Adénosine triphosphate

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L'adénosine triphosphate (ATP) est une molécule utilisée chez tous les organismes vivants pour fournir de l'énergie aux réactions chimiques. C'est également le précurseur d'un certain nombre de cofacteurs enzymatiques essentiels comme de NAD+ ou le coenzyme A. l'ATP est aussi l'un des quatre monomères utilisés dans la synthèse des ARN cellulaires.

Structure moléculaire de l'Adénosine triphosphate
Structure moléculaire de l'Adénosine triphosphate

Enfin, c'est un coenzyme de transfert de groupements phosphate qui est associé de manière non covalente aux enzymes de la classe des kinases (c'est un co-substrat) .

Sommaire

[modifier] Structure

Acides nucléiques éditer le modèle

Nucléobases (bases azotées)


Nucléosides :

Adénosine - Ribothymidine (rare) - Uridine
Guanosine - Cytidine

Désoxyadénosine - Désoxythymidine - Désoxyuridine
Désoxyguanosine - Désoxycytidine


Nucléotides

AMP - TMP - UMP - GMP - CMP
ADP - TDP - UDP - GDP - CDP
ATP - TTP - UTP - GTP - CTP
cAMP - cGMP

dAMP - dTMP - dUMP - dGMP - dCMP
dADP - dTDP - dUDP - dGDP - dCDP
dATP - dTTP - dUTP - dGTP - dCTP

Acides nucléiques
ADN - ADNn - ADNmt - ADN chloroplastique - ADNc
ARN - ARNm - ARN non-codant - ARNmi - ARNr - ARNt -
shARN - siARN - ARNpn - ARNpi - ARNpn - ARNsno - ARNtm
Oligonucléotide

L'adénosine triphosphate est un nucléotide triphosphate. Il est constitué :

[modifier] Rôle

[modifier] Source d'énergie

Du fait de la présence de liaisons riches en énergie (celles liant les groupements phosphate sont des liaisons anhydride d'acide), cette molécule est utilisée chez les êtres vivants pour fournir de l'énergie aux réactions chimiques qui en consomment. L'ATP est la réserve d'énergie de la cellule.

En effet, la réaction d'hydrolyse de l'adénosine triphosphate en adénosine diphosphate (figure 3) et phosphate est une réaction exergonique : la variation d'enthalpie libre standard est égale à −30,5 kJ/mol : \mathrm{ATP} + \mathrm{H_{2}O} \longrightarrow \mathrm{ADP} + \mathrm{P_{i}}

Au contraire, la réaction de synthèse de l'adénosine triphosphate à partir d'adénosine diphosphate et de phosphate est une réaction endergonique : la variation d'enthalpie libre standard est égale à +30,5 kJ/mol. \mathrm{ADP} + \mathrm{P_{i}} \longrightarrow \mathrm{ATP} + \mathrm{H_{2}O}

La réaction d'hydrolyse de l'ATP en adénosine monophosphate (et pyrophosphate) est une réaction exergonique : la variation d'enthalpie libre standard est égale à −42 kJ/mol. \mathrm{ATP} + \mathrm{H_{2}O} \longrightarrow \mathrm{AMP} + \mathrm{P_{i}} \sim \mathrm{P_{i}}

L'énergie est donc stockée dans les liaisons entre les groupements phosphate.

Il existe cependant un palier d'enthalpie à franchir avant de libérer cette énergie (Etat de transition). Ceci explique que l'hydrolyse des liaisons pyrophosphate ne se produise pas en permanence. Les enzymes sont capables d'abaisser ce seuil, afin d'utiliser l'énergie libérée.

Si l'énergie est ainsi stockée dans les liaisons anhydrides, on peut se demander quel est l'intérêt pour les êtres vivants de synthétiser la molécule entière, et non uniquement des pyrophosphate libres. La réponse est probablement dans la capacité des enzymes à reconnaitre l'ATP, plus aisé à hydrolyser spécifiquement que des pyrophosphate libres, très semblables à tous les groupements phosphate présents dans les biomolécules.

L'ADP peut être phosphorylé par la chaîne respiratoire des mitochondries et des procaryotes ou par les chloroplastes végétaux pour redonner de l'ATP. Le coenzyme ATP/ADP est un donneur d'énergie universel, et c'est la principale source d'énergie directement utilisable par la cellule. Chez l'humain, l'ATP constitue la seule énergie utilisable par le muscle.

[modifier] Messager cellulaire

Molécule d'adénosine triphosphate
Molécule d'adénosine triphosphate

L'adénosine monophosphate cyclique (ou AMPc) sous l'action d'une hormone est l'un des moyens de communiquer des messages à l'intérieur de la cellule par les récepteurs membranaires.

[modifier] Stockage de l'ATP

Les stocks d'ATP de l'organisme ne dépassent pas quelques secondes de consommation. En principe, l'ATP est produite en permanence, mais tout processus qui bloque sa production (ce qui est le cas de certains gaz de combat conçus à cet effet, ou de poisons, comme le cyanure, qui bloque la chaîne respiratoire, ou l'arsenic qui remplace le phosphore et rend inutilisables les molécules phosporées) provoque en conséquence une mort rapide de l'organisme contaminé.

C'est alors qu'interviennent les molécules de créatine : elles lient un phosphate par une liaison riche en énergie tout comme l'ATP. L'ADP peut donc ainsi redevenir de l'ATP par couplage avec l'hydrolyse de la créatine-phosphate. La créatine recycle donc en quelque sorte le phosphate libéré par hydrolyse de la molécule d'ATP originale. Elle permet de conserver une énergie aussi facilement mobilisable que l'ATP, sans pour autant épuiser les stocks du pool d'ATP.

L'ATP ne peut être stockée à l'état brut, seuls des intermédiaires de la chaîne de production de l'ATP peuvent être stockés. Exemple du glycogène qui pourra se transformer en glucose et alimenter la glycolyse si l'organisme a besoin de plus d'ATP. L'équivalent végétal du glycogène est l'amidon. L'énergie peut aussi être stockée sous forme de graisses, par néo-synthèse d'acides gras.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes