Analyse financière

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L'analyse financière est une analyse qui a pour objectif de faciliter l'investissement (analyse boursière...), ou le crédit. Elle est généralement basée sur une analyse des flux de trésorerie extraits de la comptabilité comme par exemple l'analyse dite "fondamentale".

L'analyse financière a comme spécificité de prendre aussi en compte le risque (couple risque/rendement) généralement par l'utilisation d'un taux d'actualisation.

Le but de l'analyse financière est de réaliser une évaluation d'entreprise rapide et souvent à des fins tactiques, selon le cas :

  • soit pour évaluer la solvabilité de l'entreprise (pour lui consentir un crédit par exemple, et plus généralement pour nouer des relations d'affaire avec elle) : analyse crédit ;
  • soit pour estimer la valeur de l'entreprise dans une optique de cession de participation ou d'achat ou de vente d'actions en bourse : évaluation d'actions.

Dans le cas d'une analyse boursière elle peut côtoyer d'autres types d'analyse : analyse comportementale, analyse technique et analyse quantitative, en ce sens qu'elle porte directement sur les fondamentaux économiques et comptables de l'entreprise elle-même, sans faire référence aux comportements du marché boursier. C'est pour faire cette distinction que les investisseurs l'appellent souvent analyse fondamentale.

Sommaire

[modifier] Les métiers de l'analyse financière

Le terme "analyste financier" recouvre plusieurs réalités qui correspondent a des méthodes et des objectifs différents.

  • analystes sell side chargés d'informer et conseiller les clients qui opèrent en bourse ;
  • analystes buy side auprès des gestionnaires de fonds (fonds de placement...)
  • analystes financiers en entreprise (des super contrôleurs de gestion)
  • analystes crédit ;
  • analystes quants
  • analystes m&a (ou encore appelés analystes fusac (pour fusion-acquisition).

Le rôle de ces derniers est de déterminer les valeurs d'acquisition des entreprises convoitées et les valeurs de revente des activités devant être cédées.

[modifier] Les méthodes d'analyse financière

L'analyse financière, au sens d'analyse fondamentale, ne se limite pas à un simple examen plus ou moins approfondi et critique des comptes. Elle suppose aussi des comparaisons (dans le temps et par rapport au secteur d'activité), et surtout une étude des perspectives financières en fonction des caractéristiques de l'entreprise et de son environnement économique [1] (c'est à dire dans le cadre de la stratégie d'entreprise).

Elle comprend donc plusieurs tâches :

[modifier] L'analyse comptable

Il s'agit d'analyser les comptes d'une entreprise (de préférence sur 5 ans minimum) Bilan, Compte de résultat, Hors bilan et Annexes — (voir comptabilité générale) pour détecter ses performances financières et en dégager les points forts, les points faibles et les points douteux à éclaircir.

A noter que l'analyse de l'Excédent brut d'exploitation (EBE) est fondamental pour fournir un crédit à l'entreprise. En effet, une part de celui-ci représente le montant maximum d'échéance du crédit que peut supporter l'entreprise (un peu comme le salaire pour un particulier).

De plus c'est de l'EBE que l'on extrait le cash flow réel par la formule :

Cash flow réel (flux de trésorerie réel) = Excédent de trésorerie d'exploitation (ETE) = EBE - augmentation de Besoin en fonds de roulement

[modifier] L'analyse comparative

Elle consiste essentiellement à tirer des ratios (de solvabilité, de rentabilité..., voir ratio financier) entre diverses séries de postes comptables et à comparer leur évolution dans le temps et par rapport à ceux d'autres entreprises ayant une activité similaire.

[modifier] L'analyse extra comptable (ou "économique")

L'analyse extra comptable, dite aussi analyse économique, vise à déterminer les perspectives d'évolution de l'entreprise et leur incidence sur ses comptes prévisionnels pour vérifier l'opportunité d'un crédit (capacité future de remboursement) ou d'un placement ou rachat (rentabilité attendue, et notamment évolution prévisionnelle du bénéfice par action).

Ce point fait ressortir qu'une analyse fondamentale, qu'elle vise à évaluer le risque de crédit propre à une entreprise ou à obtenir sa valorisation (cours de bourse potentiel, valeur d'achat en cas de reprise..), exige une connaissance de l'environnement économique général, du secteur d'activité considéré, du fonctionnement et du positionnement de l'entreprise dans le secteur, de ses projets, et naturellement des concurrents et de leurs projets. Une étude qui se bornerait à aligner les chiffres passés de l'entreprise et, concernant le futur, à prendre des taux de croissance plus ou moins extrapolés de l'historique comptable, ne constituerait en aucune façon une analyse. C'est une facilité à laquelle certains analystes peuvent se laisser aller en délaissant cette partie de l'analyse.

[modifier] Méthode d'évaluation par actualisation des flux de trésorerie

La principale méthode repose sur l'analyse fondamentale (à distinguer d'autres méthodes d'analyse financière) , autrement dit l'étude

  • des comptes de l'entreprise,
  • de ses capacités techniques et commerciales
  • de sa gestion
  • de son environnement économique.

Pour ce qui est de l'analyse des comptes à fin d'évaluation, elle comporte deux principaux volets qui se complètent :

  • méthode statique (ou « patrimoniale »): à partir de l'analyse des actifs et des dettes au bilan, pour déterminer par différence l'actif net réel.
\sum_{n=1}^N{\frac{CF_n}{(1+i)^n}} + Valeur Terminale
CFn est le cash flow prévu l'année n, ou l'ETE (voir ci-dessus)
i est le taux d'actualisation (généralement le taux dit « non risqué » de l'emprunt sans risque, e.g. obligataire d'un État solvable, auquel on ajoute une prime de risque propre aux entreprises privées)
N le nombre d'années sur lesquelles on a établi des prévisions
Valeur Terminale : valeur à laquelle on prévoit que la société sera évaluée à l'année N (c'est généralement ce terme - difficile à évaluer - qui a la plus forte valeur dans la somme ; c'est pourquoi cette méthode ne donne qu'un résultat indicatif)

Les méthodes dynamiques permettent de déterminer la valeur de l'entreprise. En soustrayant le montant des dettes nettes figurant au bilan (ou en ajoutant la trésorerie nette si la société est en trésorerie positive) on obtient la valeur du capital. En divisant par le nombre d'actions (y compris les actions "virtuelles" telles que celles à émettre dans les BSA ou les stock options et en rajoutant alors dans le capital le montant de la levée de fonds correspondant) on obtient un cours objectif.

La difficulté majeure est la détermination du taux d'actualisation. Celui ci évolue dépend de a prime de risque et du taux sans risque. ces parametres changent en fonction de l'endettement de la société (la dette est remboursée en premier), de la taille de la société (les grosses supportent mieux les aleas), du secteur (la high tech est plus risquée que la distribution) et la liquidité (les sociétés non cotées sont moins facilement vendables). Il n'y a pas vraiment de formule donnant un taux stable et invariable, ce qui explique l'existence d'un marché des valeurs. En pratique, le taux d'actualisation évolue actuellement autour de 4% pour le taux sans risque, autour de 7% pour un marché coté, de 15% pour les plus risquées des sociétés cotées et jusqu'à plus de 25% pour les sociétés dépendantes dune problématique de type capital risque.

[modifier] Autres méthodes rapides

Les methodes peuvent différer selon que l'entreprise est accessible au public par une cotation boursière (notion juridique et financière anglosaxonne de public company ou non cotée sur le marché (notion de private company)

[modifier] Sociétés cotées

Pour les sociétés ayant des actions cotées en bourse, mais aussi pour les autres, avec des critères de comparaison (benchmarks boursiers)

[modifier] Sociétés non cotées

Concernant les entreprises non cotées en bourse, qui sont les plus nombreuses,

  • leur évaluation doit tenir compte d'une "décote" du fait de l'absence de liquidité (difficulté pour revendre sa participation en l'absence d'un marché accessible)
  • La valeur comptable (Book value) est une méthode parfois utilisée pour évaluer les unités de production ou les entreprises de distribution. Cette méthode déduit simplement le passif de l´actif. Cette demarche simple permet de degager la valeur nette (Net worth)
  • L´évaluation des entreprises prestataires de services par contre prend souvent en compte la clientèle, le management et les employés (considérés comme faisant partie de l´actif). L´évaluation des entreprises prestataires des services pose de sérieux problèmes dans la mesure où la performance est souvent fonction des relations entre le management et la clientèle.
  • Une technique d´évaluation dénommée coût de début ou "entry cost", qui consiste à évaluer une entreprise en prenant comme reférence le coût pour créer (débuter) une entreprise similaire.

[modifier] Annexes

[modifier] Références

  1. Bases méthodologiques de l'analyse financière Les divers points et étapes de l'analyse

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes