300 (film)

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300 (film)
Titre original 300
Réalisation Zack Snyder
Durée 115 minutes
Sortie 9 mars 2007
Langue originale Anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis

300 est un film américain réalisé par Zack Snyder et sorti en 2007. Tiré du roman graphique de Frank Miller, 300, il donne une vision fantastique de la bataille des Thermopyles en -480.

Dans les semaines qui ont précédé et suivi sa sortie, le film a soulevé une controverse portant sur la représentation des Perses dans le contexte international des tensions entre les États-Unis et l'Iran.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Léonidas est devenu roi de Sparte à la suite des épreuves rituelles spartiates dont il a triomphé. Il apprend d'un messager que le roi perse Xerxès envisage d'envahir la Grèce et de soumettre sa cité. Contre l'avis de l'oracle, il part à la rencontre de l'ennemi avec les 300 soldats qui composent sa garde personnelle. Il choisit de combattre l'armée ennemie dans le passage étroit et rocheux des Thermopyles. Face à l'armée gigantesque de l'envahisseur perse, la résistance est héroïque mais désespérée.

[modifier] Autour du film

[modifier] Adaptation

Zack Snyder a réalisé le film courant 2006. Le film est réalisé avec les mêmes procédés techniques que le film Sin City lui-même adapté de la bande dessinée de Frank Miller, avec l'utilisation massive d'images de synthèse.

Même si toutes les scènes présentes dans la bande dessinée originale sont fidèlement reconstituées sur le grand écran, le scénario a été complété de quelques personnages et scènes supplémentaires :

[modifier] Anecdotes

  • Le film a rapporté dans le monde entier près d'un demi-milliard de dollars au box-office [1].
  • Une parodie, Spartatouille, doit sortir le 16 juillet 2008[2].

[modifier] Controverse

[modifier] Critiques iraniennes

Le film, bien que non encore diffusé en Iran, a soulevé des critiques de la part du gouvernement et des intellectuels Iraniens[3],[4],[5],[6],[7].

La principale critique porte sur le travestissement de la réalité historique, associé à une critique plus politique : celle de tenter de porter atteinte à l'image de l'Iran dans un contexte politique tendu entre ce pays et les États-Unis.

En effet, la représentation qui est faite des Perses à la période achéménide est fausse. Cette période est considérée comme un âge d'or dans l'histoire de l'Iran, avec en particulier l'écriture sur le Cylindre de Cyrus de ce qui est considéré comme la première déclaration des droits de l'homme. Dans le roman graphique dont est inspiré le film, les Perses sont dépeints comme une horde barbare, décadente, opposés aux nobles grecs. De manière générale, le film ne respecte ni les costumes ni les coiffures perses de l'époque achéménide.

D'un point de vue plus politique, Javad Shamghadri, conseiller culturel du président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que les États-Unis essayaient d'humilier l'Iran afin de modifier la réalité historique.

Le quotidien Āyande No a dit dans ses pages que « le film dépeint les Iraniens comme des démons sans culture, sans sentiments et sans humanité, qui ne pensent à rien d'autre qu'à attaquer les autres nations et à tuer », ce que le journal assimile à « un nouvel effort pour discréditer le peuple iranien et sa civilisation vis-à-vis de l'opinion publique internationale à un moment où les menaces américaines contre l'Iran s'intensifient »[8].

[modifier] Autres critiques

D'autres critiques ont été émises à propos de ce film, qui se concentrent sur divers aspects.

Le journal The Arab American News parle d'« une propagande guerrière irréfléchie » (mindless war propaganda)[9].

Ephraim Lytle, professeur d'histoire hellénique à l'Université de Toronto, écrit que « la manière dont le film idéalise sélectivement les Spartiates est troublante »[10], notamment sur les points suivants :

  • Xerxès Ier est dépeint comme homosexuel, ce qui est paradoxal sachant la valeur accordée à la pédérastie à Sparte.
  • les Perses sont montrés sous un aspect monstrueux tandis que les Spartiates sont des hommes parfaits (sauf le traître, un monstre difforme aussi).

L'idéalisation de certains éléments dans le film est également critiquée par Touraj Daryāi, professeur d'histoire antique à l'Université de Californie à Fullerton critique le thème central du film, à savoir l'opposition entre le monde « libre » et « aimant la démocratie » représenté par les Spartiates d'un côté et le monde d'esclavagistes perse de l'autre[11]. Il réfute cette vision par les arguments suivants :

  • la Grèce d'alors comportait environ 37 % d'esclaves alors que l'Empire perse rétribuait militaires et mercenaires indépendamment de leur race ou sexe ;
  • Sparte était une oligarchie gouvernée par deux rois, et non une démocratie comme Athènes.

On peut ajouter que le rôle majeur dans les deux guerres des Grecs contre les Perses (490-475) a été joué par les Athéniens, que le films décrit comme des artistes homosexuels, et que dans la première phase de la guerre en 490, Sparte a préféré ne pas participer à Marathon et se barricader dans le Péloponnèse, évènements qui ne sont pas évoqués dans le film.

D'autres critiques s'attardent sur l'aspect fascisant du film. Pour Kyle Smith, du New York Post, « Le film aurait plu aux Jeunesses Hitlériennes » (Adolf's boys). Dana Stevens compare elle, dans Slate, le film au film de propagande national-socialiste Der ewige Jude (L'éternel Juif)[12]. Roger Moore, critique de cinéma à lOrlando Sentinel considère que le film correspond à la définition que donne Susan Sontag de l'art fasciste [13].

En réponse à ces critiques, le réalisateur, les producteurs du films et l'auteur de la bande dessinée, ont souligné que cette adaptation filmographique d'une bande dessinée n'est qu'une version Heroic fantasy de la bataille des Thermopyles et qu'il n'y avait aucun aspect historique à retenir du film[14]. Dans une interview en mars 2007, Frank Miller, interrogé au sujet de la situation politique des États-Unis, fait remarquer que les États-Unis se comportent comme un empire en déclin, et que les grandes civilisations ne sont jamais conquises mais qu'elles se désagrègent de l'intérieur. Il rappelle aussi que la guerre de l'empire américain contre l'Irak, tout comme la Seconde Guerre mondiale, s'inscrit dans une lutte contre un fascisme global[15].

Il est également bon de rappeler que le film est la transposition d'un comics lui-même une transposition du récit d'un fait historique. De plus, le film se situe du point de vue spartiate et fait donc la part belle à ceux-ci au détriment de leurs adversaires en exagérant leurs défauts supposés (comme nombre de récits du point de vue du "vainqueur").

[modifier] Fiche technique

  • Titre : 300
  • Réalisateur : Zack Snyder
  • Scénaristes : Zack Snyder, Kurt Johnstad et Michael Gordon
  • Producteurs : Mark Canton, Bernie Goldman, Gianni Nunnari et Jeffrey Silver
  • Producteurs exécutifs : William Fay, Craig J. Flores, Scott Mednick, Frank Miller, Deborah Snyder, Thomas Tull et Ben Waisbren
  • Musique: Tyler Bates
  • Montage : William Hoy
  • Budget : 60 millions de $
  • Dates de sorties :
  • Interdictions au cinéma :
    • États-Unis États-Unis : interdit aux moins de 17 ans non accompagnés.
    • France France : interdit aux moins de 12 ans.
    • Suisse Suisse : interdit aux moins de 16 ans.
  • Sortie DVD :

[modifier] Distribution

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références