Bataille d'Abbeville

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bataille d’Abbeville
Informations générales
Date 28 mai au 4 juin 1940
Lieu Abbeville, mont Caubert
Issue Victoire française
Belligérants
Royaume-Uni Royaume-Uni
France France
Allemagne
Commandants
Général Weygand
Colonel De Gaulle
generalleutnant Oskar Blümm
Forces en présence
500 chars environ
Pertes
2900 morts
66 chars détruits
260 blindés détruits
1200 tués
Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France
Bataille de France
Offensive de la Sarre · Drôle de guerre · Bataille du Luxembourg · Bataille des Pays-Bas · Campagne des 18 jours‎ · Bataille de la Lys · Bataille de Hannut · Bataille d'Abbeville · Percée de Sedan · Poche de Lille · Bataille de Dunkerque · Combat de Pont-de-l'Arche

Front d'Europe de l'ouest


Front d'Europe de l'est


Théâtres africain et du Moyen-Orient


Bataille de l'Atlantique


Campagnes du Pacifique


Guerre sino-japonaise

En même temps que l'évacuation de Dunkerque et profitant que les forces blindées allemandes sont stoppées, le général Weygand (qui a remplacé Gamelin), tente à tout prix de creuser une route d'évasion à Abbeville. La bataille d'Abbeville est une bataille qui se déroula du 28 mai au 4 juin.

Le général Weygand
Le général Weygand

Sommaire

[modifier] Objectif

[modifier] Coté Alliés

Weygand a passé plusieurs ordres du jour offensifs

  • le premier est de couvrir les ports encore libre de Dieppe, Le Havre, Rouen alors que Calais, Boulogne et Dunkerque sont encerclés et tous sur le point de tomber.
  • Le deuxième est de repousser les allemands de la tête de pont pour enfin d'ancrer une ligne défensive sur la Somme et mettre en place la « ligne Weygand ». On peut rapprocher cette idée du « miracle de la Marne » en 1914 arrêter les allemands sur un fleuve et les contenir (Weygand tente ainsi de reproduire la manœuvre de Joffre. Encore une fois on cherche à colmater et a établir un « front continu » et non pas a déstabiliser franchement l'adversaire. Pour les français l'opération est d'importance

[modifier] Côté allemand

  • Pour les allemands il s'agit avant tout de protéger les flancs de leurs unités blindées qui combattent plus au nord notamment à la prise des ports. Ils pouvaient très bien le faire de l'autre côte de la Somme et laisser les français franchir le fleuve. Mais des décisions ont pesé sur l'OKH allemand pour que la tête de pont soit conservée. Mais lors du plan rouge (fall rot) les ponts d'Abbeville ne seront pas des passages privilégiés pour les Allemands, l'effort se fera plus à l'est. On peut donc dire qu’Abbeville revêt moins d'importance pour les Allemands que pour les français.

[modifier] Forces en présence

[modifier] Côté Alliés

Weygand dispose, en récupérant ce qu'il reste des unités, de 400 chars, répartis entre la 1st Armored Division restée en Normandie, de la 4è DCR de De Gaulle et la 2è DCR du colonel Perré. Après l'échec de Montcornet, et de l'attaque dans le secteur de Crécy sur Serre, la 4è DCR est recomplétée.

[modifier] Côté allemand

En face, sur le mont Caubert, se trouve la 57e division d'infanterie bavaroise, les canons de 3,7 cm, les 8,8 de la flak, des batteries de 105 et de 150 mm.

[modifier] La bataille

[modifier] Bataille de chars

Canon de 88 cm de la flak
Canon de 88 cm de la flak

En même temps que l'évacuation de Dunkerque et profitant que les forces blindées allemandes sont stoppées, le général Weygand (qui a remplacé Gamelin), tente à tout prix de creuser une route d'évasion à Abbeville.

Il dispose, en récupérant ce qu'il reste des unités, de 400 chars, répartis entre la 1st Armored Division restée en Normandie, de la 4è DCR de de Gaulle et la 2e DCR du colonel Perré. Après l'échec de Montcornet, la 4è DCR est recomplétée. Mais Weygand, au lieu de lancer toutes ses forces de blindés, envoie 3 attaques successives. C'est la principale attaque blindée de l'ouest depuis le début de la guerre.

En face, sur le mont Caubert, se trouve la 57è Division d'infanterie Bavaroise, les canons de 3,7 cm, les 8,8 de la flak, des batteries de 105 et de 150 mm. La 57è Division tient le choc, bien installée sur ses positions défensives! Les Anglais perdent 66 chars et se replient le 27 mai. De Gaulle tente de prendre à son tour le mont Caubert et attaque pendant trois jours de suite avec 190 chars, le 22e régiment d'infanterie colonial et 1200 Dragons portés.

L'attaque échoue à cause des 8,8 de la flak et par manque de soutien d'infanterie. De Gaulle est ensuite relevé par la 51e division écossaise et par la 2e DCR.

Le bilan de ces journées de combat se solde par une perte de 260 blindés du côté allié, par 200 tués et du côté Allemand, 1200 tués. Cette attaque montre que même une attaque de char peut-être neutralisée par de l'infanterie lorsque celle-ci est bien installée et munie de canons anti-char, tels que le 8,8 de la Flak. Les Allemands rééditeront cette défense 4 ans plus tard le 18 juillet 1944 lors de l’attaque de Montgomery à l'est de Caen!

[modifier] 22e régiment d’infanterie coloniale

Prisonnier allemand capturé par les hommes du 22e RIC à Mareuil Caubert
Prisonnier allemand capturé par les hommes du 22e RIC à Mareuil Caubert

Le fait que le 22è Rgt lui soit alloué, force le colonel de Gaulle à modifier le plan élaboré par son chef d'Etat-major le commandant Chomel.

  • L'attaque sur Abbeville sera donc faite par trois mouvements parallèles.
    • L'infanterie divisionnaire, le 4è BCP et les chars lourd B1 bis à gauche.
    • Le II/22è RIC et les chars légers R35 au milieu.
    • Le I/22è RIC et les chars de cavalerie Somua et H39 à droite.
    • Le III/22è RIC en réserve.

Le 28 mai est la seule grande offensive lancée par les alliés. Précédés par un matraquage d'artillerie, les Français bousculent le dispositif allemand. Le régiment occupe Mareuil-Caubert face à la 57 Division d'infanterie Bavaroise du general lieutenant Oskar Blümm.

Au nord, les I et II/22è RIC ont pris le village de Villiers, puis le bois face au mont Caubert, mais celui-ci résiste toujours. Les pertes à Abbeville sont de 500 morts. Le 30 mai, la 4e DCR est relevée et le 22e est remplacé par les Écossais. La bataille d'Abbeville qui vit attaquer plus de 500 chars et 4 divisions d'infanterie constitue la plus grande offensive que les Allemands aient subit avant la bataille de Koursk.

Le 22e RIC combat toujours les 5,6 et 7 juin sur la ligne Weygand. Obligé de se retirer, il est acculé à la mer près de Saint-Valery-en-Caux, mal nourris, sans ravitaillement en vivres et en munitions, épuisés, combattant toujours, ce qui reste du régiment, environ 400 hommes, se réfugie dans une ferme qui servira d'ultime défense.

Le régiment refuse de se rendre et décide de faire "Bazeilles". Les Panzer sont appelés en renfort et crachent de tous leurs tubes sur la ferme, mais l'infanterie allemande ne progresse pas. Le combat dure 3 heures et faute de munition, le colonel Le Tacon décide de se rendre.

Le 22e RIC compte 2200 tués ou blessés.

[modifier] Conséquence et conclusion

On présente généralement la bataille d'Abbeville comme un succès réel mais d'ampleur limitée, qui a lui seul était bien incapable de renverser le cours de la campagne, et qui s'est avéré inutile en raison de la déroute finale. La bataille d'Abbeville finissait à peine que Dunkerque tombait déjà (4 juin), sonnant quasiment la fin de la lutte du côté français.

Henri de Wailly, dans De Gaulle sous le casque, est encore plus sévère puisqu'il compare l'entêtement de De Gaulle à attaquer de front le mont Caubert à l'entêtement des chevaliers français à Crécy.

[modifier] Lien externe