Andreas Hofer

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Andreas Hofer
Andreas Hofer

Andreas Hofer (22 novembre 1767 - 20 février 1810) était un patriote tyrolien. Aubergiste de profession, il fut l'instigateur de la rébellion des montagnards tyroliens contre l'impérialisme bonapartiste et marqua le nationalisme pantyrolien.

Andreas Hofer naquit en 1767 à St. Leonhard in Passeier (en italien : San Leonardo in Passiria (BZ)), dans le Tyrol du Sud. Son père était un aubergiste au Sandwirt et le jeune Andreas y apprit son métier. En négociant le vin en Italie du nord, il apprit l'italien. Plus tard, il épousa Anna Ladurner et, en 1791, il fut élu au Landtag tyrolien.

Sommaire

[modifier] La guérilla tyrolienne

Lors la guerre de la troisième coalition contre les forces napoléoniennes, il devint capitaine d'une milice. Lors de l'annexion du Tyrol par la Bavière, au Traité de Presbourg en 1805, Hofer prit la tête du mouvement de résistance anti-bavaroise.

En janvier 1809, il était à Vienne, lorsque l'empereur François II d'Autriche, offrit son support moral à une possible insurrection. Dès le 9 avril 1809 la rébellion tyrolienne débuta. Le 11, ses troupes défirent les Bavarois à Sterzing. Cette victoire mena à l'occupation d'Innsbruck. Hofer devint un chef de milice et surtout acquit une notoriété lui conférant le rôle de chef charismatique du patriotisme tyrolien.

La victoire de Napoléon contre les Autrichiens de l'Archiduc Charles dissipèrent les espoirs de succès des Tyroliens. Les Bavarois reprirent Innsbruck, mais dès le départ des troupes napoléoniennes, la rébellion reprit de plus belle. Les 25 et 29 mai, les troupes d'Hofer vainquirent les Bavarois à l'Iselberg. Hofer prit Innsbruck le 30.

Le 29 mai, Hofer reçut une lettre de l'empereur d'Autriche lui assurant qu'il ne signerait jamais de traité exigeant la cession du Tyrol. Et un intendant autrichien fut dépêché pour administrer le pays. Dès lors, Hofer retourna chez lui.

La victoire de Wagram, le 6 juillet, vint annuler les succès précédents. L'armistice de Znaim, le 12, cédait le Tyrol et la Bavière. Napoléon envoya 40 000 hommes pour reprendre Innsbruck.

La guérilla de Hofer recommença. Sa tête fut mise à prix. Les 13 et 14 août, il défit le maréchal Lefebvre au Bergisel après 12 heures de bataille. Une fois encore il prit Innsbruck.

[modifier] Un chef charismatique

Hofer devint commandant en chef et dirigea ses troupes depuis Hofburg au nom de l'empereur d'Autriche. Le 29 septembre il reçut une médaille impériale et une nouvelle assurance du soutien de l'Autriche au Tyrol.

Le Traité de Schönbrunn reconduisit le scénario de l'armistice de Znaim et céda encore le Tyrol à la Bavière. Hofer et ses compagnons déposèrent les armes contre la promesse d'une amnistie.

Le 12 novembre, Hofer reçut de fausses informations de pseudo-victoires autrichiennes. Ce qui l'incita à reprendre les armes. Cette fois, la mobilisation fut faible et rapidement les troupes franco-bavaroises réduisirent la guérilla. Hofer alla se cacher dans les montagnes de son Passeiertal natal. Sa tête fut mise à prix 1500 florins. Franz Raffl, son voisin, le trahit et il fut capturé par les troupes italiennes le 2 janvier 1810 dans un châlet d'alpage (le Pfandleralm, un pâturage alpin près de la ferme de Prantach en face de San Martino in Passiria), et envoyé à la cour martiale de Mantoue. Raffl fut retrouvé lynché.

[modifier] Chute de Hofer

La légende prétend que Napoléon donna l'ordre d'un « juste procès avant de le descendre » (plus tard il confia à Metternich que Hofer avait été exécuté contre sa décision). Andreas Hofer fut fusillé à Mantoue le 20 février 1810.

Hofer devint un martyr en Allemagne et Autriche. Son nom servit de point de ralliement contre le pouvoir de Napoléon.

[modifier] Un symbole d'indépendance

En 1823, les restes de Hofer furent rapatriés de Mantoue à Innsbruck. En 1834, sa tombe fut ornée d'un mausolée de marbre. En 1818, sa famille reçut une lettre de noblesse de l'empereur d'Autriche. En 1893, sa statue en bronze fut érigée au Bergisel (Innsbruck). Chaque année, à Meran, son épopée est rejouée en plein air.

L'hymne d'Andreas Hofer, est devenu l'hymne officiel du Tyrol. Pendant les années de querelle linguistique au Tyrol du Sud, la mémoire de Hofer fut souvent utilisée comme exemple de la résistance de la population germanophone aux velléités d'italianisation, notamment sous le régime fasciste