Arbitrages de Vienne

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La Hongrie en 1920 (en jaune) et en 1941 (en vert)
La Hongrie en 1920 (en jaune) et en 1941 (en vert)

Les arbitrages de Vienne (ou Diktats de Vienne selon les Alliés) sont deux arbitrages intervenus sous l'influence de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste pour satisfaire de façon pacifique aux revendications territoriales de la Hongrie sur les territoires que celle-ci avait perdus suite au Traité du Trianon en 1920 et qu'elle avait toujours souhaité se réapproprier. Le Premier arbitrage de Vienne eut lieu en 1938 et le second en 1940. Ils aboutirent au démantèlement de la Grande Roumanie historique.

Ces accords devinrent caducs du fait des modifications territoriales intervenues à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les territoires en question appartiennent aujourd'hui à la Slovaquie, à l'Ukraine et à la Roumanie.


Sommaire

[modifier] Le Premier arbitrage de Vienne

Icône de détail Article détaillé : Premier arbitrage de Vienne.

Une guerre avec la Tchécoslovaquie est évitée par le Premier arbitrage de Vienne signé le 2 novembre 1938. La Hongrie récupère la lisière méridionale de la Slovaquie appelée aussi Haute-Hongrie et une partie de la Ruthénie subcarpathique où se trouve la minorité hongroise de la Tchécoslovaquie. Hitler promet également de rendre à la Hongrie des territoires situés en Slovaquie en échange d'une alliance militaire. Le régent Horthy s'y refuse tout en continuant à réclamer une révision territoriale conforme aux frontières ethniques de la Hongrie.

En mars 1939, lorsque la Tchécoslovaquie est dissoute (Voir Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale), la Hongrie occupe le reste de la Ruthénie subcarpathique et reconnaît la nouvelle Slovaquie "indépendante", créée par l'Allemagne. Mais le litige territorial dégénère vite en conflit armé. A l'issue de cette Guerre Slovaco-Hongroise (également connue sous le nom de Petite Guerre), la Hongrie ne récupère que la lisière orientale de la Slovaquie.

[modifier] Le Deuxième arbitrage de Vienne

La Roumanie, avec la Transylvanie septentrionale en jaune
La Roumanie, avec la Transylvanie septentrionale en jaune
Icône de détail Article détaillé : Deuxième arbitrage de Vienne.

En septembre 1940, c'est une guerre avec la Roumanie qui est évitée par le Deuxième arbitrage de Vienne. La moitié nord de la Transylvanie est annexée par la Hongrie le 30 août 1940. Il s'agit d'une région de 43 492 km², peuplée de 2 578 100 personnes dont la moitié est magyare. Bien que la cession garantisse la pluralité ethnique de ces régions, d'importantes migrations auront lieu.

Le 7 septembre, par le Traité de Craiova, la Roumanie restitue à la Bulgarie le sud de la Dobroudja. Ce territoire avait fait partie de la Bulgarie de 1878 à 1913, mais avait été cédé à la Roumanie à l'issue de la Deuxième Guerre balkanique.

En octobre 1940, Adolf Hitler inaugure une politique d'équilibre entre la Roumanie et la Hongrie qu'il poursuivra jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il n'y aura donc pas de guerre entre ces deux pays très liés au Reich. A l'issue des deux arbitrages de Vienne, 2 300 000 Magyars des territoires séparés se retrouvent au sein de la Hongrie. Pour beaucoup de Magyars, le bilan est grisant, les injustices du traité du Trianon sont réparées[1].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Molnar, p.364