Atom Heart Mother

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Atom Heart Mother
Album par Pink Floyd
Sortie 10 octobre 1970
Enregistrement de mars à août 1970 aux studios Abbey Road
Durée 52:44
Genre(s) Rock progressif
Folk rock
Musique expérimentale
Producteur(s) Pink Floyd
Label Harvest, EMI (UK)
Harvest/Capitol (US)
Critique 3/5 étoiles All Music Guide lien

4/5 étoiles ProgArchives lien
Robert Christgau (D+) lien

Albums de Pink Floyd
Ummagumma
(1969)
Relics
(1971)

Atom Heart Mother est le 5ème album du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd sorti en 1970. Son nom, qui est aussi celui du premier morceau du disque, vient d'un article de journal qui parlait d'une femme équipée d'un pacemaker atomique.

Sommaire

[modifier] Contenu de l'album

Cet album est encore marqué par le côté psychédélique du groupe, mais s'inscrit également dans la dimension progressive du rock. Il débute par un morceau instrumental éponyme de 23 minutes, Atom Heart Mother. On ne pouvait, à l'époque, faire de morceau plus long car la face d'un 33 tours ne durait pas plus de 25 minutes. Atom Heart Mother se distingue des productions floydiennes précédentes par une orchestration complexe et l'utilisation d'instruments classiques tel que des cuivres et des chœurs contemporains. Atom Heart Mother est l'un des très rares morceaux du groupe, à cette époque, à avoir été coécrit par un membre extérieur, le musicien avant-gardiste Ron Geesin ; c'est à lui que l'on doit « l'habillage » de cette composition qui était déjà jouée en spectacle en quatuor depuis janvier 1970 sous le titre The Amazing Pudding, ce mélange d'harmonies et de dissonances classiques, de chants quasi-grégoriens (John Aldiss Choir, les Choeurs de John Aldiss) voire "Carl Orffiens", et de rock.

La seconde face de l'album comprend quatre morceaux, dont trois sont de très calmes balades chantées par chacun des trois paroliers du groupe :

  • If, une ballade folk de Roger Waters qui rappelle assez celles de Leonard Cohen ;
  • Summer '68, une critique de l'univers du rock à partir d'une banale histoire de flirt avec une groupie, de Richard Wright ;
  • Fat Old Sun, une composition de David Gilmour douce et onirique, un classique des concerts du groupe où elle dure parfois jusqu'à un quart d'heure.
  • Vient enfin l'autre long titre instrumental de l'album, Alan's Psychedelic Breakfast, un long morceau alternant musique et bruitages, de nombreux sons très évocateurs et souvent plutôt drôles produits par un homme prenant son petit-déjeuner. Le morceau, très varié, loin d'être languissant, s'étale sur toute la durée du petit-déjeuner d'Alan.

Alan Parsons est ingénieur du son de cet album. Mais qu'on ne se méprenne pas. Ce n'est pas lui le "Alan" du dernier morceau de l'album mais Alan Stiles, l'un des deux ingénieurs qui se trouvent sur la photo figurant au dos de la pochette de Ummagumma, le matériel de musique exposé sur une "route" devant un des véhicules du groupe. Mettons "route" entre guillemets... car il ne s'agit en réalité pas d'une route (autre erreur fréquente) mais d'une petite piste de l'aérodrome de Biggin Hill, devenu depuis un véritable aéroport international.

[modifier] Pochette

La pochette avant-gardiste de cet album représente une vache nommée Lulubelle III, blanche avec des taches noires, vue de trois quarts arrière, la tête dirigée vers l'objectif, dans une prairie verdoyante. Le nom du groupe n'apparaît pas sur le CD (il apparait sur le 33 tours), pas plus que le titre de l'album. La sobriété de la pochette reflète la volonté du groupe de se débarrasser de son image hippie et psychédélique, et d'explorer d'autres directions musicales. Le groupe lui ayant demandé « quelque chose de simple », Storm Thorgerson a déclaré avoir simplement pris sa voiture et s'être rendu à la campagne pour photographier la première chose qu'il a vu.

[modifier] Recette

Une recette de cuisine est présentée à l'intérieur de la pochette de l'édition remasterisée :

Véritable petit-déjeuner de cervelle de vache fraîche.
Un petit déjeuner peu onéreux, léger et intelligent.
Une alternative aux habituels oeufs brouillés.


Ingrédients :
100 grammes de cervelle de vache
Huile, sel et poivre
1 oignon
1 oeuf
Un peu de persil


Préparation :
Rincer délicatement la cervelle de vache en en retirant la peau, que le boucher laisse souvent !
Faites chauffer l'huile dans une poêle et ajoutez-y l'oignon haché.
Ajoutez la cervelle et faites la revenir. Ajoutez l'oeuf et mélangez.
Ajoutez du sel du poivre et le persil à votre goût.


Dégustez !

[modifier] Liste des chansons

  1. "Atom Heart Mother (suite)" (David Gilmour, Roger Waters, Richard Wright, Nick Mason, Ron Geesin) – 23:39
    • "Father's Shout"
    • "Breast Milky"
    • "Mother Fore"
    • "Funky Dung"
    • "Mind Your Throats Please"
    • "Remergence"
  2. "If" (Roger Waters) – 4:31
  3. "Summer '68" (Richard Wright) – 5:29
  4. "Fat Old Sun" (David Gilmour) – 5:24
  5. "Alan's Psychedelic Breakfast" (David Gilmour, Roger Waters, Richard Wright, Nick Mason) – 13:00
    • "Rise and Shine"
    • "Sunny Side Up"
    • "Morning Glory"

[modifier] Personnel

[modifier] Musiciens additionnels

[modifier] Anecdotes

[modifier] Citations

C'est un album moyennement enregistré mais l'idée est très intéressante, travailler avec Ron Geesin, un orchestre et le John Aldiss Choir. Roger [Waters] et moi étions assez amis avec Ron. Je pense que je l'ai rencontré par l'intermédiaire de Robert Wyatt. Ce que Ron nous a le plus appris, ce sont les techniques d'enregistrements, et toutes ces astuces que l'on fait avec un rien. Nous avons appris à nous passer des « hommes en costards blancs » et faire les choses nous-mêmes à la maison, comme éditer. Ron nous a enseigné comment utiliser 2 magnétophones pour créer une boucle d'écho. Cela a été très déterminant pour ce que l'on a fait plus tard. Maintenant, j'écoute cet album avec beaucoup d'émotion car la base du morceau a été faite par Roger et moi, du début à la fin, en une seule fois. Du coup, le tempo monte et descend. C'était une pièce de 20 minutes et nous étions assez contents d'elle. Sur l'autre face, Alan's Psychedelic Breakfast était une autre bonne idée. Les bruits de cuisinière à gaz, les crépitements, les marmites en ébullition, tout ça n'a pas vraiment marché sur le disque mais c'était très amusant à faire. Je n'ai jamais entendu Roger revendiquer ce morceau, ce qui me fait penser que ça devait être une idée de groupe[2].

– Nick Mason, Mojo Magazine, mai 1994

À l'époque, nous pensions que Atom Heart Mother, comme Ummagumma, était une étape vers quelque chose d'autre. Maintenant, je pense que nous avançions à l'aveuglette dans le noir[2].

– David Gilmour, Mojo Magazine, mai 1994

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. abc Notes sur Atom Heart Mother
  2. ab Article sur Mojo Magazine