Abou Dabi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

24° 27′ 33″ N 54° 22′ 10″ E / 24.4591, 54.3694

أبو ظبي (ar)
ʼAbū Ẓaby (ar)
Drapeau d'Abou Dabi
Drapeau
Administration
Statut politique émirat des Émirats arabes unis
Capitale Abou Dabi (ville)
Gouvernement
- émirs

Khalifa bin Zayid Al Nahyan
Géographie
Superficie 67 340 km²
Démographie
Population  (2006) 1 432 900 hab.
Densité 21 hab./km²
Langues arabe
Économie
Monnaie Dirham des Émirats arabes unis (AED)
Autres
Fuseau horaire UTC +4
Domaine internet .ae
Indicatif téléphonique +971

Abou Dabi, encore orthographié Abou Dhabi, Abou-Dhabi, Abu Dhabi ou Aboû Dabî[1], en arabe أبو ظبي (ʼAbū Ẓaby), littéralement, « Père de la gazelle », est à la fois une ville et un émirat des Émirats arabes unis.

Sommaire

[modifier] Histoire

La ville d'Abou Dabi (Abu Dhabi) est fondée en 1791 par la tribu bédouine des Bani Yas avec à leur tête Shakhbut bin Dhiyab. Ils se replient dans la région, fuyant les Wahhabites du Nejd qui étendaient leur territoire.

Alors partie intégrante de l'émirat de Dubaï, Abou Dabi se constitue émirat à part entière en 1833 à l'instigation du clan Al Maktoum, une des branches des Bani Yas.

Durant le règne de Cheikh Zayid bin Khalifa ََAl Nahyan (1855-1908), l'émirat prend de l'importance en préservant sa souveraineté face au Royaume-Uni et devient un des principaux centres exportateurs mondiaux de perles. À sa mort, une guerre de succession se déclenche et prend fin avec l'avènement de Cheikh Shakhbut bin Sultan Al Nahyan en 1928. L'économie basée sur les perles s'effondre dans les années 1930 avec l'introduction sur le marché mondial des perles de culture japonaises. Le commerce des dattes, le dressage des chameaux, la pêche et la production de légumes dans les oasis d'Al Ain et de Liwa lui permettent de subsister. En 1939, l'émir accorde des concessions pour du pétrole qui sera découvert à partir de 1958. Trop prudent quant à ces nouveaux revenus, il préfère ne pas réinvestir et Abou Dabi se développe peu.

La famille régnante l'écartera du trône en 1966 et c'est son frère, Cheikh Zayid bin Sultan Al Nahyan, qui prendra la tête de l'émirat jusqu'à sa mort en 2004. Plus visionnaire et ambitieux que son prédécesseur, ce dernier permet à Abou Dabi de connaître le plus grand développement économique que l'émirat ait connu et de faire de lui le plus riche et le plus peuplé des sept émirats (70% de la richesse, 40% de la population). Routes, écoles, hôpitaux, projets d'électrification, l'émirat et sa capitale éponyme manquent au début de tout aussi de nombreux programmes sont-ils lancés dès la fin des années 1960, alors que les premières exportations de pétrole apportent de précieuses devises.

Le gouvernement prend conscience très tôt du caractère non renouvelable des ressources pétrolières et gazières et donc du besoin de diversifier son économie. Après avoir donné la priorité au développement de cet unique secteur générateur de devises jusqu'à la moitié des années 1970, l'émirat d'Abou Dabi a profité d'un afflux massif de fonds suite au choc pétrolier de 1973 pour développer d'autres secteurs et plus particulièrement l'industrie lourde et l'agriculture. Le premier plan quinquennal de la fédération des Émirats arabes unis (1980) exprime particulièrement cette volonté gouvernementale de diversifier l'économie et même de développer des sources d'énergies renouvelables. Mais ces plans ne furent que des demi-réussites. Si l'économie d'Abou Dabi est bien plus diversifiée que celle d'autres émirats du Golfe, comme le Qatar, le Bahreïn ou le Koweït, les exportations de pétroles brut et raffiné représente tout de même plus des deux tiers de l'économie de l'émirat. C'est bien moins que ce qu'a réussi à réaliser l'émirat voisin de Dubaï (mais dont les reserves en ressources naturelles étaient bien plus limitées) en réduisant sa part du pétrole (brut) dans le PIB 2005 à 6% (chiffre officiel), grâce à ses activités d'import-export, ses zones industrielles, ses nombreuses zones franches, ses secteurs du tourisme, de la finance et surtout depuis 2002, de la construction.

Avec les perspectives de baisse sensible du volume de pétrole exportable d'ici quelques décennies, le gouvernement d'Abou Dabi réalise depuis la fin des années 1990 un double programme d'ouverture (aux capitaux et investisseurs étrangers) et de privatisation. Cette libéralisation s'ajoutant à une forte appréciation du prix du baril de pétrole en raison des tensions géopolitiques régionales, l'économie d'Abou Dabi connaît depuis 2002 une croissance « asiatique » comprise entre 5% et 10% par an.

Depuis 2004 et le décès de Cheikh Zayid bin Sultan Al Nahyan, c'est le fils aîné de Zayid, Cheikh Khalifa bin Zayid Al Nahyan, qui est à la tête de l'émirat et également président de la Fédération des Émirats arabes unis. Observateurs internationaux et économistes ont rapidement été rassurés par l'attitude du nouvel émir d'Abou Dabi qui, comme son père, caractérise sa politique par un dynamisme économique et une prudence diplomatique, notamment en ne se laissant pas, contrairement aux pays voisins, sous la dépendance des Etats Unis comme principal voir unique fournisseur en équipements, matériels et technologies.

Icône de détail Article détaillé : Histoire des Émirats arabes unis.

[modifier] Géographie

Carte d'Abou Dabi
Carte d'Abou Dabi


L'émirat d'Abou Dabi se situe dans le sud et l'ouest des Émirats arabes unis dont il représente environ 80% du territoire. La majorité de l'émirat est occupé par le désert du Rub al-Khali et la côte sur le golfe Persique est majoritairement occupé par des sebkhas. L'émirat possède des frontières avec l'Arabie saoudite au sud et à l'ouest, avec Oman à l'est et avec les émirats de Dubaï et de Charjah au nord. Il ne possède ni enclave, ni exclave.

La ville se situe sur la côte, dans le nord de l'émirat. À l'origine cantonnée sur une île en forme de « T » qui s'avance dans le golfe Persique, elle s'étale aujourd'hui dans le désert.
En 2006, elle comptait 619 316 habitants.

Icône de détail Article détaillé : Géographie des Émirats arabes unis.

[modifier] Économie

La ville d'Abou Dabi est la capitale des Émirats arabes unis depuis 1971. Elle comporte un aéroport international (Nadia International) et un autre aéroport (Bettina essentiellement à usage militaire , code AITA : AZI), une université, des zones industrielles, etc. Elle dispose également d'une très grande mosquée depuis peu, la mosquée Sheikh Zayed.

[modifier] Politique

Icône de détail Article détaillé : Politique des Émirats arabes unis.
Vue de la Corniche d'Abou Dabi en 2006
Vue de la Corniche d'Abou Dabi en 2006
Abu Dhabi vu du satellite SPOT
Abu Dhabi vu du satellite SPOT

[modifier] Émirs d'Abou Dabi (dynastie Al Nahyan)

  • 1761 - 1793 Dhiyab bin Issa bin Nahyan
  • 1793 - 1816 Shakhbut Ier bin Dhiyab
  • 1816 - 1818 Muhammad bin Shakhbut
  • 1818 - 1833 Shakhbut II bin Dhiyab
  • 1818 - 1833 Tahnun Ier bin Shakhbut
  • 1833 - 1833 Khalifa Ier bin Shakhbut
  • 1833 - 1845 Sultan Ier bin Shakhbut
    • juil. 1845 - sept. 1845 Isa bin Khalid (usurpateur)
    • sept. 1845 - déc. 1845 Dhiyab bin Issa (usurpateur)
  • 1845 - 1855 Said bin Tahnun
  • 1855 - 1909 Zayid Ier bin Khalifa
  • 1909 - 1912 Tahnun II bin Zayid
  • 1912 - 1922 Hamdan bin Zayid
  • 1922 - 1926 Sultan II bin Zayid
  • 1926 - 1928 Saqr bin Zayid
  • 1928 - 1966 Shakhbut II bin Sultan († 1989)
  • 1966 - 2004 Zayid II bin Sultan
  • 2004 - actuel Khalifa II bin Zayid

[modifier] Population

Une partie de la ville d'Abou Dabi vue par satellite
Une partie de la ville d'Abou Dabi vue par satellite

En 2006, la population était estimée à 1 432 900 de personnes mais la grande majorité sont des travailleurs immigrés venant principalement des autres pays arabes et du sous-continent Indien.

La plus grande ville est Abou Dabi avec 619 316 habitants. L'autre ville importante est celle d'Al Ain dans l'oasis du même nom, dans l'est de l'émirat, avec 426 985 habitants (chiffres de 2006).

[modifier] Les projets de construction

Une nouvelle ville, sortira bientôt de terre dans le désert, à proximité de l’aéroport international de l’émirat d’Abou Dabi. La première ville cent pour cent écologique au monde s’appellera Masdar (« source » en arabe) et pourra accueillir jusqu’à cinquante mille habitants et mille cinq cents entreprises en 2016. Les travaux ont commencé en février 2008.

Un chantier de 5 hectares est ouvert au cœur d'Abou Dabi. le central market remplacera en 2010 l'ancien souk. Le batiment central sera surmonté de 3 tours (dont l'une de 382 mètres sera la plus haute de la capitale du pays. Ce projet de 700.000 m2 d'habitations, de bureaux et de zones commerçantes coutera plus de 3 milliards de dollars[2]

L'île de Saadiyat, une île côtière d'Abou Dabi, est en cours de développement avec le développement d'un district culturel et plusieurs musées (Guggenheim Abou Dabi, Louvre Abou Dabi, etc.) visant une renommée mondiale.

Abu Dhabi en tant que capitale politique s'est longtemps voulu très calme et conservatrice tandis que Dubai innovait économiquement et architecturalement. Elle est à présent entré en concurrence avec cette dernière. C'est ainsi qu'à sa suite elle a ouvert l'accès des étrangers à l'investissement immobilier, qu'elle à levé les restrictions sur les visas et qu'elle développe un projet touristique caractérisé ici par la recherche d'une offre culturelle.

[modifier] Philatélie

Entre 1964 et 1972, Abou Dabi a émis 90 timbres poste avec pour légende Abou Dabi. La dernière série émise (douze valeurs) est constituée de timbres de la série courante de 1970-1971 surchargés des lettres UAE (pour United Arab Emirates, Émirats arabes unis en français) et de caractères arabes.

[modifier] Annexes

[modifier] Liens externes

Pages sur ce thème sur les projets Wikimedia :

[modifier] Sources

[modifier] Référence

  1. (fr) Site officiel du ministère français des Affaires étrangères
  2. Le Moniteur N°5441 du 7 mars 2008 page 10