Alise-Sainte-Reine

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Alise-Sainte-Reine
Carte de localisation de Alise-Sainte-Reine
Pays France France
Région Bourgogne
Département Côte-d'Or
Arrondissement Arrondissement de Montbard
Canton Canton de Venarey-les-Laumes
Code Insee 21008
Code postal 21150
Maire
Mandat en cours
M. Laurent Maillard
2008-2014
Intercommunalité
Latitude
Longitude
47° 32′ 15″ Nord
         4° 29′ 27″ Est
/ 47.5375, 4.49083333333
Altitude 237 m (mini) – 407 m (maxi)
Superficie 3,83 km²
Population sans
doubles comptes
674 hab.
(1999)
Densité 175 hab./km²

Alise-Sainte-Reine est une commune française, située au centre du département de la Côte-d'Or et la région Bourgogne.

Sommaire

[modifier] Histoire

L' étymologie de son nom est d'une grande richesse historique :

  • Alise rappelle fortement Alésia et cela n'est peut-être pas un hasard puisque la commune s'étend au pied du mont Auxois, oppidum gaulois attesté par des fouilles archéologiques et site fort probable, bien qu'encore contesté par certains, de l'antique place forte défendue par Vercingétorix.
  • Sainte-Reine est directement issu du nom de la martyre chrétienne sainte Reine qui fut décapitée en ce lieu en 252 ap. J.-C. et dont la commune à fait sa sainte patronne.

[modifier] L'identification d'Alésia avec Alise

Icône de détail Article détaillé : siège d'Alésia.

Elle s'appuie sur un nombre désormais considérable d'arguments matériels et historiques :

  • Alise est le plus ancien site identifié avec Alésia, l'identification étant déjà faite à l'époque carolingienne.
  • Il n'y a pas d'incompatibilités véritables entre le texte de César et le site pour peu que l'on comprenne que d'une part César s'adressait à un public romain peu soucieux de précisions topographiques sur un site qu'il ne verrait jamais et d'autre part que César écrivait un récit destiné à le valoriser en suivant un certain nombre de règles rhétoriques et de lieux communs, notamment ceux du récit historique de siège.
  • Le texte de Dion Cassius plaçant Alésia chez les Séquanes est tardif et peut être erroné, sa valeur comme source ne peut pas être placée au dessus du texte de César ni même au dessus du texte de Strabon qui place Alésia plus près des Arvernes. Si les remarques de Diodore de Sicile sur Alésia sont moins tardives que celle de Dion leur valeur ne doit pas être exagérée et ne peuvent guider totalement une recherche. Elles ne concernent pas au demeurant la localisation du site mais surtout son caractère religieux.
  • Si l'oppidum du Mont Auxois à Alise a d'abord révélé des constructions gallo-romaines postérieures à la bataille, ses niveaux gaulois contemporains de la guerre des Gaules sont désormais connus et identifiés sans contestation possible.
  • Une inscription d'époque romaine nous assure du nom du lieu : "Aliisia", l'utilisation du "II" pour le "E" étant fréquente.
  • Les fouilles du règne de Napoléon III ont dégagé des traces nettes de travaux de siège romains. Longtemps critiquées, leur valeur a été confirmée par les fouilles menées durant les années 1990 par une équipe internationale franco-allemande. Les fortifications temporaires romaines retrouvées ne sont pas contradictoires avec le texte de César, même si elles révèlent que ce dernier a parfois généralisé certaines de ses descriptions. Les fouilles montrent la capacité d'adaptation au terrain du dispositif.
  • Les trouvailles monétaires du XIXe siècle ont vu leur authenticité confirmée par les travaux scientifiques récents, dont ceux de Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu et par les nouvelles trouvailles effectuées durant les années 1990. Le nombre important de monnaies romaines s'explique aisément par la présence des légionnaires de César. La très grande diversité des monnaies gauloises, avec d'importants ensembles Arverne (dont des monnaies de Vercingétorix), Éduen et Séquane ne peut que s'expliquer par la présence des troupes de la coalition.
  • La trouvaille d'une balle de fronde au nom de Labienus, lieutenant de César, dans un des camps romains lors des dernières fouilles lie sans aucune contestation possible ces travaux de fortification à la guerre des Gaules et à l'armée de César.

Au regard de ces faits, la controverse sur la localisation de la bataille est considérée comme tranchée par la communauté des historiens et archéologues professionnels en France et à l'étranger (où la controverse n'a jamais eu beaucoup d'écho). Des associations et des particuliers continuent cependant à avancer des hypothèses alternatives [1].

La statue de Vercingétorix
La statue de Vercingétorix

[modifier] Monuments remarquables

  • Église Saint-Léger, parties du XIIIe siècle
  • Le site d'Alésia : oppidum, vestiges d'une ville gallo-romaine[2].
  • La statue monumentale de Vercingétorix, commande de Napoléon III au sculpteur Aimé Millet et installée en 1865 sur le Mont-Auxois.

[modifier] Le site gallo-romain

Après le siège d'Alésia, le lieu n'est pas abandonné ; les fouilles récentes ont mis au jour les ruines de bâtiments qui témoignent de la romanisation du site. Au Nord-Ouest se trouvait tout d'abord un théâtre caractéristique de la Gaule romaine : doté d'une cavea en forme de demi-cercle, le public s'asseyait sur des gradins en bois, qui ont disparus avec le temps. Les acteurs se produisaient sur l'orchestra. La capacité d'accueil du théâtre est estimée à 5 000 places, ce qui est peu par rapport au théâtre d'Autun (20 000 places) et le mur circulaire de la cavea devait mesurer 81 mètres. À l'est du théâtre se tenait un temple, ce qui ne surprend pas : le temple était souvent associé au théâtre dans les villes gallo-romaines, dans un complexe à vocation religieuse et cultuelle. Composé d'une cella, il s'élevait sur un podium, comme la Maison Carrée à Nîmes. De dimensions modestes, il s'ouvrait à l'est, conformément aux exigences du culte. Sa façade devait comporter quatre colonnes, dont il ne reste rien aujourd'hui. Les archéologues pensent que ce temple était dédié à Taranis ou à Jupiter. Il était entouré d'une enceinte, construite au IIe siècle de notre ère. Les objets retrouvés sur le site et conservés au musée d'Alésia témoignent de l'apparition d'un culte à Cybèle au IIIe et IVe siècles.

Cave d'une maison gallo-romaine, Alise-Sainte-Reine
Cave d'une maison gallo-romaine, Alise-Sainte-Reine

À côté du temple, une basilique concentrait les fonctions politiques et judiciaires de la cité. C'est dans ce bâtiment que se tenaient les séances de la curie et des tribunaux. Les affaires de la cité étaient aussi discutées sur la place publique, le forum. Ce dernier était bordé de boutiques et servait de lieu de rencontres, de réunion pour la ville. Au nord du forum a été retrouvé le monument dit d'Ucuetis, siège de la corporation des bronziers. Il servait aussi de sanctuaire pour honorer les divinités Bergusia et Ucuetis.

[modifier] Manifestations culturelles

  • Chaque 1er dimanche de septembre, représentation du mystère de Sainte Reine, tradition qui remonterait à 866.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 M. Laurent Maillard
mars 1989 mars 2008 M. Jacques Barozet
mars 1989 M. Jacques Beauger
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
699 755 707 717 667 674
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


[modifier] Personnalités liés à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. voir « Siège d'Alésia » pour une bibliographie sur la bataille et un développement sur la controverse de la localisation.
  2. À partir de 2010-2011, ouverture du MuséoParc Alésia [1]

[modifier] Liens externes

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