Abdullah Öcalan

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Abdullah Öcalan (Apo), né le 4 avril 1949, est un leader indépendantiste kurde et fondateur-chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Partiya Karkêren Kurdistan).

Après avoir été capturé au Kenya au cours d'une opération menée conjointement par les services secrets turcs (MIT), américains (CIA)[1] et israéliens (Mossad) le 15 février 1999, il est condamné à mort le 29 juin 1999 pour son activité séparatiste armée, considérée comme terroriste notamment par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne. La peine est commuée en prison à vie en 2002 lorsque la Turquie abolit la peine de mort. Depuis il est le seul détenu de l'île prison d’Imrali.

Sommaire

[modifier] Biographie

Abdullah Öcalan, dont la mère était turque et le père kurde[réf. nécessaire], est né le 4 avril 1949 dans une famille modeste à Ömerli, Şanlıurfa, au sud-est de la Turquie. Le village ne possédant pas d’école, il commence sa scolarité dans un village voisin. Après des études à l’école du cadastre, il exerce le métier de fonctionnaire administratif durant une année. Par la suite, il entreprend des études à la faculté de droit d'Istanbul et fait un passage à la faculté de sciences politiques d’Ankara.

Les années 70 sont marquées en Turquie par un mouvement populaire et politique très intense. Les mouvements étudiants deviennent actifs en particulier à Ankara et à Istanbul. D'abord sympathisant des idées de certains courants religieux islamistes, Öcalan se montre finalement attiré par le développement des mouvements révolutionnaires et démocratiques étudiants durant ses études en école de cadastre. Suite à la disparition des leaders étudiants tels que Mahir Cayan et Deniz Gezmis, il participe aux manifestations de protestations. En 1972, il est arrêté et purge une peine de prison de six mois. Durant sa période de détention, il effectue des recherches poussées, il lit et analyse énormément. Ces mois de détention seront le tournant de sa conception politique et de sa pensée.

Dès sa sortie de prison, il participe à la réunification du mouvement étudiant et y joue un rôle primordial. Il est rapidement mis en avant en tant que leader de la jeunesse et fait partie des fondateurs de la ligue des étudiants démocratique d’Ankara. Néanmoins les avis diffèrent au sein de la ligue lorsque l'on aborde les discussions concernant le problème kurde. Öcalan est convaincu que la gauche turque ne développe pas une solution efficace quant à la résolution de ce problème et entreprend des recherches théoriques et idéologiques. Il en déduit que la question kurde nécessite une organisation et une réflexion particulière au problème. Il forme un groupe d'étudiants qui prennent l'initiative d'en faire leur perspective de lutte. Il avance que la question de la liberté des kurdes est importante dans un milieu où l'on planifie l'avenir du pays. Avec ce groupe d’étudiants, il étend ses activités d'Ankara au sud-est de la Turquie.

Ses idées attirent l'intérêt de la jeunesse et de la population au sud-est de la Turquie. Ce groupe de quelques personnes prend de l'ampleur. L'État turc remarque assez rapidement ce groupe qui revendique la liberté du peuple kurde et devient une force politique, l'un des fondateur du mouvement originaire de la Mer Noire nommé Haki Karer est condamné (Antep, 1977).

Face à l’État turc, le groupe décide de former un parti, c’est une période où l'on commence à rédiger ce qui deviendra plus tard le manifeste du PKK. En 1978, dans un village appelé Fis, non loin de la ville de Diyarbakir, se tient le premier congrès qui donne naissance au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Voyant qu'il deveint impossible d’arrêter ce mouvement et que le parti prend de l’ampleur, le 12 septembre 1980 un coup d’état militaire est organisé afin de décréter l’état d’urgence en Turquie.

La junte militaire se fait un devoir de maîtriser toute révolte pour le bien de tous et le maintien de la paix nationale, évitant ainsi la guerre civile. Les cadres meneurs du parti tels que Mazlum Dogan, Hayri Durmus, Kemal Pir et de nombreux autres prisonniers encore, meurent alors, punis pour avoir provoqué des rébellions.

Toutes les voies vers une lutte politique étant interdites, le mouvement kurde sous la direction d'Öcalan s'engage dans la lutte armée en août 1984. Cette lutte armée prend, en 1990, la tournure d’un soulèvement populaire. Afin d’empêcher les destructions causées par la guerre et d’ouvrir la voie vers une résolution politique et démocratique, Öcalan propose des trêves en 1993, 1995 et 1998 mais celles-ci s’avèrent être unilatérales.

Les dirigeants turcs n’ont jamais répondu favorablement à ces trêves. Malgré cela, Öcalan déclare la fin des combats le 1er septembre 1998 afin de permettre des négociations politiques et diplomatiques. La Turquie, refusant les négociations, menace la Syrie de guerre et Öcalan doit s’exiler en Europe afin de trouver une solution au problème. Depuis 1998, il poursuit sa lutte pour la guerre et rappelle qu’une résolution est possible.

[modifier] Remarque

Le nom s’écrit bel et bien Öcalan et non Öçalan comme on le trouve parfois. Il se prononce /eudjalane/ et signifie "qui se venge".

[modifier] Bibliographie

Abdullah Öcalan publie un livre au Royaume-Uni "Ecrits de prison : les racines de la civilisation". C'est sous ce titre que la maison d'édition britannique Klaus Happel a publié un livre écrit par celui-ci, emprisonné pour terrorisme en Turquie depuis huit ans. Ankara, qui vient d'apprendre la publication de l'ouvrage, a fait part de son embarras à Londres. C'est l'avocat d'Öcalan qui a aidé ce dernier à faire sortir ses textes de prison[2].

[modifier] Notes et références

  1. Nouvel Observateur - N°1804 - Semaine du 3 juin 1999 - CIA : tout savoir, agir partout
  2. Article provenant de la newsletter de l'hebdo courrier international du 21 février 2007, publié à l'origine dans le journal Hürriyet

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe

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Chef du Parti des travailleurs du Kurdistan
depuis le 27 novembre 1978
Murat Karayilan