Années 1850

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Années :

1850 - 1851 - 1852 - 1853 - 1854
1855 - 1856 - 1857 - 1858 - 1859

Décennies :

1830 1840 - Années 1850 - 1860 1870

Siècles :
XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle
Millénaires :
Ier millénaire - IIe millénaire - IIIe millénaire

[modifier] Événements

[modifier] Afrique

  • Algérie : consolidation de la colonisation française avec des opérations militaires visant à soumettre le sud et la Kabylie, l'acquisition des terres, l'organisation administrative et la création de départements ou de bureaux arabes militaires.
  • Bénin : établissements de relations avec la France.
  • Kenya : traités entre la Grande-Bretagne et le sultan d'Oman afin de limiter le lucratif commerce des esclaves, en échange de la garantie du maintien de l'influence du sultanat sur la côte kenyane. Abolition du « commerce » en 1873.
  • Lesotho : la lutte des tribus Sotho contre les colons Boers continue (1840 - 1868).
  • Règne du kabaka (roi) Mutesa Ier sur la région de l'Ouganda de 1852 à 1884.
  • Le Sénégal devient avec le gouverneur Louis Léon César Faidherbe (1854-1861), la base de l'expansion française en Afrique occidentale.
  • Émigration en Angola de Brésiliens de Pernambouc suite à l’insurrection de 1847-1848. Ils développent la culture de la canne à sucre, ruinée dans le nord-est du Brésil.
  • Apogée du royaume Bamum dans l’ouest du Cameroun. Le roi Mbuembue a développé au début du siècle une politique guerrière et multiplié par sept le territoire national autour de Foumban, la capitale, entre les rivières Mbam et Noun. Vers 1850, un officier d’origine roturière, Nguwuo, s’empare du pouvoir. Le royaume, qui compte environ 20 000 habitants dont un tiers à Foumban, la capitale, vit du commerce régional, du trafic d’esclaves et de l’agriculture dans les vallées fertiles du Mbam et du Noun.
  • Début des années 1850, l'utilisation des mercenaires Zarma par les royaumes Dagomba et Mamprusi, du nord du Ghana actuel, pour razzier les pays Gourounsi.
  • Le chef Toucouleur El Hadj Omar Tall, basé au Fouta-Djalon, reçoit des armes à feu de trafiquants britanniques de Sierra Leone. Il déclare la guerre sainte pour fonder un empire tidjaniste. Il occupe sans difficulté les territoires du Mandingue et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambara Massassi (1854).
  • Prospérité de l’axe commercial entre la Cyrénaïque et le Ouadaï, avec la contribution de la confrérie des Senousis. Abéché devient un terminus important des pistes caravanières et le lieu de passage obligé des pèlerins du Soudan occidental et central vers la Mecque. Le sultan du Ouadaï Ali installe de force dans sa capitale des milliers d’artisans prélevés dans les régions soumises et ouvre le pays aux marchands de la vallée du Nil.

[modifier] Amériques

[modifier] Europe

  • Ultime avancée des glaciers dans les Alpes (maximum de 1850-1855). Série de printemps glacés, d’étés frais et de vendanges tardives de 1850 à 1856.
  • Réchauffement hivernal en Grande-Bretagne à partir de 1850. Réchauffement hivernal au Danemark de 1,4°C de 1850 à 1945.

[modifier] Proche-Orient

[modifier] Personnages significatifs

[modifier] Inventions, découvertes, introductions

  • Les chemins de fer transcontinentaux.
  • Débuts de l’éclairage au gaz dans les villes en Espagne.

[modifier] Économie et société

[modifier] Royaume-Uni

  • Boom victorien de l’économie (1850-1870).
  • La production de charbon est de 50 millions de tonnes. La flotte marchande compte 3,6 millions de tonnes.
  • Au cours de la seconde moitié du siècle, se constitue au niveau national un réseau de banques à succursales, les Big Eight de Londres, devenu après des fusions les Big Five après 1919.
  • 58% de la superficie agricole est occupée par des fermes de 20 à 120 ha et 34% de plus de 150 ha.
  • Premier navire de guerre à vapeur.
  • Le Royaume-Uni compte 27,3 millions d’habitants. La majorité de la population vit dans des villes. Sept millions de personnes émigrent entre 1850 et 1900.
  • Développement des classes moyennes. Les travailleurs qui n’exercent pas un métier manuel passent entre 1851 et 1911 de 1,25 à 3,4 millions d’actifs, soit 18% de la population active. Le nombre de domestiques, dont l’emploi est indispensable à la notion de bourgeoisie, passe de 848 000 en 1851 à 1,3 million en 1871. Les classes laborieuses passent de 1851 à 1911 de 7 à 15 millions de personnes.
  • La semaine anglaise (arrêt du travail le samedi à midi) se généralise au Royaume-Uni. 8% de la population est affiliée à des sociétés de secours mutuel (Fiendly Societies) qui font office d’assurance contre la maladie et la vieillesse. Les salaires augmentent de 25 à 30 % entre 1850 et 1875 et la stagnation ou le recul des salaires au cours des deux décennies suivantes est compensé par la chute du coût de la vie de 40%.
  • Déchristianisation : la pratique pascale concerne la moitié des Anglais en 1851, puis un sur cinq au début du XXe siècle. Conversion spectaculaire au catholicisme de John Newman (1845) et de Henry Manning (1851). Le nombre des catholiques en Grande-Bretagne passe de 700 000 en 1851 à 1,6 million en 1900.

[modifier] Afrique

  • Le commerce extérieur de l’Afrique occidentale passe de 3,5 millions de livres vers 1850 à 8 millions en 1880 et 15 millions au début du XXe siècle.
  • Boom des exportations de caoutchouc au Gabon pendant les années 1850.
  • Développement des exportations d’huile de palme (Lagos, embouchure du Niger, Dahomey) et d’arachide (Sénégambie).
  • Développement des plantations esclavagistes fournissant pour l’exportation des céréales (maïs, riz, millet et sésame) dans l’arrière pays de Mombasa et de Lamu (3000 tonnes vers 1850, 9000 vers 1885).
  • Diffusion de la culture du manioc et du riz à partir de la côte orientale. Les houes de fer sont adoptées parallèlement. Cette évolution n’empêche pas les crises de subsistance. Les traditions de certains groupes font référence à de sévères famines dans les années 1830, 1860 et 1870.
  • L’exportation des esclaves cesse dans le bassin du fleuve Congo vers 1850-1860. Elle est remplacée par celle des produits forestiers. L’exploitation de l’ivoire augmente tandis que de nouveaux produits, comme le tabac, sont cultivés pour l’exportation. La production agricole s’accroît (manioc pour le marché intérieur, tabac pour l’exportation) mais l’artisanat, concurrencé par les produits importés, s’effondre. Les activités commerciales sont réservées à une minorité de chefs riverains du Pool Malebo où aboutit le trafic fluvial, dominé par les Tyo depuis le XVe siècle. Le bassin du Kasai, occupé par les Nunu et les Ntomba notamment, fournit des poteries, du sel et de l’alcool de canne à sucre pour le marché local, en même temps que de l’ivoire et de la gomme copale destinées à la côte atlantique ; celui du Congo et de l’Oubangui, dominé par les Bobangi, produit des vivres (manioc, poisson et viande fumés) et des produits artisanaux (poteries, pirogues, instruments de pêche) pour le marché local, de l’ivoire (entre 5 000 et 6 000 dents en 1870) et des esclaves (pour la main-d’œuvre locale après 1860).
  • Cinq mille esclaves par an transitent du Tchad vers la Libye par le Fezzan. 15 000 esclaves par an sont vendus dans les marchés de la côte orientale.
  • La population de Madagascar est estimée à un million d’habitants. Elle montre une grande unité culturelle fondée sur une langue commune et des coutumes identiques, synthèse d’héritages locaux et d’emprunts à l’Indonésie et à l’Afrique bantoue : rôle prédominant de la riziculture et de l’élevage bovin, importance du culte des ancêtres, division de la société en clans patrilinéaires et en ordres (nobles, hommes libres, esclaves) strictement cloisonnés, entre lesquels le mariage est en principe interdit. Elle est divisée en une vingtaine de karazabe (« tribus »), souvent des confédérations d’unités politiques largement autonomes, parfois dirigées par des rois.
  • Développement des ports du Maroc. Un trafic d’environ 700 bateaux par ans est enregistré entre le Maroc et l’Europe. Casablanca devient une étape importante pour la navigation de cabotage le long des côtes de l’Atlantique, et le point de départ de la moitié des exportations marocaines de laine et de céréales.

[modifier] Amérique

  • Début de l’industrialisation au Canada. Implantation graduelle des syndicats de travailleurs ; en 1881, le syndicat américain, Knights of Labour, réussira à s’implanter au Québec mais, cinq ans après, il disparaît à la suite des attaques virulentes de Mgr Taschereau.
  • Dans les années 1850, un millier d’esclaves prend la fuite chaque année aux États-Unis en direction du Nord, du Canada ou du Mexique. 200 000 affranchis vivent dans le Nord.
  • Dans le Sud des États-Unis, un millier de familles possèdent 50 millions de dollars de revenus annuels tandis que les 660 000 autres familles blanches se partagent 60 millions de dollars.
  • Période soutenue de hausse des prix au États-Unis (1850-1873).
  • La John Deere Company produit 10 000 soc de charrue en acier par an. Cyrus McCormick fabrique un millier de moissonneuses mécaniques par an dans son usine de Chicago.
  • Dans les années 1850, la ruée vers l'or en Californie oblige de nombreux Nord-américains à chercher un raccourci. Le Nicaragua, avec son immense lac central, suscite de nombreux projets de construction d’un canal interocéanique.
  • Période de prospérité pour le café au Brésil (1850-1870). Développement des fazendas (grandes propriétés) et des sitiantes (petits exploitants) dans la vallée du Paraiba.
  • Création au Brésil entre 1850 et 1860 de 62 firmes industrielles, 14 banques, 20 compagnies de bateaux à vapeur, 23 compagnies d’assurance, 4 compagnies de colonisation agricole, 8 sociétés minières, 3 entreprises de transport urbain, 2 compagnies à gaz et 8 lignes de chemin de fer.

[modifier] Asie

  • Début de l’immigration chinoise en Malaisie. De nombreux travailleurs chinois sont employés dans les mines d’étain. Leur présence, mal acceptées par les autochtones, nécessite l’intervention régulière des Britanniques.

[modifier] Démographie