Administration territoriale de la France

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L'administration territoriale de la France est l'organisation institutionnelle et administrative du territoire français. On recense de nombreuses divisions territoriales, qui peuvent avoir un objectif politique (on parle pour celles-ci de collectivités territoriales), électoral ou administratif.

Sommaire

[modifier] France métropolitaine

La France étant un État unitaire, aucune de ses divisions administratives ne possède de compétence législative. La division du territoire métropolitain remonte, pour les départements, les cantons et les communes, à 1789, pour les arrondissements à 1800. Les régions sont plus récentes : apparues dans les années 1950, elles ont évoluées du stade de regroupements administratifs de départements à l'état de collectivités territoriales munies d'un conseil élu.

La profusion de communes ainsi que les services parfois redondants entre les régions et les départements continuent d'alimenter le débat en France sur une éventuelle refonte de ce système, mais aucune modification n'est prévue à l'heure actuelle (2007).

Au 1er janvier 2006, la France métropolitaine — c'est-à-dire la partie du territoire français située en Europe— est divisée de façon hiérarchique en :

[modifier] 22 régions

Icône de détail Article détaillé : Régions françaises.

La région est la division territoriale française de premier degré. Elle est gérée par un conseil régional élu pour six ans au suffrage universel direct.

Chaque région possède également un préfet de région, nommé par le Gouvernement, dont le rôle est de représenter l'État et de s'assurer du bon fonctionnement des services déconcentrés, comme par exemple la coordination des services de police.

La collectivité territoriale de Corse, comptée parmi les 22 régions, possède un statut particulier, analogue à celui d'une région mais avec sensiblement plus de pouvoirs.

[modifier] 96 départements

Icône de détail Article détaillé : Départements français.

Un niveau au-dessous de la région (chacune d'entre-elles étant composée de plusieurs départements), le département est géré par un conseil général élu pour six ans au suffrage universel direct. De nos jours, leur rôle est souvent concurrencé par celui des régions.

Les départements ont été créés en 1790. L'objectif était de rationaliser la carte administrative de la France. Il était alors préconisé à la commission parlementaire qui s'en occupait, de faire en sorte que toute personne vivant puisse atteindre leur chef-lieu de département en une journée de cheval[1].

Chaque département possède un préfet. Le préfet du département où se situe le chef-lieu de région étant le préfet de région.

[modifier] 329 arrondissements

Icône de détail Article détaillé : Arrondissement français.

Chaque département français est à nouveau découpé en plusieurs arrondissements (à l'exception du Territoire de Belfort, qui constitue un seul arrondissement), qui accueillent chacun un sous-préfet. Leur rôle est d'assister le préfet de département dans ses missions.

[modifier] 3 883 cantons

Icône de détail Article détaillé : Canton français .

Les arrondissements sont à leur tour divisés en plusieurs cantons (la législation permet qu'un canton soit partagé entre deux arrondissements, mais ce cas de figure, qui s'est rarement produit, n'existe pas actuellement).

Leur rôle est essentiellement de fournir un maillage électoral ; aux élections cantonales, chaque canton élit la personne amenée à le représenter au Conseil général. En zone urbaine, une même commune recouvre généralement plusieurs cantons. En zone rurale, un canton est souvent formé de plusieurs petites communes ; il arrive alors fréquemment que les principaux services administratifs soient concentrés dans le chef-lieu de canton.

[modifier] 36 783 communes

Icône de détail Article détaillé : Communes de France .

Il s'agit (dans la quasi-totalité des cas) du découpage administratif ultime du territoire français et correspond généralement au territoire d'une ville ou d'un village. Si la commune peut être couverte par plusieurs cantons, elle ne peut faire partie que d'un seul arrondissement.

Une commune est administrée par un conseil municipal élu pour six ans, présidé par un maire.

Les 3 communes les plus peuplées que sont Paris, Marseille et Lyon sont encore divisées en 45 arrondissements municipaux : 20 pour Paris, 16 pour Marseille et 9 pour Lyon. Ils n'ont rien de commun avec les arrondissements départementaux si ce n'est le nom et correspondent plutôt à des sous-communes, avec un maire et un conseil municipal d'arrondissement. Il y a une mairie par arrondissement en plus de la mairie centrale pour Paris et Lyon, respectivement 20 et 9, et Marseille est en fait découpée en 8 « secteurs » regroupant chacun deux arrondissements.

Certaines communes peuvent également couvrir plusieurs agglomérations, villages ou bourgs provenant souvent d'anciennes communes ou agglomérations trop peu peuplées ou trop isolées pour disposer d'une administration autonome, et regroupées avec une ancienne commune voisine plus importante. Cependant, ils peuvent être issus de plans d'aménagement, par exemple dans les “villes nouvelles”, créées sur le territoire d'une ou plusieurs communes, ou dans les stations de montagne.

[modifier] Intercommunalité

Icône de détail Article détaillé : Intercommunalité.

Cependant, afin d'améliorer la coopération entre communes proches, qui ont des intérêts communs au niveau des transports, des zones économiques, etc., il existe plusieurs types d'établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) présentant divers niveaux de coopération. En janvier 2006, 32 826 communes (soit 89,8% des communes de France métropolitaine et 50 millions d'habitants) sont regroupées dans 2 558 structures d'intercommunalité :

  • 14 communautés urbaines, le degré le plus élevé de coopération intercommunale. Elles ne concernent que des ensembles de plus de 500 000 habitants comportant au moins une ville de 50 000 habitants et ont des compétences larges (développement économique, gestion des transports, de l'urbanisme, de l'eau, des déchets, etc.)
  • 169 communautés d'agglomérations, pour des ensembles possédant au moins 50 000 habitants autour d'une ville d'au minimum 15 000 habitants. Leurs compétences obligatoires sont moins nombreuses que celles des communautés urbaines.
  • 2400 communautés de communes, sans seuil minimum de population. Leurs compétences obligatoires sont, là encore, moins nombreuses.
  • 5 syndicats d'agglomération nouvelle, une catégorie ancienne en voie de remplacement par les communautés d'agglomération.

Il existe encore une dernière division administrative depuis 1995 : le pays, un territoire caractérisé par une cohésion géographique, économique, culturelle ou sociale, dont le but est de réunir des élus et des acteurs économiques à titre consultatif sur des projets locaux.

[modifier] France d'outre-mer

La République française est également constituée de plusieurs divisions administratives pour les parties du territoire ne se situant pas en France métropolitaine. Ces divisions correspondent en gros au degré d'indépendance de ces territoires vis-à-vis de la métropole.

[modifier] 4 régions d'outre-mer

Icône de détail Article détaillé : Régions d'outre-mer.

Il existe en France 4 régions d'outre-mer : Guadeloupe, Guyane française, Martinique et Réunion. Ces régions ont exactement le même statut que les régions métropolitaines depuis 2003. Chacune d'entre elles est également un département d'outre-mer, qui existait depuis 1946. Cette nouvelle structure monodépartementale pourrait être amenée à terme à disparaître par la fusion des assemblées régionales et départementale, à moins que de nouveaux départements ne soient créés (il a été évoqué par exemple la création d'un nouveau département dans le sud de la Réunion, la région se retrouvant alors composée de deux départements) mais tout cela reste pour l'instant hypothétique.

Ces régions d'outre-mer sont en outre divisées en :

  • 13 arrondissements
  • 156 cantons
  • 112 communes (il y a effectivement au total plus de cantons que de communes, à l'inverse de ce qui est observé en France métropolitaine)

Là encore, ces divisions correspondent exactement à leur homologues métropolitaines.

De plus, au 1er janvier 2006, il y existait 15 structures intercommunales regroupant 87 communes (soit 76,3% des communes des régions d'outre-mer) :

[modifier] 4 collectivités d'outre-mer

Icône de détail Article détaillé : Collectivités d'outre-mer.

Le 28 mars 2003, une révision constitutionnelle a créé les collectivités d'outre-mer (COM). Il en existe 4, aux statuts divers :

  • la Polynésie française, dénommée pays d'outre-mer par la loi organique du 27 février 2004, est régie par un statut de très large autonomie. Elle possède un gouvernement local, présidé par un président de la Polynésie française, l'assemblée de la Polynésie française disposant quant à elle d'un pouvoir législatif restreint (vote de lois de pays). Le gouvernement local a également compétence pour négocier des accords avec des États ou des organismes internationaux. La Polynésie française est subdivisées en 5 subdivisions administratives, elles même divisées en 48 communes. Enfin, 30 de ces communes sont divisées en sections appelées communes associées, au nombre de 96. Les 18 autres communes ne sont pas divisées en communes associées.
  • Mayotte possède un statut fortement inspiré de celui d'un département (elle possède d'ailleurs un conseil général). Elle est spécifiquement appelée collectivité départementale par la loi du 11 juillet 2001 et se réserve la possibilité de devenir un département français de plein droit en 2010. Mayotte est subdivisée en 17 communes et 19 cantons (chaque commune forme un canton, sauf Mamoudzou qui est divisée en 3 cantons).
  • Saint-Pierre-et-Miquelon possède également un statut voisin de celui d'un département, avec un conseil général. Son territoire est divisé en deux communes, mais ne possède ni arrondissement, ni canton. La loi du 11 juin 1985 fait simplement d'elle une collectivité territoriale.
  • Wallis-et-Futuna possède un statut spécifique. Il est constitué par trois monarchies (Alo, Sigave et Uvéa), formant autant de circonscriptions territoriales. Les rois de ces royaumes président le conseil territorial qui comprend également trois représentants de l'État français, tandis qu'une assemblée territoriale est élue au suffrage universel. Uvéa, la plus peuplée des circonscriptions, est divisée en trois districts : Hahaké, Hihifo et Mua. Les circonscriptions et districts sont divisés en 36 villages qui ne sont pas des divisions administratives, mais qui servent d'unité de base au recensement de la population. Wallis-et-Futuna ne possède ni arrondissement, ni canton, ni commune (c'est le seul territoire français habité qui ne soit pas divisé en communes). La loi du 29 juillet 1961 fait de lui un territoire appartenant à la catégorie des territoires d'outre-mer. Mais, contrairement aux autres COM, aucune loi postérieure à la réforme du 28 mars 2003 n'a repris sa qualification particulière, sans doute obsolète.

[modifier] Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie n'est pas une collectivité territoriale, mais possède un statut spécifique de collectivité, lui garantissant une très large autonomie. Un référendum local portera en outre à partir de 2014 sur son indépendance éventuelle. Elle possède un congrès élisant un gouvernement. La liberté de législation accordée à la Nouvelle-Calédonie est à l'heure actuelle la plus importante de tous les territoires français, le congrès édictant des lois de pays. La Nouvelle-Calédonie est divisée en trois provinces (province Nord, province Sud et province des îles Loyauté), à leur tour divisées en 33 communes (dont l'une partagée entre 2 provinces).

[modifier] Autres territoires

Il existe encore trois autres structures concernant différents territoires de la République française qui ne possèdent aucune population permanente et par conséquent aucune élection locale :

  • Les îles éparses de l'océan Indien furent administrées par le préfet de la Réunion. Cette fonction était assurée conformément à l'arrêté du 19 septembre 1960. À partir de l’arrêté du 3 janvier 2005 et jusque 2007, l’administration des îles fut confiée au préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises.
  • L'île de Clipperton, qui relève du domaine public maritime et est inscrite au tableau des propriétés domaniales de l'État. Elle est à ce titre sous l'autorité du Premier Ministre, autorité qu'il délègue au Haut-commissaire de la République de Polynésie française.

[modifier] Nationalité et citoyenneté françaises

Les critères pour satisfaire à la citoyenneté française sont identiques sur tout le territoire français, y compris dans les possessions d'outre-mer. Tous les citoyens français, où qu'ils demeurent, votent aux élections nationales (présidentielle et législative) et sont représentés au Sénat et à l'Assemblée nationale.

L'article 17-4 du Code civil français, tel qu'il résulte de la loi n° 2003-1119 du 26 novembre 2003 relative à la maîtrise de l'immigration, au séjour des étrangers en France et à la nationalité, dispose: « Au sens du présent titre (relatif à la nationalité française), l'expression "en France" s'entend du territoire métropolitain, des départements et des collectivités d'outre-mer ainsi que de la Nouvelle-Calédonie et des Terres australes et antarctiques françaises. » (Pour être complet, en ce qui concerne la nationalité française et même si cela n'est pas précisé dans la loi ou dans son décret d'application, l'expression "en France" inclurait aussi, en se réfèrant à la jurisprudence des tribunaux français, les navires battant pavillon français lorsqu'ils croisent dans les eaux internationales).

Les îles éparses ont été administrées par le préfet de la Réunion jusqu'à un arrêté du 3 janvier 2005. Depuis cette date, elles sont de la responsabilité du préfet des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises).

[modifier] Appartenance à l'Union européenne

La France métropolitaine et les régions françaises d'outre-mer font partie intégrante de l'Union européenne, les régions d'outre-mer étant considérées comme des régions ultrapériphériques de cette dernière.

Les autres parties de la République françaises ne font pas partie du territoire communautaire, même si leurs résidents qui possèdent la nationalité française votent lors des élections européennes. Certains traités relatif à l'Union européenne peuvent s'y appliquer (comme l'Euratom ou l'Euro, utilisé à Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon).

[modifier] Anciennes divisions

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Atlas de la Révolution française 4, Le territoire (1) Réalités et représentations, éditions EHESS, 1989

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes