Années 1770

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Années :
1770 - 1771 - 1772 - 1773 - 1774
1775 - 1776 - 1777 - 1778 - 1779
Décennies :
1750 1760 - Années 1770 - 1780 1790
Siècles :
XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle
Millénaires :
Ier millénaire - IIe millénaire - IIIe millénaire

[modifier] Évènements

  • Guerre d'Indépendance de l'Amérique
  • Avancée des glaciers dans les Alpes (1770-1777).

[modifier] France

  • Il se forme autour de Malesherbes un mouvement d’opposition au despotisme, la coalition des « patriotes », qui soutiennent la thèse parlementaire contre la thèse royale. Issus de la noblesse (d’Aubuisson, Brancas), magistrats (Malesherbes, Augeard), ecclésiastiques (Mey), avocats (Blonde, Beaumont, Target et les extrémistes Martin de Marivaux, Morizot et Saige), journalistes (Pidansat de Mairobert), ils incarnent le segment majoritaire de l’opinion publique, qui s’est imposé avec l’essor du journalisme, de la population urbaine, des classes instruites et du secteur administratif et judiciaire. Ils prennent le relais des jansénistes, mais ont des liens avec les philosophes et réfléchissent à la mise en œuvre d’une nouvelle « constitution » française, inspirée du Contrat social de Rousseau et basée sur le respect de la loi, qui doit être supérieure au Prince et égale pour tous. Ils sont partisans d’une représentation nationale par les États généraux, et à défaut par le Parlement et revendiquent la liberté de conscience, la liberté de presse, la liberté personnelle contre les lettres de cachet, la liberté de propriété, la liberté nationale…
  • Outre les royalistes (pro-Maupeou) et les patriotes (pro-parlementaire), une troisième voix, radicale, est celle des philosophes mûrissant ou plus jeunes. Les plus modérés sont Necker, Galiani ou Turgot, qui se contenteraient d’un absolutisme tempéré, à l’abri de l’arbitraire. La plupart voient plus loin (Diderot, d’Alembert, Helvétius, d’Holbach, Mably, Condorcet, Raynal, Grimm, Madame d'Epinay, Mirabeau) et invoquent contre le despotisme triomphant les Lumières et la loi naturelle. Ils envisagent la liberté comme une fin en soi (Diderot) ou un accès à la justice, la vertu ou le bonheur. Ils souhaitent la tolérance religieuse mais n’excluent pas d’en finir avec l’Église catholique. Enfin les novateurs préconisent l’égalité devant la loi, la souveraineté populaire incarnée dans un corps de représentation législative et nationale élu au suffrage censitaire.

[modifier] Personnages significatifs

[modifier] Inventions, découvertes, introductions

[modifier] Économie & société

  • Portugal : Crise de la traite, qui devient déficitaire.

[modifier] France

  • 27,7 millions d’habitants en France.
  • Les dépenses engagées par l’État français baissent de 277 à 234 millions de livres de 1770 à 1775, alors que les recettes du fisc augmentent, par les effets conjugués de l’essor de l’économie et de la hausse du seuil des impôts (de 1770 à 1775, le revenu brut de l’État passe de 318 à 377 millions, le revenu net de 169 à 213 millions). Le déficit baisse substantiellement, passant de 108 à moins de 25 millions dans l’intervalle.
  • 1200 tonnes d’équivalent argent de dépenses engagées par l’État (1770-1775). Les revenus nets montent à près de 800 tonnes. Le déficit est en recul.
  • 60% des hommes sont alphabétisés dans les villes.
  • En 1771, le commerce extérieur français à été multiplié par huit depuis 1715 pour rattraper celui de la Grande-Bretagne. Le programme de construction navale est en partie abouti : 64 navires de ligne et 50 frégates depuis 1763. Terray contribue à résorber une partie de la dette et rétablir la trésorerie grâce à des réformes partielles très nombreuses. Des mesures sont mises en place pour imposer le clergé et la noblesse. Elles seront abolies à la mort du roi.

[modifier] Grande-Bretagne

  • La consommation de coton brut triple entre 1770 et 1790.
  • L’Angleterre exporte pour 4 millions de £ de produits manufacturés vers les Antilles et l’Amérique du Nord, en échange de denrées coloniales (4,5 millions de £, dont 3 pour les West Indies). Il s'y ajoute le trafic de produits bruts entre les colonies insulaires et continentale (1,3 million de £), le transport des esclaves africains (34 000 par an en moyenne), les exportations de produits manufacturés vers l’Afrique (0,7 million de £), l’envoi à Londres de l’or de Guinée.

[modifier] Afrique

  • Le commerce swahili atteint le lac Nyassa.
  • Culture du maïs à Kiloa, d’où il pénètre dans le continent par la route méridionale des caravanes.
  • Introduction du giroflier dans les Mascareignes.
  • Le commerce négrier du Gabon fournit de 3000 à 3500 esclaves par an pendant le dernier tiers du XVIIIe siècle. Outre les esclaves, le Gabon exporte de l’ivoire, du bois (ébène, bois de teinture), de la cire et de la gomme. Les débouchés maritimes sont le domaine réservé d’un groupe ethnique qui domine le commerce (les Mpongwè dans l’estuaire du Gabon, les Orungu au Cap Lopez, les Nkomi à Fernan Vaz).

[modifier] Amérique du Nord

  • Les esclaves noirs représentent 21% de la population des colonies britanniques.
  • Les échanges entre les Colonies britanniques et la métropole représentent 2,8 millions de livres (500 000 en 1700).
  • Au début des années 1770, 5% des contribuables de Boston possèdent 49% des actifs imposables de la ville. À Philadelphie et à New York, les richesses sont également de plus en plus concentrées.

[modifier] Antilles

  • Plus de 40 000 esclaves par an sont importés vers les Antilles.
  • La Barbade produit 6 000 tonnes de sucre, la Jamaïque 36 000, pour 67 000 tonnes au total dans les Antilles anglaises.
  • Saint-Domingue produit 63 000 tonnes de sucre par an à partir de 1767.
  • La Martinique compte 80 000 habitants, dont trois quarts d’esclaves noir.

[modifier] Amérique du Sud

  • La république des Guaranis au Paraguay compte 110 000 indiens répartis en 38 réductions sous la responsabilité partagée de 83 Jésuites.
  • 1,5 millions d’habitants au Brésil.

[modifier] Australie

  • À l'arrivée des Européens, les aborigènes d'Australie, vivent de la chasse de gros et moyen gibier et de la pêche—tâches qui incombent le plus souvent aux hommes—et de la cueillette et collecte de fruits, légumes, racines, céréales, mollusques, larves et petits animaux—tâches assurée par les femmes et les enfants. Elles disposent de bâtons à fouir, de paniers en bois ou en écorce, de pierres à moudre (outil qui n’est généralement pas transporté). Les hommes chassent avec lances à propulseur (woomera), des boomerang ou des pièges. Ils utilisent des filets de pêche.
  • Le nomadisme et l’absence d’agriculture rendent l’accumulation de biens et de denrées inutiles. La société est acéphale et égalitaire, et favorise la spiritualité. Les Aborigènes veillent à ne pas surexploiter l’environnement, et ne prélèvent que se qu’ils peuvent consommer. Ils protègent les végétaux ou les animaux encore jeunes, replantent une partie des tubercules et ressèment une partie des céréales sauvages qu’ils ramassent. Ils brûlent périodiquement certaines zones afin que les graines germent et que l’herbe puisse pousser, ce qui permet d’attirer le gibier. Ils pratiquent des rites de multiplications censés renforcer les facultés de reproduction des espèces naturelles et rappeler aux hommes la place de chaque élément naturel dans le cosmos.
  • Dans la cosmogonie aborigène, le Temps du rêve (Tjukurrpa) explique et définit de quelle façon le cosmos est venu à être ce qu’il est. Ce n’est pas un concept chronologique, mais la dénomination du lien permanent qui existe entre le passé et l’avenir, entre ce qui a été et ce qui sera. Il désigne à la fois les créatures ancestrales qui ont modelé le monde et les récits mythiques qui racontent leurs exploits. Toute espèce et tout phénomène naturel sont associés à un héros mythique du Temps du rêve, comme le python Arc-en-ciel (Yurlunggur), les Wandjina, les Deux Frères, le héros Kangourou, les Pléiades, les hommes Tingari… Ces héros ont structuré un monde qui était jadis informe et plat. Les Aborigènes se conçoivent comme les descendants ou l’incarnation de ces Ancêtres du Rêve et ont le devoir de perpétuer leurs histoires par la réitération des mythes, la création et recréation des chants et danses, et par la reproduction de certains graphismes qui relatent et décrivent les itinéraires suivis par les Ancêtres et leurs aventures lors de la création du monde visible.