Astana

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Armoiries Carte de localisation

le Zhenis Astana
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Pays Kazakhstan
Province Ville d'Astana (province-capitale)
Maire Oumirzak Shoukeyev
Coordonnées 51°10′N 71°30′E / 51.167, 71.5
Superficie 710.2 km²
Population 577 300 hab (2007)
Densité de population 813 hab./km²
Altitude 345 m
Pour les articles homonymes, voir Astana (homonymie).

Astana (Астана en cyrilique, anciennement Akmolinsk, puis Tselinograd, puis Akmola) est la nouvelle capitale du Kazakhstan. Elle a été inaugurée en 1998 par le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, en remplacement de l'ancienne capitale Almaty/Alma-Ata.

La ville (population de environ 577 300 en 2007 dans l'agglomération) est située sur la rive droite de la rivière Ichim, au centre d'une vaste plaine formée de steppe.

Sommaire

[modifier] Histoire d'Astana et de sa région

[modifier] Époque impériale russe

  • En 1824 est fondée une forteresse cosaque sur les bords de l'Ichim. Elle donnera ensuite naissance à la petite ville d'Akmolinsk (russification d'Akmola, le nom kazakh du site).

[modifier] Époque soviétique

  • Durant la Seconde Guerre mondiale, Joseph Staline fait du Kazakhstan (et dans une moindre mesure des autres RSS d'Asie Centrale) un lieu de déportation pour les populations soviétiques soupçonnées de collusion avec l'ennemi nazi. En 1941, les Allemands dits "de la Volga" sont massivement déportés. En 1944, plus de 350 000 Tchétchènes et plus de 90 000 Ingouches ainsi que d'autres peuples caucasiens sont déplacés de force. Les Tatars de Crimée et d'autres peuples encore (dont les Coréens de l'Extrême-Orient russe) connaîtront un sort similaire. Cette arrivée massive de déportés (dont beaucoup ne regagneront pas leur région d'origine) va modifier significativement le visage de la population du Kazakhstan et en faire une sorte de melting pot des diverses populations de l'Union soviétique.
  • De 1947 à 1955, un certains nombre de goulags seront ouverts aux environs d'Akmolinsk. L'écrivain Alexandre Soljenitsyne, pour citer un exemple célèbre, fut déporté à Karaganda. Comme lui, les déportés, une fois libérés, ne seront pas toujours autorisés à revenir dans leur région d'origine et nombre d'entre-eux s'installeront définitivement au Kazakhstan.
  • À la suite du lancement au Kazakhstan de la Campagne des terres vierges (Tselina, целина en cyrillique) par Nikita Khrouchtchev, Akmolinsk prend en 1961 le nom de Tselinograd (Целиноград, "La Ville des terres vierges"). La ville connaît alors une première période de fort développement et voit arriver en nombre de nouveaux habitants, originaires pour la plupart de Russie. Il ne s'agit, cette fois, plus de déportés mais de volontaires, militants communistes désireux de participer à la construction du pays ou citoyens venus tenter leur chance dans un pays neuf. La Campagne des terres vierges, qui consistait à mettre en culture les terres soviétiques en friche, s'est soldée à long terme au Kazakhstan par un échec : le sol de cette région s'est avéré trop fragile pour être soumis aux cultures et s'est rapidement dégradé, ce qui a, par ailleurs entraîné des problèmes d'ordre écologique.

[modifier] Époque post-soviétique

  • Le Kazakhstan étant devenu indépendant en 1991, la ville retrouve son nom kazakh d'origine : Akmola. Le nouveau nom Astana a été choisi, en 1998, parce qu'il signifie capitale en kazakh. Ce choix répond aussi à un soucis esthétique : certains ont fait remarquer lors du choix de la ville comme nouvelle capitale que le nom d'Akmola pouvait être interprété comme signifiant "tombeau blanc", un nom bien funeste pour la future métropole. Le nom Astana offre de plus l'avantage d'être facile à prononcer dans les autres langues.
  • Depuis 1998, la ville connaît un nouvel essor dû à l'arrivée des ministères, du Parlement, de grandes entreprises et d'un certain nombre d'ambassades étrangères. Elle s'est considérablement agrandie et enrichie d'un très grand nombre de bâtiments modernes. Elle connaît également de grands mouvements de population. Les citoyens d'origine ethnique allemande, autrefois fort nombreux dans cette région, l'ont quitté en nombre pour l'Allemagne fédérale et les Russes, jadis majoritaires dans la ville sont maintenant en minorité, beaucoup d'entre eux ayant opté pour le retour dans leur pays d'origine. En revanche, le déplacement de l'administration a entraîné l'arrivée de nouvelles populations, souvent originaires d'Almaty, l'ancienne capitale, ou du sud du pays.

[modifier] Raisons du choix d'Astana comme nouvelle capitale du Kazakhstan

Le Ministère de la Communication
Le Ministère de la Communication

Les raisons invoquées pour déplacer la capitale de plus de mille kilomètres au nord sont multiples :

  • Almaty, l'ancienne capitale, est située sur une zone sismique et menacée d'importantes destructions en cas de séisme.
  • Située au pied des monts Tian Shan, la ville d'Almaty ne dispose pas d'un espace suffisant pour se développer davantage.
  • La création d'une nouvelle capitale est prétexte à une politique de grands travaux censée soutenir la croissance économique.
  • Almaty est trop excentrée.

Il se peut que d'autres motifs aient également motivé le déplacement de la capitale :

  • Le nord du Kazakhstan est la région la plus russifiée du pays. Les populations slaves y étaient largement majoritaires lors de l'accès à l'indépendance du pays. Cette région est de plus frontalière de la Russie. Au début des années 1990, certaines personnalités russes telles que le leader politique d'extrême droite Vladimir Jirinovski ou l'écrivain Alexandre Soljenitsyne sont allés jusqu'à réclamer le rattachement du Nord-Kazakhstan à la Russie. En y déplaçant la capitale, il se peut que le pouvoir ait souhaité affirmer sa souveraineté sur cette partie du pays. L'arrivée d'une importante population de cadres d'origine kazakhe a, en tout cas, permis un certain « rééquilibrage » ethnique dans la ville.
  • La trop grande proximité d'Almaty avec la Chine (ainsi qu'avec les républiques d'Asie centrale, politiquement moins stables) a pu également inciter le pouvoir à se déplacer dans une région moins exposées aux troubles.
  • Sur un plan symbolique, le transfert du gouvernement de ce pays nouvellement indépendant dans une ville qui par son nom (Tselinograd, voir explications plus haut) symbolise le colonialisme soviétique n'est peut-être pas innocent.

[modifier] Économie

Un plan 2000-2005, qui a instauré une Zone économique exclusive (ZEE), veut faire d’Astana la capitale économique du Kazakhstan. L'objectif affiché est de créer un contrepoids à Almaty et ses 1,5 millions d'habitants.

[modifier] Tourisme

Astana vu par le satellite Spot
Astana vu par le satellite Spot

La partie occidentale de la ville, entre la gare ferroviaire et le centre ville, est celle qui a le moins subi de changements depuis l'indépendance du pays. Les constructions qui s'y trouvent datent dans l'ensemble de la période soviétique et plus particulièrement de l'époque de la Campagne des terres vierges. On trouvera, non loin de la gare, l'ancien Palais des Cheminots, transformé depuis en Théâtre consacré à l'art lyrique kazakh. Rue Aouezov, à proximité du centre, se dresse l'ancienne demeure de l'écrivain kazakh Seyfouline (Сейфулин), transformée en petit musée. Plus au nord, on pourra visiter le très grand bazar d'Astana ainsi que la mosquée située à ses abords.

Autour de l'Ancienne Place, au centre de la ville, se dressent le Parlement, le Palais présidentiel, le Ministère des Affaires étrangères ainsi que d'autres bâtiments administratifs et gouvernementaux. Malgré leur aspect récent, la plupart de ces bâtiments datent de l'ère soviétique et ont été rénovés et parfois agrandis. À gauche du Palais présidentiel, se trouve le TSOUM (ЦУМ), un centre commercial. Sur la Nouvelle Place, derrière le Palais présidentiel, on peut admirer le très impressionnant Ministère des Finances, une bâtisse moderne.

On ne trouvera au centre d'Astana que très peu de maisons témoignant de la période antérieure à l'Union soviétique. Les rares constructions anciennes sont le Théâtre Gorki (sur la Nouvelle Place), la demeure qui abrite actuellement l'Ambassade d'Ukraine et enfin le magasin d'alimentation situé juste derrière cette même ambassade.

L'Avenue de la République (Проспект Республики) est la principale artère de la ville. Elle est bordée de nombreux magasins, cafés, restaurants, discothèques et même de casinos. Au numéro 3, se trouve le Musée d'art moderne et en face le Musée présidentiel, vaste construction surmontée d'un dôme bleu qui abrite des expositions consacrées à l'histoire et à l'art du pays ainsi qu'une importante bibliothèque. C'est aussi de cette avenue que l'on peut accéder à l'Église orthodoxe d'Astana, située dans une cour.

Les bords de la rivière Ichim, sont l'un des lieux de promenade de prédilection des habitants. La rivière est bordée d'un côté par de hauts immeubles d'habitation de conception moderne et de l'autre par un parc où l'on trouvera restaurants et attractions.

Les bords du canal Ak Boulak (Ак Булак), qui mène à l'Université d'Eurasie, offrent également l'occasion de voir de nouveaux monuments et constructions. On y trouvera l'église catholique, la nouvelle synagogue ainsi qu'une vaste place ornée d'une grande sculpture dédiée à la Patrie.

L'extension de la ville se fait principalement par l'est. Au nord-est, au-delà des anciens "mikrorayons" (grands ensembles d'immeubles de logement) ont été bâtis nombre de nouveaux bâtiments d'habitation.

Mais c'est la partie sud-est de la ville, celle qui s'étend du pont sur l'Ichim à l'aéroport situé à dix kilomètres de là, qui est de loin la plus impressionnante puisqu'elle constitue un immense chantier d'où émergent les vastes bâtiments destinés à accueillir tous les organes de l'État ainsi que les ambassades. En son centre est érigée une haute tour de métal surmontée d'une sphère. Ce monument, baptisé "Bayterek"(Байтереk), est appelé à symboliser la ville d'Astana.

Beaucoup de constructions méritent d'être visitées :

  • le quartier gouvernemental moderne
  • la tour Baïterek
  • les rives de l'Ishim
  • l'« Oceanarium »
  • le Centre islamique
  • la cathédrale catholique romaine
  • le marché couvert

[modifier] Problèmes posés par la construction de la nouvelle capitale

Le développement à marche forcée de la ville ainsi que le déplacement de la capitale ne vont pas sans entraîner un certain nombre de problèmes.

[modifier] Problèmes liés à l'emplacement géographique d'Astana

  • Économiquement, culturellement et en terme de nombre d'habitants, Almaty demeure la ville la plus importante du Kazakhstan. Le transfert de la capitale, décision du Président Nursultan Nazarbayev, n'a pas fait l'unanimité. Astana est encore difficile d'accès, surtout de l'étranger, et se trouve à plus de mille kilomètres d'Almaty, où se trouvent la majorité des entreprises nationales et étrangères.
  • Malgré la construction d'un "village diplomatique" destiné à accueillir les ambassades, consulats et résidences des diplomates étrangers, la plupart des représentations diplomatiques (occidentales surtout) ne se sont toujours pas résolues à quitter Almaty.
  • Le climat d'Astana, très continental, est loin d'être attractif : il y gèle six mois par an.

[modifier] Problèmes sociaux

  • L'arrivée massive et soutenue de nouveaux habitants (fonctionnaires et cadres d'entreprises privées originaires d'Almaty et mutés à Astana mais aussi citoyens d'origine modeste attirés par les opportunités d'emploi créées par le développement de la ville) a entraîné une hausse fulgurante des loyers et du prix de l'immobilier. Si de nombreux bâtiments de logement sont actuellement construits, ils sont dans l'immense majorité des cas "de grand standing" et ne sont accessibles qu'aux revenus les plus élevés.
  • Les nouvelles constructions qui apparaissent dans la ville se sont faites souvent au prix de la destruction d'anciens logements et de l'expropriation de leurs habitants ; expropriations souvent faites contre des compensations insuffisantes.

[modifier] Archevêché

  • Archidiocèse de Sainte-Marie d'Astana
  • Cathédrale Notre-Dame du Perpétuel-Secours d'Astana

[modifier] Jumelage

[modifier] Liens

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