Antéros

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The Angel of Christian Charity ou Eros, statue en aluminium représentant en fait Antéros réalisée par Alfred Gilbert, Piccadilly Circus, Londres, 1893
The Angel of Christian Charity ou Eros, statue en aluminium représentant en fait Antéros réalisée par Alfred Gilbert, Piccadilly Circus, Londres, 1893

Dans la mythologie grecque, Antéros (en grec ancien Αντέρως / Antérōs, de ἀντι- / anti-, « en retour » et ἔρως / érōs, « amour »), fils d’Arès et d’Aphrodite, est le frère d’Éros.

Sommaire

[modifier] Symbolisme

Il incarne le « contre-amour » (signification de son nom), c'est-à-dire l'amour non partagé, mais punit également ceux qui se moquent de l'amour. Sa nature est bien illustrée par la légende athénienne de Timagoras et Mélès, rapportée par Pausanias (I, 30) : considéré comme l'esprit vengeur de Timagoras (précipitant Mélès dans la mort pour le dédain qu'il avait eu de lui), Antéros possédait un autel dans la cité.

Le terme d’« antéros » se retrouve également dans le Phèdre de Platon, lorsque Socrate prononce son second discours sur l'amour où, parlant du sentiment naissant qu'un jeune garçon (éromène) éprouve pour un éraste, il décrit :

« Mais, tout comme celui qui de quelque autre a pris une ophtalmie est hors d'état de prétexter une cause à son mal, lui, il ne se doute pas qu'en celui qui l'aime, c'est lui-même qu'il voit, comme en un miroir : en sa présence, la cessation de ses souffrances se confond avec la cessation des souffrances de l'autre ; en son absence, le regret qu'il éprouve et celui qu'il inspire se confondent encore : en possession d'un contre-amour qui est une image réfléchie d'amour. »
(255d, trad. Léon Robin)

[modifier] Évocations artistiques

Antéros est le sujet du Shaftesbury Memorial à Piccadilly Circus (Londres), où il rappelle la philanthropie du comte de Shaftesbury. Cette fontaine est en effet surplombée d'une statue nommée The Angel of Christian Charity (« L'Ange de la charité chrétienne ») ou plus communément Eros. Mais son sculpteur, Alfred Gilbert a bien voulu représenter le sujet d'Antéros pour dépeindre un amour « reflective and mature (...), as opposed to Eros or Cupid, the frivolous tyrant. » (traduction : « [un amour] réfléchi et mûr, contrairement à Éros ou Cupidon, le tyran frivole. »).

En littérature, on le retrouve chez Nerval dont le quatrième sonnet des Chimères est intitulé Antéros. Il rappelle l'amour non partagé du poète et de Jenny Colon.

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

  • Timagoras et Mélès
  • Éros

[modifier] Bibliographie

  • Véronique Gély, « Éros et Antéros : conversions de la fable dans l’Europe baroque », dans Littératures classiques, no 36 (1999), p. 127-139.


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