Béothuks

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Béothuk
Les Béothuks de Terre-Neuve
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l'île de Terre-Neuve, pays des Béothuks
l'île de Terre-Neuve, pays des Béothuks

Les Béothuks (biˈɒθʊk), maintenant disparus, étaient les habitants autochtones peuplant l'île de Terre-Neuve. Les empiètements des colons européens, les massacres, de même que les maladies européennes contre lesquelles ils n'avaient développé aucun anticorps, ont rapidement décimé la population. La dernière représentante connue du peuple béothuk, Shanawdithit, mourut en 1829.


Sommaire

[modifier] Première colonisation de Terre-Neuve

Les premiers signes de présence humaine sur l’île de Terre-Neuve datent d’environ 3 000 ans et relèvent de la “Civilisation archaïque maritime”, culture de pêcheurs et de chasseurs d’animaux marins. On note le développement du travail du bois, tumulus-tombeaux et usage abondant de l’ocre rouge, sur les côtes de Terre-Neuve. Cette civilisation se serait éteinte il y a 4 000 ans, probablement à la suite de la submersion du plateau continental.

Vers -850, arrivent les paléo-inuits qui occupent l’île durant environ 700 ans. D'origine asiatique (Sibérie), ces Inuits ont émigrés il y a plusieurs milliers d'années en traversant le détroit de Béring et s'établissent en Amérique du Nord. Ils sont supplantés par les représentants de la culture Dorsets et, simultanément par ceux de la culture « Recent Indian », ancêtres possibles des Béothuks. Le mot « Béothuk » signifie peuple dans la langue béothuque. Ces deux nations occupent l’île pendant le millénaire suivant.

[modifier] Premier contact avec les Européens

Les côtes méridionales furent explorées pour la première fois vers la fin du Xe siècle par Érik le Rouge, un Viking originaire d'Islande. Des colonies vikings s'installèrent sur la côte est du Groenland sous son règne. Toutefois, au début du XVe siècle, les colonies vikings au Groenland disparurent à la suite d'un refroidissement climatique, qui eut lieu progressivement à partir de 1650 jusqu’à 1850. Ceux-ci ont implanté une colonisation de l’île de Terre-Neuve. Des vestiges ont été retrouvés à l'Anse aux Meadows. La colonisation échoue. Les sagas scandinaves laissent entendre que des dissensions entre les colonisateurs n’y sont peut-être pas étrangères, de même que les conflits avec les autochtones skrælings (Béothuks ? Dorsets ?). Selon les récits scandinaves les dernières expéditions vers le Vinland (désignation scandinave de Terre-Neuve) auront lieu au XIIe siècle.

Selon un mémoire de 1710 des archives de St. Jean de Luz, les basques découvrent Terre-Neuve en 1392, vraisemblablement à la poursuite de la morue. Ils s'y installent en 1505. Par la suite, une expédition revient dans la région en 1497 lorsque John Cabot explore la région pour le compte de l’Angleterre et découvre à son tour les Grands Bancs de morue de Terre-Neuve. Les Béothuks à cette époque comptent entre 1 000 et 5 000 individus.

En 1501, Gaspar Corte-Real explore la côte est de l’Amérique du Nord pour le compte du Portugal. Il capture 50 autochtones du Labrador ou de Terre-Neuve pour les ramener au Portugal, pays alors esclavagiste.

En 1502, des pêcheurs anglais commencent à fréquenter les Grands Bancs de Terre-Neuve, suivis par les Normands en 1506, les Bretons en 1510, puis des vaisseaux de nations ayant une façade sur l’Atlantique.

Les Béothuks passaient leurs étés à pêcher le long de la côte et leurs hivers à la chasse à l'intérieur des terres. En automne, ils installaient des barrières pour diriger les caribous en migration vers les chasseurs qui les attendaient. Ils conservaient toute la nourriture en surplus pour l'hiver.

[modifier] Les « Peaux-Rouges »

Les colonisateurs les appelèrent « Peaux-Rouges » parce qu'ils se peignaient d'ocre rouge. L'expression « Peaux-Rouges » a été employée plus tard en référence aux indigènes nord-américains en général et a pris une connotation plus négative.

Contrairement à d'autres groupes autochtones, les Béothuks essayèrent d'éviter tout contact avec les quelques colonisateurs, surtout les Britanniques qui les ont repoussés vers l'intérieur quand le peuplement s'intensifia. En raison de la perte de leurs terres, des escarmouches et les maladies nouvellement importées par ceux-ci, la tuberculose notamment, leur nombre diminua à 400 en 1768 et en 1829 ils étaient éteints.

[modifier] Béothuks capturés par les Britanniques

On connaît deux histoires célèbres de Béothuks capturés par les Britanniques sur l'île de Terre-Neuve.

En 1819, Demasduit, que les Britanniques appelaient Mary March, a été enlevée avec l'espoir qu'elle puisse devenir interprète et intermédiaire entre les colons britanniques et les Béothuks. Elle est morte de la tuberculose. La nièce de Demasduwit, une adolescente appelée Shanawdithit, est la dernière Béothuque connue. Elle a été capturée en 1823 et était appelée « Nancy » par les colons britanniques. Elle a passé les six dernières années de sa vie à décrire la culture et la langue béothuque à William Cormack. Son décès est attribuable à la tuberculose.

En 1929, une vieille femme autochtone de 75 ans appelée Santu, fille d'une mère micmaque et d'un père béothuk, a chanté une chanson en langue béothuque. Cette chanson a été diffusée par la radio canadienne CBC le 13 septembre 2000.

[modifier] Notes


[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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