Béribéri

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Le béribéri est une maladie causée par un déficit en vitamine B1 (malnutrition), qui provoque une insuffisance cardiaque et des troubles neurologiques. Son nom provient du cinghalais — la langue de la population majoritaire du Sri Lanka — et signifie « grande fatigue » ; en effet, une fatigue marquée est l'un des symptômes du béribéri.

L'organisme humain n'est pas capable de stocker la vitamine B1 : il doit en trouver quotidiennement dans son alimentation. À noter que la chair de certains poissons contient de la thiaminase, une enzyme qui détruit la vitamine B1. Cette enzyme est dénaturée lors de la cuisson des poissons, mais pas s’ils sont mangés crus, comme cela se fait au Japon, où des carences en vitamine B1 dues à ce mode d'alimentation ont été observées.

Il fut décrit pour la première fois en 1630 à Java par Jakob de Bondt, un médecin néerlandais. C'est Christiaan Eijkman, un autre médecin néerlandais qui travaillait à Batavia (aujourd'hui Jakarta) dans les Indes néerlandaises, qui comprit par hasard la cause du béri-béri. Ses travaux menèrent à la découverte de la première vitamine, la vitamine B1.

Les populations du tiers monde sont particulièrement touchées par cette carence à cause de la modification de leurs habitudes alimentaires. Des aliments contenant de la vitamine B1 tels le manioc, le poisson et le riz rouge ont été remplacés pour des raisons strictement économiques et environnementales par le poulet et le riz blanc, modifiés industriellement : la vitamine B1 est présente dans le péricarpe du grain de riz, cette enveloppe rouge qui disparaît lors du polissage industriel des grains.

En 2004, Mayotte (Collectivité départementale française des Comores), a été touchée par une importante épidémie de béribéri, qui eut pour conséquence la mort de plusieurs nouveau-nés. La cause était le déficit de vitamine B1 dans le lait maternel, ainsi que les carences lors de la grossesse.