Adam Mickiewicz

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Adam Mickiewicz
Adam Mickiewicz
Adam Mickiewicz
Naissance 24 décembre 1798
Décès 26 novembre 1855
Activité poète
Nationalité polonaise
Sujet Messianisme, Pologne Ancienne, Occultisme
Mouvement Romantisme
Influences Lord Byron, William Shakespeare, Jan Kochanowski
A influencé Alexandre Pouchkine, Comte de Lautréamont, Cyprian Kamil Norwid, Guillaume Apollinaire, Witold Gombrowicz, Czesław Miłosz, Tadeusz Różewicz
Œuvres principales Les Aïeux, Messire Thaddée, Conrad Wallenrod
Adam Mickiewicz par Walenty Wańkowicz
Adam Mickiewicz par Walenty Wańkowicz
Statue d'Adam Mickiewicz sur la place du marché à Cracovie.
Statue d'Adam Mickiewicz sur la place du marché à Cracovie.

Adam Bernard Mickiewicz de Poraj, né le 24 décembre 1798 à Nowogrodek, en région historique de l'Union de Pologne-Lituanie, (actuelle Nawahradak en Biélorussie) et mort à Istanbul le 26 novembre 1855, est un poète et écrivain polonais, fils de Nicolas Mickiewicz, un gentilhomme pauvre, et de Barbe Majewska.

Sommaire

[modifier] La vie et les ouvrages

Il fit des études scientifiques et philologiques à l’Université de Vilnius et participa à la fondation des organisations de jeunesse progressiste et patriotique, celles des Philomates et des Philarètes avec le poète polonais Thomas Zan.

Adam Mickiewicz, c'est avant tout un immense créateur, l'un des plus grands poètes romantiques européens, intellectuel (ses cours au Collège de France étonnent par la fraîcheur de leur point de vue). Il est célébré dans son pays natal comme le père spirituel de la littérature polonaise moderne, un rôle qu'il partage avec les autres « bardes-prophètes » tels que de Zygmunt Krasiński, Juliusz Słowacki et Cyprian Kamil Norwid.

Contrairement aux « poètes maudits », sa vie fut relativement douce. La seule fantaisie qu’il se soit permise, fut d’interrompre le pape et de le saisir par la manche de sa soutane. Émigré en Russie, il ne connut que des persécutions bénignes. Il surmonta les déceptions amoureuses ainsi que son veuvage précoce sans perdre la maîtrise de lui-même.

Sa vie fut sobre mais intense, sans atermoiements entre conscience et réalisation. Il sublime un amour malheureux en immortalisant « Maryla ». Le succès littéraire presque immédiat, son engagement politique, lui confèrent le rôle de chef moral reconnu par toute la nation polonaise.

Son œuvre littéraire n’occupe que quinze années de sa vie, mais cela a suffi pour faire reconnaître l’un des plus grands poètes romantiques. Son inspiration est toujours puisée dans la tradition polonaise et catholique. Ballades et Romances (1822) est folklorique, Les Aïeux (1823) sortent de la terre lituanienne, et Conrad Wallenrod (1828) révèle un engagement patriotique.

Sa participation à des cercles patriotiques lui valut d’être exilé en Russie de 1824 à 1829, année où il partit s’installer en France. Lors de l’insurrection de 1831, il tenta sans succès de se joindre aux rebelles mais ne put dépasser Dresde. À partir de 1832, et avec Conrad Wallenrod dans la dernière partie des Aïeux, il trouve sa doctrine (patriotisme fervent, religion retrouvée). Il prêche la régénération par le sacrifice accepté, la souffrance sublimée en amour pour sa patrie. La cause de la Pologne devient sacrée dans l'histoire du monde. Il signe cet engagement en écrivant les Livres du pèlerinage polonais (1832).

Blason du Clan Poraj
Blason du Clan Poraj

Le 22 juillet 1834, il épousa à Paris une compatriote de vingt-deux ans, Félicie Szymanowska, qui lui donna six enfants. En 1839 et 1840, il enseigna à Lausanne la littérature latine avant d’être nommé en 1840 professeur de littérature slave à une chaire créée pour lui. Cependant, ses cours furent suspendus en 1844, car on lui reprochait de s’être laissé influencer par les opinions du mystique Towianski. Il finit par être révoqué (avec Jules Michelet et Edgar Quinet) après le coup d’État de 1851 par décret du 9 mars 1852.

Il mourut brusquement du choléra à Istanbul où il était allé rejoindre la colonie polonaise qui vivait à Polonezköy pendant la guerre de Crimée. Il songeait à y former une légion polonaise qui lutterait contre les Russes. Son corps fut ramené à Paris puis, en 1890, transféré à Cracovie où il fut inhumé solennellement à la cathédrale de Wawel.

Conrad Wallenrod a donné naissance à deux opéras, I Lituani d'Amilcare Ponchielli et Konrad Wallenrod de Władysław Żeleński. Après la publication des Aïeux (Dziady), Mickiewicz chercha à convaincre Frédéric Chopin de la mettre en musique. Finalement, la cantate Widma (Les Fantômes) fut composée par Stanisław Moniuszko.

Les œuvres majeures de Mickiewicz restent les Aïeux et Messire Thadée où Mickiewicz ne cachait pas qu'il avait les péchés contre sa religion et nation. Dans les Aïeux il pressentait la bataille avec le Dieu.

Teraz duszą jam w moję ojczyznę wcielony,
Ciałem połknąłem jej duszę,
Ja i ojczyzna to jedno.
Nazywam się Milijon - bo za milijony
Kocham i cierpię katusze.
Patrzę na ojczyznę biedną,
Jak syn na ojca wplecionego w koło;
Czuję całego cierpienia narodu,
Jak matka czuje w łonie bole swego płodu.
Cierpię, szaleję - a Ty mądrze i wesoło
Zawsze rządzisz,
Zawsze sądzisz,
I mówią, że Ty nie błądzisz!

Le fragment de Aïeux en traduction de George Sand: Mon ame est incarnée dans ma patrie; j'ai englouti dans mon corps toute l'âme de ma patrie!... Moi, la patrie, ce n'est qu'un. Je m'appelle Million, car j'aime et je souffre pour des millions d'hommes. Je regarde ma patrie infortunée comme un fils regarde son pere livré au supplice de la roue; je sens les tourments de toute une nation, comme la mère ressent dans son sein les souffrances de son enfant. Je souffre! je délire!... Et toi, gai, sage, tu gouvernes toujours, tu juges toujours, et l'on dit que tu n'erres pas !... .

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Wikisource propose un ou plusieurs textes écrits par Adam Mickiewicz.

[modifier] Œuvres

Extrait d'une édition en langue russe de Pan Tadeusz (Messire Thadée) - Saint Petersbourg, 1902
Extrait d'une édition en langue russe de Pan Tadeusz (Messire Thadée) - Saint Petersbourg, 1902
  • Ballades et romances (1822)
  • Grazyna (1823)
  • Les Aïeux (2e et 4e parties, 1823)
  • Les Sonnets de Crimée (1826)
  • Conrad Wallenrod (1828)
  • Livre de la Nation et du pèlerinage polonais (1832)
  • Les Aïeux (3e partie, 1833)
  • Messire Thadée (1834)
  • Cours de littérature slave ; L’église officielle et le messianisme, (texte original français, 1845)
  • Les Slaves, (texte original français, 1849)
  • Les Slaves, Cours du Collège de France 1842, édition de Philippe-Joseph Salazar, Paris, Klincksieck, 2005, 248 p. [1] ISBN 2-252-03516-1
  • Les Aïeux, (1re partie 1861, posthume)
  • Adam Mickiewicz. Dzieła poetyckie. Wydał i objaśnił Tadeusz Pini. Wydanie zupełne, z portretami i podobiznami autografów poety. Nakładem Komitetu Mickiewiczowskiego.Nowogródek 1933. Édition polonaise des œuvres poétiques d'Adam Mickiewicz réalisée à Nowogródek en 1933, (482 p.)
Le monument à Mickiewicz de Antoine Bourdelle
Le monument à Mickiewicz de Antoine Bourdelle

[modifier] Traductions

  • Pan Tadeusz [Messire Thadée]. Traduction recommandée : Roger Legras, Editions L'Age d'Homme. [1992] En alexandrins souples, rigoureusement concordants avec l'original, et de surcroît d'une grande beauté de langue.
  • Sonnets de Crimée. Traduits du polonais par Feliks Konopka. Cracovie, Wydawnictwo Literackie, 1973

[modifier] Bibliographie

  • Ladislas Mickiewicz: Adam Mickiewicz, sa vie et son œuvre. Avec un portrait par Théophile Bérengier. Paris, A. Savine, éditeur,1888
  • Les Écrivains célèbres, tome III, le XIXe et le XXe siècles, Éditions d’art Lucien Mazenod
  • Revue des Sciences Humaines- Faculté des Lettres de l'Université de Lille, Fascicule spécial (n° 80, oct.- déc. 1955). Hommage à Mickiewicz à l’occasion du centenaire de sa mort (1855-1955). Mickiewicz et la France : 1) Adam Mickiewicz, par Maxime Herman, 2) Les Pélerins de l'Avenir (Mickiewicz et Lamennais), par Wenceslas Godlewski, 3) Sur le Pavé de Paris, par Jan Parandowski. Allocution de M. André Vaillant, prof. au Collège de France. Remerciements de M. Wenceslas Godlewski. Conférence de Wenceslas Godlewski : Adam Mickiewicz, sa personnalité, son message
  • Jean-Charles Gille-Maisani : Adam Mickiewicz, poète national de la Pologne. Étude psychanalytique et caractéreologique, Bellarmin, Montréal, 1988
  • Edmond Marek, « Curieuses rencontres romantiques : "Mazeppa", une orientale de Victor Hugo et le "Faris" de Mickiewicz » dans Mélanges offerts à M. le Professeur A. Monchoux - Annales de l'Université de Toulouse, tome XIV 1979

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes

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