Andy Capp

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Presque tout le monde connaît Andy Capp dont la réputation dépasse largement le monde de la BD. La raison en est simple : il est surtout connu par les lecteurs de journaux du monde entier. En 1998, à la mort de son auteur, Reg Smythe, ses gags étaient ou avaient été publiés par 1 700 quotidiens de 52 pays et traduit en 14 langues. L'estimation de son lectorat est de 250 millions de personnes. Un résultat que peu de héros de BD ont atteint. Comment ce chômeur professionnel irréductible, fainéant au maximum, vivant aux crochets de sa femme, se disputant régulièrement et brutalement avec celle-ci, pilier de bar, coureur de jupons notoire, comment parvient-il à être aussi populaire ? L'humour typiquement britannique de Smythe est certainement la réponse. En France et en Belgique, outre les parutions dans quelques quotidiens, ce sont surtout les Éditions du Square et sa revue mensuelle Charlie de 1969 à 1981, qui nous firent découvrir ou redécouvrir le monde d'Andy Capp.

[modifier] Andy et son monde

Son décor est une banlieue d'une grande ville anglaise comme Londres, Newcastle, Liverpool ou Birmingham. Une banlieue terne des années 50, 60 et 70 avec ses centaines de maisons identiques, ses pubs centres de vie sociale, son bureau de l'emploi, son église et surtout ses terrains de football, de cricket et de rugby.

L'auteur n'a pas situé ce monde. Certains penchent pour Londres et l'East End, ancien quartier de Jack l'éventreur, et qui jusqu'à la fin des années 70 était resté très populaire et profondément cockney. D'autres pensent cependant, qu'il s'agit d'un quartier de Hartlepool, un port sur la Mer du Nord, non loin de Newcastle. Hartlepool était un port de construction de navires et des milliers d'ouvriers y travaillaient dans les chantiers navals. Mais vers les années 70, ce fut la crise industrielle avec son chômage record au Royaume-Uni.

Physiquement, Andy est petit (dans les premiers cartoons il était nettement plus grand), il a un gros nez et les yeux toujours cachés par son éternelle casquette. Il est toujours vêtu d'un costume noir usé dont la veste lui tombe des épaules lorsqu'il rentre régulièrement éméché à la maison. Andy Capp est un chômeur par vocation. Il refuse systématiquement toutes les offres du bureau de chômage, ayant toujours une bonne excuse. Il dort la plupart du temps sur son divan et ne fait rien pour le ménage. Ses distractions ? Surtout des longues soirées au pub à boire pintes sur pintes jusqu'à la fermeture de 23 heures, ensuite le pénible retour à la maison, chemin houleux qui le conduit parfois dans le canal. Il joue au football, au rugby et au cricket comme tout bon Anglais mais il est la bête noire des arbitres avec lesquels il se dispute toujours. Plus reposant, il est aussi colombophile. Au pub, ses sports sont le billard, les fléchettes et le nombre de pintes consommées. C'est aussi un râleur et un bagarreur qui déteste avoir tort. Il adore draguer les serveuses et les jeunes femmes rencontrées au pub. Il a d'ailleurs quelques petites amies au grand dam de son épouse. Il essaie toujours de boire à l'œil en se faisant payer des pintes. Ses créanciers sonnent inutilement à sa porte, il ne paye jamais et à toujours une réponse toute prête. Il a aussi un ami d'enfance, Chalkie White, un double parfait de lui-même, avec lequel il fait ses sorties surtout au pub. Chalkie est cependant plus mûr et tolérant qu'Andy. Autre personnage important le patron du pub, Jackie. Un élément essentiel de son monde et que les réparties d'Andy font marrer bien souvent. Il y a aussi l'encaisseur du loyer, Percy Ritson, qui s'en retourne toujours bredouille et en pleurant car il n'obtient jamais rien. Autres personnages : le pasteur moralisateur, le policeman flegmatique, la jolie auxiliaire de police qu'Andy essaie aussi de draguer, l'employé démoralisé du bureau de chômage. Mais son souffre-douleur quotidien est Florrie son épouse. C'est elle qui fait tourner le ménage et ne ménage pas ses efforts pour cela. Des dizaines de fois, elle a fait sa valise pour quitter Andy (lui aussi d'ailleurs !) mais elle ne va jamais très loin. Elle travaille à faire des ménages et doit faire attention à son argent, car Andy lui fait régulièrement les poches. Elle accompagne souvent son mari au pub et, buvant elle-même, écoute les commérages des autres femmes présentes et est jalouse. Cependant elle émet des doutes quant aux charmes de son époux. Elle joue parfois au loto local et gagne à l'occasion. Elle est endurante car elle sait qu'Andy ne fera rien de ce qu'elle demande comme travaux domestiques. Sa mère est la bête noire d'Andy. On ne la voit d'ailleurs jamais et seuls les dialogues permettent de deviner sa présence. Parfois, c'est la bagarre générale et violente, mais ni Flo ni Andy n'apprécient l'intervention de tiers. Elle bavarde aussi des heures au jardin avec sa voisine, Rube White, la femme de Chalkie, avec qui elle se dispute parfois. Florrie prend soin de son époux, le soignant lorsqu'il est malade et préparant ses repas. On devine pourtant qu'ils s'aiment à leur façon. Ils prennent parfois des vacances au bord de la mer. On ne compte plus le nombre de fois ou les meubles de leur petite maison ont été saisis mais ils sont toujours récupérés, on ne sait comment. Car Andy et Florrie vivent toujours au seuil de la précarité. Mais cela ne les empêche pas de continuer la vie quotidienne sans se préoccuper de l'avenir. En fait l'univers d'Andy et Flo se résume en trois endroits : le pub, la rue et leur maison sise au 37 Durham Street. Avec le temps et le politiquement correct, Andy a bien changé. Il ne fume plus depuis 1983. Il ne se bat plus violemment avec Florrie, ils consultent maintenant un conseiller matrimonial. Il se bagarre beaucoup moins qu'avant. Les nouveaux auteurs en ont fait un personnage beaucoup plus soft, loin du classique Andy des débuts.

[modifier] Anecdote

Les Rita Mitsouko ont écrit la chanson Andy sur lui dans l'album The No Comprendo.