Autopartage

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Ne doit pas être confondu avec covoiturage.
Voitures en autopartage à Paris
Voitures en autopartage à Paris

L'autopartage (carsharing en anglais) est un système dans lequel une société, une agence publique, une coopérative, une association ou même un individu met à la disposition des membres du service d'autopartage une flotte de véhicules.

Plutôt que de disposer d'une voiture personnelle qui reste l'essentiel de son temps au parking, l'utilisateur d'autopartage dispose d'une voiture uniquement pour la durée de son besoin. Le reste du temps, la voiture est utilisée par d'autres membres. La diversité d'utilisation, donc de besoins sur des créneaux horaires différents selon les membres, est la clé du succès d'un tel système.

Les coûts d'achat, les efforts d'entretien des véhicules et les tracas de recherche de places de stationnement sont mutualisés au service d'autopartage. Ce fonctionnement existe sous différentes formes depuis les années 50, mais depuis une décennie, il devient une véritable alternative à la propriété individuelle d'une voiture. Aujourd'hui (2007), on trouve des services d'autopartage dans plus de 600 villes dans le monde.

L'autopartage est aujourd'hui particulièrement répandu en Suisse, Allemagne, Pays-Bas et commence à se faire connaître dans d'autres pays d'Europe. Il existe aussi sur le continent américain notamment au Canada, et il connaît d'importants développements ces dernières années aux États-Unis. Pour connaître les villes concernées, consultez la liste de villes par pays qui bénéficient de l'autopartage.

À Paris, la Mairie de Paris a créé un label Autopartage « autopartage, label Paris » ou « autopartage Paris » qui a été attribué à trois acteurs de l'autopartage (Caisse-Commune, Mobizen et Okigo). Ce label permet aux opérateurs de mettre des voitures en autopartage sur des "places sur voirie" réservées et gardées par des arceaux. Il existe aussi des solutions d'auto-partage réservée aux entreprises et à leurs salariés.

Sommaire

[modifier] Principe

L'autopartage permet de mettre à disposition à des utilisateurs finaux un ou des véhicules en fonction de leur besoin. Ce principe peut s'appliquer principalement de deux façon différentes.

  • L'autopartage est une coopérative de moyen : un groupe d'utilisateurs s'associe en vue d'achat et de partage de véhicules. C'est le concept d'autopartage le plus souvent mis en œuvre notamment en France à travers en autre le réseau France-Autopartage.
  • L'autopartage est un service de location de (très) courte durée de véhicule. Bien que dérivant fortement des principes de bases de l'autopartage, c'est une manière de répondre au même besoin via un service à caractère commercial ou non.

[modifier] Fonctionnement

L'utilisateur doit réserver un véhicule avant chaque utilisation. À cette occasion, il peut choisir :

  • la durée de réservation (normalement très courte, de 1 à quelques heures),
  • le type de véhicule (citadine, familiale, monospace, cabriolet, fourgonnette, etc.),
  • l'endroit où il va prendre possession du véhicule.

La réservation peut se faire par différents moyens (téléphone, internet, SMS, etc.).

La prise de possession du véhicule se fait de manière automatique "sans guichet" :

  • soit avec une carte d'accès électronique qui déverrouille les portières ;
  • soit avec une armoire à clés dans le parking s'ouvrant par mot de passe.

La restitution du véhicule se fait aussi de manière automatique. Ainsi les véhicules peuvent être empruntés et restitués à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Les différentes locations sont facturées périodiquement sur la base :

  • du type de véhicule,
  • de la durée de réservation,
  • de la distance parcourue.

Les différents opérateurs ont cependant des grilles tarifaires différentes : au temps d'utilisation, un abonnement mensuel fixe avec un paiement à chaque utilisation selon le temps et le kilométrage (avec des frais de pris en charge fixes) ou au forfait.

Les tarifs horaires et/ou kilométriques et les éventuels frais d'abonnement comprennent l'ensemble des coûts liés au véhicule :

  • carburant,
  • assurances,
  • entretien,
  • amortissement du véhicule,
  • Impôts et taxes,
  • Taxe sur les Véhicules de Tourisme et de Société (pour les sociétés)
  • Taxe professionnelle (pour les sociétés)

[modifier] Utilisation

L'autopartage est une solution novatrice particulièrement efficace dans les situations suivantes :

[modifier] Remplacement d'un véhicule peu utilisé

De nombreuses personnes n'utilisent pas leur voiture (ou seconde voiture) tous les jours car elles se rendent au travail à pied, à bicyclette, à moto ou en transports publics.

Pourtant elles possèdent une voiture pour des utilisations occasionnelles (achats, loisirs, visites, etc.). Cette voiture qui parcourt moins de 8 000 km par an est coûteuse (amortissements, assurances, impôts, place de parc, etc.). Dans cette situation, l'autopartage est une alternative très avantageuse à la possession d'une voiture individuelle.

[modifier] Utilisation combinée avec les transports publics

Localement, des abonnements combinés ont été mis en place par une grande partie des villes disposant d'un service d'autopartage. Ces abonnements couplent un abonnement transports publics et un abonnement autopartage, à un tarif avantageux.

A l'échelle d'un pays, des accords passés entre les différents services d'autopartage permettent la réservation d'un véhicule à la gare principale la plus proche de la destination finale. L'essentiel du voyage se fait en train, mais on parcourt en voiture la dernière partie du trajet, parfois difficile en transport publics.

Les avantages de la combinaison transports publics-autopartage sont :

  • une plus grande utilisation des transports publics et des modes doux (vélo, marche)
  • rationalisation des pratiques de déplacements
  • augmentation de la multimodalité
  • un gain d'argent (en évitant les coûts d'acquisition et d'entretien d'un véhicule peu utilisé et en réduisant le nombre de places de stationnement nécessaires),
  • un gain pour l'environnement (réduction des gaz à effet de serre et de la pollution, meilleure utilisation de l'espace public).

[modifier] En pays francophones

[modifier] En France

Des expériences d’autopartage existent déjà dans plusieurs grandes villes françaises et en particulier à Paris (avec Caisse-Commune), Marseille et Strasbourg (avec Auto'trement). Si les premières expériences françaises d’autopartage remontent aux années 1970, cette forme de transport ne s'est réellement développée qu'à partir de la fin des années 1990, sur le modèle de ce qui avait été inventé en Suisse au milieu des années 80. L'avance de ces pays peut s'expliquer principalement par son avance en matière de gestion du stationnement dans les centres ville et la qualité de leurs transports en commun ; autant d'incitations à n'utiliser la voiture que ponctuellement.

En 2003, dans un rapport du Commissariat général du Plan (intitulé « Transports urbains : quelles politiques pour demain ? ») Roland Ries, rapporteur et ancien président du Groupement des autorités responsables de transport a posé le constat de l'accumulation d'un retard important de la France dans ce domaine et proposé de promouvoir ce mode de transport.

Une étude de la fin des années 1990 [1] avait par ailleurs montré auparavant que les différences de choix modaux des usagers suisses et français s’expliquaient pour l’essentiel par la différence considérable d’offre de places de stationnement automobile. En effet, à taille égale, les agglomérations suisses offraient quatre à cinq fois moins de places de stationnement pour les voitures privatives. Il s’ensuit que l’utilisation des transports en commun par les Suisses est beaucoup plus importante qu’en France. dès lors, l'autopartage pouvait diminuer d'autant l'utilisation de places de stationnement.

En mai 2006, le Sénat a adopté à l'unanimité la proposition de loi présentée par Roland Ries et « tendant à promouvoir l’autopartage ».

La loi a été transmise du Sénat à l’Assemblée Nationale début juillet 2007.

[modifier] En Belgique

En Belgique, l'unique opérateur d'autopartage est une société créé par l'ASBL Taxistop: Cambio[2].

Avec des partenaires allemands (cambio), Taxistop fondait l'autopartage en belgique en 2002, comme une action de "MOSES" - un programme de l'Union européenne. Actuellement, ce service est disponible dans plus de dix villes en Flandres, en Wallonie et à Bruxelles.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Étude de Jean-Marie Guidez et Vincent Kofmann : « Les citadins face à l’automobilité : étude comparée des agglomérations de Besançon, Grenoble, Toulouse, Bern, Genève et Lausanne ». Lyon : CERTU, 1998
  2. cambio België / Belgique

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes