Amélie Nothomb

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Amélie Nothomb
Amélie Nothomb lors d’une séance de dédicaces
Naissance 13 août 1967 à Kōbe Japon Japon
Activité Écrivain
Nationalité Belgique Belgique
Langue français
Genre roman
Influences Diderot, Pascal, Céline[1]
Œuvres principales Stupeur et tremblements, etc.
Éditeurs Albin Michel
Récompenses Grand Prix du roman de l'Académie française (1999)

Prix de Flore (2007)

Amélie Nothomb, (née le 13 août 1967 à Kōbe au Japon), est un écrivain belge de langue française.

Sommaire

[modifier] Biographie

« Issue d'une famille de la petite aristocratie où la politique et la littérature ont toujours fait bon ménage, [elle] a atteint, pratiquement depuis son premier récit Hygiène de l'assassin (1992), un lectorat que n'ont jamais connu ses ancêtres. Sa production oscille entre les textes à contenu plus ouvertement autobiographiques comme Le Sabotage amoureux (1993) ou Stupeur et tremblements (1999) et des récits plus fictionnels tels Mercure (1998) ou Les Combustibles (1994), une pièce de théâtre. Chez cette écrivain, une forme de cruauté se mêle à un romantisme qui plonge dans l'univers actuel. »
    — Marc Quaghebeur, Anthologie de la littérature française de Belgique, entre réel et surréel[2]

Les Nothomb font donc partie de l'aristocratie belge et plusieurs de ses ancêtres se sont illustrés dans la vie politique et culturelle (Charles-Ferdinand Nothomb notamment). Fille du baron Patrick Nothomb, ambassadeur de Belgique, elle séjourne ainsi au Japon, qui fait sur elle une profonde impression, en Chine, aux États-Unis (New-York), en Asie du Sud Est (Laos, Bangladesh, Birmanie). Elle ne découvre la Belgique, le « pays du chocolat blanc », qu'à l'âge de 17 ans. Elle y finit ses humanités à l’Institut Marie Immaculée Montjoie à Uccle pour ensuite entamer des études de philologie romane à l’Université libre de Bruxelles.

Depuis 1992, elle publie chez Albin Michel un livre par an soit seize romans à ce jour. Avec une régularité qui agace certains : « Tous les ans, à la rentrée, il y a deux évènements majeurs: les vendanges et la sortie du Nothomb. Cette année, le raisin est en avance, mais l'Amélie est à l'heure »[3]. Ses écrits sont traduits dans trente-sept langues à travers le monde[4].

Amélie Nothomb suscite la polémique. En effet, elle compte de très nombreux fans (certains sont appelés les péplautes en référence à son livre Péplum[5], mais aussi de violents détracteurs: « C'est que mademoiselle Nothomb n'a pas que des admirateurs, mais aussi quelques détracteurs qui lui reprochent ceci et cela, et notamment sa célébrité. (...) Elle est devenue, par les hasards des interviews, un mythe ». Mais l'auteur se défend : « Je suis ce que je peux être. Je ne maîtrise pas ce que je suis et encore moins les regards que les autres posent sur moi »[6]. Certains se moquent volontiers d'elle, en partie à cause de son goût pour certains fruits pourris, largement médiatisé[7], de ses chapeaux et de ses déclarations parfois farfelues, mais aussi à cause de son origine sociale, de son style d'écriture, des ses thèmes de prédilection.

Le Mont Fuji, symbole du Japon, a un rôle prédominant dans Ni d'Ève, ni d'Adam
Le Mont Fuji, symbole du Japon, a un rôle prédominant dans Ni d'Ève, ni d'Adam

Amélie Nothomb raconte une partie de son enfance dans ses romans Métaphysique des tubes, Le Sabotage amoureux et Biographie de la faim. Fille du diplomate Patrick Nothomb, cette enfance est rythmée par d'incessants déménagements au gré des affectations paternelles. Née au Japon, elle y passe les cinq premières années de sa vie. C'est un pays auquel elle restera viscéralement attachée et pour lequel elle gardera toujours une immense admiration.

Notamment à cause de sa gouvernante japonaise Nishio-San qu'elle considérait comme sa seconde mère, elle vit son départ du Japon, « pays de la beauté », pour la Chine, « pays de la laideur », comme un exil et vit les autres déplacements familiaux comme autant de déracinements successifs. Mais aussi comme « un nomadisme culturel qui décuple sa curiosité et renforce sa précocité »[8]. Elle raconte notamment, avec beaucoup de drôlerie et de second degré mais aussi de justesse, dans Biographie de la faim, comment elle a plongé, avec sa sœur Juliette, dans les livres, la potomanie, l'alcool infantile et l'anorexie. Adulte, son diplôme de philologie romane en poche, Amélie Nothomb retourne au Japon pour y travailler comme interprète (elle maîtrise le japonais, du moins oralement) et songe à s'y installer définitivement. Elle entre dans une grande entreprise japonaise, dans laquelle elle restera un an. Après cette expérience, désastreuse à plusieurs égards, qu’elle romance dans Stupeur et tremblements[9], elle rentre en Belgique et envoie la manuscrit de Hygiène de l'assassin à de nombreux éditeurs. Elle publie Hygiène de l'assassin chez Albin Michel, en 1992. C’est le début d'un succès phénoménal. Tous ses livres sont des best-sellers.

En 2004, elle en était à son 53e manuscrit. Elle dit écrire près trois romans par an pour n’en publier qu’un seul : « J'écris 3,7 romans par an, c'est un rythme, je l'ai constaté après coup. Ceci dit, n'allez surtout pas imaginer que tous ces romans sont bons. Il y a une énorme proportion de romans ratés dont il est hors de question que je les publie »[10], « L'immense majorité [de ses manuscrits] restera dans des caisses et n'en sortira pas. Je veillerai à me protéger suffisamment pour cela »[11]. Se disant également « enceinte de ses romans », Amélie Nothomb dit écrire depuis l’âge de dix-sept ans[12].

Entre 2000 et 2002, elle écrit sept textes pour la chanteuse française Robert. Elle romance la vie de la chanteuse dans Robert des noms propres, paru en 2002.

[modifier] Bibliographie

Littérature

Par catégories

Histoire littéraire

Antiquité - Moyen Âge
XVIe s. - XVIIe s. -
XVIIIe s. - XIXe s. -
XXe s. - XXIe s.
Courants littéraires

Genres & formes littéraires

Conte
Nouvelle - Roman -
Poésie - Théâtre

Auteurs

Écrivains - Livres

Portail littérature

[modifier] Romans et théâtre

[modifier] Contes et nouvelles

  • « Légende peut-être un peu chinoise », conte, in collectif Le Sable et l’ardoise, Longue Vue, 1993
  • « Électre », nouvelle de 14 pages, in collectif Des plumes au courant, Stock, 1996
  • « Le Mystère par excellence », nouvelle de 39 pages, opuscule Le Grand livre du mois, septembre 1999
  • « Brillant comme une casserole », recueil de 3 contes illustrés par Kikie Crèvecœur, La Pierre d'Alun, 1999
    • « Légende peut-être un peu chinoise », conte de 7 pages
    • « Le Hollandais ferroviaire », conte de 5 pages
    • « De meilleure qualité », conte de 3 pages
  • « Aspirine », nouvelle de 2 pages, in collectif Aspirine, Albin Michel, 2001
  • « Sans nom », nouvelle de 64 pages, opuscule couplé à Elle n°2900, 30/07/2001
  • « L’Entrée du Christ à Bruxelles », nouvelle de 46 pages, opuscule couplé à Elle n°3053, 05/07/2004
  • « Les Champignons de Paris », nouvelle en 9 épisodes parue dans Charlie Hebdo du 4 juillet au 29 août 2007

[modifier] Adaptations cinématographiques

[modifier] Bibliographie critique

  • Laureline Amanieux, Amélie Nothomb l’éternelle affamée, Albin Michel, Paris, 2005, (ISBN 2226155929)
  • Michel David, Amélie Nothomb, le symptôme graphomane, Editions L'Harmattan, coll. « L'œuvre et la Psyché », Paris, 2006 (ISBN 2296004806)
  • Michel Zumkir, Amélie Nothomb de A à Z, portrait d'un monstre littéraire, Le Grand Miroir, coll. « Une vie », Bruxelles, 2007 (ISBN 978-2-87415-798-1)
  • (en) Susan Bainbrigge, Jeanette Den Toonder, Amélie Nothomb, Authorship, Identity and Narrative Practice Peter Lang, New York, 2003, acte de colloque international.

[modifier] Notes et références

  1. Interview sur Flucuat :
    « Flu : Vous reconnaissez-vous des influences ?
    A.N. : C’est-à-dire que je suis quelqu’un qui lit très intensément, il est donc fatal que ces lectures soient entrées dans mes composantes. Il faudrait s’entendre sur ce que l’on veut dire par « influences »… J’aime pratiquer l’admiration et je pense que la plus mauvaise admiration que l’on puisse pratiquer est celle qui consiste à imiter quelqu’un. Ça, en aucun cas. Mais, si on lit mes livres, on peut sentir, que, par exemple, Diderot, Pascal, Céline ont énormément compté pour moi… cette influence-là, oui. Mais pas une influence qui consisterait à prendre quelqu’un comme maître à penser ; ça, pour moi, c’est une insulte. »
  2. Marc QUAGHEBEUR, Anthologie de la littérature française de Belgique, Entre réel et surréel, Éditions Racine, Bruxelles, 2006, p. 367
  3. Simon Marty, « Le dernier Nothomb, un sadomaso de premier cru »", in Marianne, Le Journal de la Culture, du 08 au 14 septembre 2003, p. 76
  4. Olivier Stevens, « L’acide de la dame en noir », La Libre Match, dossier en couverture, du 1er au 07 septembre 2005, pp.96-101
  5. « Parmi tous les fans, il existe un fan encore plus fan, presque un élu, quelqu'un qui refuse d'être fan en solitaire, qui veut appartenir à une communauté : le péplaute. Péplaute est un néologisme créé à partir de Péplum, nom donné à une mailing list consacrée à Amélie Nothomb et du suffixe -aute que l'on retrouve par exemple dans internaute » Michel ZUMKIR, « Amélie Nothomb de A à Z, portrait d’un monstre littéraire », Éditions le Grand Miroir, Collection Une Vie, 2003, pp. 63-64'
  6. Joëlle SMETS, « Un mythe, bien malgré elle », Le Soir Magazine n°3714, En couverture, 27 août 2003, pp. 14-17
  7. Interview d'Amélie Nothomb sur Fluctuat.net: Fluctuat : « Vous êtes assez connue pour vos excentricités (fruits pourris, chapeaux rigolos, rouge à lèvres écarlate), du moins lorsque vous apparaissez dans les médias. Pourriez-vous nous en faire un inventaire ? » Nothomb : « Personnellement, je ne me trouve pas particulièrement excentrique. Les fruits pourris, ce n'est jamais une chose que j'ai mise en avant, ce sont les médias et je n'ai toujours pas compris quel en était l'intérêt. »
  8. Marianne Payot, « La boulimie d’Amélie », Le Vif L’Express, Rubrique « Culture », 03 septembre 2004, p. 84
  9. Elle raconte comme en effet elle entame une lente descente professionnelle en se retrouvant notamment cantonnée à « nettoyeuse de chiottes »
  10. Anne Masset, « Amélie Nothomb », monomaniaque de l’écrit, La Libre Belgique, Rubrique « Questions à domicile », 04 août 1994 p.2
  11. Geneviève SIMON, « L’autogéographie d’Amélie », La Libre Belgique, Rubrique « Culture », 26 septembre 2004, p. 49
  12. Interview d’Amélie Nothomb sur Fluctuat.net.
  13. abcde Œuvre autobiographique, ou pseudo-autobiographique car les libertés prises par rapport à la vie réelle de l'auteur ne sont pas bien connues
  14. ab Roman dans lequel l'auteur est un personnage, sans que le rôle joué n'ait de rapport avec sa vie réelle