Agrégation de lettres modernes

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Le concours d'agrégation de lettres modernes est un concours public du ministère français de l'Éducation nationale destiné à recruter des professeurs agrégés de l'enseignement secondaire, qui enseigneront prioritairement dans les lycées d'enseignement général et technologique, dans les sections de techniciens supérieurs (STS) et les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Il s'agit également d'un sésame devenu quasiment indispensable pour pouvoir prétendre, après le doctorat, à un poste d'enseignant-chercheur dans l'enseignement supérieur.

Il existe en réalité deux concours de l’agrégation de Lettres modernes:

  • un concours externe, ouvert aux titulaires de la maîtrise (ou d'un diplôme de niveau égal ou supérieur), ainsi qu'aux enseignants titulaires du Capes ;
  • un concours interne, ouvert aux fonctionnaires et agents publics exerçant depuis au moins cinq ans, et pouvant justifier de la maîtrise ou d’un diplôme ou titre de niveau égal ou supérieur. Les épreuves du concours interne diffèrent sensiblement de celles du concours externe.

Sommaire

[modifier] Les épreuves

Les concours externe et interne de l’agrégation de lettres modernes se composent de deux groupes d’épreuves : les épreuves écrites d’admissibilité et les épreuves orales d’admission.

[modifier] Agrégation externe

  • Épreuves écrites d’admissibilité :
    • Une composition française sur un sujet se rapportant à un programme d'œuvres d'auteurs de langue française. 7 heures, coefficient 12
    • Une étude grammaticale d'un texte extrait de l'une des oeuvres inscrites au programme. 2h30, coefficient 4
    • Une étude grammaticale d'un texte d'ancien français au programme, 2h30, coefficient 4
    • Une composition française sur un sujet se rapportant à l'une des deux questions de littérature générale et comparée au programme. 7 heures, coefficient 10.
    • Epreuve de version latine. 4 heures, coefficient 5.
    • Une version, au choix du candidat, dans l'une des langues vivantes étrangères suivantes : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu, italien, polonais, portugais, roumain, russe, tchèque. 4 heures, coefficient 5.
  • Épreuves orales d’admission :
    • Une leçon portant sur les œuvres d'auteurs de langue française inscrites au programme. 6 heures de préparation, 40 minutes de passage, coefficient 13.
    • Une explication d'un texte de langue française tiré des œuvres au programme (textes postérieurs à 1500) accompagnée d'un exposé oral de grammaire portant sur le texte. 2 heures 30 de préparation, 30 minutes de passage, coefficient 12.
    • Une explication d'un texte de langue française extrait des œuvres au programme de l'enseignement du second degré. 1 heure de préparation, 30 minutes de passage, coefficient 7.
    • Un commentaire d'un texte de littérature ancienne ou moderne extrait des œuvres au programme de littérature générale et comparée. 2 heures de préparation, 30 minutes de passage, coefficient 8.

[modifier] Agrégation interne

  • Épreuves écrites d’admissibilité :
    • Composition à partir d'un ou de plusieurs textes de langue française du programme des lycées. 7 heures, coefficient 8.
    • Composition française portant sur un programme publié au [Bulletin officiel]], d'œuvres d'auteurs de langue française postérieurs à 1500. 7 heures, coefficient 12.
  • Épreuves orales d’admission :
    • Leçon portant sur un programme suivie d'un entretien qui permet au candidat de tirer parti de son expérience professionnelle. Depuis 2001 un film figure au programme, les règles qui définissent cette épreuve particulière ont été précisées dans une note de commentaire parue dans le B.O. n° 5 du 4 février 1993. 6 heures de préparation, 50 minutes de passage, coefficient 6.
    • Explication d'un texte d'un auteur de figurant au programme publié au Bulletin officiel du Ministère de l'éducation nationale. Cette explication est suivie d'une interrogation de grammaire portant sur le texte et d'un entretien avec le jury. 3 heures de préparation, 50 minutes de passage, coefficient 8.
    • Commentaire d'un texte traduit appartenant aux littératures anciennes et modernes appartenant au programme de littérature générale et comparée, publié au Bulletin officiel. Le commentaire est suivi d'un entretien. 2 heures de préparation, 30 minutes de passage, coefficient 6.

[modifier] Déroulement d'une session

[modifier] Préparation

La préparation des concours d'agrégation relève du monopole des universités, ainsi que des écoles normales supérieures. Les IUFM, qui délivrent les enseignements pour les concours du Capes et du Caplp de philosophie, n'interviennent pas dans la préparation à l'agrégation. Toutefois, les services de formation continue du personnel des différents rectorats d'académie peuvent organiser pour leur personnel, des actions de formation destinées à préparer l'agrégation interne.

Les cours destinés à préparer aux épreuves sont organisées dans les établissements en fonction du programme, qui est publié au bulletin officiel de l'éducation nationale au printemps précédant la session. Ils ont lieu de septembre à mars ou avril, date traditionnelle des épreuves écrites du concours interne et du concours externe, respectivement. Les candidats admissibles poursuivent leur formation jusqu'à la tenue des épreuves orales d'admission, qui ont lieu en juin et juillet.

Une fois les résultats connus, les lauréats sont affectés dans l'enseignement secondaire en qualité de stagiaires, pour une durée d'un an avant titularisation. L'agrégation offre en outre la possibilité pour les lauréats de solliciter un report de stage de un an, afin de préparer une thèse de doctorat.

[modifier] Le jury

En raison de la qualité de concours académique de l'agrégation, dont la préparation relève du monopole des universités (et également des ENS), le jury peut être présidé par un professeur des universités, spécialiste de la discipline, et nommé pour quatre ans par le ministre de l’Éducation nationale. Il est en ce moment présidé par Philippe Le Guillou, professeur agrégé et inspecteur général de l'Éducation Nationale. Le président sélectionne par la suite les membres du jury, au sein des corps de maîtres de conférences et de professeurs des universités. Il fait également appel à des professeurs agrégés de l’enseignement secondaire (enseignant souvent en CPGE), ainsi qu’à des personnels des corps d’inspection (Inspecteurs généraux et IA-IPR). Parmi la trentaine de membres que compte généralement le jury, le président désigne un vice-président ainsi qu’un secrétaire, qui composent avec lui le directoire du concours. La composition du jury prend effet à compter de la validation de celle-ci par le ministère.

Le rôle du jury est chargé :

  • d’élaborer le programme de chaque session, en concertation avec le jury du Capes de philosophie (concours dont le programme reprend partiellement les questions de l’agrégation). Le programme d’une session est établi un an auparavant, puis officialisé à compter de sa publication au Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN). Les questions sont proposées par des enseignants universitaires, puis sélectionnées par le jury ;
  • de procéder à l’élaboration des sujets des épreuves écrites d’admissibilité et des épreuves orales d’admission ;
  • de corriger les copies des épreuves écrites d’admissibilité, en fonction d’un barème que le jury établit lui-même. Chaque devoir est corrigé par deux correcteurs, ce qui justifie l’absence d’annotation et de remarques sur la copie : un correcteur ne devant pas influencer l’autre ;
  • de fixer la barre d’admissibilité (note moyenne minimale exigée afin de pouvoir être autorisé à subir les épreuves orales d’admission) et de déclarer admissibles ou non les candidats à l’issue des épreuves écrites ;
  • de procéder aux interrogations, par commissions de trois examinateurs, lors des épreuves orales d’admission ;
  • de fixer la barre d’admission (note moyenne minimale exigée afin de pouvoir être déclaré admis ; si le jury juge insuffisant le niveau des candidats admissibles, il peut décider de ne pourvoir qu’une partie des postes offerts au concours) et de déclarer admis les candidats, en établissant une liste d’admission, sur la base d’un classement au mérite.
    La liste des candidats admis ne jouit cependant d’un caractère pleinement officiel qu’après le visa du ministre de l’Éducation nationale (ou d’un de ses représentants) et l’affichage public au siège de l'administration centrale à Paris. Par ailleurs, le ministre peut prononcer la radiation de la liste d'admission, et donc la perte du bénéfice du concours, d'un candidat qui, lors du contrôle a posteriori des pièces justificatives pour l’accès au corps des professeurs agrégés (conditions de diplômes, obligations au regard du service national, casier judiciaire,...) ne remplirait pas les conditions requises au regard de la réglementation.

Le jury étant un organe indépendant de l’autorité qui l’a désigné (dans le cas présent, le ministre de l’Éducation nationale), son appréciation ne peut être soumise à l’arbitrage d’un tiers. En vertu du principe de souveraineté des jurys, le jury n’est pas tenu de motiver ses notes et délibérations. Ses décisions ne sont pas susceptibles d’appel, sauf manquement à la réglementation qui régit son activité. Ses membres sont par ailleurs tenus au secret des délibérations (aussi bien pour ce qui concerne les débats, que les résultats tant que ceux-ci n’ont pas fait l’objet d’une publicité officielle).

[modifier] Sources

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes