Arméniens

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Les Arméniens sont considérés comme une branche du vaste rameau indo-européen. Certains spécialistes, peut-être à tort, rattachent les Arméniens aux Hittites, même si Hérodote semble exprimer une proximité avec les Grecs, cette hypothèse se distinguerait des autres : ils feraient partie de la branche thraco-phrygienne qui se seraient déplacés vers l'Asie mineure à la fin du IIe millénaire avant J-C. Un rameau proto-arménien se serait séparé des Phrygiens et déplacé vers l'est jusqu'à l'Euphrate dans la région de la ville actuelle de Malatya ; les proto-Arméniens auraient pénétré en « Arménie historique » telle que nous la connaissons à la charnière du VIIe et du VIe siècle av. J.-C. Les théories de Colin Renfrew (qui semblent plutôt fausses) sur les Indo-européens affirment que l'Anatolie, selon lui, berceau des Arméniens est le lieu d'origine de l'ensemble des Indo-européens.

Les Arméniens sont une nation et un groupe ethnique originaire du Caucase et de l'Anatolie orientale, régions dans lesquelles ils vivaient depuis plus que 4000 ans. Ils forment également une importante diaspora autour du monde. Ils furent les premiers à accepter le christianisme en tant que religion nationale créant et conservant une branche distincte de cette religion, l'Église apostolique arménienne. Le christianisme est adopté comme religion d'État du royaume arménien en 301 ap. J.-C.

Ils parlent deux dialectes différents mais intercompréhensibles : l'arménien oriental utilisé en Arménie et au Caucase, et l'arménien occidental utilisé ailleurs dans le monde. Située entre l'Europe et l'Asie, la nation arménienne a été maîtresse d'une culture unique et endurante. La danse et la musique arméniennes sont parmi les plus anciennes et sont encore pratiquées aujourd'hui. La cuisine, étant aussi ancienne que le peuple, est une riche combinaison de divers mets et arômes originaire du plateau arménien.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Historiquement, le nom Arménien est exonyme. Les Arméniens, en effet, se nomment eux-mêmes, Hay (Հայ, pluriel : Հայեր, Hayer). Ce nom est en lien avec le nom du fondateur mythique du peuple arménien, Haïk.

[modifier] Histoire

L'histoire de l'Arménie est constituée de périodes d'indépendance interrompue par les conquêtes d'autres peuples. Le premier État appelé "Arménie" était établi vers le début du VIe siècle av. J.-C. À son apogée, le royaume arménien s'étendait du Caucase jusqu'à ce qui est maintenant la Turquie centrale, le Liban et l'Iran du nord-ouest. Le règne impérial de Tigrane II le Grand est donc la seule période de l'histoire arménienne durant laquelle l'Arménie était perçue comme une sérieuse rivale par les autres puissants empires. Par la suite, l'Arménie fit brièvement partie de l'Empire romain.

Vers l'an 301, l'Arménie devint la première nation à adopter le christianisme en tant que religion d'État, déclenchant ainsi une nouvelle ère dans l'histoire du peuple arménien.[1] Plus tard, pour affirmer l'identité nationale arménienne, Mesrob Mashtots inventa l'alphabet arménien en 405 qui est encore utilisé de nos jours. Dès lors, l'âge d'or de l'Arménie commença ; plusieurs livres étrangers furent traduits en arménien, devenant donc plus accessibles. L'Arménie a perdu sa souveraineté suite à son rattachement aux empires byzantin et perse en 428.

En 885, les Arméniens se rétablirent en tant qu'entité souveraine sous l'égide d'Ashot I de la dynastie bagratide. Après l'occupation de l'Arménie par les Byzantins en 1045 puis par les Turcs seldjoukides en 1064, une portion considérable de la noblesse et du tiers-état arméniens quittèrent l'Arménie pour s'installer en Cilicie, une région anatolienne dans laquelle des Arméniens étaient déjà présents depuis l'époque romaine. Ainsi, en 1080, le royaume de la Petite Arménie fut créé. Il devint le nouveau centre du nationalisme arménien. Les Arméniens développèrent des relations sociales, culturelles, militaires et religieuses avec les croisés. Le royaume de la Petite Arménie s'est effondré en 1375 à cause des invasions mameloukes.

Au XVIe siècle, l'Arménie orientale fut conquise par les Perses Safavides, alors que l'Arménie occidentale tomba sous la tutelle ottomane. Aux environs de 1820, le territoire correspondant à la république moderne fut incorporé dans l'Empire russe, l'Arménie occidentale faisant, elle, encore partie de l'Empire ottoman. Durant ces périodes tumultueuses, les Arméniens ont pu protéger leur identité grâce à l'Église.

Entre 1915 et 1916, les deux-tiers des arméniens d'Anatolie se font déporter et massacrer méthodiquement dans les déserts de Syrie et de Mésopotamie sur l'ordre du gouvernement "Jeunes-Turcs" de l'Empire ottoman. Ce fait constitue le premier génocide du XXe siècle, avec 1 500 000 morts.

[modifier] Répartition géographique

[modifier] Arménie

Les Arméniens étaient présents dans la région orientale de l'Anatolie depuis 4000 ans. L'origine de ce peuplement est légendairement associée à la victoire de Haïk, patriarche arménien, face à Bel de Babylone. Cette présence continue des Arméniens dans cette région du monde, s'est brusquement estompée suite aux persécutions ottomanes, et au génocide de 1915. Aujourd’hui, l’Arménie est réduite à un dixième de son territoire historique et s'étend sur une partie du Caucase. Elle compte une population de 3,5 millions d'habitants, constituée d’Arméniens à 94 %. Des Arméniens sont également présents dans la province de Samtskhe-Djavakheti en Géorgie et au Haut-Karabagh, territoire actuellement contrôlé par des indépendantistes arméniens. L’ensemble de ces Arméniens, ainsi que ceux d'Iran et de la Russie parlent le dialecte oriental de la langue arménienne. Le pays est laïc du fait des décennies de domination soviétique. Ceci dit, la quasi-totalité de ses citoyens demeurent chrétiens.

[modifier] Diaspora

Icône de détail Article détaillé : Diaspora arménienne.

Il y a des centaines d'années, de petites communautés existaient hors de l'Arménie. Par exemple, une communauté était mise en place en Terre Sainte et un des quatre quartiers de Jérusalem s'appelait le quartier arménien.[2] On peut aussi retrouver des traces de communautés arméniennes en Inde et au Myanmar, ainsi que dans d'autres régions de l'Asie du Sud-Est (dont les frères Sarkies, qui ont fondé une chaîne d'hôtels, dont les plus connus sont le "Strand" de Rangoon, le "Raffles" de Singapour et le "Majapahit" de Surabaya). La diaspora moderne, elle, s'est créée à cause du génocide arménien.

Les Arméniens de le diaspora parlent le dialecte occidental de la langue arménienne, sans que le dialecte oriental leur soit incompréhensible. L'Arménien oriental s'utilise plutôt en Iran, en Russie et dans d'autres pays de l'ancien URSS comme la Géorgie et l'Ukraine. Dans certaines communautés où des Arméniens venant de divers pays vivent ensemble, il y a une tendance des différents groupes à s'entremêler.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Béatrice Kasbarian-Bricout, Les Arméniens au XXe siècle, L'Harmattan, 1984
  • Histoire des Arméniens, sous la direction de Gérard Dédéyan, Privat.

[modifier] Notes et références