diplomatie ou dans la guerre. La guérilla est caractérisée, dans sa pratique, par l’effet de surprise psychique et l’effet de choc physique, effets répercutés et amplifiés par la propagande. Sur le plan tactique de l’armée populaire, il y a eu, en priorité, la destruction du terrain d’aviation par l’artillerie pour priver la garnison française de son approvisionnement vital. Pour cela, il a fallu creuser à travers la montagne des galeries et emplacements de tir à vue. L’issue de la bataille a été ainsi scellée. La bataille de Điện Biên Phủ fut principalement une bataille d’artillerie et de logistique, transformant le GONO (Groupement opérationnel du Nord-Ouest) pour rayonner en haute région en un camp retranché. Du côté vietnamien, son but est à la fois militaire et diplomatique pour forcer l’adversaire à négocier en position défavorable.

Les combats d’infanterie étaient destinés principalement à maintenir la pression et démoraliser les défenseurs de la garnison qui ont perdu l’initiative dès le départ des premiers tirs d’artillerie.

Dans l’histoire de l’humanité, il y a seulement deux grands philosophes de la guerre : Sun Zi à l’époque sanglante de Confucius et Carl von Clausewitz qui fut le disciple de Napoléon dans la « guerre totale ».

  • Pour Clauzewitz, « la guerre est l’utilisation illimitée de la force brute ».
  • Pour Sun Tzu, « la guerre est l’art de la tromperie ».

La confrontation entre ces deux modes de pensée sur la guerre s’exprime dans la guerre d’Indochine (1945-1954) nommée aussi première Guerre d’Indochine pour l’indépendance suivie ensuite de la guerre du Viêt Nam ou deuxième Guerre d’Indochine (1955-1975) pour la réunification du Viêt Nam. La datation varie avec les origines aux répercussions lointaines ou à partir des causes immédiates à la cessation des hostilités. En effet, la fin de la Première a divisé le Viêt Nam en deux zones de regroupement militaires à réunifier par des élections référendaires deux ans plus tard en 1956, élections qui n’ont pas eu lieu et de sabotages en sabotages, cette réunification s’est effectuée par le droit de la force lorsque la force du droit des accords de Genève n’ont pas été mis en œuvre.

Ces deux guerres avaient un but politique clair d’indépendance et d’unité et les actions militaires servaient d’argumentation pour des négociations diplomatiques afin d’atteindre le but politique. Dans cette perspective, l’art de la tromperie est dans le « bluff »” du jeu de Poker dans lequel chaque protagoniste essaie de faire croire aux autres qu’il a la meilleure « main » à un moment opportun où moment signifie à la fois « instant » et « rapport de forces ». La partie vietnamienne pratiquait la guerre comme l’art de la tromperie, tandis que la partie française, et ensuite américaine, pratiquait la guerre comme l’utilisation illimitée de la force brute. Dans les deux cas de figure, l’aboutissement était l’indépendance du Viêt Nam en 1954 et l’unité du Viêt Nam en 1975. Il reste au Viêt Nam à faire son développement économique déjà en bonne voie, à la veille du XXIe siècle. En 1979, il y a eu aussi une courte « Troisième Guerre d’Indochine » aux frontières et du Cambodge et de Chine, plus connue dans le public par les médias sous le nom de « guerres pédagogiques » qui résultaient des lointaines querelles sino-sovétiques et de l'antique contentieux sino-vietnamien dont le Viêt Nam avait à payer le prix de leur soutien dans les deux guerres précédentes pour son indépendance et son unité.

[modifier] Les tactiques

La tactique française était défensive d’une garnison assiégée et entourée de collines aux pentes abruptes. Elle ne pouvait compter que sur des vaines contre-attaques de parachutistes à pied qui ne manquaient pas de courage et d’héroïsme. De hauts faits d’armes ont été chantés pour de jeunes gens envoyés à la boucherie. Ces contre-attaques ne pouvaient dépasser la ligne des sommets et durer longtemps par l’incapacité de les ravitailler et de les soutenir d’un appui–feu.

La tactique vietnamienne, au début, était un assaut frontal d’infanterie pour en finir au plus vite par des vagues d’assaut. Cette tactique s’avéra coûteuse pour des résultats minimes. La tactique vietnamienne suivante était celle des sièges, plus longue et moins coûteuse, avec des sapes et des tunnels d’approche pour lancer l’assaut final au plus proche. Le tout, de la stratégie à la tactique, a été planifié, organisé est mis en œuvre en fonction de la date d’ouverture de la Conférence de Genève où la diplomatie oriente et délimite les manœuvres militaires possibles.

Il appartenait à la division 308 du Général Vuong Thua Vu de donner le coup de grâce à la garnison française, division d'infanterie qui a été de toutes les batailles en « hautes régions », des « désastres » de Cao Bang et Lang Son en 1950 jusqu'à celui de Điện Biên Phủ. Ce fut aussi cette division 308 qui est entrée la première dans Hanoi libéré en 1955, de façon symbolique, comme la Division blindée du Général Leclerc à Paris libéré en 1944.

[modifier] Conclusion

Au niveau politique, la bataille de Điện Biên Phủ est l’exemple de l’argument militaire pour soutenir les arguments diplomatiques dans les négociations pour terminer une guerre à la Conférence de Genève en juin 1954. [4]

Au niveau stratégique, Điện Biên Phủ est l’exemple d’une façon de déjouer les plans de l’adversaire, en annulant sa puissance de feu et ses avantages logistiques.

Au niveau tactique, Điện Biên Phủ est l’exemple de la méthode de Võ Nguyên Giáp d’une affaire en 2 temps et 3 mouvements, le temps d’une préparation longue minutieuse suivi de celui d’une exécution rapide et complète. Les 3 mouvements sont celui d’un concerto qui est la lutte d’un instrument contre tous les instruments de l’orchestre, soit « rapide-lent-rapide » ou « lent-rapide-lent » suivant la situation fluctuante du champ de bataille. L'estocade a été donnée par la Division 308 du général Vuong Thua Vu pour la capitulation inconditionnelle de la garnison et la marche vers les lieux de détention des prisonniers de guerre. [5]

La bataille de Điện Biên Phủ est souvent un sujet d’étude dans les Académies militaires et les études militaires et stratégiques de politologie. Elle illustre le fait qu’une guerre soit à la fois diplomatique, militaire et politique comme l’a dit et écrit souvent Vo Nguyen Giap ((en) [6]).

[modifier] Crimes de guerre et camps de rééducation

  • Assaut des convois d'évacuations sanitaires.
  • Affaire Georges Boudarel [3]
  • 3 290 prisonniers, sur 11 721 soldats reviennent vivants en France.
  • A Genève, on discutait. Pierre Mendès France voulait en finir dans un délai qu'il s'était lui-même fixé. Un mois. C'est pourquoi sans doute il avait renoncé à évoquer le sort futur de ces dizaines de milliers d'hommes qui attestaient, les armes à la main dans les hautes vallées d'Indochine, leur refus d'être livrés, pieds et poings liés, à ces Tonkinois, ces étrangers qu'ils avaient toujours combattus. Il ne faut pas créer de difficultés supplémentaires à nos négociateurs, devait répondre la présidence du conseil au général Ely qui avait plaidé la cause des minorités montagnardes.
  • La France fermait les yeux. Le "cessez le feu" une fois signé, elle put faire le décompte des prisonniers de Diën Biën Phu: 11 721 soldats de l'Union Française capturés, valides ou blessés. 3 290 ont été rendus à la France. Il en manquait 7 801.

[modifier] Voir aussi

  • J.O. du 25 avril 1954. Décision n.18
  • sur proposition du secrétaire d'état à la Guerre. Le ministre de la Défense Nationale et des Forces armées. Cité à l'ordre de l'armée Indochine (régularisation).
  • La Garnison de Dien Bien Phu.
  • "Depuis plusieurs semaines sous le commandement du colonel de Castries, les troupes de l'Union Française qui la constituent repoussent jour et nuit les assauts acharnés d'un ennemi très supérieur en nombre".
  • " Le sacrifice héroïque de ceux qui sont tombés, la ténacité farouche des combattants ajoutent une gloire nouvelle à l'honneur de nos armes".
  • "Unis dans la volonté de vaincre , officiers, sous-officiers, caporaux et soldats méritent l'admiration du monde libre, fierté et la gratitude de la france. Leur courage est un modéle à jamais exemplaire".
  • Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures avec palme.
  • Le secrétaire d'Etat à la guerre, signé: P. de Chevigné.
  • Fait à Paris le 7 Avril 1954 signé: R.Pleven
  • Poème:
  • Le courage est un embrasement de l'être qui trempe les armées. Il est la première des vertus, quelle que soit la beauté des noms dont elles se parent. Un soldat sans courage est un chrétien sans foi. Le courage est ce qu'il y a de plus sacré dans une armée; nul n'a le droit de troubler ses sources limpides et fécondes.

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] Liens médias

[modifier] Archives des actualités françaises et américaines

[modifier] Archives historiques de la défense

  • [7] Ravitailler Diên Biên Phû : le témoignage oral d'un aviateur.

[modifier] Références bibliographiques

  • Bergot Erwan, Les 170 jours de Dien Bien Phu, Presses de la Cité, 1992.
  • Brancion Henri de, Dien Bien Phu : artilleurs dans la fournaise, Presses de la Cité, 1993.
  • Bruge Roger, Les hommes de Dien Bien Phu, Perrin, 1999.
  • Fall Bernard B., The Viet-Minh Regime, 1954.
    (Traduction française : Le Vietminh, Armand Colin, 1960)
  • Fall Bernard B., Street without joy, Stackpole, 1961.
    (Traduction française : Indochine 1946-1962. Chronique d'une guerre révolutionnaire, Laffont, 1962)
  • Fall Bernard B., The Two Vietnams. A Political and Military Analysis, Praeger, 1965.
    (Traduction française : Les deux Vietnams, Payot, 1962)
  • Fall Bernard B., Hell in a Very Small Place. The Siege of Dien Bien Phu, J. B. Lippincott, 1966.
    (Traduction française : Dien Bien Phu, un coin d’enfer, Laffont, 1968)
  • Fall Bernard B., Vietnam Witness, 1953-66, Praeger, 1966.
  • Fall Bernard B., Anatomy of a Crisis. The Laotian Crisis of 1960-1961, Doubleday, 1969.
  • Fall Bernard B., « Dien Bien Phu un coin d'enfer », spécial Nam n°45, éditions Atlas, 1989
  • Galabru André, La victoire avortée, Atlante Editions, 2004.
  • Võ Nguyên Giáp, Mémoires 1946-1954 : Tome 1, La résistance encerclée, Anako ,2003
    http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=2647
  • Giap Vo Nguyen, Mémoires 1946-1954 : Tome 2, Le chemin menant à Diên Biên Phu, Anako ,2003
    http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=2648
  • Giap Vo Nguyen, Mémoires 1946-1954 : Tome 3, Diên Biên Phu le rendez-vous historique, Anako ,2004
    http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=2649
  • Langlais Pierre, Diên Biên Phu, France Empire, 1963.
  • Le Mire Henri, Epervier. Le 8e Choc à Diên Biên Phu, Albin Michel, 1988.
  • Mengelle André, Diên Biên Phu. Des chars et des hommes, Lavauzelle, 1996.
  • Muelle Raymond, Combats en pays thaï. De Lai Chau à Diên Biên Phu, 1953-1954, Presses de la Cité, 1999.
  • Nordell John R., The undetected enemy. French and American miscalculations in Diên Biên Phu, 1953, Texas A&M University Press, 1995.
  • Pouget Jean, Nous étions à Diên Biên Phu, Presses de la Cité, 1964.
  • Rocolle Pierre, Pourquoi Dien Bien Phu ?, Flammarion, 1968.
  • Roy Jules, La bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963; Albin Michel, 1989.
  • Tertrais Hugues et Journoud Pierre, Paroles de Dien Bien Phu. Les survivants témoignent, Paris, Tallandier, 2004, 413 pp.
  • Vuong Thanh H., « Théorie des contextes et relations internationales : départ de la première Guerre d’Indochine », dans Études Internationales, Vol. XVII, No. 3, pp, 571-597, septembre 1986
  • Vuong Thanh H., « Colonisations du Viêt Nam et colonialisme vietnamien », dans Études Internationales, Vol. XVIII, No. 3 pp. 546-571, septembre 1987.
  • Vuong Thanh H., « Stratégies technico-commerciales asiatiques », dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 551-575, septembre 1991.
  • Windrow Martin, The last valley, Weidenfeld & Nicolson, 2004.
  • Hommes de guerre n°18, spécial Dien Bien Phu, Histoire & Collections, 1989.

[modifier] Notes et références

  1. ab in Secrets d'État, secrets et sortilèges de la guerre d' Indochine, J.-R. Tournoux, 1960
  2. Jean-Jacques Arzalier, Les Pertes Humaines, 1954-2004: La Bataille de Dien Bien Phu, entre Histoire et Mémoire, Société française d’histoire d’outre-mer, 2004
  3. L'affaire Boudarel sur le site de l'ANAPI