Amphithéâtre

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Un amphithéâtre était un vaste édifice circulaire à gradins étagés, au centre occupé par une arène.édifice public romain destiné à accueillir des spectacles de gladiateurs (munera),de chasses (venationes), de batailles navales(naumachia)et de spectacle théâtral. Il en reste de très nombreux vestiges.

Le préfixe d'origine grecque amphi- signifie « faire le tour des deux côtés ». En réalité, un amphithéâtre suit une forme plus ou moins ovale ou elliptique plus que circulaire. Cet espace scénique qui a souvent été repris d'un théâtre grec préexistant procure une bonne vision à un maximum de spectateurs et a des qualités acoustiques exceptionnelles.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] L'origine de l'amphithéâtre

Le Colisée de Rome
Le Colisée de Rome

L'amphithéâtre, comme son nom l'indique, se présente comme la combinaison de deux théâtres[1]. Il comprend une arène autour de laquelle se développent des volées de gradins. Si les premiers édifices de ce genre furent construits en grande partie en bois, par la suite ces constructions devinrent immenses, utilisant la brique et la pierre. Les plus grands d'entre eux disposaient alors de trois ou quatre étages d'arcades, atteignant une hauteur de 35 mètres (57 mètres pour l'Amphithéâtre flavien de Rome, communément appelé Colisée). Dans la Rome antique, les villes de Campanie, dans le sud de l'Italie, sont les premières à construire des édifices spécifiques permanents, grâce à un aménagement du relief naturel. Les déblais extraits lors de l'excavation de l'aire de combat, couverte de sable (arena), sont rejetés tout autour pour supporter les gradins maintenus latéralement par un mur de soutènement concentrique. Cette dernière structure est appelée cavea. L'amphithéâtre de Pompéi, édifié selon ce principe vers 80 av. J.-C., est le plus ancien qui soit conservé. Les édifices de Capoue et de Pouzzoles (Italie), construits à la fin du IIe siècle av. J.-C., constituent les plus anciens exemplaires de ce monument, qui avait pour destination première d'accueillir des combats de gladiateurs. L'habitude d'organiser de tels spectacles n'était pas alors une nouveauté : dès le IIIe siècle av. J.-C. des combats sont attestés lors de funérailles en Étrurie et en Campanie. À Rome même, il s'en disputa pour la première fois en 264 av. J.-C., au forum Boarium, puis à maintes reprises sur le forum lui-même. La place, sous laquelle avaient été creusées des galeries de service, servait d'arène. Des gradins de bois érigés à l'entour recevaient les spectateurs. Apparu tardivement, l'amphithéâtre ne s'imposa pas comme le seul cadre des chasses et des combats de gladiateurs. Le premier amphithéâtre à Rome, construit en 29 av. J.-C., fut longtemps concurrencé par le forum romain puis par le Champ de Mars.

À partir du Ier siècle av. J.-C., les amphithéâtres se multiplient. L'arène revêt généralement un plan elliptique, qui est le plus favorable à la perception des spectacles par l'ensemble du public. Elle est accessible par des portes situées aux extrémités du grand axe de l'ellipse et complétées dans certains édifices par des accès sur son petit axe. Sous son sol sont aménagés à partir de l'époque augustéenne des chambres et des couloirs dont certains sont reliés à la surface par des trappes. Des monte-charges hissaient les bêtes destinées aux chasses. Une haute dénivellation couronnée d'un parapet sépare l'arène du public. Comme dans le théâtre, les gradins sont divisés horizontalement par des precinctiones définissant des maeniana et verticalement par des escaliers rayonnants limitant des cunei. Dans les édifices les plus anciens, l'arène était parfois creusée et la cavea était adossée au terrain naturel ou reposait sur du remblai qui, compartimenté ou non, était retenu par un mur à sa périphérie. Les accès aux gradins étaient alors disposés à l'extérieur du monument. Ce mode de construction resta majoritaire jusque dans les années 60 ap. J.-C., mais fut concurrencé à partir de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. par le dispositif à structure creuse adopté dans les théâtres. Des murs rayonnants reliés par des voûtes supportaient les gradins. Des galeries périphériques et des escaliers intégrés à la substructure de la cavea conduisaient à des vomitoires. La façade externe du monument se présentait comme une superposition de un à trois niveaux d'arcades et d'un attique décoré d'ordres engagés.

L'exemplaire le plus grand et le plus élaboré de ces édifices à substructions artificielles est le Colisée. Commencé en 71 ou en 72 à l'initiative de Vespasien, il fut inauguré sous Titus par cent jours de spectacles durant lesquels cinq mille bêtes sauvages furent tuées. Le chantier fut achevé sous Domitien après plus de douze années de travaux. Son arène de 79,35 x 47,20 m était comprise dans une cavea de 187,75 x 155,60 m. Quelque cinquante-six rangées de gradins, divisées à l'image des groupes sociaux qui y siégeaient, pouvaient recevoir environ 60 000 personnes. Les premiers degrés recevaient les sièges mobiles des spectateurs de marque. Les derniers, construits en bois, étaient disposés sous un portique. La façade extérieure en travertin se composait de trois niveaux de quatre-vingts travées superposant les ordres dorico-toscan, ionique et corinthien. Un attique à pilastres corinthiens couronnait la construction. Percé de fenêtres et orné de boucliers, il portait les consoles utiles à la fixation des mâts du velum ombrageant les gradins. Un détachement de marins de la flotte était affecté au maniement des cordages de cette immense voilure. Dans son dernier état, le sous-sol de l'arène était entièrement aménagé et relié par un corridor souterrain à la grande caserne de gladiateurs située à proximité de l'amphithéâtre. L'édifice servit de modèle à de nombreux amphithéâtres construits dans l'Empire romain, sans néanmoins y imposer une uniformité planimétrique. En Gaule, il fut concurrencé par des monuments combinant une arène à une cavea incomplète.

En Occident, l'amphithéâtre fut de la fin du Ier siècle au milieu du IIIe siècle. le signe le plus évident de la romanité et de l'urbanité. En Orient, en revanche, l'amphithéâtre connut une faible diffusion. Dans les pays où la culture grecque était bien implantée, peu d'amphithéâtres furent construits. Les théâtres et les stades furent souvent aménagés pour recevoir les spectacles de l'arène.

La construction de ces monuments se poursuivit jusqu'au IIIe siècle. On en compte plusieurs centaines à travers l'empire romain, parmi lesquels se trouvent une centaine d'édifices mixtes : théâtres à l'origine qui, par l'adjonction, souvent ultérieure, d'une arène elliptique, devinrent des amphithéâtres hybrides, appelés « amphithéâtres-théâtres » ou « amphithéâtres à scène » : c'est la disposition des Arènes de Lutèce. En Orient, ils possédaient pour certains une scène et un orchestre à podium.

On distingue les édifices complets selon leur plan (oblong, circulaire ou elliptique) et selon leur structure (pleine ou creuse). Les édifices à arène (type Grand, France), où les gradins n'entourent pas l'aire sur toute sa périphérie, ne seront pas négligés.

[modifier] Les spectacles de l'amphithéâtre

Icône de détail Articles détaillés : Gladiateur et Jeux (Rome antique).

L'amphithéâtre est principalement dédié aux combats de gladiateurs. La veille des combats était organisée la Cena libera, un grand banquet gratuit qui pouvait être partagé avec des spectateurs qui voulaient voir la valeur des combattants.

Des batailles navales (naumachiae) pouvaient être organisées à l'intérieur de certains de ces édifices. Il existe même des aqueducs qui furent tout spécialement construits pour acheminer l'eau nécessaire au remplissage de l'arène. Ces batailles navales étaient bien sûr très prisées par le public romain, car plutôt rares. Quant aux chasses (venationes), elles consistaient en des combats d'animaux contre animaux, ou d'hommes contre animaux.

Aussi, dans l'amphithéâtre ont eu lieu des exécutions de condamnés à mort, souvent vers midi car c'est là qu'il y avait le moins de monde (il faisait très chaud). Notamment sous Néron, des chrétiens furent exécutés, souvent suivant des rituels. On reconstituait par exemple le mythe d'Icare : on collait avec de la cire de fausses ailes sur les condamnés et on les lâchait dans le vide ; ou également les condamnés étaient livrés aux fauves.

[modifier] Références

  1. Leclant (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, Paris, 2005.

[modifier] Liens externes

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