Association pour la taxation des transactions pour l'aide aux citoyens

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L'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'aide aux citoyens (Attac) est une organisation altermondialiste née en France en 1998 et existant à ce jour dans 55 pays.

Sommaire

[modifier] Objectifs

Militants d'ATTAC manifestant en France contre la privatisation et le « démantèlement » des services publics, 2005
Militants d'ATTAC manifestant en France contre la privatisation et le « démantèlement » des services publics, 2005

L'objectif initial de l'association était d'introduire une taxe sur les mouvements internationaux de capitaux afin de décourager la spéculation, et dont le produit financerait des projets de développement écologique et social (connue sous le nom de taxe Tobin).

Depuis, Attac a élargi son champ d'intervention et s'intéresse maintenant à tous les aspects qui se rapportent au cours dominant de la mondialisation économique, qu'elle qualifie de néolibérale. Attac combat à ce titre les décisions de l'OMC, de l'OCDE ou du FMI, qu'elle ne voit pas comme des instances de régulation favorables.

Bien qu'Attac critique le fonctionnement de l'économie mondiale, qu'elle considère dominée par le « néolibéralisme », elle ne se dit pas opposée à la mondialisation en général. Elle souhaite encourager des politiques économiques respectueuses des aspects sociaux et environnementaux, affirmant que des politiques économiques anti-libérales sont possibles.

Depuis le début de l'année 2006, Attac est considéré, selon l'analyse du journal Le Monde, comme étant en perte d'influence auprès du mouvement altermondialiste[1]. D'autres analystes vont jusqu'à parler d'une menace d'éclatement[2].

[modifier] Historique

Ignacio Ramonet propose l'idée de créer une « Association pour une taxe Tobin d'aide aux citoyens » dans le numéro de décembre 1997 du journal français Le Monde diplomatique, avec un éditorial prônant l'établissement de la taxe Tobin[3]. Il suggère de créer pour cela une organisation défendant l'idée de cette taxe. Cet appel, lancé en pleine crise des marchés asiatiques, reçoit un grand nombre de réponses. Attac est créée le 3 juin 1998 au cours d'une assemblée constitutive. Depuis, Attac est présente dans 55 pays. En France, des hommes politiques de gauche et parfois de droite, des associations, des syndicats et des particuliers sont adhérents à l'association.

Dès l'origine, Attac était une association très centralisée sur Paris. Elle bénéficiait d'un local situé à proximité du siège du Monde diplomatique dont deux salariés consacraient la majeure partie de leur temps au développement de Attac. De même, une dizaine d'autres permanents de plusieurs associations fondatrices, notamment la CGT des impôts, la FSU, et Sud ont libéré pour Attac une part importante de leur temps payé par leur propre organisation. Enfin, elle a embauché quelques mois après sa création quatre permanents salariés. Cependant, les initiatives décentralisées de militants enthousiastes créant des "Comités locaux d'Attac" après l'automne 1998 ont surpris la direction qui n'avait même pas envisagé l'existence de ces formations dans ses statuts rédigés avant juin. Après 1999, Attac a ainsi fonctionné sur deux modes en même temps.

  • D'un coté, un centre tout puissant soutenu au départ par ses quatre salariés et des dizaines de permanents gratuits fournis par les associations fondatrices ; ils programmaient les réunions[4], ils développaient un site internet qui a assuré très vite une très large diffusion des idées d'Attac, ils rédigeaient et publiaient un bulletin quasi mensuel Ligne d'Attac diffusé aux adhérents, à la presse et aux nombreux amis, et ils planifiaient le développement des réseaux, national (les comités locaux) et international (les autres Attac qui ont pris rapidement naissance, en Europe puis dans le monde entier).
  • D'un autre coté, 90, 120 puis plusieurs centaines de comités locaux autonomes se sont créés d'une façon très spontanée en France. Ils sont répartis dans presque tous les départements et fonctionnent selon un principe décentralisé : des associations locales ou des organisations de fait organisant des réunions, des conférences, rédigeant des documents visant à exposer des alternatives concrètes à la « société néo-libérale » qui découlerait de la « mondialisation libérale ».

Ce partage difficile du pouvoir a soulevé très vite de nombreux problèmes, les comités locaux n'ayant pas d'existence dans les statuts. D'où la création en 2002 d'une Conférence nationale des comités locaux (la CNCL), première instance ad hoc qui leur donnait des moyens de délibération et d'expression important. Mais cela n'a pas suffit et la révolte venue des comités locaux s'est développée dès 2003, ce qui a finalement été récupéré par les associations dites "fondatrices" qui avaient la réalité du pouvoir dans Attac du fait des statuts de 1998 rédigés pour se prémunir contre le risque d'entrisme[5]. Après un débat très dur précédant la nouvelle Assemblée générale, la direction sortante n'a finalement pas été reconduite, le président fondateur Bernard Cassen, le président sortant Jacques Nikonoff et plusieurs de leurs amis n'étant plus présents fin 2006 dans le Bureau de l'association qu'ils avaient pourtant fortement contribué à créer et développer[6].

Attac a reçu en France le statut d'association d'éducation populaire par arrêté ministériel, ce qui lui a permis notamment de recevoir de nombreuses subventions.

L'association s'est dotée en France dès l'origine, et aussi dans certains pays, d'un « conseil scientifique » qui se veut indépendant de toute structure universitaire ou officielle. En France, ce conseil scientifique a été présidé successivement par deux professeurs d'économie faisant autorité, René Passet puis Dominique Plihon. Il regroupe des scientifiques réputés comme l'agronome Jean-Pierre Berlan, des économistes connus tels Geneviève Azam, François Chesnais, Pierre Concialdi, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey ou Michel Husson, des sociologues comme Philippe Corcuff et Georges Menahem, des personnalités engagées telles Susan George ou Gustave Massiah et des syndicalistes comme Christiane Marty et Gérard Gourguechon[7].

Des membres d'Attac sont à l'origine du Forum Social Mondial de Porto Alegre et des Forums Sociaux Européens.

[modifier] Principaux thèmes

[modifier] Modes d'actions

Attac participe aux manifestations altermondialistes dans le monde, dont celles visant à interpeller les grandes puissances lors des réunions internationales (G8, OMC, FMI, Davos...).

Pour diffuser ses idées, Attac cherche à être visible sur la scène publique et médiatique en utilisant divers moyens de communication : conférences, articles, manifestations diverses, campagnes de communication, projections de films documentaires. Deux slogans illustrent les thèses d'Attac : « Le monde n'est pas une marchandise » et « D'autres mondes sont possibles ».

Attac considère ne pas porter la responsabilité des arrachages de plants d'OGM effectués selon le « principe de précaution », ni des affrontements avec les forces de l'ordre.

Attac publie des livres de vulgarisation présentant ses thèses sur les conséquences d'une économie jugée néo-libérale.

Depuis sa création, l'organisation interne d'Attac repose grandement sur internet (listes de diffusions, site internet).

[modifier] Attac France

Créée en 1998, Attac France a été la première association Attac. C'est une des deux associations Attac, avec Attac-Allemagne, ayant actuellement le plus d'activité et de militants dans le monde. Elle a connu une croissance rapide de ses effectifs, jusqu'à plus de 30 000 fin 2005, puis une chute en 2006 et une stabilisation à environ 20 000 adhérents individuels depuis fin 2007.

Parmi les adhérents figurent aussi des membres collectifs : associations, syndicats, collectivités locales, journaux, etc. Certains membres sont issus de formations associatives, politiques ou syndicales qui comprennent un grand nombre de sensibilités différentes : écologiste, socialiste, communiste, trotskiste ou chrétienne sociale. D'autres, dont beaucoup de jeunes, ont trouvé là un premier engagement politique situé en dehors des partis.

Attac France dispose en son sein d'un groupe d'études dénommé Comité scientifique qui lui fournit des études approfondies, notamment sous la forme de livres et de brochures, et des analyses détaillées des questions d'actualité pouvant alimenter ses campagnes. Parmi ses nombreux membres, on peut citer Jacques Cossart, son secrétaire général, les économistes Jean Gadrey et Jean-Marie Harribey ou les deux présidents successifs du Conseil scientifique, René Passet et Dominique Plihon.

Attac à Cologne
Attac à Cologne

Attac est dirigé par un conseil de trente administrateurs, élus pour trois ans et rééligibles (CA). Parmi ces 30 personnes, 12 sont élues par l'assemblée générale des adhérents directs et 18 sont cooptées dans le Collège des fondateurs. Ce dernier est constitué de représentants des organisations syndicales, journaux et associations ayant participé à la création d'Attac ainsi que de nombreux membres, personnes physiques et morales, cooptés depuis.

L'année 2006 a été une année difficile pour Attac France, avec une baisse du militantisme et de vives polémiques intestines liées à une fraude électorale commise à l'occasion du renouvellement du CA[8] .

Depuis la réélection de sa direction en juin 2006, la branche française de l'association a traversé une crise interne grave, des accusations de fraude électorale ayant été notamment portées contre son président Jacques Nikonoff[9]. Plusieurs enquêtes internes, dont l'une à laquelle a notamment travaillé l'économiste et premier président de son Conseil scientifique René Passet[10], ont prouvé la réalité de cette « manipulation ». A la suite de ces révélations, Jacques Nikonoff s'est trouvé contraint de démissionner.

Ces crises internes et des désaccords avec les prises de position politiques de sa direction, pour les élections européennes, puis en faveur du Non lors du référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe ont conduit à une fonte importante des effectifs. Grâce à des élections régulières, marquées en décembre 2006 par un fort taux de participation, l'association se redresse. Début 2007, elle a retrouvé la croissance de ses effectifs.

L'État français et des collectivités locales ont subventionné le Forum Social Européen de Paris, organisé par Attac France ainsi qu'un certain nombre de ses universités d'été.

Présidents d'Attac France :

Présidents d'honneur: Ignacio Ramonet, Bernard Cassen.

[modifier] Membres fondateurs

Lors de la création de l'association en 1998, on trouve parmi les membres fondateurs d'Attac France de nombreuses personnalités. Des personnalités médiatiques ont été ajoutées rétroactivement comme membres fondateurs.

des associations :

des journaux :

des syndicats :

des individus :

[modifier] Le « Mouvement international ATTAC »

Un stand d'Attac Autriche à Vienne le 4 septembre 2005
Un stand d'Attac Autriche à Vienne le 4 septembre 2005

Les 11 et 12 décembre 1998, à Paris, se tient une réunion internationale qui établit le Mouvement international ATTAC - " Mouvement international pour le contrôle démocratique des marchés financiers et de leurs institutions ". Il prône la convergence de différents réseaux militants de tous les pays contre les politiques néolibérales, partant de la conception que les mouvements syndicaux, de droits de l'homme, écologistes, citoyens (entre autres) sont les différentes facettes de cet objectif.

Un autre de ses objectifs principaux est de pallier ce que le mouvement considère comme des dysfonctionnements de la démocratie pour le cas des pays dits démocratiques. Pour ce faire, le mouvement affiche la volonté de débattre plus collectivement, d'informer plus efficacement, de développer la démocratie participative.

Il a été décidé lors de cette conférence que le mouvement international ne s'organiserait sans structures hiérarchiques ni centre géographique. Une plateforme commune est tout de même posée comme référence des différents comités.

En 2003, Attac était présente dans 38 pays : Allemagne, Andorre, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Cameroun, Canada (Québec), Chili, Colombie, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Japon, Jersey, Luxembourg, Maroc, Mexique, Norvège, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Sénégal, Suède, Suisse, Tunisie, Uruguay.

[modifier] Controverses sur Attac

Diverses controverses existent sur le mode de fonctionnement, les méthodes, les propositions, les ambitions politiques et le financement d'Attac[11]. Une part substantielle de ces critiques émane de partisans du libéralisme, et est la preuve, selon la direction d'Attac, que l'association dérange l'ordre établi.

Attac est de fait souvent attaquée, y compris par des militants de gauche, dans les pays du Nord et du Sud, sur ses prises de position qui vont jusqu'à bloquer la prise de décisions aux sommets internationaux de l'OMC. Alors même que certaines de ces décisions auraient été favorables aux pays du Sud.[réf. souhaitée]

A l'intérieur du mouvement altermondialiste, Attac est parfois critiqué pour son réformisme face à la mondialisation néo-libérale, pour sa manière jugé parfois trop légaliste de lutter contre le néo-libéralisme.

  • Les premières critiques sur Attac lui reprochaient le refus de la mondialisation qui conduirait "à un repli identitaire national" ; c'est pourquoi Attac revendique le terme « altermondialiste » par opposition au terme « antimondialiste ».
  • D'autres mettent également en cause sa légitimité[12] à parler au nom des peuples, des plus pauvres ou même du mouvement altermondialiste ; Attac n'étant ni une association « de masse » ni un parti politique, elle ne représente véritablement que ses propres adhérents. Cette critique a été particulièrement forte lors de la campagne contre le Traité constitutionnel européen, notamment lors de la publication des « 12 exigences » d'ATTAC France suite au rejet du texte. La publication d'un texte prenant la forme d'« exigences » adressées au Conseil de l'Europe, bien que s'agissant clairement de revendications de la seule association ATTAC France, a alors choqué ceux qui crurent comprendre qu'ATTAC s'exprimait au nom du peuple suite au référendum.
  • Ces mêmes adhérents ne disposent que d'un pouvoir limité face au conseil d'administration, en grande partie co-opté. Certains adhérents ont dénoncé un style « autoritaire », et ont accusé les dirigeants d'avoir « verrouillé et confisqué » le pouvoir[13].
  • Des économistes, comme Paul Krugman[14], pensent que les propositions d'Attac conduiraient à instaurer un protectionnisme sous couvert de « bonne conscience ».
  • James Tobin (lauréat du prix "Nobel" d'économie 1981 et auteur de la taxe Tobin) s'est prononcé publiquement[15] contre le « détournement » de sa proposition par Attac, alors qu'il n'y voulait qu'un moyen de réduire la volatilité sur les marchés internationaux de capitaux. Sur le principe même de la taxe, Robert Mundell, prix "Nobel" d'économie (1999) et auteur de la théorie des zones monétaires optimales, qualifie la proposition de « taxe Tobin » de « débile » (dumb), « parce que la taxe Tobin ne supprimerait pas la spéculation, elle ne ferait que gêner les transactions ».[16]
  • Plus généralement, si la capacité d'Attac à s'opposer est désormais reconnue, son côté « alter » qui sous-entend la mise en œuvre des solutions alternatives laisse certains dubitatifs. On reproche souvent à ATTAC son « extrémisme » politique qui la limiterait à une position contestataire. Ainsi, le politologue Zaki Laïdi conclut son livre La Grande Perturbation sur la mondialisation par l'affirmation : « La capacité de la mouvance altermondialiste à proposer des solutions alternatives reste extrêmement limitée »[17] et déclare plus spécifiquement sur Attac : « Attac [reste] dominé par une mouvance souverainiste et néocommuniste dont le point commun est la haine historique de la social-démocratie, même s'il faut admettre l'existence dans ce mouvement d'une minorité clairement européenne et réformiste dont la direction cherche clairement à contenir l'expression[18]. » A ces critiques, généralement adressées au mouvement altermondialiste dans son ensemble, il est répondu que celui-ci est composé d'une pluralité de points de vue et d'un grand nombre de propositions de solutions alternatives. Les différentes composantes du mouvement altermondialiste ne parviennent souvent pas à s'accorder sur des propositions communes. En ce qui concerne ATTAC France, un « Manifeste altermondialiste » est cependant paru en 2006, proposant 102 mesures pour « construire un monde solidaire, écologique et démocratique ». Selon l'écrivain libéral Johan Norberg, cette incapacité à se mettre d'accord montre que ce qui « importe à ceux d'Attac : c'est l'opposition au capitalisme, au "néo-libéralisme", à la "mondialisation libérale" ou "intégration économique par les patrons" et tous les noms qu'ils lui donnent. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un anticapitalisme socialiste des plus traditionnels, avec la "solidarité" qu'ils y associent.[19] »
  • Depuis début 2005, la principale source d'hostilité envers Attac vient des personnes très favorables à l'intégration européenne tel Harlem Désir[20]. La campagne très virulente de l'association en faveur du « non » a vraisemblablement contribué à l'échec du référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe en France le 29 mai 2005, c’est-à-dire au maintien des institutions de Maastricht-Nice. Alain Lipietz a ainsi dénoncé les « sottises »[21] et le « souverainisme de gauche » de la direction d'Attac, lorsqu'ils s'opposent à ce que la loi européenne prime sur les lois nationales (Alain Lecourieux présentant par exemple l'article I-6[22] comme un "recul" [23]), ou lorsqu'ils défendent le Traité de Nice [24]. Cependant, à la différence de ses alliés de circonstance, Attac dit agir au nom de l'Europe[25], mais a attendu jusqu'à fin aout 2004 et donc la clôture des 18 mois de travaux publics de la Convention sur l'avenir de l'Europe pour transmettre ses « 21 exigences[26] » devant figurer dans le projet de Constitution.
  • Très active lors du débat sur le TCE (publication de deux livres et de dizaine d'articles, nombreux meetings...), ATTAC n'a paradoxalement jamais abordé le thème principal sur lequel Joschka Fischer avait lancé le processus constitutionnel en l'an 2000 à Berlin, à savoir la question de la finalité de l'intégration européenne et notamment la question de son évolution progressive vers une Europe fédérale[27], préalable à la démocratisation des institutions européennes. De l'aveu même de son président d'honneur Bernard Cassen[28], cette omission est due à l'absence chez ATTAC de ligne politique claire sur cette question de fond qui lui permettrait de s'engager contre le statu quo institutionnel largement dominé par les marchandages intergouvernementaux :

« Attac a été très prudente en matière de propositions d’architectures institutionnelles européennes. Pourquoi ? Parce que le sujet nous divise profondément si on veut le traiter au plan théorique. Il y a parmi nous des fédéralistes, partisans du dépassement des États actuels pour aller à des États-Unis d’Europe, donc à un État européen qui présupposerait l’existence d’un peuple européen ou, en tout cas, l’enfanterait rapidement. Il y a aussi des partisans d’une Europe des nations ou des patries, dans une logique à dominante confédérale ; et, entre les deux, toutes sortes de positions intermédiaires. À ce seul niveau, les termes de « Constitution » et de « processus constituant » donnent déjà lieu à de vives controverses.
[...]
La bibliographie explicitant chacune de ces visions est imposante, et les thèses en présence totalement incompatibles sur de nombreux aspects, dans la mesure où elles renvoient à des convictions divergentes sur l’État, la nation, le peuple, la citoyenneté, et, pour la France, sur les conceptions profondément enracinées dans l’histoire, de la République et de la laïcité.
Il serait vain de tenter d’arriver à un consensus théorique entre nous sur ces questions. »

  • D'autres critiques voient dans les méthodes d'ATTAC une opposition caricaturale. Ces reproches se sont par exemple exprimés après coup sur l'affaire des brevet logiciel en Europe (comparer le communiqué d'Attac daté du 26 avril sur la question avec le discours ou le rapport du rapporteur Michel Rocard) ou envers une affiche de campagne représentant une jeune slovaque fictive obligée de se prostituer et attribuant cette situation à l'Union européenne[29].
  • Enfin, dans un article paru le 5 août 2005 dans le journal Le Figaro, intitulé « Enquête : comment Attac infiltre l’école » paru, Saïd Mahrane conclut à une tentative d'entrisme, en soulignant la proportion significative d'enseignants parmi les membres de l'organisation et la diffusion de supports de communication de l'organisation dans les écoles.
  • D'autres enfin soulignent qu'Attac recrute principalement parmi les fonctionnaires et accusent l'association de ne chercher en vérité qu'à défendre les « privilèges » ou « droits acquis » de ses membres. C'est en particulier la position défendue par la vice-président de l'Institut français pour la recherche sur les administrations publiques, Agnès Verdier-Molinié, dans La Mondialisation va-t-elle nous tuer?[30].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. lemonde.fr
  2. afp.com
  3. Éditorial fondateur d'Ignacio Ramonet dans Le Monde diplomatique
  4. Les réunions de son Conseil d'administration et de son Conseil scientifique prenaient place au départ dans les locaux du Monde, rue Claude Bernard, ceci jusqu'au développement de contradictions entre la direction de ce journal et celle du Monde diplomatique.
  5. Bernard Cassen, directeur général du Monde diplomatique a joué un rôle essentiel dans la création et la rédaction des statuts d'Attac, rédigés sur le modèle de ceux de l'association "Les amis du Monde diplomatique". Son obsession était de se garantir contre le risque d'entrisme et de laisser prendre le contrôle de "son" association par ce qu'il appelait des "coucous" infiltrés depuis l'extérieur.
    • Les associations dites "fondatrices" (des syndicats, des journaux et des associations chrétiennes ou d'éducation populaire) y ont eu, dès les statuts de départ, un poids largement majoritaire (18 membres qu'ils désignent au CA sur 30) au titre de membres de droit d'un dit "conseil des fondateurs" ; Cassen avait des liens personnels avec la majorité de ces membres et pensait donc pouvoir le contrôler. Les élus démocratiques de l'Assemblée générale au CA étaient donc statutairement minoritaires (seulement 12 élus au CA sur 30).
    • De plus, les associations ont toujours consacré du temps de leurs permanents (jusqu'à plus d'une trentaine) et des moyens très importants au développement d'Attac (une autre forme d'entrisme "pratique" : ceux qui font ont le pouvoir).
    • Le plus grave est qu'il était très difficile de modifier les statuts, toujours par peur du fameux risque d'entrisme. Pour ce faire, une majorité des deux tiers est nécessaire lors d'une réunion de l'AG extraordinaire convoquée à cette unique fin, laquelle nécessite elle-même un quorum représentant les deux tiers des membres de l'association. Ce qu'il n'a jamais été possible de réunir.
  6. Cf. notamment [http://www.humanite.fr/2006-06-19_Politique_ATTAC-au-bord-de-l-implosion l'article de l'Humanité du 19 juin 2006]
  7. Liste des membres du conseil scientifique d'ATTAC
  8. [La direction d'Attac ne survit pas à la confirmation d'une fraude électorale., Le Monde, 27 août 2006
  9. "Politis" et "Alternatives économiques" s'engagent dans la crise d'Attac, Le Monde, édition du 12 juillet 2006
  10. Elections ATTAC : synthèse des rapports d’experts." par René Passet
  11. Un article du Point
  12. Laurence Caramel, « 150 000 militants à Florence pour le premier Forum social européen » dans Le Monde du 7 novembre 2002.
  13. Laurent Jeanneau, « À Attac, le président Nikonoff mobilise contre lui », Libération, 30 août 2005.
  14. Paul Krugman, Missing James Tobin, New York Times, 12 mars 2002. (en)version en ligne
  15. James Tobin, "Die missbrauchen meinen Namen", Der Spiegel, 2 septembre 2001, (de)article en ligne (payant), (en)traduction en anglais
  16. Robert Mundell, « La taxe Tobin est une idée idiote », interview de Pascal Riché de Libération, 3 juillet 2000, article en ligne.
  17. « La capacité de la mouvance altermondialiste à proposer des solutions alternatives reste extrêmement limitée » - entretien avec Zaki Laïdi
  18. article de Libération
  19. A l'Attac… et pourquoi faire ? Article de Johan Norberg
  20. Harlem Désir « L'adieu à Attac », 2 juin 2005.
  21. Alain Lipietz, Sur « non = Nice », réponse à Natalie Riollet, 3 mai 2005, article en ligne
  22. article I-6
  23. [1] sur le site d'Attac
  24. cf Bernard Cassen, cf Jacques Nikonoff
  25. au nom de l'Europe
  26. 21 exigences
  27. [2]
  28. Bernard Cassen - Démocratisation des institutions européennes
  29. « Anna, jeune slovaque » - Affiche de campagne d'Attac contre le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Un résumé de l'action de l'Union européenne contre le trafic d'êtres humains peut être consulté sur le portail de l'Union Européenne.
  30. Agnès Verdier-Molinié, La Mondialisation va-t-elle nous tuer ?, JC Lattès, 2008, [prés. en ligne]