Aristide Filiatreault

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Aristide Filiatreault (21 septembre 1851 - 4 décembre 1913) était un typographe, un journaliste et un écrivain canadien (québécois).

Né à Sainte-Thérèse-de-Blainville, il apprend le métier typographe à Montréal après le décès de son père Paul Filiatrault, qui avait plaidé une cause opposant Charles-Joseph Ducharme et Mgr Ignace Bourget.

Filiatreault subit l'influence d'Arthur Buies et Auguste Achintre en collaborant avec le journal Le Pays. En 1869, il est à St John's, puis il travaille à la Minerve trois années plus tard.

Il s'installe à Montréal en 1876 et s'associe à Rémi Tremblay, rédacteur de Le Canard, qui avait été fondé par Hector Berthelot. Il éditera le journal lors des années suivantes avec Joseph-Alphonse Rodier et Charles Labelle.

En 1882, il fonde la revue l'Album musical, qui s'intéresse beaucoup aux compositeurs canadiens mais qui fait néanmoins faillite deux années plus tard. Quand Honoré Beaugrand achète le Canard en 1885, Filiatreault se rend à Toronto et travaille pour le Mail de Goldwin Smith.

En 1889, il fonde le Canada-Artistique, qui prendra le nom de Canada-Revue en 1891. Ce journal libéral et anticlérical s'oppose à l'autorité de l'évêque, Mgr Édouard-Charles Fabre, et à l'ordre politique imposé par le Parti libéral-conservateur. Il est bientôt accusé de libelle et de diffamation.

En 1892, L'Écho des Deux-Montagnes de Godfroy Langlois se joint à la cause de Filiatreault. En tentant de lancer une nouvelle poursuite contre le diocèse, ses tirages s'effondrent et il est ruiné financièrement. L'année suivante, il publiera un long pamphlet dans lequel il attaque les jésuites, les sulpiciens, les évêques et les chrétiens fidèles à Rome.

Filiatreault voulait en quelque sorte établir un gallicanisme canadien adogmatique. Ses écrits furent condamnés par le père Louis-Frédéric Colin, qui les jugea hérétiques et en interdit la lecture. Le juge Charles Joseph Doherty alla même jusqu'à débouter sa requête judiciaire contre l'épiscopat montréalais.

Avec le journal Le Réveil, fondé en 1896, la donne ne change pas pour Filiatreault, qui est bientôt obligé de reconnaître la force de Mgr Paul Bruchési. Il s'engage à réduire ses attaques publiques en 1897, mais comme ses tirages n'augmentent pas, il cesse la publication en 1901.

De 1910 à 1912, il écrit une série de contes, ses mémoires personnelle ainsi qu'un manuel technique qui lutte contre l'anglicisme. Il eut une rencontre avec Mgr Guillaume Forbes puis mourut d'une crise d'apoplexie le 4 décembre 1913 peu de temps après la mort de l'un de ses fils.