Ahmed Chah Massoud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le commandant Ahmed Chah Massoud

Naissance 9 janvier 1953
à Jangalak en Afghanistan
Décès 9 septembre 2001 (à 48 ans)
Nationalité Afghanistan Afghanistan
Profession Commandant de l'Alliance du Nord afghane, du Jamiat-Islami et chef de l'Armée islamique

Ahmed Chah Massoud (9 janvier 19539 septembre 2001) (en persan : احمد شاه مسعود) était le commandant de l'Alliance du Nord afghane, du Jamiat-Islami et chef de l'Armée islamique, une armée ayant combattu contre l'occupation soviétique puis le régime des taliban (singulier : taleb = étudiant) (1996-2001).

Sa réputation de chef militaire, et notamment son surnom de « lion du Panshir », vient du fait qu'il a réussi à repousser sept attaques d'envergure des troupes soviétiques contre la vallée du Pandjchir.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il est né en 1953 dans le village de Jangalak, dans la vallée du Pandjchir en Afghanistan, fils d'un officier supérieur de la monarchie afghane. Il appartient à l'ethnie Tadjik. Il a suivi ses études au lycée français Isteqlal de Kaboul, où il a appris le français, avant de faire des études d'ingénieur du génie civil à l'École polytechnique de Kaboul.

Convaincu de la nécessité de s'opposer aux ingérences des puissances étrangères à son pays et d'en préserver l'identité, il rejoint la résistance et la clandestinité en 1973, dès le coup d'État fomenté par le prince Mohammed Daoud Khan. Pendant cinq années, il fait le coup de feu en compagnie d'une petite centaine d'hommes, armés de fusils datant du début du siècle.

Les communistes prennent officiellement le pouvoir en 1978. En 1984, au plus fort de la guerre contre les troupes soviétiques, Ahmed Chah Massoud crée et prend la tête du « Conseil de surveillance ». Ce conseil va vite devenir le véritable centre politique de tout le nord de l'Afghanistan : au total, son influence s'étend sur 15 des 29 provinces afghanes, avec des attributions très larges comprenant : affaires politiques, administratives et militaires. Massoud est un tacticien et un stratège hors pair, le seul chef de la Résistance à avoir jamais réussi à imposer une trêve avec l'Armée rouge en échange de son retrait. Il négociait alors directement avec Iouri Andropov, un des plus fameux directeur du KGB et Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique entre novembre 1982 et février 1984. Son intégrité sera reconnue de la part de ses ennemis. Durant les années 1980, son action resistante héroïque est secretement financée par l'Opération Cyclone de la CIA.

Indépendant et opposé aux extrémistes religieux ou politiques, il a toujours eu des relations tumultueuses avec les Pakistanais, les Américains, les Saoudiens, tout comme avec les tendances pro-iraniennes ou pro-saoudiennes de son propre parti, le Jamiat-e-Islami. À la différence des Britanniques et des Français, les Américains ne lui faisaient pas confiance : Particulièrement à cause de sa capacité à négocier (en 1984 avec Andropov directement) et aussi de son incapacité à comprendre et surtout à parler la langue anglaise. Ils ne lui envoyèrent donc que très peu de missiles FIM-92 Stingers, qui auraient été des armes déterminantes pour sa résistance. Malgré tout, la situation géographique de la vallée du Panjshir, véritable forteresse naturelle, alliée à l'habileté et à la débrouillardise des moujahiddhins leurs permettant d'utiliser les prises de guerre, permettra à Massoud de fissurer le Mur de Berlin et, de résister à l'obscurantisme des Taliban.

Le 2 juillet 2000, il reçoit une délégation de femmes dans la vallée du Panshir et signe la Charte des droits fondamentaux de la femme afghane, rédigée et promulguée quelques jours plus tôt à Douchanbé (Tadjikistan) par des Afghanes en exil, à l'initiative de l'association NEGAR-Soutien aux femmes d'Afghanistan. Le commandant Massoud a été invité en avril 2001 au Parlement européen de Strasbourg, à l'initiative de Nicole Fontaine, alors Présidente du Parlement. Il y a dénoncé les ingérences étrangères et sollicité une aide financière pour répondre aux nécessités des familles fuyant le régime taliban et réfugiées dans la vallée du Panjshir. Il ne verra pas l'arrivée de cette aide promise.

Sépulture du commandant Massoud dans la vallée du Pandjchir
Sépulture du commandant Massoud dans la vallée du Pandjchir

[modifier] Son assassinat

Il a été tué dans un attentat suicide le 9 septembre 2001 à Khwadja Bahauddin, dans la province de Takhar au nord-est de l'Afghanistan : les terroristes, les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar et Rachid Bouraoui el-Ouaer[1], avaient pu l'approcher en se faisant passer pour des journalistes munis de faux passeports belges. Sa mort a précédé de deux jours les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ; il est raisonnable de penser que les deux événements étaient coordonnés. L'élection présidentielle afghane d'octobre 2004 montre que sa présence aurait modifié les rapports entre l'armée des occidentaux et le peuple afghan, mais aussi l'attitude indisciplinée des seigneurs de guerre afghans, et le « renouveau » des talibans. À plusieurs reprises, il avait essayé d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le danger représenté par Oussama ben Laden.

[modifier] Honneurs

En 2003, la poste française alors sous la tutelle du ministre de l'Industrie, Nicole Fontaine, a émis un timbre-poste à son effigie. Il est l'unique personnalité étrangère à avoir eu cet honneur. Nicole Fontaine avait rencontré Massoud lors d'une visite de celui-ci au Parlement européen, qu'elle présidait alors.

En 2004, son frère, Ahmed Zia Massoud, devient le vice-président auprès du président élu Hamid Karzaï.

Le 27 mai 2006, Yahya Massoud, Diplomate à Bruxelles et frère du commandant Ahmed shah Massoud, le Professeur Zalmaï Haquani, Ambassadeur de la République Islamique d'Afghanistan à Paris, se sont rendus à Ajaccio afin de remercier personnellement le groupe Voce Ventu, pour l'hommage qu'il a rendu au commandant Massoud, au travers de la chanson Rughju di Vita, le rugissement de vie.

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Documentaires

[modifier] Bibliographie

[modifier] Chanson

  • Rughju di Vita, hommage en chanson Voce Ventu.
  • Massoud, Damien Saez
  • Etoile d'un jour, Soprano featuring L'algerino.
  • Les gens comme eux, Bakar
  • Du Panshir a Harlem, Médine[2]

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Ahmed Chah Massoud.

[modifier] Notes et références