Asclépios

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Statue d'Asclépios du sanctuaire d'Épidaure, copie d'un original du IVe siècle av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Statue d'Asclépios du sanctuaire d'Épidaure, copie d'un original du IVe siècle av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

Dans la mythologie grecque, Asclépios (en grec ancien Ἀσκληπιός / Asklêpiós), fils d'Apollon, est un héros qui deviendra le dieu de la médecine.

Son équivalent romain est Esculape.

Sommaire

[modifier] Mythe

Il est le fils d'Apollon et de Coronis[1]. Alors qu'elle est enceinte du dieu, elle trompe ce dernier avec le mortel Ischys. Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par un corbeau. Il envoie alors sa sœur, Artémis, pourfendre l'infidèle de ses flèches. Pris de pitié, Apollon sort l'enfant du corps de sa mère qui se consume sur le bûcher. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l'élève et lui enseigne l'art de la guérison.

Il est marié à Épione, de qui il a six filles (Hygie, Panacée, Méditrine, Acéso, Iaso et Églé) et trois fils (Machaon, Podalire et Télesphore), qui possèdent comme lui l'art de la médecine. Il règne sur la ville thessalienne de Trikka[2].

Après que Persée eut tué la Gorgone Méduse et finalement donné sa tête à Athéna, cette dernière donne à Asclépios deux fioles du sang de la Gorgone. La première (issue de la veine droite) a le pouvoir de guérir de toutes les blessures et de ressusciter les morts, tandis que la seconde (issue de la veine gauche) est un violent poison.

En étudiant ces fioles de sang, certaines gouttes s'en déversent sur le sol de sa demeure, et chaque goutte donne naissance à un serpent. On en retiendra le symbole de la médecine, le caducée, représentant un de ces serpents s'enroulant autour du bâton d'Asclepios.

Son art atteint alors un tel niveau qu'il tente de ressusciter les morts[3] : selon l'Ériphyle (pièce perdue de Stésichore), il s'agit de Lycurgue et Capanée, deux des Sept contre Thèbes — ou encore d'Hippolyte, fils de Thésée, chez le pseudo-Ératosthène. Pour le punir de son hybris, Zeus le foudroie. Furieux, Apollon massacre les Cyclopes[4]. Se rendant compte par la suite du bien qu'Asclépios avait apporté aux hommes, Zeus fait de lui un dieu et le place parmi les étoiles sous la forme de la constellation du Serpentaire.

[modifier] Culte

Caducée d'Asclépios
Caducée d'Asclépios

Dès l'âge classique, Asclépios est vénéré comme un dieu. Ses deux principaux centres de culte sont Trikka et Épidaure en Argolide, où son culte éclipse celui d'Apollon. Dans son sanctuaire d'Épidaure, il pratique une médecine par les songes : l'incubation. Les patients, dûment purifiés, doivent passer la nuit dans le temple ; pendant leur sommeil, le dieu leur dicte l'ordonnance nécessaire ou guérit directement l'organe malade en le touchant[5]. Les guérisons miraculeuses (ἰάματα / iámata) donnent lieu à des ex-votos décrits par Pausanias[6].

Asclépios est également vénéré à Delphes dès le Ve siècle av. J.-C. et à Athènes après la « peste » de 430-429 av. J.-C. : une statue de culte est importée d'Épidaure dès la paix de Nicias, qui met fin à la guerre du Péloponnèse. Sophocle, déjà prêtre d'un héros guérisseur, Amynos, joue un rôle important dans l'implantation du fils d'Apollon à Athènes : le tragique est même réputé avoir accueilli le dieu dans sa demeure. Asclépios est ensuite initié aux Mystères d'Éleusis, et les Asclépeia (ou Épidauria) sont positionnées à proximité de la célébration des mystères dans le calendrier attique.

Il correspond à l'Esculape romain et à l'Imhotep égyptien. Son attribut principal est un bâton autour duquel s'enroule un serpent : souvent confondu avec le caducée d'Hermès, est aujourd'hui le symbole de la médecine.

[modifier] Épithètes, attributs & sanctuaire

  • Ses animaux favoris : le coq, le chien et le serpent
  • Ses attributs : la coupe, le bâton et le caducée

[modifier] Notes

  1. Catalogue des femmes (fr. 60 MW), repris par Pindare, Odes [détail des éditions] [lire en ligne] (Pythiques, III, 8 et suivants).
  2. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 729 ; XI, 518).
  3. Eschyle, Agamemnon [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 1023) ; Euripide, Alceste [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 122).
  4. Hésiode, op. cit. (fr. 54 MW).
  5. Hérondas (IV, 17).
  6. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 27, 3).

[modifier] Voir aussi

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