Adrien Arcand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Adrien Arcand (18992 août, 1967) était un journaliste et homme politique québécois de tendance nazie et antisémite, mais aussi fédéraliste centralisateur et anglophile[1]. Il a dirigé une série de mouvements politiques d'extrême droite dans les années 1930 et 1940.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né à Montréal, Adrien Arcand a fait ses études à l'Université McGill avant de devenir journaliste. Il a notamment travaillé à La Presse, avant de publier une série de publications sympathiques au nazisme à Montréal dans les années 1930, comme Le Goglu, Le Miroir et Le Chameau. Il collabora et dirigea également le quotidien L'Illustration Nouvelle — qui deviendra plus tard le Montréal-Matin —, jusqu'au début de 1940[2].

Parallèlement à sa carrière journalistique, Arcand est impliqué dans plusieurs mouvements d'inspiration fasciste et hostiles au nationalisme québécois, favorables à un nationalisme canadien centralisateur et loyaliste. Il fonda le Parti national social chrétien en 1934, puis devint chef du Parti de l'Unité nationale, en 1938. Ce parti résultait de la fusion du PNSC et du Nationalist Party d'Ontario avec un autre parti d'extrême droite des Prairies. Ces mouvements politiques avaient en commun un programme anticommuniste et antisémite, qui prônait aussi une centralisation politique du Canada et un renforcement des liens de l'Empire britannique. Il correspondait avec la Imperial Fascist League britannique. Les groupuscules et feuilles d'extrême droite d'Arcand ont obtenu une aide financière occulte du Parti conservateur canadien de R. B. Bennett mais aussi de membres fascistes du Parti conservateur britannique.

Le 30 mai 1940, il est arrêté à Montréal pour « avoir comploté le renversement du gouvernement » et interné dans un camp. Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, lui et et son parti ont été banni. Selon Charlie Murray, un leader syndical interné au même camp que lui, Arcand était considéré comme un héros par les internés. Il discutait ouvertement de ses plans pour le Canada après une éventuelle victoire d'Hitler, sur un « trône » de fortune, construit par les prisonniers[3].

Arcand a été deux fois candidat aux élections fédérales, se présentant sous une bannière "nationaliste", en 1949 et en 1953 : à chaque fois il est arrivé deuxième.

Arcand n'a jamais douté de la justesse des vues d'Hitler. Dans les années 1960, il a servi de mentor à Ernst Zündel, qui est devenu un porte-étendard des négationnistes canadiens vers la fin du XXe siècle. Dans un discours de 1965, il a tenté de s'associer avec Trudeau et Drew qui l'auraient défendu en 1940 : ceux-ci nièrent tout lien avec ce personnage outre le fait d'avoir défendu la liberté d'expression.

[modifier] Publications

[modifier] Brochures, pamphlets, tracts

  • Chrétien ou Juif ? Les Juifs forment-ils une minorité, et doivent-ils être traités comme tels dans la province de Québec ? précédé du discours prononcé par Joseph Ménard au Monument national le 3 novembre 1930, Montréal, A. Ménard, [1930].
  • Facisme ou socialisme? précédé d'une allocution par Joseph Ménard, Montréal, Le Patriote, 1933.
  • Programme-souvenir de la soirée organisée par "Le Patriote". "Fascisme ou Socialisme?", Palestre National, Montréal 20 Octobre 1933, Montréal, Le Patriote, 1933.
  • Exposé des principes et du programme du Parti national social chrétien : discours-programme, Montréal, Le Patriote, 1934.
  • Le Corporatisme canadien. Le Canada aux Canadiens. En marche vers Ottawa!, Montréal, Parti de l'unité nationale du Canada, Comité d'éducation nationaliste, [1938].
  • La république universelle, Montréal, Service canadien de librairie, [1950].
  • Le Christianisme a-t-il fait faillite? Notre devoir devant les faits. Deux causeries mai-juin 1954. Le malaise qui angoisse le monde actuel est-il voulu?, Montréal, Service Canadien de Librairie, [1954].
  • Le malaise qui angoisse le monde actuel est-il voulu? Notre devoir devant les faits. Deux causeries: mai-juin 1954 Montréal, Montréal Service canadien de librairie, [1954].
  • À bas la haine!, Montréal, Éditions La Vérité, 1965.
  • La révolte du matérialisme. Causerie prononcée à Montréal, Montréal, Éditions La vérité, 1966.
  • Le communisme s'est installé chez nous. Causerie prononcée à Montréal, Montréal, Éditions La vérité, 1966.

[modifier] Périodiques dirigés ou co-dirigés

  • Le Patriote, Montréal, mai 1933 à avril 1935 [?]
  • Le Fasciste canadien. Bulletin officiel du Parti National Social Chrétien du Canada, Montréal, juin-novembre 1935.
  • Le Combat national (nouveau nom du précédent), organe du Parti de l'unité nationale du Canada, Montréal, juillet 1938-1939 [?]; deviendra L'Unité nationale, 1953-1958.

[modifier] Publications posthumes

  • Le problème du communisme : le monde à la croisée des chemins, Montréal, Service de librairie du Parti de l'unité nationale du Canada, 1982.
  • L'inévitabilité d'une reconstruction sociale, Montréal, Service de librairie du Parti de l'unité nationale du Canada, [vers 1982].
  • Qu'est-ce qu'un Canadien-français ?, Montréal, Service de librairie du Parti de l'unité nationale du Canada, [années 70].
  • Mon livre d'heures, Montréal, Éditions Béluga, 2006 (rééd.: 1981 et 1991).

[modifier] Bibliographie

  • Adrien Arcand devant le tribunal de l'histoire : scandale à la Société Radio-Canada, Montréal, Éd. Le Parti de l'unité nationale du Canada, 1983.
  • Joseph Bourdon, Montréal-Matin, son histoire, ses histoires, Éditions La Presse, Montréal, 1978.
  • Françoise Côté, "Fasciste d'un autre âge. Adrien Arcand : cet homme qui a vécu l'aventure fasciste des années 30 au Canada ne renie ni son passé ni ses idées sur la suprématie des blancs", dans Magazine Maclean, Montréal, vol. 1, no 3 (mai 1961), p. 21 et 47-48.
  • Jean Côté, Adrien Arcand. Une grande figure de notre temps, Montréal Éditions Pan-Am, "Histoire et tradition", 1994.
  • Pierre Trudel, "À l'extrême droite: Adrien Arcand", dans Incidences, Ottawa, no 1 (novembre 1962), p. 12.
  • "Un interview avec Adrien Arcand", dans Photo-journal tout par l'image, Montréal, (janvier 1966 ; février 1966).

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. Legault, Josée. C’est pas parce qu’on rit, que c’est drôle, dans Voir, le 2 août 2007.
  2. Joseph Bourdon, Montréal-Matin, son histoire, ses histoires, Éditions La Presse, Montréal, 1978, pp. 91-93 (ISBN 0777702045)
  3. William Repka et Kathleen Repka, Dangerous Patriots : Canada's Unknown Prisoners of War, New Star Books, Vancouver, 1982 (ISBN 0919573061)


Autres langues