Attentat de l'AMIA

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L'attentat de l'AMIA était une attaque à la voiture piégée, qui eu lieu le 18 juillet 1994 et détruisit un bâtiment abritant plusieurs associations ou organisations juives (dont l'Association mutuelle israélite argentine AMIA), faisant 84 morts[1] et 230 blessés à Buenos Aires. Conduit sous la présidence de Carlos Menem (1989-1999), ce fut l'attentat à la bombe le plus meurtrier commis sur le sol argentin. L'Argentine abrite en 2006 la plus importante communauté juive d'Amérique latine avec 244 000 personnes.

Pendant des années, l'affaire fut marquée par des accusations de dissimulations. Le 2 septembre 2004, un premier procès s'était soldé par la relaxe de cinq Argentins soupçonnés d'avoir apporté leur aide à l'élaboration de l'attentat. Parmi les suspects figuraient plusieurs anciens membres de la police de la province de Buenos Aires, qui ont été acquittés. En août 2005 le juge Juan José Galeano, chargé de l'affaire, qui avait désigné comme chef de cette attaque Moshen Rabbani, conseiller culturel de l'ambassade d'Iran fut accusé et licencié de son poste pour cause d'irrégularités et d'incompétences dans la conduite de l'enquête.[2]

Le 25 octobre 2006, la justice argentine a, en la personne du procureur fédéral de Buenos Aires, Alberto Nisman, officiellement accusé le gouvernement iranien et le mouvement libanais Hezbollah d'être responsable de l'attentat. Celui-ci ne résulterait que d'un seul mobile : punir l’Argentine de Carlos Menem après la suspension unilatérale en 1991 de l’assistance technologique nucléaire jusque-là accordée à l'Iran. Les services secrets israéliens et certains services occidentaux attribuent la planification de l'attentat à Imad Mougniyah, membre du Hezbollah, qui fut assassiné le 12 février 2008 dans un attentat à la voiture piégée à Damas[3].

Un mandat d'arrêt international pour "crimes contre l'humanité" a donc été délivré le 9 novembre 2006 par le juge fédéral Rodolfo Canicoba Corral à l'encontre de l'ancien président Hachemi Rafsandjani et de sept autres fonctionnaires et diplomates iraniens dont l'ancien ministre de l'Information et de la Sécurité, Ali Fallahian, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ali Ar Velayati, deux autres anciens diplomates et un ancien responsable de la sécurité du Hezbollah. [4]

Selon Elisa Drago, de RFI, la presse argentine, de droite comme de gauche, n'est pas convaincue : par exemple, Página/12, relève qu'il est « difficile de prouver qui a été le commanditaire de l'attentat quasiment sans données sur les exécutants ».

Le théoricien antisémite et altermondialiste Norberto Ceresole accuse le Mossad d'avoir commandité l'attentat, thèse reprise intégralement, mais sans en indiquer l'auteur, par Thierry Meyssan dans son livre L'Effroyable Imposture 2. Manipulations et désinformation ainsi que sur son site internet. [5]


[modifier] Notes et références

  1. (es) Listes des victimes sur le site 'Memoria Activa'
  2. (es) AMIA: destituyeron a Galeano, Clarín, 3 août 2005
  3. (en) Attacks blamed on assassinated militant Imad Mughniyeh, 13 février 2008, International Herald Tribune. Consulté le 14 avril 2008
  4. (fr)[1] Article du Monde, 9 novembre 2006
  5. Washington veut réécrire les attentats de Buenos-Aires

[modifier] Liens externes