Arme biologique

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Arme de destruction massive
carte des ADM
Par type

Armes biologiques
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Une arme biologique est une arme utilisant des germes pathogènes destinés à affaiblir les armées ou les populations ennemies par la propagation de maladies pouvant être mortelles ou simplement incapacitantes. Leur potentiel de nuisance est tel qu'elles ont été classées dans les armes de destruction massive.

Les armes biologiques comprennent les armes bactériologiques et les armes virologiques.

[modifier] Historique

En Chine, l'envoi de cadavres de pestiférés dans les villes assiégées constitua sans doute le premier exemple d'arme bactériologique, bien que personne ne sût à l'époque ce qu'était une bactérie.

Au cours du Moyen Âge, les techniques de poliorcétique pouvaient intégrer le lancement par-dessus les mur d'enceinte des villes assiégées de barils contenant des excréments ou des cadavres en putréfaction dans le but de démoraliser l'ennemi ainsi que d'y propager des maladies.

L'emploi de cette technique est illustré par le siège de Caffa (l'actuelle Théodosie en Crimée) en 1346. Ce comptoir génois de la mer Noire était en effet assiégé par une armée dite tatare, dirigée par le général Kiptchäk khän Jambeg. Une épidémie grave éclata durant l'été 1346 dans les rangs des assaillants, à la plus grande joie des défenseurs du port qui y virent leur salut. Mais le général tatare retourna cette situation à son avantage en décidant de projeter derrière les murs de la ville les cadavres de ses soldats contaminés, provoquant ainsi rapidement la mort de la plupart des assiégés. La célébrité de cet épisode vient du fait que les historiens pensent que ce sont les navires génois de retour de Caffa qui propagèrent une maladie qui décima près de la moitié des Européens à partir de 1347 : la peste noire.

Au XVIIIe siècle en Nouvelle-France, le général Amherst autorisa la distribution de couvertures infestées de petite vérole aux Amérindiens de la tribu des Delaware, dans le but qu'ils soient exterminés par la maladie. Cet événement constitue sans doute la première attaque biologique officielle perpétrée en Amérique.

À la fin du XIXe siècle, alors que la France pleure l'Alsace et la Lorraine perdues, l'humoriste Alphonse Allais relance l'idée d'une guerre bactériologique : « au lieu de déclarer la guerre aux Allemands, on leur déclarera la peste ou le choléra ! ». La Grande Guerre, même sans utiliser cette arme, ira toutefois bien au-delà des évocations les plus folles de carnage.

Lors de de l'expansion de l'empire japonais pendant la guerre sino-japonaise (1937-1945), Hirohito autorisa par mandat impérial la création d'une unité de recherche bactériologique qui pratiqua des expérimentations sur des milliers de cobayes humains. Ces armes furent employées à maintes reprises en extrême-orient par l'armée impériale jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Lors de l'attaque du Rainbow Warrior, les services secrets français ont envisagé de dégrader le gazole du navire en déversant des bactéries dans les réservoirs, avant de retenir l’option de la bombe.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi