Aubigny (Coincy)

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49° 06′ 08″ N 6° 16′ 22″ E / 49.102140, 6.272678

Aubigny est une ancienne commune de la Moselle ratachée à à la commune de Coincy après la Révolution.

Sommaire

[modifier] Géographie

Au début du XXIe siècle Aubigny possède une exploitation agricole, un château, un étang et les ruines d'un moulin.

Son ruisseau prend sa source dans l’étang d’Aubigny ; il traverse les communes de Coincy, Montoy-Flanville, Vallières et Saint-Julien-lès-Metz sur 5 km pour se jeter dans la Moselle. Fin 2000, on pouvait encore voir près de l’étang, une arche de pierre au lieu-dit « Trou des potyres » ; elle s’est aujourd’hui effondrée ; il ne reste qu’un petit tas de pierre au haut d'une cascade pour témoigner de l’existence d’un moulin en cet endroit.

Il y a aussi un monument allemand de la guerre de 1870 : celui du 45e régiment de Prusse Orientale ainsi que 3 tombes d'officiers.

[modifier] Histoire

Ce lieu était déjà habité à l’époque gauloise, comme l’attestent les mardelles, excavations argileuses découvertes dans les bois.

[modifier] Origine du nom

L’origine du nom Aubigny est certainement celle d’un nom d’homme latin Albinius, dérivé Albinus qui devait posséder ces terres (Holder, t. I, col. 82). On trouve dans les archives :

  • 1267 : Aubigney (Wichmann, t. IV, p. 191)
  • 1269 : Abigney (Wichmann, t. IV, p. 191)
  • XVe siècle : Olbigny (censier Claris.), Olbigney
  • 1426 : Aulbingny (archives de l’hôtel de ville de Metz AA, 23, lett. de défi)
  • 1495 : Abigney (Journal Jean Aubrion)
  • 1577 : Aubigney (abbaye St Vincent, dîmes, liasses Altroff)
  • 1869 : Aubigny
  • En patois : Aubni

[modifier] du XVe siècle à nos jours

  • Le château et la ferme sont mentionnés dans les archives dès le début du XVe siècle.
  • D’après un dénombrement du 4 décembre 1682, c’est un fief mouvant du roi de France qui est le siège d’une justice haute, moyenne et basse.
  • Aubigny faisait autrefois partie des Trois-Evêchés et était bailliage et coutume de Metz. C’était une annexe de la paroisse de Colombey puis de celle de Saint-Agnan.
  • Le château fut dévasté pendant la guerre de Trente Ans.
  • Entre 1790 et 1794, la commune éphémère d'Aubigny est rattachée à Coincy.
  • De la guerre de 1870 (voir histoire de Colombey), il n’y reste qu’un monument du 45e régiment de Prusse Orientale et trois tombes d’officiers.
  • De 1914 à 1939, la famille Jacquot s’est succédé dans l’entretien du jardin et l’un de leur descendant est aujourd’hui politicien en Moselle.
  • En 1916, les allemands germanisent Aubigny qui devient Albenach.
  • À l'été 1940, les autorités allemandes confisquent le domaine et en font une « Mädchenschule ». Les propriétaires revinrent à l'automne 1944.
  • La ferme d’Aubigny a appartenu aux Bourguignon, puis aux Cousin, puis aux Moisson. Elle appartient aujourd’hui aux Granddidier qui payent un fermage. C’est une société en GAEC entre la mère et le fils ainsi qu’un agriculteur de Chevillon.

[modifier] Le château d'Aubigny

[modifier] Ses possesseurs

  • Un premier château, érigé sur des terres de l’évêché de Metz, fut dévasté pendant la guerre de Trente Ans. Ce qu’il en restait fut entièrement remanié au XVIIIe siècle en une habitation fort élégante pour en faire la demeure actuelle.
  • La seigneurie d’Aubigny est tenue de 1404 à 1701 par les familles de Vy et de Roucel. En 1682, Jean-Nicolas de Roucel, dans son aveu et dénombrement présenté à la Chambre royale de Metz, précisa qu’il y possédait une maison forte.
  • Jean-Mathieu Jeoffroy, conseiller au parlement de Metz, leur succède.
  • Au XVIIIe siècle, la seigneurie passa aux familles Clinchant d’Aubigny, de Baignault et Le Duchat, ces deniers étant encore propriétaires du château au début du XIXe siècle.
  • En 1814, la famille de Belchamps parente des Le Duchat hérite du château (par échange avec le domaine de la Grange-aux-Bois). En 1830, sa femme fait supprimer les tours du château et refait la salle à manger, elle meurt subitement en juillet 1869.
  • Pendant la guerre de 1870, le château est transformé en hôpital allemand. La bibliothèque a été brûlée et la cave vidée. François-Nicolas-Félix de Belchamps décède en 1893 et laisse deux filles dont la seconde se mariera à un militaire, officier du général Mac-Mahon à Alger, M. de Vaugrenant. Leur fille Marguerite, né en 1867, hérite à la mort de M. de Vaugrenant en 1920 du domaine. Elle épousera le général de Cugnac.
  • Le général de Cugnac est originaire des Deux-Sèvres, c’est lui qui commanda pendant la guerre de 14-18, la 77ème division d’infanterie alors que son épouse était en garnison à Paris. Il devint président départemental du Souvenir Français et de la Fédération des sociétés sportives de la Moselle. En cette dernière qualité, il reçut à Aubigny, lors des fêtes données à Metz, les maréchaux Lyautey et Foch. Il mena ce dernier faire un périple à travers le canton.
  • Entre les deux derniers conflits, le général de Cugnac fut de toutes les cérémonies patriotiques et religieuses du canton. Pendant la seconde guerre mondiale, Marguerite de Cugnac était en déportation à Poitiers alors que son mari était au front. De retour, elle a entièrement refait l’intérieur du château qui avait été pillé et changé en caserne de jeune fille. Des meubles et des tableaux du château ont été trouvés partout dans le canton. En 1949, le général fêta ses noces de diamant. Il reçut aussi à Aubigny le colonel de Gaulle et bien d’autres personnalités. Il décéda en 1956.
  • Sa fille Chantal de Cugnac s’est marié à M. de Vasselot de Régné. Ces deux derniers ont eu 4 enfants dont l’une a épousé M. de Montalembert qui à sa mort en 2006 a légué le chateau à sa fille ainée Mme d’Ornellas.
  • Le château, avec sa cour et les dépendances adjacentes, ainsi que le jardin, avec leurs murs de clôture et portails sont inscrits monument historique par arrêté du 30 juillet 1993.

[modifier] Description du château

Le château est aujourd’hui une propriété privée dont la visite n’est pas autorisée. La visite du jardin n'est autorisée que lors des journées du patrimoine.

La maison forte des Roucel, complètement remaniée et repercée au XVIIIe siècle, a plus l’allure, actuellement, d’une grosse maison bourgeoise que d’un château. Le bâtiment, de plan rectangulaire, couvert d’un toit à croupes à faible pente, presque méditerranéen, est largement percé de fenêtres à linteau en arc segmentaire sur ses façades à trois niveaux dont un niveau de combes. Il subsiste encore une fenêtre à meneau sur la façade latérale droite, vestige du premier château. La porte d’entrée appareillée, à ébrasement concave, est précédée d’un degré convexe. De grands ifs taillés en cônes et des bordures de buis délimitent les parterres du jardin clos de murs, tandis que quatre grilles de fer forgé équilibrent la composition en ouvrant des perspectives. Ce jardin de buis est unique en Moselle et l’on dit que les ifs sont entretenus depuis plus de 300 ans.

[modifier] Divers

Code INSEE : 57 4 23 145.